J'ouvre celui du 36 Octobre i854, et je vois le
mouvement comparé des graios pendant les neuf
premiers mois des années i854, i853, i85s.
FROMENT.
1854. 1853. i85s.
Importé 84,348.000 68,640,000 7a,317,000
Exporté 31,896,000 3,697,000' 374.000
Imp. en plut Si,453,000 64,948,000 71,853,000
SEIGLE. -
1854. 1853. i85a.
Importé 36.033,000 3o,316,000 11,513,ooo
Exporté 16,673,000 3,507,000 n,i 37,000
Imp. en plus 9,35<,ooo 17,809,000 1,376,000
Or, il résnlte de ces chiffres, et notamment pour
l'année 1854, qne si l'importation a augmenté,
l'exportation a pris des proportions effrayantes. En
fait de froment, 00 a exporté 3s millions de
kilogrammes, tandis qne l'exportation n'avait été
en i853 que de 3 millions et en i853 que de 374
mille.
Remarquez que le grain que l'on importe est
inférieur, et de beaucoup,au grain que l'on exporte.
D'autres pays produisent plus que nous parce qu'ils
sont plus grands que le nôtre, mais nos grains sont
supérieurs li tous les graiDS du monde.
En 1853 et en i853, sous le système restrictif,
l'excédant de l'importation sur l'exportation a été
beaucoup plus grand qu'en t854, sons le système
de liberté, sauf eo t853 pour le seigled'où l'on
peut cooclure, avec certitude, que la libre ou
presque libre sortie n'est pas indispensable pour
déterminer les entrées l'excédant de l'importation
de froment sur l'exportation en 1854 a été dépassé
en 1853 de 13 millions et eo t853 de i5 millions.
La récolte de 1855, nul ne l'ignore, ne con
stituait que les deux tiers d'une récolle ordinaire.
Cette récolte devait pourvoir aux besoios de i854,
et l'excédant des grains importés a été moindre,
comme il vient d'être dit, qu'en 1853 et 18Ô2,
pendant les 9 premiers mois de l'année; ne serait-
on pas dès présent fondé conclure que, lorsque
la récolte est booDe, il ne peut y avoir manque de
grains en Belgique.
Je veux aller plus loin et je commence encore
f*ui L IliLUiC UUIUCIUI
Il s'agit toujours des 9 premiers mois de l'année.
FARINES.
1854. i853. I852.
Exp. 4,071,000 k. 732,000 k. 359,000 k.
Imp. 2,545,oook. 55o,ooo k. 1,189,000 k.
1,536,000 k. 182,000 k.
FÈVES ET FÈVEROLES.
i854. i853. i85s.
Exp. io,442,ooo k. 294,000 k. 685,ooo k.
Imp. 5,252,ooo k. 3,419,000 k. 4,235,ooo k.
5,210,000 k.
On voit qne, pour les farines, les fèves et les
fèveroles, l'exportation a pris en i854, des déve
loppements excessifs. Passons aux bestiaux.
Moniteur du 8 octobre i854, pendant les 9
premiers mois
cochons.
i854. 1853. i853.
Export. 77,726 68,872 64,i 53
Moniteur du 26 octobre i854
BÊTES BOVINES.
i854. i853. i852.
Export. 18,307 9,i4i 6,6i8
MOUTONS.
Export. 49,197
VEAUX GRAS.
Export. 19,868
Je fais observer, en passant, que les bestiaux
importés sont pour la plupart les mêmes que l'on
exporte après qu'ils ont été engraissés chez nous,
au moyen des différents produits de notre sol.
Maintenant je récapitule.
Pendant les trois premiers trimestres de i854,
alors que nous devions vivre d'une très-médiocre
récolte, il a été importé en Belgique
Froment 52,452,000 kil.
Seigle9,35i,ooo
Ensemble 6i,8o3,ooo kil.
C'est l'excédant de l'importation sur l'expor
tation, et 32 millions de nos meilleurs graios ont
été remplacés, mais non compensée par 32 mil
lions de graios étrangers.
Par contre, il a été exporté
Farines. 1,526,000
Fèves et fèveroles 5,210,000
Nourriture en seigle, fèves et
pomines de terre pour engraisser
les 77,726 cochoDs exportés 53,280,000
Nourriture eu seigle, fèves et
pommes de terre de 5,000 bêtes
bovioes exportées. (Nous ne
voulons parler que de celles qui*-».,
sont engraissées en stabulation.) 4,800,000
Nourriture des 49,197 mou
tons exportés, en prenant seule
ment le quart du nécessaire. 5,go3,ooo
Ensemble. 70,719,000
Or, il a été importé 6i,8o3,ooo
•8,916,000
Ainsi pendant les 9 premiers mois de i854, la
Belgique a exporté en définitive, soit directement
soit indirectemeotmais il est certain qu'elle a
exporté près de Deuf millions de kilogrammes de
grains, et cela lorsqu'elle n'avait h disposer que
de la récolte de 1855, que tout le monde recon
naît n'avoir été que des 2/3 d'une récolte
moyenne.
Il est donc évident, il est incontestable que la
Belgique produit assez de graios pour la subsis
tance de ses habitants, que noo-seulemeot il n'y a
pas de déficit, mais qu'il y a un excédant Dotable.
Le Moniteur de i855 porte que pendant les 7
premiers mois de l'année, il a été importé
Froment 44,4o4,ooo kilog.
Seiglen,3i2,ooo
mars par contre 11 avoue que 90,000 codions
gras sont sortis du pays. Or ces g3,ooo cochons
gras ont emporté 66,000,000 kilog. de comesti
bles. Et puis les bêtes bovines, etc. que n'ont-elles
pas emporté?
Je n'ai pas encore parlé des distilleries qui
consomment des quantités incalculables de grains;
et par lesquelles s'exportent beaucoup plus de
graios que par toutes les autres voies indirectes
ensemble.
Il n'y a donc plus de doute et les plus entêtés
doivent se rendre b la vérité quand elle est aussi
palpable, la Belgique produit assez, elle produit
trop pour sa propre consommation les sinistrés
prédictions des ministres passés et présents ne
sont pas craindre.
Jetons un regard en arrière et voyons ce qui
serait arrivé saos la prohibition des grains a la
sortie en i854; voyons <1 quoi nous avons été
exposés. Nous sommes situés entre deux grands
pays b qui la guerre d'OrieDt a cre'é des besoins
considérables n'est-il pas clair que, la sortie
étant libre, ils se seraient approvisionnés h leur
porte, et le commerce n'aurait-il pas été impuis
sant, par suite même des circonstances, remplir
le vide? Nous eussions reçu beaucoup de numé
raire, je le veux bieD, mais nous n'aurions pas eu
de pain h manger. Eu même temps que l'or, la
famine serait entrée dans notre pays.
En établissant que nous produisons plus de
grains que nous ne pouvons en consommer, j'ai
prouvé aussi qu'en temps de crise la prohibition
est nne bonne mesure, une mesure qui ne présente
aucun danger; mais que, pour produire toute son
efficacité, elle devrait être étendue b tous les
bestiaux que l'on engraisse au moyen de grains,
etc. Je souhaiterais même qu'elle fût appliquée au
beurre, aux oeufs, aux lapins, aux poulets.
J'ai dit en temps de crise, car il est évident que
des remèdes extrêmes ne peuvent durer au delb
du mal qu'ils sont destinés b guérir, sous peine de
devenir des manx eux-mêmes. La prohibition
dans des circonstances normales, il est facile de
s'en apercevoir, serait la mort du commerce et la
perte de l'agriculture. Mais lorsque le salut du
peuple est en jeu, tous les iotérêts, les intérêts les
plus légitimes, ont le devoir de se taire.
Espérons qu'une bonne fois les Chambres ver
ront clair dans la question brûlante de l'alimenta
tion humaine et que les nombreuses pétitions qui
affluent vers elles seront couronnées d'un plein
succès.
Agréez, Monsieur l'Éditeur, l'assurance de ma
considération la plus parfaite.
Un ami de la vérité
et de ses compatriotes.
On lit dans Y Espérance de Nancy
Nos frères égalés de la prétendue réforme ont
jeté les hauts cris, lors de la définition du dogme
de l'Immaculée Conception de Marie. Il en est
résulté, contre nous catholiques, de nouvelles ac
cusations d'idolâtrie que, dans leur funeste aveugle
ment, ils ne cessent b tout propos de nous
prodiguer. Ils étaient loin de penser, sans doute,
que ces graves reproches atteignaient Luther aussi
bien que nous, car lui-même a reconnu cet auguste
privilège de Marie. Nous en trouvons ]a preuve
dans un sermon prononcé par lui le jour même de
la Conception. Voici ses paroles
L'ange Gabriel disait b Marie: Vous êtes bénie
entre les femmes. Or, il n'aurait pu lui dire
Vous êtes bénie, si elle avait jamais été soumise
b la malédiction, D'ailleurs, il était coovenable,
A il était juste qu'elle fût préservée du péché
originel, celle daos le sein de laquelle devait
s'incarner le Christ pour expier les péchés de
tous. Car on appelle proprement béni ce qui
p«i pnn,«t, H II itnn rie la grâra divine, c'est-b—
dire qui est sans péché.
S. M. le Roi de Sardaigoe a reçu en Angleterre
le témoignage des plus vives sympathies. Les jour
naux de toutes les opinions sont unanimes dans les
éloges qu'ils lui donnent et semblent ne pas
s'apercevoir que leurs adulations vont même au-
delb des bornes que les bienséances devraient leur
imposer. Quel que soit l'état des relations de la
cour de Turin avec le Saint-Siège, le Roi Victor-
Emmanuel est uu souverain catholique, dont les
sentiments religieux doivent être révoltés d'en
tendre des flatteurs maladroits lui faire un titre de
gloire des censures que le Saint-Siège a dû pro
noncer contre son gouvernement.
IPHa&UOSimDHU ©IPÎ?II<B!llBILa»î239
Par arrêté de la députation permanente est
nommé commissaire voyer dans cette province
Pour l'arrondissement administratif de Çourtrai,
le sieur Louis Calleos.
Pour l'arrondissement administratif de Furnes-
Dixmude, le sieur Félicien De Munter.
Pour l'arrondissement administratif de Thielt-
Roulers, le sieur Camille De Cock.
Pour l'arrondissemeot administratif d'Ypres, le
sieur Autoine Bûcher.
Le ministre des travaux publics fait savoir que,
prochainement, il sera procédé b l'adjudication
publique de l'entreprise des travaux d'entretien du
x" janvier au 3i décembre i856, des ponts levis