JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3,911. 38me année. 7PS.BS, 24 Mars. Nous disions dans l'un de nos derniers numéros que le libéralisme exclusif est d'origine exotique, qu'il n'a pas une goutte de sang belge dans les veines. Là-dessus, les joufflus du Progrès taillent leur plume et se mettent répondre com me suit 1° C'est vous, disent-ils, qui êtes le parti de l'étranger t'ous avez juré obéissance au Pape. Or le Pape n'est pas Belge. C'est excellent, on le voit. Et ainsi l'on fait un crime aux catholiques de la sou mission qu'ils doiventau Souverain-Pontife comme chef suprême de l'Église. Ceci rap- pelleà certains égards la thèsedece fameux impie, qui soutenait que c'était en France faire acte de mauvais citoyen que de recon naître le Dieu des chrétiens, parceque, disait-il, ce Dieu n'est pas Français. Nous né nous attacherons certes pas réfuter de pareilles balivernes. Les écri vains du Progrès n'admettent pas l'autorité du Pape c'est fort bien; nous le savions depuis longtemps. Leur autorité, eux, c'est Eugène Sue, c'est le frère Bourlard, ce sont tous les apostats déguisés qui, après avoir totalement abjuré le christia nisme au fond de leur cœur, l'attaquent avec une rage stupide digne de l'enfer. 2° Le libéralisme, dit-on, a toujours lutté pour arracher notre pays au despo tisme de l'étranger. Vraiment? citez donc des exemples, un seul, si vous l'osez. Voici l'histoire de la Belgique et deux paires de lunettes....... Qu'est ce que vous trouvez?De 1792 1794, pendant que les troupes françaises envahissaient nos provinces, il s'était for mé Bruxelles la fameuse Société des amis de l'égalité et de la liberté, exclusivement composée, on le sait, de démocrates ou de libéraux de ce temps. Les œuvres, tout le monde les connaît pour sauver la Belgique, les membres de cette société, et les divers clubs créés sous son patronage n'ont trouvé rien de mieux faire que de ©EkPSUiHE LITTglE DU R. P. RE DA.MA.Sj trahir ouvertement les vœux de la nation et de conspirer au profit de la France. Et de quelle France? au profit de la France de Jacobins, de Danton et de Robespierre! Mais il n'est pas besoin de remonter si haut; il est d'autres faits plus récents; nous n'en citerons qu'un seul. Personne n'ignore que c'est vers 1828 que se forma la célèbre Union des catholiques et des libéraux modérés. Que faisaient alors les adeptes du libéralisme exclusif? Us pro testaient contre celle union qui devait consommer l'œuvre de notre émancipation politique; ils la poursuivaient de leurs injures et de leurs sarcasmes; ils l'appe laient une ligue des Jacobins et des Jésuites. Pour eux le Roi Guillaume était un mo narque modèle, le Souverain te plus éclairé de l'Europe, parcequ'il persécutait ou trance les catholiques et le catholicisme. Ils bénissaient l'odieux despotisme que le gouvernement hollandais faisait peser sur nos populations; c'est la douleur dans l'âme que l'espèce de libéraux dont nous parlons, ont vu la Belgique poussée bout, tenter enfin un suprême effort pour re couvrer son indépendance, en même lempsque sa dignité et sesdroils méconnus. Voilà comment le libéralisme exclusif a toujours lutté pçur arracher notre pays au despotisme de l'étranger. 3" Nous avons parlé de clubs où l'on maudit le nom du Roi et la révolution de 1§30. C'est là, dit le Progrès, une accusa tion assez gratuite et dont il serait impos sible de fournir la preuve. Nous regrettons de ne pouvoir mettre sous les yeux de nos lecteurs toutes les pièces du procès. On verrait si nous ne sommes pas restés en deçà de la vérité. Mais il est des choses qui ne supportent pas la publicité. Nous nous bornerons pour le moment deux citations ce sont les plus inoffensives. Voici la première L'autre citation laquelle nous faisions allusion tout-à-l'heure, est aussi un extrait de couplets chantés la loge du Septen trion de Gand. Mais ici, impossible de citer au long nous craindrions de choquer toutes les convenances. Tout ce que nous pouvons dire, c'est que dans cette pièce le Roi est appelé un usurpateur; l'on y fait des vœux de voir sa couronne bientôt tomber terre. Alors, dit la chanson, le vrai Grand- Maître arrivera.... et le vrai Iloi...! puis, on se vengera de la prêlrailledes rénégals, du bétail sénateur.... et de bien d'autres choses encore. Que ces citations suffisent, pour le mo ment du moins. Les pièces dont nous parlons portent nom d'auteur. Elles datent de quelques années. La crise ministérielle continue. M. de Decker, chargé par le Roi de former un nouveau cabinet, a renoncé sa mission. Pourquoi cela? on l'ignore. On parle de susceptibilités, de délicatesse outrée, d'au tres choses encore.. Des explications complètes ne tarderont pas d'être fournies aux Chambres et au pays louchant la crise actuelle; les choses seront tirées au clair: Nous souhaitons que ce ne soit pas pour la confusion du libéralisme exclusif. Déjà certains mystères commencent s'éclaircir. Un fait acquis, c'est que le mi nistère ne s'est pas retiré devant les der niers voles des Chambres. C'est M. H. De Brouekère qui a provoqué la démission du cabinet pour le replâtrer dans le sens de celui du 12 août. Tout indique que main tenant il intrigue dans l'ombre pour rester au pouvoir et s'adjoindre quelques hom mes de la gauche libérale. Mais que M. De Brouekère soit tran quille dès aujourd'hui le pays ne veut pas plus de lui que des hommes intolé- LE PROPAGATEUR l[PP - 1 U'.\ vébité et justice.— AUMONIER DE L'ARMÉE D'ORIENT. au directeur des Précis historiques. (Suite.) - Est-ce donc qu'il n'y a de cœur que parmi les prêtres? reprend en souriant l'incrédulité hai neuse qui peut-être lira ces détails. L'officier fran- çaisn'a-t-il point d'ami auquel il puisse s'ouvrir Assurément, je suis loin de refuser les qualités du cœur notre armée; au contraire, elle est bien belle et bien noble h cet endroit; mais quiconque a vu une armée en campagne et surtout dans des circonstances aussi difficiles; quiconque a vu cette COUPLETS CHANTÉS A LA CH DU SEPTENTR.*. A L'0.\ DE GAND. Quand verrons-nous, libres de noire chaîne, Mon gai refrain sur le métier remis? multitude d'hommes tiraillés dans tons les sens par les exigences du service; celui auquel il a été douné d'observer en philosophe ce croisement de vues contraires, ces froissemenisoccasiounés par le contact des passions, ces rivalités d'intérêts divers; celui qui a enteudu tout ce bruit, qui a vu tout ce mouvement, qui a compté tous ces pas en sens in verse, celui-la est obligé de répéter cette parole que m'adressait un jour un officier général fort distingué Dans l'armée nous avous beau coup de camarades, mais peu d'ainis. Il faut l'homme souffrant et malheureux, sous peine de se consumer de chagrin dans la solitude de son cœur abreuvé d'amertume, il faut la possi bilité de trouver un cœur auquel il puisse s'ouvrir, un cœur tranquille et calme, exempt des petites sollicitudes, de la jalousie et de l'ambition, qui puisse le comprendre, lui donner son temps et ses Cobourg présent voit augmenter la haine Guillaume absent voit doubler ses amis. 0 Compagnons! pour nous quel jour superbe! Où tout un peuple, ému d'un saint trausport, Lui prouvera qu'en dépit du proverbe Les absents n'ont pas toujours tort. larmes, se doaoer lui-même et apporter avec soi les consolations de Dieu; il lui faut ud cœur de prêtre. Voila la pensée qui a présidé la création de l'aumôuerie de l'armée d'Orient. Honneur ceux qui en ont eu l'initiative et qui l'ont réa lisée Il y a quelques jours, deux jeunes officiers pas saient près de ma tente. Ils ne me voyaient pas. Je les entendis qui demandaient la demeure de quel qu'un. Ici, leur répondit un soldat, ici est la leute de l'aumônier.Oh l'aumôuier, nous n'en avons pas besoin et nous nous en passerons toujours très-bien, reprirent, en riant, les jeunes étourdis. A quelques heures de l'a, un de leurs camarades devait me demander mes services et s'estimer bien heureux d'avoir trouvé un aumônier sur la terre étrangère. Je veux vous raconter l'histoire de ce jeune homme. Elle est édifiante.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 1