cités sur la terre, et elles subsisteront jusqu'au jour
du discernement suprême la cité du bien et la
cité du mal, le parti des hommes de bien et celoi
des méchants. Ils sont hostiles, irréconciliables.
La différence entre eux c'est que le premier cherche
h convaincre ses adversaires et que le second les
guillotine. Daos le premier il y a une conviction,
une foi, une morale, un poiul de départ, on but;
l'iodividualilé ne se fait jour que dans le choix et
la pratique des moyens; là tout est nettement
défini; et de Naples en Irlande, comme d'Espagne
en Pologne, tous les hommes du parti catholique
peosent absolument de la même manière sur ce
qui est mal et sur ce qui est bien. Dans le second
il n'y a que des opinioos, ou plutôt des passions;
or les passions sont essentiellemet individuelles
puisqu'elles tiennent do tempérament donc le
bien, le mal, sont ponr eux, en définitive, des af
faires de circonstance, de digestion ou d'appétit.
Voilà pourquoi uous, qui, avec tout le geore
humain sauf quelques parleurs, croyons en Dieu et
au diable, en la distinction radicale du juste et de
l'injuste, nous sommes du parti clérical, c'est-à-dire
du parti du seDS-commun.
LA POLITIQUE ANGLAISE EX ITALIE.
Depuis la prorogation du Parlement britannique,
les débats sur la situation de l'Italie, qui ont rempli
les dernières séances de la Chambre des Communes,
n'ont pas cessé d'occuper une large place daos les
feuilles de Londres. Les enseignements qui ressor-
tent de cette discussion ne doivent pas être perdus
nous devons leur accorder au moins autant d'action
que l'Angleterre. Les hommes d'État anglais y ont
dit tout haut ce qu'ils avaient timidement iosinné
dans les débats soulevés h l'occasion de l'emprunt
fait par la Sardaigne. Dans cette première circon
stance, on avait exprimé au gouvernement piéraon-
tais les sympathies de l'Angleterre. Déjà lord
Palmerston avait émis l'espérance que les réformes
du Piémont exerceraient une influence salutaire
sur certains États italiens mais nous trouvons
dans les discours récents prononcés par lord John
Russell et lord Palmerston le développement de
cette pensée. Les sentiments d'abord exprimés
sous forme d'espérances semblent avoir pris le
caractère d'un engagement vis-à-vis du Piémont,
et l'on dispose des États souverains de l'Italie
comme d'oo domaine en déshérence.
Quand il s'agit de l'Italie, il n'y a en Angleterre
de divergence de sentiments, dï dans la presse ni
parmi les hommes d'État. L'aveuglement est si
grandque l'on trouve que ce serait rendre un
tre de Raphaël. Un Saint François lisant, quel
poème daus ce sujet! Je cherche Saint François
daos le tableau exposé et je n'y vois que trois
frocards. Le but de M. J. M. Clevenbergh de
Louvain a-t-il été de peindre trois robes et autant
de capuchons, comme son frère, M. C.-Ant. Cle
venbergh a peint pour nous un lièvre avec acces
soires (45j? N'était la tête d'un rooinillon gras
souillet qui a certaine prétention l'expression
mystique,je le croirais assez. En tout cas, en fait de
nature morte, des deux tableaux ce que j'aime le
mieux, c'est le lièvre.
Si sous le nom assez faux de tableau d'histoire
on a voulu caractériser les conceptions de l'artiste
penseur, où les faits, les réalités sont idéalisées
par le génie poétique qui les introduit daus la
sphère du Beau où les intimes affections de l'âme,
ses passions ténébreuses comme l'abime, ses aspira
tions capables de l'Infini a, individualisées par le
peintre dans un sujet particulier, sont généralisées
de nouveau par la sympathie universelle qui re
connaît dans la douleor, daos la joie, dans le
sentiment d'amour ou de haine, qui respire dans le
sujet choisi par le peintre, le food des douleurs, la
somme des joies, l'essence des sentiments de l'hu-
très-graod service la religion que de dépouiller
le Pape d'une autorité temporelle qui donne lieu
de si graves reproches. Et cependant, si l'on va an I
fond des choses, si l'on recherche qu'elles sont en
réalité les plaintes faites contre le gouvernement
romain, oo s'aperçoit qu'elles ne reposent que sur
l'ignorance où sont les Anglais de la véritable
situation des États de l'Église. Quiconque a lu
avec soin les discours de lord John Russell et de
lord Palmerston est obligé de convenir qu'ils ne
renferment qoe de vagues dénonciations- Oo n'y
trouve pas un fait piécis, pas un reproche sérieux.
Ou parle vaguement de désordres dans l'adminis
tration, d'arbitraire daus les actes de l'autorité, de
vexations injustes de la part de la police; mais si
tous les gouvernements auxquels on serait en droit
d'adresser de pareils reproches (si peu mérités par
Rome) doivent être renversés, l'Angleterre ne
devrait pas survivre aux gouvernements d'Italie.
Tant que les journaux ont été seuls faire enten
dre ces déclamations, elles pouvaient paraître sans
portée; mais aujourd'hui elles s'échappent des
lèvres des ministres et des hommes d'État elles se
rattachent un plan dont la réalisation commence
par soulever l'opinion publique de l'Europe
contre les gouvernements d'Italie, Le langage
de la tribune parlementaire s'est mis en parfaite
harmonie avec celui de la presse. Lord John
Russell dispose des États de l'Église comme si le
Pape et le gouvernement romain n'existaient plus.
Le Morning-Post précise la peosée du noble lord
en nous apprenant que le gouvernement tem-
porel du Pape sur ses États est au nombre des
choses que l'on verra périr de nos jours. Le
Times s'écrie, en parlant du Souverain-Pontife
Nous sommes en droit de demander si nous
serons encore longtemps dupes de cet homme
(tbis man)? Combien de temps l'Europe souf-
frira-t-elle cette misérable contrefaçon du sys-
tème ecclésiastique du Moyen-Age, fondé sur la
superstition de celte époque (1)? Tel est, tel
fut et tel sera toujours l'aveuglement do fanatisme
protestant. Feuilleton belge.)
Par disposition ministérielle, le sous-lieutenant
adjudant de 3' classe, Noël, est attaché la place
d'Ypres. Le lientenant Lessens passe au 2* de
ligne Ypres.
aaïikaaaia»
Le Moniteur publie, sons la date du )8, nne
(i) Times du 17 août i855.
inanité toute entière; si un tableau d'histoire est
la fois une œuvre de haute inspiration, de sérieuse
réflexion, et d'émouvante puissance d'entraînement,
en dépit de tous les Vasari nés ou naître, nous
donnerons ce nom tarchet brisé de M. Gallait
(no).
Un de ces pauvres enfants qui n'échappent pas
toujours la faim en chantant ou eo jouant de
quelque instrument pour amuser l'oisiveté indiffé
rente, est assis le long d'un mur; sa tête cherche
un appui en se renversant sur la pierre; son violon
est ses pieds; son chapeau ouvert aux rares au-
raôoes est resté là aussi une pièce de monoaie est
tombée auprès, il oe l'a pas ramassée; le lampion
fumeux posé sur le pavé projette de bas en haut
une lueur rougeâtre sur cette figure souffrante,
mais belle malgré les traces de la misère, il éclaire
ses larmes... Il pleure le pauvre garçon son archet,
quelque enfant méchant l'a brisé. Voilà l'écorce, si
l'on nous passe cemot,decette composition si simple
et si touchante; l'écorce, car la vérité du dessin,
l'harmonieuse appropriation au sujet de l'effet de
lumière, le sentiment même de compassion qu'évo
que la pensée qu'il a perdu son gagne pain, ce n'est
que l'enveloppe, ce n'est que l'extérieur de la con-
circulaire adressée aux gouverneurs par M. le
Ministre de l'intérieur. En voici la substance. Le
prix élevé de toutes les denrées alimentaires a créé
UDe situation calamiteuse pour les populations. On
peut espérer encore que, les denrées arrivaot en
plus grande abondance sur les marchés, les prix
subiront une réduction; mais il est prudent de se
préparer dès présent des éventualités moins
consolaotes. Que MM. les Gouverneurs fournissent
des renseignements pour arriver la connaissance
exacte du produit des récolles cette anoée et des
quantités de grain de la moisson dernière qui
existent encore. Qu'ils se mettent en rapport avec
les chambres de commerce et les commissions d'agri
culture pour chercher les moyens pratiques de
rémédier aux privations des classes ouvrières. Qu'ils
fixent sur ce point l'attention des autorités com
munales et invoquent le concours du clergé qui n'a
jamais failli son ministère de paix et de charité et
dont l'ascendant moral sur nos populations est si
légitime. Qu'ils acceptent avec gratitude les con
seils et l'appui des bureaux de bienfaisance. Tout
en combattant les préjugés dont le commerce des
denrées alimentaires n'est que trop souvent l'objet,
qu'ils veillent aux marchés pour qu'aucune ma
nœuvre fraudnleose n'y sort tolérée, aucune sophis
tication impunie.
Lundi matin, ont été exposés en effigie sur
la place du marché, Courtrai, les nommés Pierre
Valcke, âgé de 23 ans, natif d'Heule, condamné
par contumace, le 9 août i855, dix années de
réclusion et l'exposition pour faux en écriture
privée, et Louis Duplicy, âgé de 32 ans, natif de
Vive S'-Ëloy, condamné, le 9 août 1855, quinze
ans de travaux forcés et l'exposition pour vols
commis plusieurs l'aide d'escalade et d'effrac
tion extérieure, Roncq et Wervicq, en i854.
Le même jour, on a volé Poperinghe au pré
judice de François D'Hont, journalier, une chaîne,
une croix et des pendants d'oreille en ordes
objets d'habillement et une soixantaine de francs
en espèces. On ne connaît pas encore les voleurs.
A la distribution des prix qui vient d'avoir
lien l'Institut impérial des aveugles de Paris, M.
Tbiae, membre et secrétaire de la commission
supérieure de eet établissement, daos nn discours
prononcé cette occasion, a relevé le mérite du
dernier ouvrage de M. le représentant Rodenbach.
Voici en quels termes il a parlé de l'aveugle de
Roui ers
Un des vôtres, un de vos anciens, celni-là
même qui a organisé l'école d'Amsterdam et celle
de Bruxelles, M. Rodenbach, que ses compatriotes
ception. Le peintre de génie a donné son musicien
ambulant cet âge intermédiaire entre l'eofance et la
jeunesse, l'âge des sentiments profonds, l'âge gù
des voix inconnues révèlent l'homme lui même et
lui prédisent son avenir avenir bien plus souvent
sombre que radieux mais l'avenir, c'est l'espé
rance. Le peintre lui a donné encore une douleur
si poigoante mais en même temps si noble, que
même sans remarquer ce gros sou qu'il n'a pas
ramassé, nous comprendrions que le musicien ne
pleure pas seulement, parce qu'il est pauvre et
qoe cet accident est un désastre dans sa misère oh
une nature vulgaire penserait déjà se procurer
un autre archet; l'archet qu'est-ce que cela?
Mais si cet adolescent en haillous se sentait en lui
l'âme d'un artiste, avoir brisé son archet n'est-ce
pas, par on outrage, avoir brisé sa vie! Et sur
nous tous, alors, la vue de cette simple histoire
retombe, comme un fardeau qui nous accable, In
pensée ou le souvenir de nos mécomptes et de nos
illusions perdues lame humaine se perd dans un
océan de douleurs, sans tomber au fond et sans
voir de rivages
Comment se détacher de celte œuvre magistrale
pour dire h M. Markelebach que Caïn entre sa