de toute liberté. Par les trois «ceux de pauvreté, de
chasteté et d'obéissance, il brisait d'un seul coup les
plus fortes attaches de l'homme la terre: il
anéantissait l'avarice, par la pauvreté volontaire;
la sensualité, par la mortification, et l'orgueil, celte
graode maladie de l'esprit humain, par l'humilité.
Ajoutons-y la charité, sans laquelle il est impossi
ble de comprendre la vie du moine et le dévouement
du missionnaire. C'est la charité, c'est-h-dire,
l'amour de Dieu et du prochain poossé jusqu'à
l'héroïsme, qui a changé l'ancien monde. Occupée
tour tour b l'élude, h la prière, au travail, b la
méditation, la vie du moioe était tout b la fois
spéculative et active. Le corps et l'âme, simultané
ment exercés, se trouvaient ainsi maintenus dans
no juste équilibre: oui philosophe, nul législateur
n'a jamais égalé Saint Benoît dans l'art si difficile
de former les hommes. C'était dans les couvents
que l'Église recrutait ces légions de prêtres et de
missionnaires, élevés par cette forte gymnastique
au-dessus de toutes les craintes et de tous les
dangers; c'était dans les couvents qu'elle allait
chercher ces hommes qui dominaient dans les con
ciles et dans les assemblées nationales où les appe
lait la supériorité de leur science et souvent de
leur génie.
Un couveot, au moyen-âge, était une société
complète et réglée, sous le rapport spirituel et
matériel c'était b la fois un séminaire, on atelier
et une ferme: on y cultivait les sciences et les arts
mécaniques; l'agriculture et les beaux arts; la
peinture, la statuaire; la musique et la calligraphie,
nécessaire pour la transcription des manuscrits. On
donnait aux moines des bruyères b défricher, et ils
les changeaient en terrains fertiles. Les princes
croyaient s'enrichir en multipliant ces maisons, qui
édifiaient et instruisaient les peuples, et faisaient
sortir du sol des richesses inconnues.
On dit qu'à notre époque de civilisation avancée
les couvents sont inutiles, s'ils ne sont pas nuisi
bles Mais, dans ootre état de civilisation avancée,
la liberté n'existe-t-elle point pour ceux qui
veulent vivre autrement que ne l'entendent les
u Ce fut longtemps, dit Voltaire, une consolation pour
le genre humain qu'il y eût des asiles ouverts S ceux qni
s voulaient fuir les oppressions du gouvernement goth et
vandale. Presque tout ce qui n'était pas seigneur de château
a était esclave; on échappait, dans la douceur des cloitres,i la
s tyrannie et la guerre... Le peu de connaissances qui
restait ohez les barbares fut perpétué dans tes cloîtres.
Les Bénédictins transcrivirent quelques livres; peu peu il
sortit des monastères des inventions utiles: d'ailleurs ces
a religieux cultivaient la terre, chantaient les louanges de
r Dieu, vivaient sobrement, étaient hospitaliers, et leur
exemple pouvait servir mitiger la férocité de ces temps de
barbarie... a Un tel taugage paraît étrange dans la bouche
de l'ennemi le plus achamé de la religion. Cependant telle est
la force de la vérité et ces faits paraissent si frappants aux
yeux de Voltaire qu'il y revient diverses reprises dans ses
ouvrages. On peut voir, entre autres, ses Essais sur rhistoire
yinirals. t. IV, c. l35; Questions sur C Encyclopédie Apoca
lypse; Biens d'Église, etc.
Le7 janvier i5o2,les membres de la Châtellenie
obtinrent du magistrat de la ville d'Ypres la per
mission de bâtir l'hôtel de la Châtellenie, situé
sur la Grand'Place, pour y tenir leurs réunions.
Le 10 mars i5t4, Ypres comptait 4,ooo tis
serands drapants.
Dans la soirée du n septembre 1514, on aper
çut, tant a Ypres que dans ses environs, un tas de
feu de la grandeur d'un tonneau b bière et muni
de rayons se mouvant dans l'air et passant au dessus
des maisons. On pot aussi distinguer dans les airs
des cavaliers armes qui lançaient leurs montures
b toute bride.
Le i5 juillet i5i5, Jeanne Vandermoeren
veuve de François Van der Wœstyneinstitua
l'école des pauvres filles. Le nombre s'élevait b
douze. Chacune d'elles portait UDe robe brune de
sept patards l'aune et coûtait annuellement de 12
b 18 florins.
ennemis des idées religieuses Dans notre état de
civilisation avancée, n'y a-t-il pas autant d'âmes
malades, détrompées du monde, qui ont besoin de
trouver un refuge dans la solitude et la prière, qu'b
l'époque où chacun fuyait devant l'invasion des
barbares, ou devant les oppressions du régime
féodal Supposez l'industrie, partout victorieuse;
supposez la terre entière sillonnée de chemins de
fer; toutes les mers ouvertes b la rapidité de la
navigation, et l'air servant de messager docile b la
volonté de l'homme, jusqu'aux extrémités du
globe; croit-on qu'il serait satisfait de tels triom
phes? croit-on qu'il ne sentirait plus de vide en
son âme Ne sait-on pas qu'elle a d'autres besoins
que ceux de l'ordre matériel Le cœur humain ne
peut rester renfermé dans le monde positif, quelque
brillant qu'on veuille le supposer. Ses désirs le
portent plus haut. Telle est la cause naturelle et
invincible des idées religieuses, qui cherchent
d'autres horizons.
On s'est beaucoup récrié contre la richesse des
couvents, et le reproche est bien ancien. Dès le
moyen-âge, on accusait les Bénédictins de vivre
dans l'opulence: et l'Eglise, toujours attentive b
opposer le remède au mal, approuva l'ordre des
Franciscains et des Frères prêcheurs, qui faisaient
vœu de ne rien posséder. Mais qu'arriva-t-il? c'est
qu'on fit on grief aux moines mendiants de vivre
d'aumônes. Ainsi l'Eglise et le monde ne parvien
dront jamais b s'entendre! Toutefois, nous ne
dissimulons point qu'il n'y ait ici un danger réel et
sérieux auquel les ordres religieux n'ont pas tou
jours échappé les richesses corrompent tout, les
institutions et les hommes. Elles exposent ces
associations b un double écueil: elles produisent,
d'une part, le relâchement, et, elles allument de
l'autre, la cupidité de leurs ennemis. De lb ce
système de spoliations, qui se renouvellent, sous
différents prétextes, b presque toutes les époques
de l'histoire. Mais on ne peut rien en induire contre
les institutions elles-mêmes: on doit en conclure,
au contraire, qu'elles sont merveilleusement adap
tées b la nature de l'homme et de la société,
puisqu'on les voit se relever d'elles-mêmes, après
chaque orage, plus fortes et pins brillantes qu'au
paravant?
Qu'il y ait eu, b certaines époques, des abus dans
quelques maisons religieuses, on ne peut en dis
convenir: partout où il y a des hommes il y a des
abus. Mais que fallait-il faire alors? détruire ces
associations, ou bien les ramener b leur principe?
l'équité et la raison répondent. Lorsque, sous des
motifs plus ou moins spécieux, et sans consulter
l'Église, qui est ici partie essentiellement intéressée,
les gouvernements ont frappé les couvents, parce
qu'ils y voyaient une proie facile b saisir, la violence
est retombée sur eux-mêmes. Les spoliations n'as
souvissent point les révolutions; elles les rendent
■■■■■■■■■■■■■■M—————
Eu i5ig, une livre de beurre se vendait un
patard; un jambon dix patards. Le bailli quand
il opérait une arrestation avait deux liards chaque
confrère, les jours de tir, dépensait au dîner, six
patards. Le lendemain il se contentait d'une
dépense de deux patards. A la S'"-Barbe, il dé
pensait six patards.
En 1020, un tonneau de bière coûtait: deux
livres parésis.
Le 23 juillet de cette année, Charles-Quint fit
son entrée en ville.
En i52t, un picotin de froment se vendait:
deux couronnes patagons; un picotin de seigle
six escalios.
En 1Û22, nne livre de cire d'offrande coûtait
cinq patards.
En i524,lagi!deSu-Barbe voulant faire un repas
acheta on bœuf pour 3g livres parésis; la peau de
l'animal se vendit: trois livres et 12 escalios; la
graisse (b peu près 2 livres) deux scheele.
insatiables et éternelles, en les poussant b de nou
veaux crimes, qui amènent des réactions désespérées.
Et les spoliateurs apprennent, b leur tour, que la
force est bien faible lorsqu'elle n'est point appuyée
sur le droit...
Dimanche, 1 g août, la société des anciens Frères
d'armes de l'Empire Français a célébré par un
banquet où la plus franche cordialité n'a cessé de
régner, l'anniversaire delà naissance de l'Empereur
Napoléon 1".
A cette occasiou, plusieurs toasts ont été succes
sivement portés b la mémoire du Grand homme, b
Léopold I", b la famille Royale, au président et
aux vice-présidents de la Société par MM. Legra-
verand, Delerive, le docteur Dalmote et Vaude-
casteele.
La musique de l'école communale s'est fait
entendre pendant le repas.
Jeudi, 20 courant, vers 10 h. du soir, on orage
ou plutôt une trombe épouvantable a passé sur
notre ville avec nu horrible fracas. Pendant une
dizaine de minutes il est tombée une grêle, comme
on ne se rappelait pas b Ypres d'en avoir vu:
quantité de grêlons étaient de la grosseur d'un
œuf. Au bruit de la grêle retentissant sur les toits
et sur le pavé; au cliquetis des carreaux de vitres
qui se brisaient de toute part, le vent mêlait avec
fureur ses tristes mugissements, le tonnerre sa
voix formidable, l'éclair ses lueurs sinistres et
continues.
L'orage a continué de mugir une partie notable
de la noit mais avec moins de force. Le lendemain,
au lever du jour, la ville présentait le spectacle
d'une place bombardée. Un nombre considérable
de façades, celles surtout qui donnent sur le nord,
avaient leurs croisées complètement dégarnies de
leurs carreaux.
L'ouragan a passé sur une ligne se dirigeant de
Poperinghe vers Wervicq et Courtray. Le houblon,'
le tabac, l'avoine, les fèves ainsi que les j ardins
légumiers aux environs de la ville, ont considéra
blement souffert.
Hier, la Société des anciens frères d'armes de
l'Empire français a fait une abçndante distribution
de pains aux indigents de la ville.
On nous écrit des communes voisines que les
dégâts causés par l'orage de jeudi d'sont consi
dérables.
Le 2 Septembre prochain, les deux escadrons
du 2" lanciers quitteront notre ville, y laissant un
détachement de 25 hommes commandé par un
Le 18 mai i53o, fut construite la boucherie
aux frais de la ville.
Le i3 juin i534, fut établi le mont de piété.
Le i3 juillet 1551, on célébra pour la première
fois la fête du T. S. Sacrement.
Le i5 juillet de la même année, Jean de Lich-
tervelde, posa la première pierre de la Châtellenie.
Le 1er mars i562, g ans après la destruction de
Térouannes, dont l'évêché avait été divisé entre
les diocèses d'Ypres, de S1-Orner et de Boulogne,
Martin Rilhovius, docteur en théologie, doyen de
S'-Pierre, b Louvain, fit son entrée en ville comme
premier évêque d'Ypres. Il éleva l'église Sk Martin
au rang de cathédrale et y adjoignit les chapitres
de Térouannes, de S'-Martin et de Fûmes.
Rithovios, était un savant illustre, il assista au
concile de Trente lors du départ des légats du
Pape, et s'y fit remarquer par son érudition.
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