NOUVELLES DIVERSES. A propos, ajouta Sefer-Pacha, qui a doue v FRANCE. Paris, 28 mars. point a été renvoyé par la Couférence de Vienne aux divers gouvernements qui y sont représentés.. Les plénipotentiaires n'ont pu parvenir h concilier leurs instructions. La Russie a refusé d'adhérer aux exigences des puissances occidentales pour la limitation de sa puissance dans la mer Noire. En même temps, le premier et le second point ont été remis en discussion. Ils n'avaient été pa raphés qu'en vue d'un arrangement général, mais non définitivement acceptés. On doute si le Czar ratifiera les conditions pro posées par les alliés. S'il fallait en croire une dépêche télégraphique du Morning Posl, tout serait b peu près rompu au sein des Conférences de Vienne. Ce serait au sujet du troisième point qu'auraient surgi les dif ficultés. Les plénipotentiaires ne seraieut pas par venus 'a se mettre d'accord et ils auraient résolu de t'en léférer leurs gouvernements. Mais, ajoute le Morning - Poslon doute de l'acceptation du Czar... il 1 Les lauciers anglais venant de l'Inde, au nombre de 1,000 hommes, sont arrivés d'Alexandrie a Suez. Les chefs de ce corps font faire des pa trouilles pour surveiller leurs troupes. Les dernières nouvelles de Bagdad sont du 19 féviier. Les Kurdes rebelles, forts de 20,000 5o,ooo hommes, comiuneiii leur résistance avec nne grande énergie dans le nord de la Mésopo tamie. Les insurgés chinois qui assiègent Canton ont pris le fuit du Tigre et ils 001 pillé les villages en vit on riants. Le Moniteur publie la liste des récipien- daiies pour les divers grades académiques qui se ront examinés a Gand, Bruxelles, b Liège et h Louvaiu devant les jurys combinés de ces localités. Les eaux du canal de Bruges a Osieode et des canaux de Plasschendaele Nieuport et du Moerdyk, seront tirées aussi bas qu'il sera jugé nécessaire, pour l'assèchement des prnpriéiés si tuées dans le ressort de la Waleringhe d'Eerne- ghembroeck, a partir du 3o de ce mois jusqu'au 9 avril inclusivement. Pendant ce temps, la naviga tion y seta interrompue. On annonce de Roosendael h la Nouvelle Gazette de Rotterdam qu'on travaille avec une activité extraordinaire l'achèvement du chemin de fer d'Anvers jusqu'au Moerdyck. On espère que a ligne sera terminée sur tonte la longueur pour l'époque de l'ouverture de l'Exposition de Paris. Une dame presque nonagénaire est morte subitement jeudi, b Anvers, au moment où elle venait de prendre de l'eau bénite et de faire le signe de la croix, h l'entrée de l'église des Dorni- caios. Elle était accompagnée de deux servantes. Un vol assez important a été commis l'Ho- tel de l'Univers, rue de la Chaussée, b Mons Un garçon de table a disparu, et, avec lui, des bijoux d'une certaine valeur, i4 cuillers en argent et i3 fourchettes. Naturellement les soupçons se sont portés sur le fugitif et l'on est b sa recherche. On nous assure qu'hier, dit le Constitu tionnel de Mons, les maîtres maçons réunis en assemblée ont pris une mesure favorable aux ou vriers. On aurait décidé l'augmentation de leur salaire daos la proportion de cinq centimes par quart. Les visiteurs de l'Institution polytechnique de Londres peuvent voir fonctionner eD ce mo ment un canon b vapeur de Perkins qui lance 200 boulets eo une minute. On vient encore de mettre en circulation b Aovers de fausses pièces de 5 francs, bien faites et difficiles b reconnaître. Elles sont b l'effigie du Roi Léopold I" et portent le millésime de 1847. Il en a été émis une avant-hier dans unebontique par un individu qui achetait pour cinq cents de jus de réglisse. La dooane a saisi avant-hier b Anvers nne caisse déclarée contenir des cristaux et qui renfer mait des fusils et des pistolets. La saisie a eu |lieu par le même douanier qui a opéré celle de deux autres caisses, il y a quinze jours, et que l'on avait déclaré contenir des merceries. L'émigration espagnole carliste en Belgique a fait célébrer, le 27 mars, dans l'église de Fitns- terre un service funèbre pour D. Carlos. M. l'abbé Seisdedos, prêtre espagnol attaché b cette église, a chanté la messe, M. le curé de Finisterre a fait les absoutes et le deuil était porté par M. Alzaa, prêtre espagnol, attaché b l'église de N.-D. b Anvers, suivi de plusieurs officiers de hauts grades, qui avaient servi D. Carlos, prétendant b là couronne d'Espagne. Un repas a été offert b quelques uns des assistants, après le service, par M. del Castillo, qui réside parmi nous. Une correspondance d'Eupatoria, du 8 mars, exprime en ces fermes une entrevue qui a eu lieu entre Sefer-Pacha et le prince Radziwill, relative ment b la mort de l'Empereur Nicolas Dans la matinée du 7 courantle batean a vapeur atilrichieo Colombo est arrivé de Varna, apportant b Orner-Pacha la nouvelle de la mort de l'Empereur Nicolas. Le même jour, daos l'après-midi, il s'est passé nn fait dont la relation ne peut qu'intéresser les lecteurs. Des murailles de la ville nous aperçûmes de la cavalerie russe qui se portail sur la droite de notre camp. Sefer-Pacha (comte Koscielski) prit deux escadrons de lanciers ottomans et se porta b la rencontre de l'ennemi. Les deux troupes s'arrê tèrent en même temps b une certaine distance. Sur le front de la colonne russe on n'aperçut que quatre cavaliers, et ces cavaliers semblaient être des officiers, bien que, selon l'ordre donné par l'Empereur Nicolas, tous les officiers jusqu'aux généraux soient toujours obligés de recouvrir leur uniforme de la grossière capote du soldat. Sefer-Pacha, accompagné de son aide-de-camp, de M. Kucziuski, major du génie dans l'armée égyptienne, et d'un autre officier, fit quelques pas au-devaut d'eux. Lorsque les deux groupes furent en présence et assez 1 approchés pour entrer en conversation, il y eut d'abord de la défiance, sur tout de la part des Russes; mats on se donna mu tuellement parole d'honneur d'officieis qu'il n'y aurait aucune attaque, et l'entretien se noua. Sefer-Pacha approcha son cheval contre celui de l'officier, qui semblait être le chef des autres, et qui avait la tête couverte du bonnet tartare en peau de mouton noire, et preuaut la parole Messieurs, j'ai une triste nouvelle b vous annoncer l'Empereur est mort. Quel Empereur s'il vous plaît Mais le vôtre, l'Empereur Nicolas. De quelle date est cette nouvelle Du 2 de ce mois. C'est probable; mais il n'y a là encore rien de sûr. Il est vrai que lorsque j'étais il y a quelques jours a Sébastopolnous ayons appris que notre Empereur était gravement malade. Nous verrous. Après quelques autres paroles insignifiantes, Sefer-Pacha pria sou ioterlocuteur de lui dire b qui il avait l'honueur de parler. Au général prince Radziwill. (C'est lui qui vint b Constautinople demander au Sultan l'extradition de tous les réfugiés qui avaient pris part b la guerre de Hongrie, et qui n'éprouva qu'un énergique refus.) Sur nue pareille demande du prince, Sefer- Pacha déclina son nom. Mon Dieu I pacha,-voyez un peu les effets de la guerre. Nous combattons aujourd'hui, et il y a trois ans, nous nous trouvions ensemble b dîner chez le comte Xavier Branicki, a Paris. La, nous étions amis. Amis! pardon, général, nous n'étions que convives. Oh Mon Dieu, c'est la même chose. Eo ce moment, un grand jeune homme blond, qui semblait être aussi un officier supérieur, inter- vint dans la conversation Les poètes, dit-il, sont d'insignes blagueurs. Sur quels tons n'ont-ils pas chanté la beauté du climat et les délices de la Crimée! Et voila plu sieurs mois que nous sommes dans la boue jusqu' aux oreilles. Croyez-vous qu'b Eupatoria nous nous pré lassions dans les délices? A la guerre comme b la guerre. porté ce coup de sabre b la tête de Skinder- Bey Sktnder soutient que ce doit être un gentilhomme, parce que son adversaire, qu'il n'a pu reconnaître au costume, car, avec votre habillement actuel, on ne peut distinguer l'officier du soldat, était parfai tement monté et avait la main solide. Comment, dit le prince Radziwill, Skinder n'est pas ntori.' Mais non, et il vous le prouvera bientôt eu prenaut sa revanche. Eh bien! dites lui que celui qui l'a blessé, l'est aussi: c'est Wmiier, lieutenant colonel des lancier s. On échangea encore quelques paroles de po litesse; on échangea également des cigareset chacun regagna ensuite ses troupes, sans qu'il eût été tiré un coup de pistolet. Nous avons remarqué que dans cette rencontre, sur huit assistants, il y avait huit Polonais: quatre du côté des Ottomans et quatre du côté des Russes. Les officiers.Qtloiualis avaient tous leur sabre dans le fourreau, tandis que deux officiers russes tinrent leur lame au poing tant que dura l'entrevue: ils semblaient honteux de cette précaution; mais cette houle même les empêcha rie teiueiire le sabre au fourreau. Après cette entrevue, Séfer Pacha en a eu, les jouis suivants, quatre nouvelles avec le géuéral Radziwill, dans le but d'échanger les prisonniers tombés au pouvoir des Russes dans l'affaire de Skinder-Bey, et qui sont au nombre de dix. Cet échauge u'a pas encore été effectué. Ce matin, le conseil des Ministres s'est réuni aux Tuileries sous la présidence de l'Empereur. Les cadres du corps impérial d'état major viennent d'être augmentés de cinq colonels de cinq lieuienaots-cnloiiels, de dix chefs d'escadrons et de vingt capitaines. Des détachements de zouaves, venant de l'Algérie, arrivent successivement b Paris et sont dirigés sur le dépôt du régiment des zouaves de la garde impériale établi b l'École militaire. On cite comme exemple de la rapidité de la marche des troupes, due aux moyens actuels de locomotion, qu'un de ces détachements, parti d'Alger le 20 ntàrs est arrivé b'Paris le 26. On a commencé hier, et continué aujourd' hui, au grand hôtel des Monnaies du quai Cortii le frappage sérieux de pièces d'or de la valeur in trinsèque de cent francs, b l'effigie de l'Empereur, avec les armes impériales ou le manteau sur le revers. Ces pièces sont un peu moins grandes que les pièces de cinq francs en argent. C'est la plus belle monnaie qu'on puisse voir. Des commissionnaires anglais sont en ce moment b Lyon, et visitent nos principales fabri ques de soieries pour tentures. On prétend, dit le Salut Public, que leurs achats sont faits en vue de l'ameublement du palais de Buckingham et du voyage de l'Empereur Napoléon III a Londres, que quelques journaux ont annoncé comme très- prochain. Le médecin de l'Empereur Nicolas, le doc teur Mandt, a quitté la Russie, en toute hâte et en secret. On lui reproche d'avoir caché trop long temps b son auguste malade que son poumon était attaqué. De plus, on le blâme d'avoir composé lui-même en sa qualité d'homéopathe, les médicaments des tinés a l'Empereur, au lieu de les avoir fait préparer par un pharmacien. Une grande irritation s'est manifestée contre ce docteur b Saint-Pétersbourg et l'Empereur Alejandre lui a, dit-on, fait con seiller de quitter la Russie. Havas On lit dans le Courrier de Bourges Nos vignes sont généralement taillées aujourd'hui, et l'étal du bois est très satisfaisant ainsi c'est b tort qu'on avait annoncé que la gelée avait fait beau coup de mal. Les vignerons d'expérience espèrent au contraire une bonne récolte celte année, d'après l'étal du cépage. Le Courrier de Marseille croit savoir que l'Empereur vient de décider que tous les blessés russes, hors d'état de porter les armes, seront ren voyés de Constantinople et de Toulon b Odessa, sans condition et aux frais de la France.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 2