rout bien; car le plus souvent, il est pour tout le monde du plus grand intérêt de ne poiut faire connaître au public que la fortune qu'on possède n'est pas aussi considérable qu'il le présume. Qu'on ne croie pas au reste, que nous insistions beaucoup sur cette considération le chiffre actuel de la taxe n'impose pas uue charge exorbitante; nous plaindrions les riches qui croiraient s'ac quitter de leurs devoirs envers les pauvres au moyeu de la somme de 35o francs, maximum qu'on doive leur demander. Le danger n'est pas là il est dans le caractère de la taxe et dans sa perpétuité. Travaillé par de fausses doctrines, le peuple accuse la richesse des uus d'être la cause de la misère du plus grand nombre. Dans le produit de cette taxe il ne verra qu'une restitution qu'on lui fait. Cette mesure est une sanction de ses préjugés. La pression populaire contraindra de la maintenir par prudence. Et d'ailleurs poutquoi l'aboliriez - vous l'an prochain? Parceque les temps seront moins durs? Qu'eo savez-vous? Vous n'êtes maîtres ni du temps ni du peuple il est dans la nature des choses qu'une mesure qui soumet la fortune des riches aux besoins des pauvres, ne puisse être abrogée sans danger. La taxe imposée ne sera pas temporaire, elle sera perpétuelle. Profilera-t-elle aux pauvres? Non. Le total des sommes allouées jusqu'à présent au bureau de bienfaisance par la charité privée s'élève au qua druple du produit attendu de la taxe nouvelle. Une fois la taxe sur les familles aisées en vigueur, ces familles paieront l'impôt; mais l'ayant payé, n'est il pas craindre quelles ne se croient plus obligées de verser bénévolement des aumônes dans une caisse où l'impôt a forcé leur quote-part d'arriver. Et d'ailleurs, qu'est-ce qui stimule les aumônes? ne sont-ce pas les rapports directs entre les riches et les pauvres? Celui qui pénètre jusqu'au cœur de la misère, et se convainc de ses propres yeux des souffrances qu'endurent les indigents, n'est-il pas plus porté donner que celui qui ne connaît le chiffre des souffrances que par le bordereau du percepteur des contributions. La taxe creusera un abîme entre le pauvre et le riche. Ne faisons le riche ni meilleur qu'il est, ni aussi mauvais qu'on se le figure redoutons qu'ici comme en Angleterre et partout où la taxe des pauvres existe, le riche qui se souvient d'avoir payé l'impôt se refuse croire qu'il y ait encore des misères sôulager. La taxe si légèrement votée par le conseil communal de Courtrai n'aura donc pour effet que de scinder en deux camps les habitants de la cité. Les riches seront par force les bienfaiteurs au meilleur mar ché possible des classes nécessiteuses. Les pauvres ne trouvant plus dans les classes aisées la sponta néité pour leur sort, s'affranchiront volontiers du fardeau de la reconnaissance, et exploiteront au profit des plus mauvaises passions les sentiments sans désintéressement sous l'influence desquels on les a légalement secourus. Indifférence des riches, haine croissante du pauvre; danger résultant pour le riche de cette hypothèque légale du pauvre sur sa fortune, diminution effective dans la somme versée jusqu'à présent par la richesse volontaire ment bienfaisante dans le sein reconnaissant de la pauvreté voilà le résultat définitif du nouvel impôt municipal de Courtrai. Cet impôt étant absurde et démoralisateur, attendons-nous ce que de proche en proche il gagne partout où se développe les théories socia listes, c'est-à-dire les principes de dissolution sociale. Les gouvernements modernes dans leur frayeur de la religion ont si bien tari les sources de la charité, que la taxe des pauvres s'avance sur eux comme une fatalité. La charité ne se faisant plus librement au nom de Dieu et par la main de l'Église, le prélèvement du pauvre s'exécutera au nom de la loi par les mains des gendarmes. Nous sommes heureux d'emprunter l'Union de Louvain une appréciation très-juste du travail utile que vient de publier M. B. Van Hollebeke, professeur au collège de Louvain, fils de M le directeur du pensionnat du collège communal d'Ypres. De nos jours une grande place est accordée dans l'enseignement l'étude de la langue fran çaise. Mais cette élude, pour être fructueuse, ne doit pas être un travail aride où la mémoire de l'élève ait tout faire elle doit péuétrer dans les beautés de la composition littéraire, rechercher avec soin le plan de l'auteur, son but, la liaison des idées, le sens particulier et les diverses accep tions d'un mot. M. B. Van Hollebeke vient d'appliquer cette méthode l'écrivain français le plus vulgaire, que tout le moude a lu et relu vingt fois dans sou enfauce, l'inimitable La Fontaine. Le travail que l'élève devra faire plus tard sur les écrivains les plus élevés et les plus profonds de la littérature française, M. B. Van Hollebeke montre qu'il peut le faire sur les compositions du grand fabuliste. Ce livre a pour titre Éludes sur La Fontaine, fables choisies. Quand l'élève, dit l'auteur dans sa préface, aura fait consciencieuse ment cette élude en unilé sur La Fontaine, il sera initié la manière d'étudier un auteur quelconque. Voici une idée de la manière dont procède M. Van Hollebeke. Il résume d'abord la fable, il se demande quel est le but de l'auteur, puis il entre dans l'étude des développements que le fabuliste a donnés sou sujet. L'auteur cherche ensuite le rapport entre les différentes parties de la pièce qu'il examine et montre l'unité et l'harmonie de tout l'ensemble. Il étudie chaque vers en particu lier et fait remarquer très-judicieusement les beautés de ce langage naïf et charmant, dont La Fontaine a seul possédé le secret. L'ouvrage de M. Van Hollebeke mérite de fixer l'attention de tous ceux qui s'occupent d'enseignement et tous voudront se le procurer. Résultat d'une observa tion attentive et d'études consciencieuses, cet ouvrage sera lu avec fruit taDt pour les judicieux commentaires qu'il renferme que pour l'excellent procédé dont il est une heureuse application. Par arrêté royal du 20 novembre, le sieur A.- P.-F. Peene, avocat Ypres, est nommé juge suppléant la justice de paix du deuxième canton de cette ville, en remplacement du sieur Vander- meersch, démissionnaire. Hier, au marché de Poperinghe, le houblon a été fort recherché et s'est vendu de fr. 63 fr. 70 les 5o kilogrammes. Comme essai de panification Courtrai, on a lait du pain avec deux tiers de farine de seigle et un tiers de fécule de pommes de terre; ce pain, de belle qualité et qui a très bon goût, se vend 22 centimes le kilo. Un propriétaire de Kain fait un pain très-beau et et très-savoureux, avec moitié farine de froment, moitié râpure de pommes de terre pétries ensemble, ou, mieux encore, un tiers de cette dernière mélangée avec deux tiers de farine. Ce mode de râpure ôte ce genre de pain l'inconvénient desanciens procédés qui le rendaient massif. L'économie, par ce système, serait de i4 20 centimes par kilo sur le prix ordinaire. La hausse sur les marchés aux grains da pays, pendant la semaine écoulée, a été générale et soutenue. Due l'insuffisance des approvisionne ments plus qu'à tonte antre cause, cette augmentation assez forte déjà aux premiers marchés de la huitaine, a atteint une élévation relativement extrême aux dernières transactions. Les deux cotes les plus élevées ont été celles des marchés de Mons et d'Ecloo, où la hausse a été de 2 fr. Une légère compensation cette fâcheuse aggravation du prix des céréales a été présentée par les pommes de terre, qui ont baissé sur tons les marchés, de quel ques centimes seulement, il est vrai; mais cette baisse doit être considérée, dansla situation,comme une heureuse circonstance. La commune d'Huysse, où récemment Tael- man commit uo assassinat si féroce, vient d'être attristée par un nouveau crime. Une fille de 1 2 ans, nommée Marie-Constance Bellen, a été tuée ven dredi, vers une heure de relevée, dans un chemin conduisant du centre de la commune vers le hameau dit Maldegem. L'auteur de ce crime, Edouard Staperaert, âgé de 29 ans, ouvrier b Huysse, a été arrêté, conduit Cruyshautem et mis la disposi tion du parquet de Gand. Quelque déplorable que soit le meurtre com mis vendredi dernier Huysse, il n'est pas l'effet de la préméditation. Le nommé Staperaert, qui a tué la jeune fille, Marie-Constance Bellen, est atteint d'aliénation mentale. Ce malheureux, frappé depuis longtemps d'épilepsie, avait eu, la veille du crime, sept accès de cette maladie, et avait tenté de tuer son propre père. Un assassinat a été commis Neuville, villa ge français sur la frontière, près de Mouscron, sur une jeuue fille de 18 ans. On est sur les traces du- coupable. Une réception brillante a été faite Liège aux industriels qui avaient remporté des distinctions l'exposition universelle de Paris et M. Closset, bourgmestre de la ville, qui avait eu la missiou d'aller recevoir la grande médaille d'honneur dé cernée l'armurerie liégeoise. A l'hôtel-de-ville, où les lauréats ont été conduits en cortège, M. l'écbevin Ansiaux les a complimentés; puis après la réponse du bourgmestre, Mgr. de Montpellier, évêque de Liège, invité la cérémonie, a prononcé un discours, où nous trouvons ces belles paroles: La religion, Messieurs, qui commande l'homme le triomphe sur la matière en spiritualisant ses affec tions, applaudit aussi au triomphe que l'esprit de l'homme remporte sur |a matière en lui imprimant le sceau de son intelligence et en la pliant son usage dans l'an, elle voit l'homme s'élever la vie même de Dieu, dans l'autre, elle voit l'homme s'associer la pnissance créatriceLes gloires du clergé de Liège ont été trop longtemps unies aux gloires de la patrie, pour qne le clergé aujourd'hui ne confonde pas daus un même sentiment d'affec tion les gloires de son pays et les gloires de la religion, ûssamibiito atfkmsilûttimas,» Chambre des Représentants. - Séance du 20. Continuation de la discussion des paragraphes du projet d'Adresse en réponse au discours du Trône. Tout l'événement de I» séance est la discussion du dernier paragraphe et le vote par lequel elle s'est terminée. Voici ce paragraphe Le gouvernement de V. M. réclame notre loyal concours en échange de ses droites inten tions et de la modération qui est sa règle de conduite; ce concours ne lui fera pas défaut, et Dons saurons comprendre l'étendue des devoirs que les circonstances imposenlà notre patriotisme.» L'honorable député d'Ypres exprime la crainte que la rédaction de ce paragraphe n'engage la Chambre accorder par anticipation au cabinet un concours absolu sans restriction sans réserve aucune, un concours non-seulement pour les affaires d'ordre matériel, pour les affaires admi nistratives, mais encore nn conours en matière politique. En vain M. deTheux, membre de la commission qui a rédigé le projet d'Adresse

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 2