La cherté sans cesse croissante du pain
et de toutes les denrées alimentaires affecte
péniblement nos populations ouvrières.
Autant qu'au cœur de l'hiver, l'ouvrier se
voit astreint endurer les plus pénibles
privations. Ni le travail le plus assidu des
dentellières, ni l'activité la plus constante
du journalier ne peuvent plus suffire
pourvoir la subsistance des familles.
Quelques courageux que soient les ou
vriers qui n'ont pour toute ressource que
le produit de leur salaire, il leur est im
possible de faire face l'entretien de leurs
ménages. En présence de celte misère si
extraordinaire, la vue surtout du dépé
rissement si visible, si général de la santé
de tant de jeunes enfants, de tant de pères
laborieux, de tant de mères infortunées,
quel est celui qui n'ait le cœur sensible
une si grande infortune!
Pénétrés des souffrances qu'endurent
un si grand nombre de nos concitoyens,
nous faisons pour eux un nouvel appel
la charité. Pour remédier aux besoins de
l'époque la charité chrétienne a seule le
secret. Fille du Ciel qu'elle descende dans
les chaumières et les mansardes pour y
sécher les pleurs que la faim arrache
tant de malheureux.
Voici, touchant la situation religieuse
de l'Allemagne, quelques extraits de
un franc-maçon offrent en même temps
la beauté du style et la parfaite délicatesse
de la forme. Sous ce double rapport cet
ouvrage est de nature exciter l'atten
tion de toutes les familles honnêtes.
Y Univers
A Brème, le baptême des enfants est tombé, on
peu près, en désuétude; Siettin, 7 sur 100
fréquentent encore le temple; Berlin, 843 di
vorces ont été prononcés par les tribunaux en
i853, et, comme nous le disions tout l'beure, le
nombre des personnes quidans le royaume de
Prusse, vivent publiquement en concubinage,
passe toute mesure; on compte qu'il v a Ham
bourg îoo enfants par an qui demeurent sans
baptême, et personne qui reçoive la cène; dans
cette même ville on compte jusqu'à 24 suicides
en un mois; dans le Mecklenbourgil y a 469
localités où un tiers et jusqu'à une moitié des
naissances sont illégitimes dans 18 autres il
n'y a pas une seule naissance légitime. Dans le
royaume de Prusse trois cents ministres protes-
louruer au feu et terrasser encore quelques ennemis
avant la fin de la bataille.
Voici une salle remplie de blessés. On vient
d'apporter ces hommes dos de mulets. Je les
trouve étendus dans la baraque destinée leur
servir d'infirmerie. Celui-ci a un œil de moins;
celui-là tient suspendue par une bande de toile sa
mâchoire fracassée; ce troisième il manque un
bras; le quatrième n'a plus qu'une jambe, et ainsi
de suite. Bonjour, mes enfants. Ah M.
l'aumônier, quelle mine nous devons faire ainsi
étalés en rangs d'oignons! me répond en souriant
an pauvre garçon auquel on a coupé le bras et la
jambe. Ah! dans nos villages, lorsque arrive le
moindre accident ou lorsqu'un vieux bon-homme
succombe quatre-vingts ans, toutes les bonnes
femmes lèvent les mains au ciel, elles pleurent et
se lamentent; elles ont l'air de se demander com
ment nn événement aussi naturel a pu arriver. Ah
bien, elles auraient joliment faire dans ce pays-
ci, en face de tant de jeunes gens mutilés par le feu
de l'ennemi.
Oh! reprend un second blessé, plenrer,
tants font partie des loges maçonniques et le
protestantisme, s'écriait le Volksblalt de Halle,
est en possession des neuf dixièmes des ivro
gnes. Les révérends ministres réunis Berne,
en Suisse, constataient que l'ivrognerie, le con
cubinage et les crimes contre la propriété se
multipliaient sans mesure et que partout le pau
périsme augmentait d'une manière effrayante. 11
résulte de leurs aveux que dans plusieurs cantons
le quart des naissances sont illégitimes, et que
dans le seul canton de Berne, dont ta population
n'est que de 45o,ooo âmes, on a incarcéré,en une
seule année, 6,706 individus et condamné 1,156
criminels, tandis qu'un cinquième peine des
habitants fréquente le temple.
Tels sont les fruits du protestantisme. Le Sau
veur nous a dit Gardez-vous des faux prophè
tesils viennent vous couverts de peaux de
brebis, au dedans ce sont des loups ravissants.
Vous les connaîtrez par leurs fruits; recueille-t on
des raisins sur les épines ou des figues sur les
ronces? Tout arbre bon produit de bons fruits, et
tout arbre mauvais de mauvais fruits. Tout arbre
qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et
jeté au feu.
Les hommes de bonne foi reconnaissent que
déjà la Providence a mis la hache la racine de
l'arbre. Ainsi le rév. Perthes s'écriait Dieu nous
a donné son aide dans les Ecritures, c'est vrai;
mais pour en profiter, l'homme a besoin d'un
auxiliaire; car sans cela, qui introduira l'homme
dans les profondeurs de l'intelligence, qui ré-
soudra le sens des mots? Là est la grande,
l'importante question. Les Ecritures ont besoin
d'une garantie contre l'arbitraire humain, et
l'homme a besoin d'un interprète des Ecritures.
Où est-elle donc, cette force qui fixe ou déler-
mine la vérité renfermée dans la lettre des saints
«livres? Les laïques, dit-on, doivent se faire
instruire par les ecclésiastiques. Bien mais qui
ioslruira les ecclésiastiques Ne s'intruisent-ils
pas tous eux-mêmes d'après ce qui leur a été dit
l'Université, ici de telle manière, là de telle
autre? Oh! si ce n'était ta honte et la
crainte de l'Églisecatiiolique, comme i.es
cris des protestants croyants demandant
l'autorité d'une église retentiraient
désespérés a nos oreilles.
Ces cris vers une Eglise visible, réelle, fondée
par Jésus-Christ, ont retenti, en effet, surtout
depuis 1848demandons au Ciel qu'il veuille les
exaucer en ramenant ceux qui les fout entendre au
bercail de la véritable église.
Dimanche dr, par un fort beau temps, la pro
cession du Très Saint Sacrement est sortie de
l'église Saint Martin, 9 h. du matin et a parcouru
son itinéraire accoutumé. Quelques rues par où
c'est bien de cela qu'il s'agit la guerre. Nous
sommes ici pour combattre, êire blessés et mourir
s'il le faut, mais sans regrets. Lorsqu'on a fait son
devoir, quelles qu'en soient les conséquences,
l'homme qui a bien agi doit s'estimer heureux.
Vous sentez, mon révérend Père, que le reste de
la conversation fut facile après une telle entrée en
matière. Celui auquel revenait tout naturellement
le rôle de prédicateur écoulait le sermon; et en
rentrant chez moi, je le Dotais, plein d'admiration
pour ces jeunes hommes dont la position cruelle
était elle seule une leçon de morale et soutenait si
bien l'énergie de leurs paroles.
De chez les blessés passez chez les fiévreux.
Regardez cette belle figure pleine d'énergie, hier
encore si brillante de santé. Vous êtes donc
malade, mon pauvre enfant? Oui, M. l'au
mônier, et bien malade encore. Je voudrais recevoir
les derniers sacrements. Mais vous n'êtes
pas encore condamné, mon enfant; je vous con
fesserai et je vous donnerai l'absolution de vos
fautes, parce que c'est utile dans tous les temps;
maispourl'extième-onclior^nousavousle temps.
elle devait passer étaient pavoisées. Un piquet de
gendarmes cheval et un détachement du 2° lan
ciers ouvraient la marche du cortège religieux.
La musique de l'école des Orphelins et celle du
corps des Sapeurs-Pompiers se faisaient tour
tour entendre. Les Orphelins et les Orphelines,
les élèves du collège communal et ceux du collège
épiscopal,quelquesautres personnes et les Sapeurs-
Pompiers formaient la haie. La Sainte Eucharistie,
qu'accompagnaient MM. les curés et les vicaires
de la ville, était portée par M. le vicaire Bossaert,
en l'absence de notre curé-doyen dont l'état de
santé ne permettait pas d'assister la cérémonie.
Derrière le dais venaient immédiatement les auto
rités communales. Un détachement de lanciers
fermait la marche de la procession que suivait un
assez grand nombre de fidèles. La procession est
rentrée vers les 11 172 h.
Lundi, 11 de ce mois, a eu lieu, en l'église
S'-Jacques, nne solennité toujours également
intéressante; c'était le jour de première Commu
nion pour un certain nombre d'élèves du collège
S'-Vincent de Paul. De même que les années
précédentes, Mgr. i'évêque de Bruges a daigné
présider cette auguste cérémonie. S. G. a adressé
durant la messe qu'elle a célébrée, une allocution
pleine de vérité et d'onction aux jeunes gens qui
devaient en ce jour approcher pour la première
fois de la Table Sainte. L'auguste Prélat leur a
aussi conféré le Sacrement de la Confirmation.
Pendaol le cours de la solennité, les élèves dn
collège ont exécuté divers motels, sous la direction
de M. Breyne, leur professeur de musique, et
avec le concours de plusieurs amateurs instrumen
tistes de cette ville. Uu beau succès a couronné les
soins de ce maître habile, et répondu l'attente
des connaisseurs.
M. Duhayon-Brunfant, marchand de dentelles
Bruxelles, a obtenu l'exposition de Paris, le
succès le plus éclatant sa vitrine était peine
ouverte depuis deux jours, et déjà il a vendu tous
ses plus beaux produits, et entre autres un mou
choir de poche de 1,200 fr., un volant de i,5oo
fr. le mètre un autre de 700 fr. et une foule
d'autres objets de la même valeur.
M.J.-M. Darras, curé-doyen a T/iielt, dont
la grave maladie inspirait depuis quelques jours
de si sérieuses inquiétudesest décédé en cette
ville, dimanche dernier, vers les 3 heures de
relevée.
ÉLECTIONS POUR LE SÉNAT.
Ont été élus
A Gand. MM. D'Hoop, Maertens-Pelckmans,
J. Vergauwen.
A Terraonde. M. de Ribeaucourt.
A Audenarde. M. le marquis de Rodes.
A Alost. MM. d'Hane et Dellafaille.
A Saint-Nicolas. MV1. Cassierset De Munck.
Oh! M. l'aumônier, ne cherchez pas me
rassurer. Je n'ai pas peur. Nous autres, pauvres
gens, qu'est-ce que ça nous fait de mourir
aujourd'hui ou dans vingt ans, nous ne tenons pas
la vie. Pourvu que nous ayons la conscience
tranquille et que nous soyons suis du jugement de
Dieu, nous n'avons rien perdre et tout gagner.
Demandez plutôt aux camarades. Pourvu que nous
ayons des prêtres pour nous absoudre dans le
danger, le gouvernement peut nous dire de nous
jeter dans la mer, il ne nous fera pas tort, et nous
ne reculerons pas. Ces sentiments, je vous l'assure,
sont ceux de tous nos braves paysans élevés par des
mères chrétiennes et devenus soldats par la loi du
sort. Lorsque j'entre dans une salle de malades, s'il
y a un seul qui, pendant la journée précédente, se
soit livré la tristesse, tous ses camarades me l'indi
quent la fois. M. l'aumônier, allez donc
celui-là. Il pense son pays et il pleure. Relevez lui
le courage. Ce n'est pas comme cela qu'il faut être.
Nous le lui avons bien dit; mais il ne nous écoute
pas. Répétez-le-lui afin qu'il le comprenne.
[Pour être continué.)