JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N° 3,941. 39me année. 7PRSS, 7 Juillet. aiPTQIl^lE LE Tir RIS DIJ R. P. DE DAMAS; NOUVELLES LOCALES. NOUVELLES DIVERSES. LE PROPAGATEUR WWTÉ ET JUSTICE. Les renseignements publiés par la presse des différents points du pays, sur la situation de la récolte sout généralement satisfaisants. Partout les fruits de la terre s'annoncent sous la plus belle apparence, et tout permet d'espérer qu'une moisson riche et abondante ne tardera guère d'adoucir les souffrances du pauvre. Dans nos environs comme ailleurs, les cam pagnes offrent le plus favorable aspect. Les der nières pluies répondent aux vœux des cultivateurs. A la faveur des chaleurs suivies par la température humide, les blés, an peu clairs, se développent, le seigle se refait, les lins montent bien, les colzas mûrissent, le houblon se charge. Ce qui surtout paraît de natnre h raffermir l'espérance des popu lations nécessiteuses, c'est la végétation des pom mes de terre. Aucune trace de maladie n'a été remarquée jusqu'ici, et le rendage, selon toute prévision, sera abondant Faut-il conclure de cette situation généralement avantageuse, qu'une baisse sensible ne tardera pas h se manifester sur le prix de toutes les denrées alimentaires? Avec la Gazelle de Bruxelles dous regrettons de n'oser répondre affirmativement. En effet, la hausse qui dure depuis deux ans, tient h diverses causes dont la mauvaise récolte de 1853 est la principale, mais dont les effets ne penvent être prévenus entièrement par une ou par deux années d'abondance. Outre ceci, il est h remarquer que la consommation augmente dans des propor tions sensibles, notamment par l'extension des brasseries. On ne saurait méconnaître non plus, que les progrès du commerce tendent chaque jour davantage h niveler les prix dans le monde entier. Evidemment le commerce des vivres a pris des développements énormes; d'immenses capitaux y sont consacrés, et désormais les prix de Londres, de Paris, d'Amsterdam, de Hambourg, de Trieste, de New-York et même des Indes règlent ceux de toutes les parties du globe, défalcation faite des différences de fret. Dans l'état des choses actuel, ce que notre pays peut faire de mieux, pour atténuer autant que AUMONIER DE L'ARMÉE D'ORIENT, au directeur des Précis historiquesA Bruxelles. Armée d'Orient, 28 mai. Mon révérend Père, Cette fois-ci j'ai mis un peu de retard dans ma correspondance. Vous serez indulgent pour moi et vous me pardonnerez. La faute est toute entière l'hôte incommode qui est venu, malgré moi, s'in staller sous ma lente et m'y tenir captif dans les étreintes d'une tyrannie sans pareille. Le typhus est le nom de ce tyran. Imputez-lui mon apparente négligence; mais ne le maudissez pas cependant, car après tout la maladie comme la mort sont les dons de Dieu, et nous devons recevoir avec la même reconnaissance la douleur et la santé. possible la durée et la rigueur de la crise, c'est de tacher de récolter le plus possible, et d'encourager le commerce h nous apporter du dehors le blé et la viande qui nous font défaut. La malheureuse Espagne subit en ce moment de nouvelles et sanglantes épreuves: La Catalogne est en insurrection. Les ouvriers sont maîtres de Barcelone. On y assassine les fabricants. Le cri de ralliement des insurgés est Vive Espartero! Le prétexte des troubles est l'insuffi sance des salaires. Le général Zapatero, gouverneur militaire de Barcelone, s'est retiré dans la citadelle avec les troupes restées fidèles. La garde nationale, toujours favorable aux désordres, a refosé de marcher. Le relevé des déclarations inscrites dans les registres de l'état-civil de notre ville, pendant le deuxième trimestre de l'année courante, présente les résultats suivants Naissances: 107, dont 47 du sexe masculin et 60 du sexe fémioin. Décès i54, dont 3i du sexe masculiu, 54 du sexe féminin et 69 enfants au dessous de 7 ans dont 37 garçons et 3a fille» Les décès surpassent donc les naissances de 4^. Il a été célébré 23 mariages. Les morts-nés sont au nombre de quatre, dont 2 du sexe masculin et 2 du sexe féminin. Comparé au trimestre précédent, celui-ci con state 14 naissances et 64 décès de moins. Par arrêté royal du 3o juin, la rue des Bouchers de notre ville est déclarée faire partie de la grande voirie. Notre marché aux céréales de ce jour, comparé h celui de samedi d1 constate une baisse de fr. 5-po par hectolitre sur le fromeot; et fr. 2-10 par hectolitre sur le seigle; les pommes de terre ont également subi une baisse de 34 centimes sur l'hectolitre. Depuis ma dernière lettre, de grands événements se sont passés sur notre terre de Crimée. Un exem ple digne de l'héroïque vertu des chevaliers religieux et militaires nous a été donné. Nous avoos vu un hommeplacé au plus haut de l'échelle sociale, résigner son commandement entre les mains d'un autre, reprendre un rang inférieur et dire ceux qui paraissaient surpris: Pourquoi vous étonner Lorsqu'on aime son pays, est-il un sacrifice devant lequel il soit permis de reculer Depuis ce temps-là aussi, la température, devenue constamment fixe, a permis de profiter des nom breux travaux de l'hiver et de pousser les opéra tions militaires avec énergie. Selon mon usage, je ne vous raconterai pas nos succès; les journaux officiels vous en donneront le détail avec plus d'intelligence et d'exactitude. Je me contenterai de vous dire que le moral des troupes, déjà si beau, se relève encore davantage par la presque certi tude du triomphe. Nous en sommes arrivés un point où l'on ne doute plus de rien. Que S. M. le Roi Léopold et LL. AA. RR. le Comte de Flandre et la Princesse Charlotte sont heureu sement arrivés au cbâteau de Wiodsor. On assure que des promotions dans l'armée paraîtront, au Moniteur, dans la première quin zaine de ce mois. Le bateau-pilote belge n" 10, a recueilli, le 24 juin, une chaloupe et un petit garçon qu'il avait rencontrés en mer la hauteur de Portland, N. N.- O, une distance de 16 18 milles. Après a voir administré au jeune garçon de petites portions de café chaud mélangées d'oeuf, on eut la satisfaction de le voir revenir lui. Il put alors dire qui il était et comment il avait été trouvé si loin en mer. Il déclara se nommer John-Thomas Walters, fils deM. Walters, constructeur de navires. Le 21 h midi, il prit la chaloupe pour aller faire un tour en mer, mais il lui devint impossible de retourner; la nuit survenue, il fut entraîné encore plus loin de terre. Depuis le jour qu'il s'était embarqué jusqu'au moment où il avait été rencontré par le bateau- pilote, c'est-à-dire pendant trois jours et trois nuits, il n'a eu rien manger ni boire. La dame assassinée Barcelone est la baronne Senellès, elle était âgée de 28 ans, et avait 4 enfants. Son assassin est le colonel E. Blas Durana. Le 24 juin, le conseil de guerre l'a condamné la peine de garrole vil, comme auteur de l'assas sinat commis avec préméditation sur la personne de la dame Dolorès Parrella de Plaudolii, baronne de Senellès; payer aux enfants de la victime, 6,000 réaux et aux frais du procès. Le colonel a écouté la lecture de cette sentence avec sang-froid. Il s'est plaint, seulement du genre de mort qu'on veut lui faire subir il a protesté contre la préméditation dont on l'accuse, car le crime a été commis dans un moment de trouble irrésistible; il a ajouté qu'il était militaire depuis les premières années de sa jeunesse et que ses jours doivent être tranchés par un autre genre de mort. Il en a appelé au tribunal suprême de guerre et de marine. feriez-vous, disait dernièrement uo de mes amis un commandant de navire, si la flotte russe vous surpreuait tout coup sans que vos batteries fussent armées? J'irais l'abordage, répondit le commandaot sans une minute d'hésitation. Cette parole est la traduction du sentiment général des deux armées de terre et de mer. Aucune surprise des Russes, nulle attaque, si formidable qu'elle fut, ne sauraient déconcerter nos troupes. Aller au combat est, dans l'opinion commune, marcher la victoire. Et l'expression si souvent répétée de cette noble confiance dans le succès n'est pas une de ces bravades de troupier que dément l'expérience. Non! elle est le fruit d'un calcul parfaitement raisonné. On ne doute pas du triomphe, mais on n'oublie pas non plus ies périls dont il sera le prix. On sait que beaucoup resteront sur le champ de bataille. Chacun dit avec sang-froid Je serai peut-être une des victimes, mais qu'importe si c'est pour le salut commun? Déjà nous avons vu bien des exemples d'hommes qui se sout fait tuer ou se sont exposés une mort

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 1