Ainsi Brasseur a sollicité l'appui de M. de Theux, de M. de Mao, de Mgr. de Ram, recteur de l'Uni versité de Louvain, de MM. Delcourt et Tbonissen, du même établissement. Voilà, je le répète, des témoignages qu'on ne re'cusera pas et qui viennent l'appui de ce que j'avance. Je demande ce qu'il faut penser d'un homme qui se conduit comme l'a fait le professeur de droit naturel de l'Université de Gand? Je demande ce qu'il faut penser d'un homme qui cherche se prévaloir de sentiments qu'il n'a pas pour obtenir une place? Ceci m'amène parler des faits qui se sont passés il y a dix ans. Je veux parler du uominé Relsin, qui fabriquait de fausses reliques et qui, par sa conduite, sut tromper les personnes les plus honorables. Comment avez- vous qualifié cet homme? Vous l'avez qualifié d'hypocrite, et nous avons été de l'avis de M. Verhaegen, qui avait prononcé ce mot. (Bruit.) Oui, tous nous avons partagé en ce point l'opinion de M. Verbaegeu. Brasseur a fait ce que Relsin a fait en d'autres temps. Pourquoi trouvez-vous mau vais que je signale sa conduite la Chambre, puisque vous avez fait la même chose propos de Retsio, et que vous l'avez fait eu termes plus vifs que ceux dont je me sers l'égard d'un homme dont vous vous constituez les défenseurs? M. Dumortier s'élève de nouveau contre les principes subversifs soutenus par M. Brasseur, en ce qui concerne la religion, et ne peut admettre qu'on puisse avoir l'intention de souffrir qu'on vienne, avec l'argent des catholiques, nier la divi nité du Christ dans les Universités de l'Étal; il ne peut admettre Don plus qu'on puisse dire, avec raison, que le christianisme ait cherché jamais étouffer la liberté, au moyen-âge comme dans d'antres temps. Qui oserait soutenir que le christianisme ait jamais eu des tendances contraires la liberté? Allez en Angleterre, et vous verrez si la Charte qui fait la gloire de ce pays, n'est pas revêtue de la croix de l'archevêque stipulant pour la religion et la liberté. Demandez au Dante s'il ne doit pas au chris tianisme les grandes inspirations de son géoie; au Giotto, Cimabue, tous les grands peintres, en un mot, s'ils n'ont pas puisé dans la religion leurs inspirations et le triomphe de leurs pinceaux La religion n'a jamais eu pour but de noire la liberté, ni d'étouffer les lumières. Au contraire, partout où elle a passé, son action salutaire s'est fait sentir d'une manière efficace pour l'humanité. L'opinion publique est agitée, et je demande M. le ministre de l'intérieur ce qu'il entend faire pour la calmer. M. F. de Mérode montre qu'il est difficile un gouvernement laïc de donner une bonne direction l'enseignement, et il rappelle diverses circon stances où des professeurs de l'État ont attaqué la Révélation et le catholicisme. M. Delfosse a promis en vain, en 1851, que l'enseignement universitaire ne serait jamais anti religieux en Belgique l'expé rience lui donne tort. Après avoir vengé la religion d'accusations légères et odieuses dont elle est l'objet de la part des incrédules, l'orateur dit que, s'il était ministre, il ne permettrait pas des phi losophes aventureux, payés par le budget, de frois ser le sentiment de l'immense majorité des Belges, et de ruiner, par l'abandon des élèves, un éta blissement de l'État. «Le vœu bien positif du Congrès a été, dit M. de Mérode, d'affranchir l'Église de toute opposi tion, de toute hostilité de la part du gouvernement; elle voulut la liberté de conscience, mais non pas la domination des dissidents sur les partisans du culte professé par le plus grand nombre. C'est cependant ce qui a lieu et c'est ce que l'honorable M. Delfosse considérait autrefois comme absurde Messieurs, l'Eglise catholique est sévère, mais en faveur de l'ordre moral seulement. Aussi le peuple français y a-t-il rendu un entier hommage en maintenant, au milieu même de la tourmente de (848 la suppression du divorce et l'interdiction du second mariage. Si j'étais ministre de l'intérieur je révoquerais de ses fonctions tout professeur de l'État qui se prétendrait libre de nuire par ses fantaisies la prospérité de l'établissement auquel il est attaché et je le ferais parce que étant libéral et par conséquent juste, je ne voudrais pas priver la généralité des citoyens de la faculté morale d'user de l'enseigoement qu'ils payent non pas pour l'agrément des professeurs mais dans l'intérêt des convenances et de la religion. M. le ministre de l'intérieur. L'émotion pro duite par l'incident de Gaod a été profonde; je constate ce fait avec bonheur, car il prouve que les sentiments catholiques sont fortement euracinés chez nous. Nous devons nous en féliciter, car les sentiments religieux sont la sauvegarde de nos libertés et de notre natioualité. Très-bieu très-bien M. De Decker, développe alors la thèse que nous connaissions déjà. Cette thèse est celle-ci: Je n'avais pas apprécier l'enseignement de M. Bras seur comme catholique, mais comme ministre con stitutionnel. Nous avons démontré l'inanité de ce système. L'exercice de toute liberté, avons-nous dit, cesse d'être légitime lorsqu'il viole la liberté d'autrui. La liberté des professeurs de l'État s'arrête là où commence la liberté religieuse de leurs élèves. Après ces considérations, M. le ministre déclare qu'il reste entendu que le professeur de l'ensei gnement supérieur, malgré la liberté dont il doit jouir, ue peut détruire ce qui se fait dans l'ensei gnement moyen au point de vue de la religion il dit que c'est un devoir pour lui de respecter les croyances de la presque unanimité du peuple belge et de s'abtenir de mettre eu question les principes essentiels de la religion. On ne doit pas oublier, dit M. le ministre, que le gouvernement, qui est pour ainsi dire l'organe des pères de famille dans l'enseignement, ne peut tolérer des doctrines susceptibles d'ébranler les sentiments religieux chez les élèves, et qu'à cet égard il a un impérieux devoir remplir. Ce devoir, il ne le méconnaîtra pas, car il ne peut faillir aux obliga tions qui lui incombent. Il espère que, par la suite, le corps professoral de cet établissement de Gand se conduira de manière éviter les débats irritants qui ont en lieu daus la presse et dans la Chambre. M. le président. Plus personne ne demandant la parole, l'incident est clos. France. L'Echo agricole de Paris présente les considérations suivantes On connaît les ressources qui se présentaient au commerce, dans le cas où la guerre aurait con tinué elles s'offraient aux États-Unis, en Espagne, en Egypte et dans les Principautés danubiennes. Si la paix se conclut, il faudra, sans aucun doute, ajouter ces pays d'exportation toute la Russie méridionale: Odessa, Kertck et la mer d'Azoff. Il est impossible que, sur ces derniers points, il n'y ait pas des quantités considérables de grains dis ponibles, au moment de la réouverture de la navigation. Sans doute, ces blés, toujours en sup posant la conclusion si désirée de la paix, ne pourraient arriver, soit en France, soit en Angle terre, avant le mois de juiu mais ces cargaisons flottantes auront pour effet d'engager les délenteurs soit de blés indigènes, soit de blés étrangers, montrer des dispositions plus faciles écouler. L'espoir fondé de la paix générale exercera aussi son influence sur le marché américain et sur le marché espagnol, et fera descendre les prix. On suppose encore que le Roi de Naples, débarrassé de ses scrupules de neutralité, ouvrira ses ports l'exportation des céréales. Il serait difficile de préciser, dès aujourd'hui, jusqu'à quel point la conclusion de la paix pourrait faire rétrograder les prix mais les cours actuels sont si élevés, qu'une baisse de 10 i5 p. c. par exemple, les laisserait encore bien au-dessus de leur taux normal. Italie. Napolitains, nous espérions que les médecins permettraient la reine Amélie de venir habiter parmi nous, quand la nouvelle de l'aggra vation de ses souffrances est venue jeter la con sternation dans notre ville. Cette auguste princesse, qui a vu s'écouler son enfance dans les murs de Naples, sa patrie, y a laissé des souvenirs dont une longue absence n'a pu atténuer le charme. La douceur, la modératioo de caractère qu'elle a conservée dans la plus haute fortune, la fermeté avec laquelle elle a surmonté la plus mauvaise, en ont fait un modèle achevé de toutes les vertus. Tante de notre roila famille royale, Naples tout entière attendaient avec impatience et orgueil le jour de son arrivée, toujours retardé. Espagne. Après une crise de deux jours, le ministère est constitué après bien des difficultés, le gouvernement a été réorganisé de la manière suivante MM. le duc de la Victoire, président du conseil, sans portefeuille; le maréchal O'Donnell, ministre de la guerre, le général Zabala, ministre d'État; le général Santa-Cruz, ministre de la marine; Bruil, ministre des finances; Lujan, minis tre des travaux publics; Escosura, ministre de l'intérieur Arias Uria, ministre de grâce et justice. La presse est unanime ce matin pour attaquer le nouveau ministère. Affaires d'Orient. Les journaux et cor respondances de Londres subordonnent l'ouverture de toute conférence l'acceptation préalable par le cabinet de Saint-Pétersbourg, de conditions spéciales de nature prévenir désormais toute agression de la part de la Russie. D'après eux, aucun armistice ne serait conclu avant qu'une adhésion formelle sur ce point n'ait été donnée aux puissances alliées. Cependant on apprend par une dépêche télégraphique de Berlin, que l'ordre de suspendre les hostilités a été expédié au prince Gortchakoff, et que l'on s'attend ce que cet exemple sera bientôt suivi par les cabinets de France et d'Angleterre. Dans un nouvel article, signé du secrétaire de la rédactionsigne habituel d'inspirations semi- officielles, le Constitutionnel s'exprime ainsi au sujet des conditions spéciales qui font l'objet du cinquième article «des propositions dites autri chiennes Les journaux anglais se sont chargés, ou plutôt ont été chargés, de nous les faire connaître c'est l'engagement imposé la Russie de ne pas relever les fortifications de Bomarsund. Le désintéressement dont ont fait preuve la France et l'Angleterre, désintéressement, on peut l'affirmer, sans exemple dans l'histoire, est trop incontestable pour qu'il soit permis de leur reprocher la satisfaction, très-peu onéreuse du reste, qu'ils ont cru devoir demander au cabinet de Saint-Pétersbonrgen sus des quatre bases principales sur lesquelles repose l'œuvre de la paix. Mais personne ne comprendrait et ne pourrait comprendre que l'ouverture de la négociation fût subordonnée cette satisfaction.» Le directeur de Surrey-Gardens, Londres, a commandé un galean de Noël pesant 9,000 livres, ayant neuf pieds de haut, et contenant 9,000 œufs et 20 quintaux de fruits. Ce gâteau se vend par livre 1 sh. 6 d., et, pour stimuler les acheteurs, on y a introduit de petites sommes d'argent pour une valeur totale de 200 liv. Dès le premier jour de l'annonce de ce gâteau, on a placé 2,000 billets.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 2