FRANCE. Paris 24 juin. pris peur celte nuit, et il a tiré dans le vide, pendant un assez long temps, de tous ses canons. Aujourd'hui, a 4 heures, il y a eu armistice pour enterrer les morts. 20 juin. L'assiégé, serré de près du côté du ravin central, incendie le petit faubourg qui est au fond dn port du Sud. Nous construisons des batteries de gros calibre sur ceux des ouvrages conquis le 7 juin qui menacent le plus directement le grand port. Londres, a5 juin. Lord Panmure a reçu et il a communiqué aux journaux la liste et les noms des officiers de l'armée britannique tués dans l'affaire du 18. Ils sont au nombre de 19, et parmi eux se trouve le général sir John Campbell. Loudres, lundi 25 juin. Au commencement de la séance de la Chambre des Communes sir Charles Wood a lu une dépêche de l'amiral Dundas, indiquant d'une manière précise la perte éprouvée par l'équipage de la chaloupe du Cossack dans l'affaire de Hango Udd, cinq hommes de l'équipage anglais et un capitaine finlandais sont morts. Il y a eu 7 blessés 5 anglais et 2 finlandais. 3 officiers, 4 matelots anglais et 2 irlandais n'ont pas été atteints. Sir Ch. Wood a ajouté que les Russes niaient avoir vu le pavillon parlementaire. Après celte communication, lord Palmerston a donné lecture d'une autre dépêche indiquant le montant des pertes éprouvées par les Anglais le 18 juin devant Sébastopo). Il y a eu i44 sous-officiers et soldats tués. Le nombre des sous-officiers et soldats blessés est de i,o58. g3 officiers ont été tués ou blessés. Ces renseignements qui diminuent beaucoup l'étendue de la perte laquelle on avait cru, ont été accueillis par des applaudissements. Dans la même séance lord Palmerston a refusé de répondre une interpellation qui lui était adressée pour savoir si le gouvernement anglais garantirait l'emprunt turc. Londres, le 25 juin. D'après le Timeson croit généralement que l'emprunt turc dont l'importance annoncée est de 4,ooo,ooo de liv. (fr. 100,000,000) sera négocié moitié Londres et moitié Paris, avec égale garantie des deux gouvernements. Le Morning-Chronicle énumère en ces termes les importants renforts que va prochaine ment recevoir l'armée anglaise en Crimée Hier matin, l'ordre a été transmis aux régiments d'Angleterre et d'Irlande qui doivent prendre le service l'étranger, de se préparer h s'embarquer le i5® d'infanterie, le 5r° d'infanterie légère, les 80° et g4° d'infanterie. Des détachements des divers dépôts et 1,200 hommes de cavalerie vont partir sur-le-champ pour le théâtre de la guerre. Les gouverneurs de Malte et de Gibraltar, et le lord premier commissaire des îles Ioniennes ont reçu l'ordre d'envoyer sur-le-champ tous les hom mes, non-seulement des régiments en garnison dans les forteresses, mais encore des bataillons de réserve et de la garde. On embarquera de ces divers points le i3® d'infanterie légère, le 3i® d'infanterie, le 48® de Corfou, le 54" d'infanterie, le 66° d'infanterie et le 92° highlanders. Tous ces renforts augmenteront de 13,ooo hommes l'armée anglaise devant Sébas- topol; de plus 4 batteries de campagne et un détachement d'artilleurs cheval n'attendent que des transports pour partir. Paris, mardi, 26 juin. Le Moniteur publie ce matin des dépêches du géoéral Pélissier, en date du 22. Elles disent en substance Nous exécutons activement nos cheminements contre la tour Malakoff. L'ennemi est occupé également 'a réparer les dégâts causés ses batteries. Nous avons peu de cas de choléra l'épidémie ne se propage pas. Nos pertes du 18 comprennent 37 officiers tués et 17 prisonniers; 96 sous-officiers et soldats oot été tués, 544 ont disparu, il y en a i,644 blessés aux ambulances. On lit dans le Moniteur français Une dépêche de Vienne annonce que la ligne télégraphique est rétablie jusqu'à Bucharest. Sa Majesté l'Impératrice est partie pour les Pyrénées aujourd'hui 11 heures. L'Empereur a accompagné l'Impératrice jusqu'au chemin de fer et ne l'a quittée qu'au moment où le signal du départ a été donné. On croit que l'Impératrice sera de retour Paris avant la fin de juillet. Sa Majesté se rend aux Eaux-Bonnes; elle se propose, dit-on, au retour, de visiter le chateau de Biarritz, dont les travaux sont très-avancés. Sa Majesté l'Empereur vient de mettre sur sa casette une somme de 6,000 fr. la disposition du préfet des Basses-Pyrénées, pour soulager les malheureux atteints par l'inondation. On avait annoncé, daos quelques journaux, la réapparition du choléra sur plusieurs points de l'Europe, l'époque des premières chaleurs. La (jazetle des Hôpitaux affirme que rien de sem blable n'a eu lieu pour la France, et que l'état sanitaire des troupes, en Orient, est plus satisfai sant qu'il n'a jamais été. Les vignes se présentent cette année en Savoie sous le plus magoifique aspect. Tous les vignerons s'accordent dire que, quoique la récolte de l'année dernière ait été des plus belles, celle de cette année ne le sera pas moins, si rien ne vient contrarier la marche régulière de la floraison et de la maturité du raisin. Nous trouvons dans le Journal du Loiret l'acte d'originalité qui suit Aujourd'huiM. le comte de la Motte est passé midi par la gare des Aubrais, se rendant Bordeaux, dans le magnifique waggon-salon qu'il a fait construire pour son usage personnel. M. le comte de la Motte est immensément riche, et il a voulu avoir sur le chemin de fer une voiture ou plutôt un appartement lui. Son waggon, eu effet, est un appartement tout entier il y a un salon salle manger, chambre coucher avec lit, cave et jusqu'à des lieux l'an- glaise. M. de la Motte est un vieillard d'environ 80 ans; il voyageait seul avec son domestique. Son waggon est sa propriété, et quand il est arrivé destination il ferme son appartement et met la clef dans sa poche. Un officier de dragons qui a pris part aux combats dont les bords de la Tchernaïa ont été le théâtre, adresse au Courrier de Marseille une lettre daos laquelle il donne de curieux détails sur ces engagements. Douze escadrons de cavalerie, sans compter l'infanterie avaient pénétré ce jour-là dans la vallée de Baïdar, éblouissante de verdure. Les Tartares se montraient bienveillants. Un escadron du 6° dragons reçut un soir l'ordre d'aller enlever une embuscade protégée par la batterie russe dite Gringalet. Les dragons, sans casques, pour être moins vus, partent en trois pelotons vers minuit^ An lieu d'une embuscade on en trouve plusieurs; l'infanterie russe, formée subitement en carré en avant de ses ouvrages, accueillit le premier pelo ton par une décharge de mousquelerie bout portant. Nos dragons s'élancent par une charge fond, et leur passent littéralement sur le ventre. Les Russes se réforment, font feu une seconde fois; mais nos cavaliers, revenus sur leurs pas, évitent dans leur demi tour cette nouvelle dé charge maladroitement dirigée, les écrasent de nouveauet alors ce fut un combat l'arme blanche; la baïonnette frappe au poitrail nos chevaux, mais nos dragons font feu de leur pistolet brûle-pourpoint, et, coup de latte, achèvent* le reste. Il n'en n'est pas resté on seul. Ce combat, vraiment fantastique, engagée au milieu de l'obscurité dont les ténèbres n'étaient dissipées que par les lueurs du canon et de la fusillade, fait le plus grand honneur la cavalerie de France, qui donnait pour la première fois sérieusement. Il y a eu, sur 80 combattants, car trois pelotons seuls en vinrent aux mains, une vingtaioe de chevaux blessés, trois tués sur le coup, 1 homme tué et 11 plus ou moins atteints. La première charge avait été menée avec une telle impétuosité, que les chevaux s'eraporlant avaient dépassé les embuscades qu'on avait enlevées. On litdansle Lorientais de Bretagne, du 20 juin Il s'est passé ces jours derniers, la prison départementale de Vannes, un fait d'une nature toute particulière. Un forçat avait été extrait du bagne de Brest pour donner des renseignements dans uoe affaire criminelle qui s'instruisait Nantes ou Napoléon-Vendée il tomba malade dans la prisou de Vannes, où il est mort au bout de sept jours. Avant de mourir, il avait annoncé qu'il s'était introduit quelque chose dans le corpset que c'était ce qui le rendait malade, seulement il n'avait pas voulu dire ce que c'était. Après sa mort, l'autopsie de son cadavre a été faite, et le résultat a été l'extraction d'une boite cyliodrique en fer blanc, pesant 65o grammes (plus d'une livre un quart) ayaut environ 20 cen timètres de long sur 12 centimètres de circonfé rence. Cette boîte renfermait quatre pièces de 1 fr., une pièce de 2 fr., une vrille, deux scies, une lime et une mécanique composée d'un tube en acier, qui paraît avoir été confectionnée avec un mor ceau de canon de fusil, une vis intérieure, un boulon et une manivelle, le tout parfaitement travaillé, s'adaptantsuivant les circonstances, soit d'un bout, soit de l'autre, uotammenl sur vis, écrousetc. Il avait en outre un passe-port en bonne forme, inséré dans le collet de son habit. Munis de ces instruments et de ce passe-port il pouvait s'évader, voyager librement et com mettre ires-facilement des vols; mais il avait eu la maladresse (peut-être était-ce nécessité) d'in troduire la boîte par le bout le plus arrondi, ce qui fait qu'elle remonta, et fioit par le faire mourir dans d'horribles souffrances. Le général de cavalerie Morrisqui com mande en ce moment le camp de la Tscbernaïa, est l'ancien colonel du régiment des chasseurs d'Afrique avec lequel le duc d'Anraale prit la smala d'Abd-el-Kader. Depuis ce fait d'armes, le général ne cessa pas de faire la guerre en Afrique; il n'en fut rappelé que dans ces dernières aonées pour occuper des commandements Paris et Lyon. Le commandement qui vient de lui échoir, sans qu'il l'ait ambitionné, trouvera eo lui un homme d'action dont toutes les allures répondent celles du général en chef. Un usurier a été condamné cent mille francs d'amende pour fait d'usure par le tribunal de Dijon; la magistrature dijonnaise sévit avec uue louable fermeté contre ces abus révoltants de la cupidité.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 3