La famille royale a fait célébrer, comme de coutume, le inatio a 11 heures, en l'église parois siale de Notre-Dame de Laeken, un service solennel de Requiem. M. le curé Torfs, suivi du clergé, est venu rece voir h l'eotrée principale de l'église et a conduit processionriellement la famille royale dans le chœur où des sièges étaient préparés pour les augustes assistants. A onze heures précises, les voitures de la Cour ont conduit h l'église le Roi, le Duc et la Duchesse de Brabant, le Comte de Flandre, la Princesse Charlotte et leur suite, S. M. et LL. AA. RR. ont été reçues sous le porche par le clergé et par M. Herry, bourgmestre de Laeken. Toutes les personnes de la Maison du Roi et de celle du Duc et de la Duchesse de Brabant, les aides-de-camp et officiers d'ordonnance des Prin ces assistaient ce service anniversaire et coinraé- moralif, de même qu'un grand nombre d'officiers des régiments en garnison h Bruxelles et des com pagnies détachées h Laeken. L'église était décorée de tentures noires avec des pyramides ardentes. Dans la chapelle de S'°-Barbe où reposent les restes de la Reine, des prie-Dieu en velours noir étaient disposés pour les membres de la Famille royale. Les membres de la Famille royale et les person nes attachées la Maison du Roi et des Princes portaient le grand deuil. Le Roi était en uniforme, le crêpe au bras. Les Princes étaient en habit noir sans aucune distinction. La cérémonie était terminée b midi. La famille royale est retournée au château de Laeken. départ poer paru) dr ll. a a. rr. le dec et l.a dechesse de brabast. Vendredi matin 8 heures et demie précises, le Duc et la Duchesse de Brabant et leur suite sont partis pour Paris ou LL. AA. RR. sont attendues ce soir vers les 4 heures; Elles doivent y passer une dizaine de jours. Le convoi spécial conduisant le Duc et la Duchesse se composait de la magnifique berline royale et de six autres voitures. Une locomotive en éclaireur précédait le train royal. Les machines étaient pavoisées de même que les bâtiments de la station. Dès 8 heures, les personnages désignés pour accompagner le Doc et la Duchesse de Brabant h Paris, arrivèrent la station du Midi (Bogards). Son Exc. M. Adolphe Barrot, envoyé extraor dinaire et ministre plénipotentiaire de l'Empereur des Français les deux secrétaires de la légation française h Bruxelles, tous trois en grand costume officiel, et Mm* Barrot, sont venus saluer a leur départ le Duc et la Duchesse de Brabant. Le Duc de Brabant s'est entretenu pendant quelques minutes dans la salle d'attente avec le Ministre de France, et la Duchesse avec Mm° Barrot. Le Prince et la Princesse de Chimay se trou vaient également dans la salle d'attente pendant cette entrevue. Le Prince de Chimay était en grand costume de Ministre plénipotentiaire (en mission extraor dinaire). M. et Mm" Barrot et les secrétaires de la léga tion de France ont accompagné LL. AA. RR. jusqu'à la berline royale dans laquelle le Prince et la Princesse de Chimay ont pris place. Le Duc et la Duchesse de Brabant occupaient le compar timent du milieu; le Prince et In Princesse de Chimay le compartiment de devant. Le duc de Brabant portait le grand uniforme de général-major avec le grand-cordon de l'ordre de Léopold. La Duchesse de Brabant portait une robe de soie gris- perle, un châle cachemire brun, un chapeau garni d'une aigrette et de même nuanceqne la robe; A 8 heures et demie précises, les personnes de la suite du Duc et de la Duchesse ayant pris place dans le convoi, le Duc et la Duchesse saluant, gracieusement les spectateurs, montèrent les der niers dans la berline royale, puis lesignaldu départ fut donné. M. et Mme Barrot après avoir pris congé de LL. AA. RR. et I., sont retournés l'hôtel de la léga tion française. Un piquet d'honneur composé de chasseurs- carabiniers formait la haie h l'entrée de la salle d'attente. M. Firmin Rogier, Ministre belge b Paris, se trouve b la frontière pour recevoir le Priuce royal et la Duchesse, et les accompagner jusqu'à Paris avec un aide-de-carap de l'Empereur. La Reine Marie Amélie, le duc et la duchesse de Mootpensier sont arrivés dimauche b Francfort où le duc et la duchesse de Saxe-Gobourg Gotha et les princes Alexandre et Philippe de Wurtem berg les attendaient. La semaine dernière a eu lieu b Gaod, sous la présidence ou plutôt en présence du bourg mestre, une réunion de contre-maîtres et d'ouvriers de la ville qui ont reconnu l'opportunité de se constituer en association pour l'achat engros et la revente des pommes de terre b prix coûtant. Moyennant une cotisation mensuelle de 25 c., tout ouvrier deviendra membre de celte association et acquerra le droit d'obtenir les pommes de terre b prix coûtant. La ville a mis une somme de 2,000 fr. a la disposition de cette association. Ou écrit de Charleroy, le 9: «■L'ouverture défiaitive du chemin de fer d'Er- queliones b S'-Queutiu aura lieu le 21 de ce mois. Cette voie ouvre la grande ligne de Paris b Liège, Cologne et Berlin. Charleroy est donc des tiné b devenir un point très-important. Notre bassin houiller ressentira un avantage très-grand d'être relié directement avec Paris. aa ailla!! a® &9 France. Le Moniteur a publié jeudi la note suivante: Nous sommes heureux de pouvoir annoncer que S. M. l'Impératrice va entrer dans le cin- quième mois de sa grossesse. La sauté de S. M. est excellente. Angleterre. Il s'est formé au sein du Parle ment anglais un parti plus puissant par l'influence et par le talent que par le nombre de ses adhérents, qui croit que le but de la guerre a été atteint, et que la paix aurait dû être conclue sur les proposi tions de l'Autriche. La chute deSébastopol D'à pu que le confirmer dans ces idées. Ce parti se compose des peelites et de quelques députés de ce qu'on est convenu d'appeler la fraction de Mancbeslre. Par lui-même, il est im puissant b faire prévaloir sa politique, mais il en serait autrement si les tories s'unissaient aux par tisans de la paix. Or, voici The Press, l'organe de M. D'Israéli, le chef avoué du parti tory b 'la Chambre des Communes, qui ne laisse aucun doute sur ses ten dances désormais pacifiques. La chute de Sébastopol paraît a ce journal un gage snffisant le but que les puissauces occidentales s'étaient proposé a été atteint dans la grande journée du 8 septembre. Nous sommes, en un mot, arrivé dans la lutte b un point où l'intégrité de l'empire turc peut être efficacement garantie coDtre toute agression de l'empire des Tzars; par conséquent, la paix peut être négociée et conclue dan; un temps prochain, avec un peu de modération dî la part des puissan ces engagées dans la guerre. La nature va bientôt imposer un armistice aux armées de Crimée; la politique et la diplomatie auront le temps de faire de nouveaux efforts. Laisserons-nous s'écouler ce temps sans le mettre b profit? n Italie. On écrit de Turin au Moniteur fran çais, le 6 octobre Le Roi est encore assez souffrant pour que les médecins ne lui permettent pas de se mettre en roule pour Paris b l'époque qui avait été pri mitivement fixée. Sou voyage sera, selon toute apparence, retardé jusqu'après l'ouverture des Chambres, qu'on croit devoir avoir lieu vers la mi-novembre. Les officiers anglais s'occupent de poursuivre les enrôlements pour la formation de la légion anglo-italienne. Jusqu'ici ces enrôlements sont peu nombreux. Il se présente plus d'officiers que de soldats. Affaires d'Orient. Nous aimons b préciser de temps en temps, pour les lecteurs du Propa gateur, la situation des affaires. Ce résumé permet de jeter un coup d'oeil d'ensemble sur la multiplicité des opérations. En Crimée les alliés ne sont pas restés inactifs depuis la prise de Sébastopol; au contraire ils ont vigoureusement engagé les opéra tions de la nouvelle campagne. Voici quelle est en ce moment leur position leur aile gauche est campée sur la rive gauche de la Tschernaïa, dans son cours inférieur jusqu'au pont de Traktir; le centre s'appuie sur Tcho.-goun et sur Alsou-Diarnon enfin l'aile droite, après avoir occupé dans la vallée de Baïdar les villages d'Ourkussa, de Baga et de Sawalka, franchissant les défilés des monts Siou- rioukaïa, qu'elle a fortifiés, a lancé ses colonnes d'avant-garde jusque dans la vallée de Belbek et travaille saos doute en ce moment b préparer le passage de son artillerie pour compléter sou mou vement tournant. Les Russes occupent toujours le plateau du fort du Nord, les hauteurs d'Inkermann sur la droite de la Tschernaïa, la ferme de Makenzie, Mangoup- Kalé et le cours inférieur du Belbek, reculant un peu leur gauche et s'appuyant sur Batschi Seraï et le cours de l'Aima. L'apparente iusouciance avec laquelle ils ont cédé b leurs adversaires des points faciles a défendre et dont la conservation importait b leur sécuiité, prouve assez clairement que la diversion d'Eupatoria absorbe une partie de leurs forces et qu'ils sont obligés de faire face également de ce côté-lb aux mouvements de la division d'AI- 1 onvi 1 le. Jusqu'à ce moment ils observent la plus stricte défense, mais les progrès des alliés con tinuant, le moment approche où une rencontre décisive deviendra inévitable, b moins qu'une évacuation de la Crimée n'en tienne lieu, et que les généraux russes, pressés de toute part, ne réalisent le mouvement de retraite vers Pérékop dont on leur avait prêté le projet, le lendemain de la chute de Sébastopol. Dans le Nord, les flottes alliées ont jusqu'à ces derniers temps manifestés leur présence par des actes de dévastation. On parle d'arrangement avec la Suède pour l'hivernage de ces flottes dans la Baltique. Ed Asie, Omer-Pacha est arrivé b Balhonn, où il a déjà réuui i5,ooo hommes. On a l'inten- tiuu de tripler ce chiffie avant qu'il se mette en marche: il en est grand temps, s'il veut empêcher Kars et, par suite, Erzerouin de tomber aux mains des Russes. La situation des Turcs est triste sur ce point; l'armée réduite b 10,000 hommes n'a reçu aucune paie depuis deux ans, et s^ trouve presque dépourvue de subsistances et de munitions. L'inté rieur de la province est ravagé, et l'on ne trouve- rail pas b y faire uue levée. Ce reste d'armée est admirable de constance, dans ces extrémités; mais malgré tant de fermeté, on craint d'apprendre bientôt la reddition de Kars, assiégé en règle par l'enuemi. De grands mouvements semblent s'opérer vers les bouches du Danube; le général ottoman dans ces parages a reçu l'ordre de préparer les appro visionnements pour 4o b 5o,ooo Français qui arriveraient b Sillistrie vers la fio d'octobre. Enfin tous les regards sont fixés sur Odessa où la flotte alliée arrivée lundi dernier, a pris position devant l'arsenal pour effectuer le bombardement de ce riche entrepôt commercial.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 3