JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N« 3,938. Mercredi, 27 Juin, 1855. 39me année. 7PB.ES, 27 Juin. La Belgique est redevable au soi-disant libéralisme des funestes écarts auxquels conduisent d'ordinaire les mesquines pas sions politiques d'un parti ambitieux et révolutionnaire. C'est le libéralisme clubiste qui, pour conquérir le pouvoir, a bouleversé chez nous l'esprit d'union et de concorde et n'a pas craint de faire appel tous les instincts anarchiques qui fermentent dans le pays. Et lorsque, ensuite, il s'est trouvé la tête des affaires, le libéralisme clubiste n'a rien négligé pour imposer nos populations catholiques le joug infamant' des loges il a voulu séculariser la bien faisance, il a suscité des entraves aux élans de la charité libre, il a découragé les bienfaiteurs des pauvres; puis encore, il a banni le prêtre et la religion de l'école, et il a proclamé hardiment la prééminence de la gymnastique sur l'enseignement religieux. Le pays les a vus l'œuvre les adeptes de l'école libérale voltairienne. Leur sys tème, il a pu en juger, est chez nous ce qu'il fut partout et toujours c'est de satisfaire des ambitions personnelles aux dépens des intérêts publics; c'est de com primer la liberté; c'est de battre en brèche les principes de la religion catholique. La religion! c'est là évidemment le point de mire des attaques du faux libéralisme. Partout on peut le reconnaître ce dernier trait, en France, en Espagne, en Italie, dans le monde entier. Jamais il n'élève la voix sans mettre en question la religion et ses dogmes, l'Église et ses droits, le prêtre et son caractère. La haine du ca tholicisme, voilà tout le fond delà doctrine libérale. Chaque page de l'histoire con temporaine témoigne de cette vérité. Aux exemples déjà si nombreux qui prouvent, en matière religieuse, l'impla cable haine du libéralisme des loges, la petite ville de Thielt est venue, ces jours derniers, ajouter une preuve nouvelle. Là, un homme de bien, un prêtre, le vénérable M. Darras, venait d'accomplir sa mortelle carrière. Sa vie ne fut qu'une suite non interrompue de bonnes œuvres, d'exemples de vertu et de dévouement. A la nouvelle de cette mort, toutes les popu lations s'émurent, et la ville entière fut plongée dans une immense douleur. Péné trés de toute la grandeur de la perte qu'ils venaient de faire, le riche comme le pau vre éclatèrent dans un sentiment commun d'affliction, en même temps que d'admira tion et de reconnaissance pour une vie consacrée l'accomplissement de tant de bienfaits. Il n'y eut dans toute la cité qu'une voix pour pleurer, pour gémir autour de celte tombe précieuse qui ren fermait, pour les pauvres un bienfaiteur; pour les riches un ami; pour la veuve un soutien; pour l'orphelin un père; pour tous uu appui constant, un conseiller sage et prudent. Au milieu de cette consterna tion universelle et de ce deuil de toute une population; au milieu de ce concert de larmes, de regrets et de bénédictions.... une voix, une voix seule s'est fait enten dre pour jeter l'insulte sur la tombe d'un homme dont la vie fut si belle, et la mort si sainte. Cette voix, il n'est pas besoin de le dire, ce fut celle de l'organe du libéra lisme de Thielt, ce fut celle des pamphlé taires dont le public attribue les inspira- lions M. le commissaire de district de l'endroit. Certes, nous nous garderons de relever ici les injures de la feuille thiel- loise nous avons voulu dire seulement que le libéralisme ne respecte rien, et qu'il ne rougit pas de jeter la boue sur ce qui commande l'admiration, même des personnes les plus indifférentes. LE PROPAGATEUR VÉRITÉ ET JUSTICE. Avant-hier au carrousel de Corlemarcq, un individu qui pris de boissoo, causait des désordres fut arrêté. Deux autres appelant du monde h leur secours tentèrent de le tirer des mains des gen darmes, mais comme personne ne les secondait, ils s'esquivèrent aussi vite que possible. On lit dans la Patrie de Bruges En vertu d'un bref émané le 9 août 1848 de Sa Sainteté Pie IX, alors h Gaële, il a été ordonné de célébrer chaque année, le premier dimanche du mois de juillet, une fête en l'honneur du précieux sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Cette fête aura lieu h Bruges le dimanche 1" juillet dans la chapelle du Saint-Sang. A 5 heures la relique du Saint-Sang sera exposée et une messe basse sera dite; a 8 heures la grande messe et a 11 heures la dernière messe basse. Le salut, suivi du sermon, sera célébré h 6 heures. La Flandre maritime publie la première liste des étrangers qui ont visité Ostende depuis le commencement de la saison. Leur nombre, jusqu'à ce jour, s'élève h 020. A la date du 18 de ce mois Mgr. le Duc et Mm" la Duchesse de Brabant étaient encore k Naples. LL. AA. RR. comptaient quitter cette ville sous peu de jours pour assister, k Rome, k la fête de saint Pierre, le 29 de ce mois. La cour d'appel de Bruxelles va s'assembler, toutes chambres réunies, en audience soleunelle, afin de procéder k la formation d'une liste double de candidats pour la place de présideul du tribunal de première instaoce de Louvain. De son côté, le couseil provincial du Brabant, qui s'assemble le 3 juillet, aura k procéder également k l'élection d'uu premier et d'un second candidat pour la même place. Le savant archéologue M. Waagen consacre, dans une des dernières livraisons du Journal d'art, de Berlin, un article k l'examen de trois tableaux de Jean Van Eyck restés ignorés jusqu'k ce jour et qu'il restitue a ce maître. Un de ces tableaux se Trouve k Cologne, les deux antres sont en Angle terre dans les collections de lord Heytesbury et du duc de Newcastle. On sait que M. Waagen a fait uue étude approfondie de l'ancienne école de Bruges. On écrit de Stockholm (Suède), le 16 juin Quoique la navigation ne soit rouverte que depuis peu de temps, il règne ici une activité extrême dans le commerce. Pins de 5oo,ooo ton neaux de céréales ont déjk été exportés, et il en reste encore d'énormes quantités en magasin. Dans tous les principaux ports de Suède de nombreux navires soot en charge. La perspective des prochaines moissons est favorable; et pour peu que la pluie ne se fasse pas attendre, elles seront abondantes. Néanmoios les prix de grains se maintiennent fermes, et l'on paie le seigle jusqu'k 22 écus de spéciès La première journée delà fête communale de Gand a été favorisée, dimanche, par le temps. Il y a eu courses k la plaine Saint-Denis. Les chevaux vainqueurs sont ffooden- fVall, k M. Jacobs; Amourau prince Max de Croy Monar que, k M. Aumont. Ce dernier k remporté le prix de 6,750 fr. Samedi soir, k l'occasion de la fête patronale de Mgr. l'évêque de Bruges, la musique s'est fait entendre k différentes reprises devant le palais épiscopal. Dimanche malin, k 7 heures, Mgr. l'évêque de Bruges a sollennellement distribué la première communion dans l'église des Carmes Déchaussés h Bruges, aux élèves du collège S1 Louis. Déjk l'on fait des préparatifs k l'église de Notre Dame k Bruges, pour la fête jubilaire de M. Verhulst. Le 3' bataillon du 4® régiment de ligne, revenant du camp de Beverloo, s'est rendu samedi en garnison k Nieuport. Le 18 de ce mois des voleurs sont entrés au moyen d'effraction dans la maison du cultivateur M. Laridon,k Renioghelst,et y ont enlevé quelques habillements le tout évalué k 20 fr. Dans sa séance de samedi, la seconde Cham bre des États Généraux a adopté, par 36 voix contre 20, le projet de loi qui approuve la con vention conclue avec la France,le 29 mars dernier, pour la répression de la contrefaçon des œuvres scientifiques et littéraires. Voici quelques détails sur la chute de cheval que le Roi Frédéric VII a faite le 18, en se reodant de Skodsborg k Copenhague, pour donner l'au dience publique ordinaire du dimanche. Peodant que le Roi suivait la route de la côte, uo gros chien s'élança subitement contre le cheval et lui mordit la jambe. Le cheval effarouché fit un violent écart qui désarçonna le Roi, et S. M. tomba k terre. Heureusement S. M. n'a éprouvé ni frac ture ni luxation; elle en a été quitte pour uue légère coutusiou a l'épaule et k la hanche gauches. La douleur ressentie par le Roi fut si peu de chose qu'aussitôt après s'être relevé, il remonta k cheval et continua son chemin; mais plus tard il ressentit une douleur assez aiguë dans les parties contu sionnées, et entra dans la villa du professeur Holst, d'où il est retourné en voiture k Skodsborg. Tout porte k croire que sous peu de jours le Roi'sera parfaitement rétabli. Les rapports des journaux sur l'état dn fro ment daus la plupart des provinces de la Prusse

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 1