JOURNAL D'TPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, No 3,965. Samedi, 29 Septembre, 1855. 39me année. 7PF.3S, 29 Septembre. PRIX D'ABONNEMENT. Ypref, 3 moisfr. 3 Pnr la pétte3 5o Ou s'abat)uc "Ypres chez D. LAMBIN MORTIER, Éditeur Propriétaire, rue de Lille, io, près la Grand'-Place. Le Propagateur parait le MERCREDI et le SAMEDI, 7 heures du soir. Les lettres et envois doivent être affranchis. Insertions des annonces 17 centimes la ligne 5 on traite forfait. LE PROPAGATEUR VÉMTÉ ET JUSTICE. CHEMINS DE FER d'Yprea Courtrai, 55o, ilio, 2, 5—20, de Poperiogbe 20 minulei plut tût. De Courtrai A Yprea et Poperiughe, 74°> lo55, 3—3o, 8i5. De Courtrai A MouscrooTournai rj Lille, 63o, 7 35, 105o, 325,820. De Courtrai pour Ûand, 7, 12—3o, 6—15. De Courtrai pour Bruges, 74°i ,a'5 410,620. IBU IL IL BIT 11H 0>(D!LlIiril(£tBI2» Résumons en quelques mots toutes les nou velles du jour En Belgiquela Majesté Royale se popula risant avec un sens exquis des traditions nationales. En France, les fonds baissant, Cinquiétude perçant sous les dehors de Tordre. De grandes choses, comme toujours, mais comme voilées par la sollicitude d'un avenir incertain. L'Italie peu rassise quoiqu'on die, les diffé rends avec Naples ne sont pas complètement appaisés il y a des nécessités de position. Une étrange nouvelle vient d'Espagne des manifestes démocratiques seraient partis de l'Escurial. On compromettrait même le nom du Roi [consort of the queencomme disent les Anglaisdans celte comédie. Pauvre pays pauvre Reine. Toutes les incertitudes possibles sur le plan des armées russes et sur celui des alliés. En somme, lassitude et ennui. C est ce qu'il y a de plus clair. On s'attend, Paris, recevoir d'un mo ment h l'autre la nouvelle d'une grande, bataille qu'on considère comme imminente, DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE. Il n'est point de pays en Europe, si l'on excepte quelques cantons de la Prusse, où les établissements d'instruction publique soient aussi nombreux qu'en Belgique. L'instruction primairel'instruction moyennel'instruction supérieure semblent se répandre sur toutes les classes avec une abondance qui devrait justifier les sommes fabuleuses que ces établissements coûtent l'État. Oo enseigne pro- fusément; mais comment apprend-on? La somme de science acquise par la génération qui s'élève répond-elle tant de frais de programmes, k tant MISCELLAHÉES. Nous ne craiguons point, tout en faisant nos réserves pour la trop bienveillante indulgence qui fait le fond de cette correspondance, de publier une lettre qui vient de nous être adressée. Ce que notre correspondant demande de nousnous tachons de le faire: dès aujourd'hui nous donnons un premier article sur l'éducation, et nous com mençons un feuilleton écrit pour le Propagateur Il est bon que dans les villes secondaires» des hommes de cœur surmontent la légère répu gnance qu'on éprouve k 11e s'adresser qu'k un trop petit nombre d'auditeurs, pour émettre de salutaires vérités. Dites ainsi, comme k l'oreille, elles n'en seront que mieux entendues. Je lis avec le plus vif intérêt les articles où le Propagateur, loio de s abaisser dans les mesquines discussions qui en combrent d'ordinaire les feuilles provinciales, s élève k la considération des principes qui servent de base et de point d'appui b notre nationalité. Continuez ainsi; posez bien ces principes; nous autres Flamands nous avons l'esprit de suite, nous possédons la logique du bon-sens; nous tirerons les conséquences. J'aime vos résumés politiques; pour mes voisins comme pour moi, le temps est de dépenses de l'argent prélevé sur le contri buable? Triste aveu les hommes seusés s'épou vantent de l'ignorance réelle de la jeunesse, mise en relief par la hardiesse même de ses prétentions. Nos jeunes gens ne savent pas ce qu'il leur serait utile de savoir; ils savent k peu près, ce qui est encore ne pas savoir, ilssaveot demi ce dont ils n'ont que faire. Une étrange incohérence d'idées, qui se trahit par un jargon ridicule, s'introduit dans cette nation si recoinmandable autrefois par le bon sens pratique et la rectitude du jugement. L'esprit des classes populaires tend k devenir frivole sans rien perdre de sa grossièreté. Saof de très-honorables exceptions, on peut dire que le niveau intellectuel des classes moyennes ne s'élève pointet que relativement k sa population, la Belgique n'a que de rares occasions de s'enorgueillir da mérite littéraire ou scientifique des hommes k qui leur position sociale a permis de parcourir tous les degrés de l'enseignement supérieur. Bien minime est chez nous le nombre des bons écrivains; et pourtant l'art de bien dire est une suite nécessaire de l'art de bien penser. Le langage flasque ou ampoulé, superficiel ou embarrassé, toujours incor rect, de la majorité de nos jeunes orateurs dans nos assemblées de tout genre; le terre-k-terre de leurs raisonnements sans portée, l'étroitesse de leurs coocepiions, l'exclusivisme qui porte tant d'hommes, d'ailleurs estimables, k se renfermer dans une coterie et k ne plus voir que par les yeux de quelque meneur; tout cela n'accuse-1-il pas une médiocrelé intellectuelle dont nous devons demander compte ao système d'instruction publi que en vigueur. La nature n'est pas plus stérile ici qu'ailleurs, pas plus stérile aujourd'hui qu'au trefois en organisations physiques bien constituées, en aptitudes spirituelles bien déterminées d'où vient donc l'avortement de ces germes naturels de ces dons natifs, si ce n'est d'un système d'in- structiou faux et incomplet, sans rapport avec le but qu'il devrait se proposer d'atteindre, sans trop précieux pour l'employer k lire de grandes tartines politiques on aime k trouver en peu de mots bien dits et bien pensés des choses vraies que l'esprit saisit et retient aisément. Les articles sur l'Exposition m'ont fait grand plaisir. Votre coopération est sortie de ces bannalités qui cher chent k masquer le vide de la pensée par une terminologie teeboique qui ne jette de la poudre qu'aux yeux des ignorants. Je ne reproche k vos articles que d'être trop succints ces feuilles agrandies, ces jugements plus développés pouraient ouvrir le champ k de plus vastes considérations. J'aimerais k voir développer des idées jusqu'ici exprimées trop laconiquement. Notre époque a besoin de hauts enseignements. Il y a en tout, dans les arts comme dans la politique, un manque d'harmonie qui déconcerte toutes les intelligences; triste suite de nos grandes plaies sociales et de vices individuels effrayants. Ces plaies, ces vices sont des manifestations de l'égoïsme profond que le protestantisme a introduit dans la société tout ce qui isole l'homme dans son individualité rétrécit l'époqne où il vit, en détruisant cette expansion des sentiments, qui se résume dans la merveilleuse harmonie de la fraternité chrétienne. Vous pour riez nous montrer comment il serait possible de puissance pour le bien pareequ'il se prive de la sanction qui senfe donne la force et l'autorité. I. L'institution de la jeunesse est nne maîtresse œuvre, dit Montaigne; il s'agit de faire un homme; on ne s'y prend pas k deux fois.... Oui, c'est la plusgraode des œuvres humaines; œuvre d'auto risé et de respect, comme dit si bien Mgr. Dupan- loup: autorité du maître, incontestée par l'élève respect pour l'élève, toujours observé par le maître. Or nous nous demandons si ce respect du maître pour l'élève existe chez les instituteurs laïques qui sans aucune mission, sans aucune délégation, se font professeurs par profession nous dous de mandons si dans ce système d'enseigoement laïc, préconisé par les adversaires du clergé et des écoles normales qu'il patronise, l'élève croit en l'autorité du maître et accepte avec foi ses ensei gnements. Évidemment, il faut répondre: non! Nous allons le proover. En effet, en quoi consiste ce respect do maître pour la jeunesse qui lui est confiée,il faudrait peut-être malheureusement dire qui lui est livrée? Entrons dans les faits. Je vois un père, une mère qui amènent leur enfant tout jeune encore k la porte de l'école de l'instituteur indépendant. Qu'est-ce que cet enfaDt? Riche ou pauvre, peu importe, c'est une créature active, intelligente, sensible; cette activité doit être réglée en vue du but social que les circonstances de famille et de condition semblent la destiner atteindre cette intelligence qui ne fait que d'éclore, vide encore de toure les conoaissances qui s'acquièreot, doit être ouverte au bien, au vrai, au beau, et développée par l'instructioo qui l'aide k s'épanouir; tendre fleur qu'un effort maladroit peut effeuiller et flétrir pour toujours; cette sensibilité, exquise parce qu'aucun contact ne l'a encore e'moussée, s'émeut d'un mot, d'un signe, d'un souffle; prête k sourire et k pleurer; k s'enflammer pour la vertu, k se passionner pour le vice. Cet eofaut, c'est une âme restaurer cette harmonie sociale, dans des articles sur l'instruction. La direction intelligente et dé vouée de la jeunesse peut seule préparer des géné rations mieux assises. Les secousses du sciècle ont tout ébranlé; il faut, par l'éducation, réédifier la société sur les bases immuables du Catholicisme Ne dounerez-vous pas quelque variété non pas au fond, Dieu vous en garde, niais k la forme de vos enseignements, car le journaliste enseigne aussi lui, eu développaut quelques unes de vos pensées sons la forme plus dramatique du récit, tranchons le mot du feuilleton? Les mauvais romans ont fait tant de mal qu'il faut avoir le courage a présent de lutter contre le dégoût qu'inspire ce nom de roman, pour en faire, par esprit de devoir, qui soient a la fois agréables et sains Nous répondons k cet appel en commençant la publication de Les Flamands en Bretagne. i85a. Nous sommes obligés de prier nos lecteurs de vouloir bieu attendre jusqu'à mercredi prochain le feuilleton annoncé Nous prévenons aussi le public que ce feuilleton, écrit pour le Propagateur, est la propriété du journal. Si pourtant uue petite feuille locale veut en faire sou profil, nous l'y autotisons: Seslecteuis s'en trouveront bien.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 1