AFFAIRES D'ORIENT.
Les travaux du priotemps se sont accomplis
dans d'excellentes conditions; partout les marsages
se présentent dans le meilleur état. C'est d'un
présage d'autant plus favorable que les cultures
printaniires ont reçu celle année une extension
exceptionnelle, et que, de ce côté, on peut espérer
de récupérer ce que certaines cultures automnales
laisseront peut-être h désirer.
Les arbres fruitiers promettent aussi une
récolle abondante, et, si, comme tout semble
l'iodiquer, cet espoir se réalise, il y aura l'a pour
l'alimentation des ressources d'autant plus pré
cieuses que, depuis quelques années, la production
des fruits s'est notablement accrue en Belgique.
Par arrêté royal du 27 Avril dernier, M.
Gustave De Stuers, aiMai de légationest
nommé Secrétaire de Jég$|fflg|jI$t^V«lasse.
Ce malio, les Anciens Frères d'Arme;sde l'Em
pire Français, se sont rendus en corps, h Boe-
singbe, pour y rendre les derniers devoirs a un
de leurs confrères, le sieur Ange Verhack, con
seiller de régence en cette commune et ex-maré
chal des logis au 3* dragons.
Uu discours qui a ému tous les assistants a été
prononcé sur la tombe du défunt.
Verhack, conscrit de 1807, fit partie de l'ex
pédition de Portugal, sous la conduite du duc
d'Abrantès. Après la capitulation de Cintra, il
snivit son régiment en Espagne où il séjourna du
rant quatre ans. Il assista au siège de Saragosse et
aux combats qui le suivirent.
En 1812, il fut incorporé dansla Grande Armée,
où il fit partie de l'avant garde qui sous le com
mandement de Murât, prit position sur la route de
Kolounia, a i5 lieues de Moscou.
Son régimeot se distingua k la Moskowa et au
passage de la Bérésina. L'expéditiou terminée il
se trouva réduit k 58 hommes.
Eo 1813, le sieur Verhack assista h la bataille
de Leipzig. En i8i4, il fit la campagne de France,
a la suite de laquelle, il fut proposé comme che
valier de la légion d'honneur.
La Société vient de perdre en lui un de ses
membres les plus distingués.
On nous écrit de Londres, mercredi soir On
ne connaît pas la teneur des propositions de l'Au
triche on sait, toutefois, qu'elles paraissent
acceptables, que les diplomates russes tiennent un
langage très-pacifique, que le cabinet des Tuileries
se rapproche beaucoup de celui de Vienne, et que
l'Angleterre seule repousse le thème autrichien.
L'opinion publique est très-hostile ici h la conclu
sion d'une paix prématurée avec la Russie, et la
position très-menacée de lord Palmerston et de
ses collègues influe évidemment sur l'attitude
belliqueuse qu'ils tiennent devant le pays.
[Émancipation.)
NOUVELLES DIVERSES.
Mardi matin le nommé Pierre Plancke, ou
vrier k Dixmude, a été pris dans les engrenages
d'une roue de la machine k'vapeur dans une dis
tillerie k Eessen il a fait deux fois le tour de la
roue et a été cruellement mutilé. Il a été trans
porté k l'hôpital de Dixmude. Plancke est père de
cinq enfants.
Le Roi a reçu M. J. Malou en audience
particulière.
La justice vient d'avoir k constater un bien
douloureux événement.
Ces jours passés, un cultivateur delà commune
d'Auderghem près de Bruxelles, qui, depuis le
commencement de l'hiver dernier n'avait plus
visité un hangar dans lequel il emmagasinait de
la paille, découvrit avec horreur en y entrant ces
jours derniers, le cadavre décomposé ou plutôt
momifié en quelque sorte, d'une pauvre jeune
fille. Il instruisit immédiatement l'autorité de cette
découverte, et M. Van Bellinghen, substitut du
procureur du Roi, accompagné de M. Vauthier,
juge d'instructionde son greffier et de M. le
docteur Joly, médecin-légiste se rendit k Auder-
ghem pour procéder k l'instruction.
Le cadavre fut reconnu pour être celui de la
nommée De Wolf, originaire des Flandres, âgée
de 23 ans. Aucune lésion, aucune trace de violence
ne fut trouvée sur le corps.
Les magistrats constatèrent d'après l'avis du
médecin-légiste, que la mort pouvait remonter k
quatre mois environ, et que la malheureuse fille
avait succombé au froid dans la grange où elle
était allée chercher un a~bri.
La ville prussienne de Memel qui avait .été
complètement incendiée, il y a six mois k peine,
vient d'être le théâtre d'un nouvel incendie qui a
détruit tout un quartier. Cette malheureuse ville
paie chèrement les avantages momentanés qu'elle
retire, dans les circonstances actuelles, du com
merce de transit avec la Russie.
On écrit de Constantinople, le i4 mai A
l'heure qu'il estLL. AA. RR. le Duc et la
Duchesse de Brabant doivent se trouver k Smyrne,
d'où ils ne tarderont probablement pas k se rendre
k Constantinople, si nous n'avons pas de recrudes
cence du choléra.
L'Université catholique de Louvain vient
de conférer le diplôme de docteur en philosophie
et lettres k M. le chanoine Carton de Bruges, mem
bre de l'Académie royale de Belgique. Celte rare
et honorable distinction revenait de droit k un
homme aussi distingué par ses nombreux travaux
littéraires, que par sa charité et par son zèle infa-
tiguable pour l'instruction des sourds-muets.
Chacun sait que M. Carton a contribué plus que
personne a répondre en Belgique et k pérfectionuer
les méthodes les plus propres k instruire une des
classes les plus malheureuses et les plus intéres
santes de la société.
S. Esc. Mgr. Gonella, Archevêque de Néo-
Césarée et Nonce Apostolique k Bruxelles, a béni
jeudi d'le terrain et posé la première pierre de la
nouvelle église du collège Sainte-Barbe k Gand.
On lit dans le Journal de Charleroi Un
employé de M. Emile Lancelotbanquier a
Monceau-sur-Sambre, a été arrêté et couduit en
prison, hier matin, h Charleroi. On dit qu'une
grave prévention de détournement et d'emprunt
de la signature d'un honorable habitant de
Marchienne-au-Pont pèse sur cet employé.
Avant-hier a commencé, b Mons, rue des
Clercs, le débit de viande salée d'Amérique, au
prix de 4o c. le 1 [2 kilo il y avait foule.
Les lettres de New-York apprennent que
l'empressement des Américains pour se rendre
dans l'Orient est sans exemple dans cette saison,
les navires k vapeur et les navires k voiles destinés
pour l'Europe étant k chaque voyage plus que
complètement chargés.
Le tribunal correctionnel de Bruxelles vient
d'être saisi d'une singulière affaire qui toutefois
n'est pas sans précédent. Une paysanne de Boits-
fort devait subir 10 jours d'emprisonnement, et
n'avait pas manqué de témoigner k deux de ses
compagnes la profonde répulsion qu'elle éprou
vait de devoir subir cette correction pénitentiaire.
Les commères tinrent conseil. La condamnée trouva
une remplaçante on ne sait trop k quelles condi
tions. Les malheureuses ne savaient pas k quoi
elles s'exposaient, car, sans les circonstances atté
nuantes et la législation nouvelle qui permet de cor-
rectionnaliser certains faits qualifiés de crimes,
elles pouvaient être condamnées, en cour d'assises,
aux travaux forcés
Le tribunal correctionnel, dans sa dernière au
dience, a condamné, en raison de ces faits, k sept
mois d'emprisonnement et k 100 fr. d'amende
chacune des inculpées, savoir Anne De Vlees-
bouwer, Anne DeGodder, et Anne-Jeanne De-
weys, la première comme auteur principal, les deux
antres comme complices, pour avoir, k Bruxelles,
le 7 avril dernier, commis un faux en écriture au
thentique et publique par supposition de personne
et par altération de déclarations et de faits qui
avaient pour objet de constater l'acte d'écrou con
cernant Anne-Jeanne Deweys, dressé par lé di
recteur de la maison de sûreté de cette ville, et ce
en se présentant (Anne De Vleeshouwer) et en se
faisant écrouer sous le nom et prénom de Jeanne
Deweys, k l'effet de subir la peine de dix jours
d'emprisonnement k laquelle celle-ci avait été con
damnée par jugement du même tribunal en date
du 7 mars 1855.
On lit dans le Constitutionnel du Lim-
bourg belge Hier la police locale a saisi, au
marché de Hasselt, sept kilos de beurre qui avait
été sophistiquée de la manière la plus éhontée.
Nous ne saurions trop applaudir aux efforts que
fait notre police pour parvenir b la répression de
la fraude, qui, depuis quelque temps semble s'être
emparée, sur une vaste échelle, de tous les comes
tibles, pour rendre encore plus onéreuse aux con
sommateurs la cherté excessive, non-seulement des
denrées de luxe, mais encore de celles de pre
mière nécessité.
Le hasard a fait découvrir, avant-hier, k la
station de Valenciennes, un singulier genre de
fraude On plaçait sur un waggoD de marchan
dises, en destination de Paris, des briquettes de
coke fabriquées en Belgique, lorsqu'un des ou
vriers chargés de ce travail en ayant laissé tomber
une sur le sol, la briquette se brisa en deux et laissa
échapper un gros paquet de cigares. Vérification
faite du chargement, les agents des douanes dé
couvrirent un grand nombre de boîtes semblables,
habilement recouvertes d'un mastic de charbon, et
qui toutes contenaient du tabac belge.
Ce combustible d'un nouveau genre avait été,
dit-on, déclaré sous le nom de Briquettes sans
fumée. C'est Briquettes et fumer qu'il eût fallu
dire.
On a trouvé un moyen de préserver les
choux des chenilles. Ce moyen consiste tout sim
plement a semer quelques graines de chanvre dans
les plantations de choux. Cette plante k odeur forte
jouit, assure-t-on, de la propriété d'éloigner les
papillons et de les empêcher, par conséquent, de
déposer sur les feuilles des légumes des œufs qui
doivent produire les chenilles.
On mande de Vienne que l'on y avait appris,
par des dépêches de Crimée du i5, l'arrivée en
vue de Kamiesch de 23 voiles ayant des troupes k
bord. Si cela continue, nous écrit-on, les alliés
auront, dans quinze ou vingt jours, au moins
70,000 hommes de troupes fraîches k mettre en
ligne, car il est parti d'Alexandrie des troupes
iodo- britanniques et l'on attend aussi un nouveau
contingent égyptien.
On écrit de la Crimée, le 8 mai, an Times
Nos travaux sont complets, et comme nos
nouvelles batteries sont très-lourdement armées
et se trouvent de 5oo k 600 yards plus près de
l'ennemi que les anciennes lignes, nous pouvons
espérer de leur feu un effet des plus destructeurs.
Les nouvelles de Saint-Pétersbourg du 19
mai annoncent que les gouverneurs de guerre et
les commandants militaires dans les provinces
riveraines de la Baltique et en Finlande, les géné
raux Siewers, de Berg, Grabbe, Daehn, Suwarow,
ont reçu l'ordre de déclarer en état de siège tous
les ports de guerre et les forteresses frontières.