et qui prie, dans la poussière d'une biblio thèque aristocratique, ou dans la glèbe argileuse d'une terre rebelle; dans l'atelier d'Hemling ou dans la brasserie d'Arle- weld; sous le collier de la toison d'or ou le ruban de Léopold, tout aussi bien mais non plus, que sous la veste du mineur ou sous la blouse du garçon de cbarue. R1&<£IR(D!L(D(I}!1I2» Aujourd'hui, l'aide d'une distribution de prix, témoignages de satisfaction ou d'encouragement; avec la solennité qui accompagne toujours le concours régularisé d'un certain nombre d'hom mes unis par des sympathies communes ou des intérêts un instant d'accord, l'Industrie, l'Agricul ture, les Beaux-Arts oui eu leur fête. Par une mesure que nous appelions de tous nos vœux, la Commission de l'Exposition des Arts avait rendue publique cette exhibition, eo accordant l'entrée gratuite depuis dimanche la foule a répondu cet appel. On s'est pressé également dans le local, pourtant si vaste, des Halles, pour examiner les objets exposés par les cultivateurs et les produits de l'Industrie. Le feuilleton de notre journal doit être consacré la revue de celte double Exposi tion. Ici seulement une observation. Nous avons remarqué qu'il y a parmi les ma chines exposées, des instruments d'agriculture qui doivent suppléer au nombre des bras qui d'ordi naire sont employés aux travaux agricoles. Spécu- lativementqu'y a-t-il de plus beau que celte substitution l'homme, créature intelligente, d'un peu de bois, de fer, de cuir au besoin, pour accom plir en eo décuplant l'effet le labeur pénible de l'ouvrier Oh si tous les cultivateurs pouvaient se reposer du matin au soir, en dirigeant, par amuse ment, une de ces machines douées de l'instinct par le génie de l'homme, n'y aurait-il pas lit un beau, un admirable progrès? Quand nous dirons que l'homme doit labourer la terre h la sueur de son front, les Chrétiens et les hommes d'intelligence nous comprendront. Mais pour le petit nombre de lecteurs qui daos un pays essentiellement chrétien, n'ont pas le bonheur d'avoir gardé leur intelligence h la hauteur où l'avait élevée la foi; pour les esprits moins bien dooés qui ont besoin d'être prémunis contre de faux semblants de progrès, il nous faut bien dire ici, dussions-nous froisser quelque peu des personnes, d'ailleurs très-estima bles, qui auront éprouvé aujourd'hui la sensation du contentement d'uu cœur bienveillant, il nous dentelle, cette autre spécialité Yproise est noble ment représentée dans la vitrine si riche de la maison Dubaon-Brunfant. On admire surtont le nouveau point d'Vpres dont M. Duhaon-Brunfaut est l'inventeur. On considère avec la même atten tion les articles courants de la maison Deberre-Muls h Poperiughe. Le talent des dessinateurs de den telles, Emile Leroy Soenen et Demazière est incontestable. Les tissus de la maison Vandamme et comp* ont beaucoup de visiteurs ainsi que les produits delà fabrique de Cornalines et de celle de Rubans de M. Hennion. Mais on s'étonne justement du petit nombre d'exposants dans les divers spécialités de tissage. On souffre de ne voir dans une exposition Yproise, que quatre ou cioq représentants de cette branche de l'industrie. La chapellerie a fourni M. Fagel d'Ypres et h M. Mille- Vanderroeersch l'occasion de faire remar quer la valeur de leurs articles. M. Vanwisberghe a exposé trois chapeaux différents; on se rappelle que M. Mille- Vanderroeersch est brêveté pour les schackosa ressort. MM. Allartet Deveaux d'Ypres et M. Couvreul de Messines, noos donnent dans la botterie et la cordonnerie de bons produits. faut bien dire la vérité Dans les transactions humaines, le bien en théorie peut être le mal en pratique. Non pas que le bien puisse être jamais substantiellement le mal, nous laissons ces inepties aux professeurs des universités non-catholiques; mais parce que, pour l'homme qui vit dans l'espace et dans les temps, les améliorations sont une affaire d'à propos. Lorsqu'au commencement de ce siècle les machines furent substituées an travail manuel de l'ouvrier, uue véritable révolution eut lieu, et l'on se souvient encore des cruelles souffrances que celte révolution fit endurer des milliers de malheureuxbrusquement dépouillés de leur salaire habituel, entre les mains desquels l'instru ment du travail demeurait inerte et brisé par le perfectionnement mécanique. De plus en plus on tend substituer en agricul ture la machine au bras de l'ouvrier. C'est, je le repète un perfectionnement. Viendra-t-il un temps où l'homme dégagé de la manœuvre des choses terrestres, pourra appliquer son esprit, uniquement,la contemplation des choses spirituel les? Je ne sais, je ne crois même pas. Mais enfin cela est un beau rêve. Mais d'ici là quelle crise la substitution des machines en agriculture au bras humain, au bras tuu par une intelligence, quelle ctise cela nous mène-t-il? Le dérivatif au trop plein des ateliers indus triels, nous l'avous déjà dit, ne se trouve que dans l'agriculture. Vous avez fait de vos hôpitaux et de vos écoles, de vos dépôts de mendicité et de vos asiles autant de fabriques. La manufacture nous déborde. Vos apprentis ne sortent souvent de là que pour devenir des vagabonds ou des voleurs. L'agriculture était le cbatnp où l'activité hnmaiue avait encore se déployer. Si l'on sub stitue la machine qui décuple ou centuple les forces aux dix, aux cent individus qui eussent tra vaillés aux champs, qu'arrivera-t- il Qu'arrivera- t-il daos un avenir prochain? Par uue admirable économie créée en Belgique par les traditions agricoles, les travaux s'appellent, en quelque façon, les uns les autres; les plus pauvres journa liers ont ici une succession de saisons pour leurs labeurs. On ne les voit pas chômer comme les vignerons dans l'intervalle d'une façon de la vigne uoe autre. Prenons garde que nos tnacbiues, tout ingénieuses qu'elles sont ne coûtent a vie nos manœuvres... La fabrique regorge d'ouvriers; la machine agricole rendra inutile le concours du L'homme ne se contente point de l'utile; il aime y unir le beau. Certaines professions sont aussi artistiques qu'industrielles. Il y a toujours foule l'expositiou autour des objets de moulage et de marbrerie exposés par M. Lapierre. Il y a là des iocrustratioos d'un excellent goût. Les décors, bois et marbre de M. Auguste Dewitte et de M. Justin Deveaux sont d'uo mérite réel. Les ouvrages de menuiserie de MM. Behaeghe, Vergracht et Dewilde sont justement appréciés. Comment parler sans s'exposer donner trop d'éloges aux produits si variés et toujours si ingé nieux de la fabrication de M. Valc ke-Hage pompes, fontaines, fontes de fer, tout est digue du plus sérieux exameo. Notons aussi la pompe incendie de M. Gryffon. La mécanique est représentée en outre par une horloge de M. Vankemmel-Carpentier d'Ypres et par divers instruments aratoires sur lesquels nous pourrons revenir. Une baratte beurreachetée par l'association agricole obtient tous les suf frages. La carosserie et la sellerie attirent l'attention on examine avec intéiêt la voiture eo fer poli de M. Dochy et les produits de M. Vanwerveke. La même attention est payée anx fers cheval de MM. Dochy etTacoen. journalier campagnard. Que ferez-vous de cette population surabondante? Qu'où se le tienne pour dit La marche au hazard, ce n'est pas le progrès. La locomotive court vite quand elle déraille. La mort vient d'enlever un des nestnrs des deux Flandres Monsieur Pierre Joseph Van Hooreheke; distillateur Everghem (Rabot) près de Gand est décédé lé 21 l'âge de g4 ans. Ancien membre des États provinciaux, cet homme vénérable, qui avait consacré une pat lie de son existence pour travailler au progrès de l'industrie, songeait se reposer de ses travaux lorsque passé quelques mois nue première, mais douloureuse maladie, le mil dans l'impossibilité de jouir du repos qu'il avait si bien mérité par ses sacrifices pour le bieu être général. Uue vie pieuse, une charité inaltérable ne laissent aucun doute sur le sort qui lui est réservé. 11 a pu quitter sans crainte ni regrets une vie semée de viscissiludes; ses enfants, sa famille, ses nombreux ainiset les pauvres,sout seulsà plaindre, et seuls ont besoin de consolations. M1U Marie-Louise-Gabrielle Patard de la Corderie, vient de mourir au couvent de Sainte- Anne, Saint-Servait, l'âge de 102 aus. Cette demoiselle jouissait de toutes ses facultés intellec tuelles. A sou dernier anniversaire, elle avait encore réuni sa famille dans un banquet. M. J.-Ignace Clnmp, commandant supérieur de la garde civique de Gand, est décédé jeudi soir, l'âge de 74 ans. Le lieutenant général Clnmp était né Mons, le 12 novembre 1781. Il entra l'âge de 16 ans dans les armées de la République; il fit la campagne d'Italie sous le premier consul et se trouva le 25 prairial an VIII (i4 juin 1800), la bataille de Marengo. Rentré en France, M. Clump prit part l'expédition qui avait pour but d'affranchir le Portugal de la domination anglaise. En i8oâ nous le trouvons sur le cbatnp de bataille d'Austerlitz, et en 1807 il combat Iéoa, Eylau, enfin la bataille de Friedland. M. Clump qui s'était dis tingué par plusieurs traits de bravoure, reçut le i4 juin 1807, la croix de la Légion-d'Honneur qui lui fut remise sur le champ de bataille. Nommé sous- lieutenant en 1808, il fit avec ce grade la première partie de la campagne de 1809 eo Autriche, et La céramique, le plus ancien peut-être des arts industriels, est bien représenté epar les pote ries de bonne qualité de M. Bertier de Poperiughe. Deux arts qui se rapprochent le plus de la çlasse des beaux-arts, la photographie et la liihographie ont fourni leur part notre Exposition. Nous en sommes redevables M. Spotbeen et Van Eeckout. M. I.ernould est lui tout fait dans la catégorie des artistes son plan d'uue ferme est une œuvre d'architecture, que nous aimons voir près des produits agricoles et des instruments aratoires, mais qui serait sa vraie place l'Exposition des beaux-arts. Cette course au clocher au milieu des richesses de Dotre double exposition agricole et industrielle, n'est qu'un premier coup d'œil rapide jeté sur l'ensemble des objets exposés. Nous n'avons pas eu ici la pensée de procéder par exclusion; et si nous avons omis plusieurs industriessi nous n'avons pas adressé plusieurs exposants les éloges qui sont dus leur zèle et leur habilité, qu'on ne l'attribue qu'à la précipitation d'un travail q»1 devait, en étant publié aujourd'hui, servir de memento aux nombreux visiteurs qui seront admis tous les jours de cette semaine jouir de l'intéres sant spectacle que présente nos Halles.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 2