ration de MM. Verhaegeo et Devaux, soutiennent
qu'en Belgique les partis sont tout, et qui veut que
ses adhe'rents sacrifient tout, même le pays, même
l'intérêt généralh l'intérêt de parti. M. De
Brotickere est persuadé que la charité doit être
libre M. De Brouckere est un de ces hommes
dévoués et intelligents qui la pratique des affaires
a fourni d'utiles enseignements. Eb bien! une loi
sur les institutions charitables va être présentée.
Certes, la question de la charité est une question
d'intérêt public par excellence. Or, que fait M.
De Brouckere au moment où elle se présente? Il
donne sa démission de Représentant. Il sacrifie
donc l'intérêt général h l'intérêt privé; il place
son parti au-dessus du bien public.
UJJjiUi'J J VD.2
On n'a pu entrer,quelque heure que ce fût, dans
l'Église S'-Jacques, durant le triduum qui y a été
célébré les premiers jours de celte semaine sans
être ému h la vue de la pieuse ailluence des fidèles,
demandant Dieu daus leurs ferventes prières, que
ce temps, où le inonde s'abandonne a des joies bien
trop souvent coupables, soit racheté par les œuvres
pieuses de l'aumône aux pauvres, et de l'adoration
de celui qui a vaincu le monde en mourant sur la
Croix. Entre tous les pays catholiques, la Belgique
et notamment la ville d'Ypres sont privilégiées
dans leur affectueuse dévotion au Sacrement de
l'autel trois semaines durant, les prières de
quarartte-heures réuniront les croyants dans nos
églises véuérables le Salut, cet office qui, dans
bien des diocèses de France, d'Espagne et d'Italie,
n'est autorisé qu'une fois par mois, dans l'église
paroissiale, est ici octroyé tous les soirs aux fidèles
de chaque paroisse.
Flamands, nous aimons les fêtes qui rappellent
des souvenirs chers k la patrie. Le joyeux carillon,
samedi, dimanche, lundi, eu couv.oquant les mem
bre de la guild de S'-Sébastieo aux réunions qui
ont eu lieu dans leur beau local de la rue des
Bouchers, nous remettait en mémoire que cette
noble institution a sou origine dans la participation
des bourgeois Yprois au glorieux fait d'armes de
Groeoinghe; dans celte lutte du droit national
contre l'oppression étrangère, les bonnes gens des
communes gagnèrent leurs éperons au cri de Flan
dre au Lion La Société des archers de VHoelje
avait les mêmes jours sa fête.
Une petite feuille de la localité qui a le malheur
de ne pouvoir publier deux lignes saos outrager la
langue et la raison, stéréotype dans presque tons
ses n" qu'on fait de la bonne musique k l'Hôtel—
de-Ville tous les dimanches. Nous savons qu'on
mot k pleine bouche, se faisaient les vaillants pour
fendeurs des gigantesques stupidités nées dans leur
cerveau malsain et qu'ils nous imputaient. Ces
dévergondages faisaient merveilleusement les
affaires de la cause dout j'avais embrassé la
défense il y a cela de particulier dans le parti de
la liberté de tout faire, c'est que se donnant aussi
la licence de tout dire il n'est pas un seul de leurs
écrivains qui ne donne des entorses k la langue,
comme k la science et au sens-commun le plus
spirituel d'entre eux, Voltaire, a presque autant
attenté k la noble langue française du grand siècle
qu'à la décence et k l'honnêteté et il n'y a pas
uue seule réplique sans barbarisme dans le dialogue
scandaleux de Figaro. La confusion des langues
règne dans la Babel des intelligences; il n'en peut
être autrement. La langue a sa législation écrite
dans la grammaire qui était tonte faite avant que
le premier homme parlât; le raisonnement k son
code dans la logique le libre penseur, le libéral
qui ne veut relever que de lui-même, use de son
droit a ae parler que la laDgue qu'il se fait et a ne
y exécute de charmants morceaux. Elle ajoute des
phrases sentimentales sur le bonheur qu'il yak
faire le bien tout en s'amusaof: Epicnre n'eut pas
trouvé mieux, mais il l'eût tnienx dit. Allons, point
de sentiment; la circonstance n'y |»rète pas.
Amusons-nous pour nos cinq sous, mais quoique
ces 25 centimes tournent au profit du pauvre, ne
nous donnons pas les sirs du sacrifice et du dévoue
ment. Cette réserve faite, disons tout de suite,
que nous applaudissons volontiers k ces séances
musicales que noos savons bon gré k MM. les
artistes et amateurs qui exécutent souvent de
délicieuse musique au Café du Saumon que
nous avons k adresser au nom des habitants de
Poperinghe, de chauds remerciements a Monsieur
Delbecque pour la part quemusicien plein
de goût autant que peintre distingué, il a bien
voulu prendre au concert donné, dans cette ville,
dimaocbe dernier, au profit des pauvres. Mais que
l'on ne s'imagine point que nous flattions certaine
tolérance en disant qu'on fera bien d'assister di
manche prochain k la représentation théâtrale
donnée par MM. les sous-officiers de la garnison.
Que ces jeunes gens s'amusent, c'est leur affaire;
que l'attrait du plaisir conduise au spectacle de ces
travestissements les amateurs de la gaudriole, nous
n'y avons que voir; mais qu'on ne fasse pas de tout
cela uue réclame k la philanthropie.
M. Vaomerris-d'Idewalle, ne reculant devant
aucun sacrifice pour venir en aide aux pauvres
ouvriers, dans cette saisou toujours calamiteuse,
non content de donner pour sa part k la quête la
somme de 1,000 francs et d'assurer la distribution
de 1,100 pains de 2 k°, entretient tous les jours 65
ouvriers auxquels en sus de leur paie, garantie
même quand le travail manque, il fait donner une
ration d'excellente soupe.En termes chrétiens
ces sacrifices là s'appellent de la charité.
On nousécritde Poperinghe,le 19 janvier i856.
Les houblons se vendent de fr. 65 k fr. 68 les 5o
kilogrammes, et ils continuent d'être bien recher
chés.
Le savant et pieux auteur de VHistoire univer-
selle de l'ÉgliseM. l'abbé René - François
Rohrbacher, chanoine honoraire de Naocy, doc
teur en théologie de l'Université de Louvain,
membre de l'Académie de Lisboune, etc., est
mort le 17 janvier dans sa 67° année. Nos rap
ports personnels avec cet homme de bien, nous
mettent k même de donner aux lecteurs du
Propagateur, quelques détails sur cette vie si
bien remplie. Dès l'enfance, M. Rohrbacher, avait
raisonner qu'à sou goût; nous usons du nôtre en
nous égayant du galimatias libéral. Il arriva
quand j'étais journaliste, qu'un professeur d'Uni
versité prétendit qu'en vertu du droit du profes
sorat, il pouvait enseigner k ses élèves tout ce qui
lui passerait par la tête. Nous croyions nous que
l'Université avait été instituée pour le plus grand
bien des élèves et non pas pour le plus grand
plaisir du maître; que si ce Monsieur eût été le
clown de quelque cirque plus ou moins olympique,
il eût pu arguer de son droit k faire les gambades
les plus excentriques, parce qu'aucun de nous
n'était forcé de lui jeter de gros sou, si ses disloca
tions et ses tours de reins n'avaient pas pour nous
tout lecharme possible; nous disions que nosenfants
étaient forcés de suivre le cours du professeur que
nous payioos pour les instruire et qu'en consé
quence nous prenions la liberté grande de prier ce
professeur de vouloir bien k l'avenir se priver du
plaisir de proclamer ses opinions individuelles et
de nous accorder l'exposition toute vulgaire d'une
doctrine scientifique compatible avec l'enseigne.
un goût prédominant pour les études historiques.
Doué d'une prodigieuse mémoire, il nous a souvent
étonnés en citant textuellement des passages de ses
lectures faites cinquante ans auparavant. Rien de
ce qu'il avait lu une fois n'était jamais oublié.
Homme d'nn sens droit et d'une profonde érudi
tion, l'abbé Rohrbacker ne pouvait pas ne point
s'indigner contre les aberrations du gallicanisme.
Aussi k l'époque où le jeune clergé français
reconnaissait M. Lamennais pour son chef intel-
lectureet que l'épiscopatfavorisant le bon
vouloir d'alors de l'auteur de l'Essai sur l'indiffé
rence, l'avait autorisé k ouvrir k Malestroit son
séminaire des hautes éludes théologiques, M.
Rohrbacher fut investi de la direction de celte
Université catholique. MM. Gerbet, Jager, étaient
ses collègues. MM. Coquereau, Sl° Foi, Du Lac,
etc. étaient au nombre de ses élèves. Nul ne fut
plus que lui blessé au cœur par la défection puis
l'apostasie du trop illustre écrivain. C'est alors
qu'il fut appelé k Nancy comme professeur au
séminaire, et qu'il commença la publication de
son immense travail historique.
(naiiKDaïKQia
Le tribunal correctionnel de Bruxelles a con
damné, dans son audience de mercredi, le nommé
Denil, de Zele, cultivateur et fabricant de farine,
d'amidon, etc., a 18 mois d'emprisonnemeul, u5
francs d'amende et aux frais du procès, pour avoir
mêlé ou fait mêler du plâtre dans qnalre-vingt-
treize sacs de farine destinée k la fabrication du
pain et destinée k être vendue pour la consomma-
lion. La quantité de ce mélange a été reconnue
atteindre la proportion de sept pour cent.
Dans la même audience, le tribunal a condamné
le directeur d'un moulin k vapeur k une amende
de 3oo fr. pour avoir livré de la farine de froment
dans laquelle était mélangée de la farine de
féverole.
UBUlkl&.Illip a»
La nouvelle de l'accèptation par la Russie des
propositions autrichiennes n déjk exercé un pre
mier effet sur nos marchés aux céréales; depuis
le commencement de la semaine dernière, les
prix avaient haussé k peu près partout et on pré
voyait qu'un mouvement semblable aurait lieu a
Ypres, k Gand, k Bruxelles, k Louvain et k
Anvers; mais au marché de samedi la baisse a été
générale: k Bruxelles, elle a été de fr. 2-5g sur
le froment et de 99 c. sur le seigle; k Louvain le
premier de ces articles a éprouvé une baisse de 2
fr.; le second une autre de 3o c.; k Gand, les prix
ont diminué de 2 fr. sur le froment et le seigle, et
k ces prix réduits, une grande partie de céréales a
■MBIMUIUI MHIIJBjjUKa
ment de I Eglise, car I Église tient une certaine
place dans I Humanité. Cela me paraît assez
raisonnable, cousin Égidius. Voilk pour
quoi mon petitquelques centaines de jeunes
gens, élevés dans cette Université et dans une
autre et dans une autre encore, quittant les
bancs pour les banquets ils eurent des ora
teurs, parlant le français le plus aransant du
monde, et qui, montant sur la table a la fin des
festins fraternels, nous dirent qu'ils connaissaient
I histoire, qn ils étaient des intelligences d'élite,
qu'ils ne se laisseraient pas étouffer par la
théocratie, et qu'ils se préparaient k la lutte
énorme du passé et de l'avenir. I|s étaieut
enchantés de leur clownParbleu! ce
II était pas a eux qu'il en coûtait quelque chose.
Oh! si pourtant; des enseignements hétérogènes
des ecoles de I État, dans ce pays où j'étais jour
naliste, il en coula a la jeunesse la paix du cœur et
la rectitude do jugement, la santé du corps et la
sanité de l'esprit.
Une autre fois