garni de dentelles et un chapeau blanc. Après leur
excursion dans Paris, LL. MM. et LL. AA. RR.
sont rentrées Saiut-Cloud.
Le ministre de l'instruction publique et des
cultes a adressé, sous la date du 11 octobre, dit le
Moniteur, la lettre suivante NN. SS. les arche
vêques et évêques
Monseigneur, la divine Providence, b laquelle
nous veuons de rendre de publiques actions de
grâces pour la victoire accordée b dos armes, se
plait en cette année mémorable b répandre ses
bénédictions sur la France et sur l'Empereur. Sa
Majesté a daigné me charger de porter b votre
connaissance l'heureuse grossesse de l'impératrice.
Votre Grandeur s'empressera, j'en ai la confiance,
de remercier Dieu d'un événement qui, en rem
plissant de satisfaction le cœur de l'empereur,
devient un gage nouveau de sécurité pour le pays.
Je vous prie, monseigneur, de vouloir bien inviter
le clergé et les fidèles de votre diocèse b demander
au Ciel que la conservation de la santé de l'impéra
trice assure l'accomplissement des espérances de la
nation.
Veuillez agréer, monseigneur, l'assurance de ma
haute considération.
Le ministre de l'instruction publique
et des cultes,
H. FORTOUL.
Affaires Orient. Poici une appré
ciation de Cétat des choses en Crimée, éma
nant d'un des organes de ce parti de la
paix tout prix, qui se rattache maintenant
aux Tories pour forcer la main au minis
tère Palmerslon, On écrit de Sébastopol au
Times, le 29 septembre: Le contraste entre
l'attitude actuelle des armées alliées depuis le 9
septembre et les rêves de triomphe, de victoire et
de succès incessants dont on a bercé le public en
Angleterre, est aussi frappant que pénible. Les
Russes, au lieu de fuir en désordre et de se perdre
dans d'arides solitudes, comme on l'écrivait b
Londres, continuent fort tranquillement b fortifier
leurs positions du côté nord de la ville. Toute la
campagne étincelle de canons et est hérissée de
leurs batteries. Au moment où j'écris, le gronde
ment de leurs canons retentit dans tout le camp, et
souvent il s'élève au diapason de ces anciennes
canonnades dont nous croyioos le bruit terrible
éteint pour toujours. Il n'y a pas le moindre indice
qu'ils aieot l'inteution d'abandonner une position
qu'ils fortifient avec tant de soin et d'efforts. lisse
sont retirés de la partie sud alors que cette position
était devenue intenable, et sous le feu d'un bom
bardement qu'il nous serait impossible de renou
veler aujourd'hui. Entre eux et nous il y a un
bras de mer, une rivière et les aspérités d'un
plateau inaccessible. Nous les avons laissés se retirer
loisir sans songer b inquiéter leur retraite, et je
serais même très-embarrassé de vous dire b quel
moment nos généraux ont eu connaissance, non
pas de ce qui se passait, mais de ce qui s'était
passé. Ce n'est que très-tard dans la soirée du 9,
que le fort Saint-Paul a sauté. A 5 heures et
demie, si mes souvenirs sont exacts, ce magnifique
fort s'est ébranlé violemment, s'est soulevé et est
retombé en ruioes. Au premier essai la mine a
manqué son effet, et tel est le sang-froid des
Russes et si grande était leur confiance daDS l'im
pression produite sur nous par leur énergique
défense que vers 4 heures et demie UDe barque
montée par quelques hommes traversa tranquille
ment le port; les soldats débarquèreut devant le
fort, y entrèrent sous le feu de nos caDons et y
disposèrent tranquillement la mine qui détruisit le
fort peu d'instants après leur sortie. Des espions
nous ont appris cependant que les Russes, tout en
sc fortifiant, ont prévu le cas où les navires anglo-
français parviendraient b forcer le passage du
port et b amener toutes les troupes du côté nord b
travers la rade. Toutes leurs pièces de campagne
sont prêles et de forts détachements de cavalerie
les appuient,ce qui constituerait pour eux un grand
avantage, en ce sens qu'il nous faudrait six b sept
jours pour transporter notre cavalerie d'un rivage
b l'autre; et il serait impossible b nos cavaliers de
forcer les passages de Mackensie aussi longtemps
que ces positions n'auront pas été occupées par
l'infanterie. Tous les préparatifs des Russes sont
faits et ils attendent un mouvement des armées
alliées pour prendre une éclatante revanche de
leurs revers; ou tout au moins pour opérer une
retraite habile qui équivaudra b une victoire. Dans
les premiers jours ils étaient sur le qui vive, niais
quand ils ont constaté que tout n'était que confusion
et hésitation daus l'armée alliée, il ont bientôt
repris leur assurance et ils se sont mis b élever des
travaux qui rendent impossible toute tentative que
nous ferions pour forcer la passe du port. Hier ils
ont achevé une nouvelle ligne de batteries
demain nous commencerons élever les nôrres...
Il semblerait que les Russes ne se servent guère de
la route de Pérékop ou que leurs convois font un
détour b l'est afin de n'avoir rieu b craindre des
colonnes qui parcourent le pays autour d'Enpa-
toria. Il est possible qu'ils fassent passer la plus
grande quantité de leurs approvisionnements par
la voie de Tchongar, il y a tout lieu de croire qu'ils
ont établi une nouvelle roule entre Pérékop et
Tchongar, pour assurer tout b la fois et la marche
de leurs couvois et leur reliaite. J'ai entendu
raconter qu'il y a quelque temps, le capitaine
Sherard Osboroe avait fraiichi sur un ponton,
avec un seul homme, le droit de Gheniichiet
s'était avancé, b travers des marais salés et pesti
lentiels du Sivash, jusqu'au pont de Tchongar,
qu'il avait examiné avec soin. Il en a vu assez
pour être convaincu que la plus grande partie des
approvisionnements russes entrent en Crimée par
cette route. Pérékop est complètement hors d'at
teinte du côté de la mer. Le Spilfire n'a pu appro
cher de la terre; mais pour être doublement b
l'abri, l'ennemi prend au sud la route qui se
trouve entre les lacs Slaroœ et Grasnœ, au lieu de
suivre celle qui se trouve entre le premier de ces
lacs et la mer. Cette question de route est d'ailleurs
sans importance, si oous ne devons faire aucun
mouvement en avant. On a dit que le Czar serait
dans l'impossibilité de nourrir son armée en
Crimée peudaut l'hiver la quantité de magasins
et d'approvisionnements de toute sorte qu'on
rematque du côté du Nord semble donner nn
démenti b celle assertion.
Suivant les nouvelles télégraphiques de
Nicolaïeff, reçues b Vienne, la flotte sortie le 7 de la
baie de JCamiesch a paru le 8 au matin devant
Odessa et a jeté l'ancre vis-à-vis de Lutsdorf.
L'escadre alliée est commandée par l'amiral Bruat,
qui a envoyé, dans la matinée du 8, un parlemen
taire au gouverneur d'Odessa, le comte Strogunow.
L'amiral demandait la remise de tout ce qui, dans
le port et dans la ville, appartient b la couronne, la
livraison de tous les bâtiments, du matériel de
guerre, des approvisionnements, la reddition des
ports de pratique et de quarantaine, et le dépouille
ment des batteries du rivage de tous leurs canons.
Il accordait uo temps de réflexion de vingt-
quatre heures, après l'expiration desquelles, si
l'on ne remplissait pas ces conditions, l'attaque
contre Odessa commencerait. Au départ de la
dépêche on De savait pas d'avantage; mais les
nouvelles de Nicolaïeff ajoutent qu'il ne peut être
question de reddition.
Les nouvelles de l'armée principale en Crimée
vont jusqu'au 7 octobre et sont satisfaisantes. Le
maréchal Pélisssier a transféré son quartier général
b Ikelja, b l'issue de la grande route qui traverse
la vallée de Baïdar, et au pied du plateau où
campe le gros des armées alliées. Depuis hier, les
généraux russes et anglais ne sont plus qu'b une
porté de fusil, et une bataille semble inévitable au
premier jour. {Gazelle de Cologne.)
Le Constitutionnel publie la dépêche sui
vante
a Virune, |3 octobre.
Ce soir, on assure qu'une dépêche parveoae
ici annonce que le maréchal Pélissier a engagé le
combat avec J'arriére-garde de l'armée russe.
Voici quel est acuiellement la force des
Rosses dans les environs d'Eupatoria b Sirnphé-
ropol, quatre régiments de dragons et deux régi
ments de cavalerie de la garde, sous le commande
ment du général Schabelski; autour d'Eupatoria,
se trouvent la brigade de hussards du 6e corps, la
brigade combinée de uhlans et la division des
ublans de réserve Koiff; ensemble 10 régiments
de 800 chevaux chacun.
Angleterre. Le Sun pnblie la dépêche
suivante adressée par lord Simpson a lord Panmnre,
le 29 septembre Depuis ma deruière dépêche, les
troupes, au nombre de 9,500 hommes, ont été
employées chaque jour aux travaux de la route de
Balaclava au camp, et comme dans tout ce trajet
la route, après quelques heures de pluie, n'est
plus qu'une masse profonde de boue, pour cette
raison et b cause de la grande distance b laquelle
il fallait aller chercher les pierres, le travail
nécessaire offrait de très-grandes difficultés. Un
grand nombre d'hommes sont journellement em
ployés dans la ville b démolir et b transporter les
bois de construction et les autres matériaux extraits
des bâtiments détruits. J'espère par ce moyeD que
les troupes serout pour la plupart mises b couvert
avant le commencement du mauvais temps. L'en-
netni a fait feu des batteries du côté nord sur les
travailleurs, qui étaient dans la ville, et, bien qu'il
ait fait quelque mal, les travailleurs n'ont pas été
interrompus, et je suis heureux d'ajouter que nous
n'avons eu qu'uD homme tué et un blessé.
Le paquebot de la correspondance ordinaire,
parti de Constantinople le 4 octobre, nous apporte
des nouvelles de Crimée, allant seulement jusqu'au
1". Le feu continuait avec plus de vivacité encore
entre les forts do Nord de la rade, occupés par les
Russes, et les alliés établis sur la partie Sud. Ces
derniers activaient la construction de nouvelles
batteries et devaient, en outre, faire bientôt agir
contre le fort Constantin des batteries flottantes et
des chaloupes canonnières. Le grand corps d'armée,
qui occupe la vallée de Baïdar, avait déjà ses avant-
postes b quinze lieues en avant du quartier général
du maréchal Pélissier. Sa situation était bonne, les
alliés étant maîtres de trois cols importants qui
donnent accès dans la vallée. Le temps était beau
d'ailleurs.
Grèce. Avant de déposer le portefeuille de la
guerre, le géoéral grec Kalergi a adressé, le 3 oc
tobre, un ordre du jour b l'armée dans lequel il
l'engage b maintenir l'union qu'il a su établir entre
elleel les troupes d'occupation, principal but de ses
efforts et de sa mission. Faisant l'éloge de l'excellent
esprit et de la bravoure des forces placées sous ses
ordres, il les félicite d'avoir combattu, b défaut
d'ennemis extérieurs, un ennemi plus dangereux et
plus obscur qui souille la terre et déshonore le
nom grec. Il cite b ce propos des chiffres qui
donnent en effet une triste idée de la situation
morale du pays.
Les Russes ont attaqué Kars, le 29 septembre,
avec toutes leurs forces. Uo combat sanglant s'est
engagé et a duré huit heures. Des deux côtés on a
montré un acharnement sans exemple. Les Russes
soDt entrés b plusieurs reprises dans les batteries de
la place et en ont été repoussés avec des pertes
énormes. Enfin, et après nombre d'efforts infruc
tueux, ils ont dû céder b l'héroïque résistance des
Turcs. Leurs pertes sont évaluées a 4,000 hommes