de le rappeler plusieurs fois leurs paroissiens, surtout vers la iiu du Carême, et après la fête de Pâques. Et afin que les fidèles puisseot s'acquitter aussi facile ment de cette obligation que de toutes les autresqui leurs sont prescrites pour le saint temps du Carême, on aura soin de la publier par albche, jusqu'au Dimanche après Pâques. VIII. Comme les militaires de tout grade, leurs fem mes, enfants et domestiques, ainsi que les autres personnes attachées de fait au service militaire, sont soumis notre juridiction, et que leur état exige des égards particuliers, Nous leur accordons, par extension de dispense, la permis sion de faire gras tous les jours de l'année, excepté le Vendredi-Saint, où ils devront se conformer aux autres fidèles. Comme les gendarmes et les employés de la douane en service actif, exigent les mêmes égards cause des fati gues auxquelles ils sont astreints la nuit aussi bien que le jour, Nous les assimilons aux militaires. IX. Eu vertu des pouvoirs spéoiaux que Notre saint Père le Pape nous a accordés, Nous permettons tous nos diocésains de faire cette année usage de viandemême plusieurs fois, les jours de saint Marc et des Rogations. Nous désirons que les fidèles qui profiteront de cette dispense spéciale fassent aussi uue aumôue particulière pour le soutien des bonnes œuvres du diocèse. Sera la présente lettre pastorale lue au prôuedans toutes les églises et oratoires publics de ce diocèse, le Dimanche qui en suivra la réception. Fait Bruges, dans notre palais épiscopal, le jan vier 1856. *j* JEAN-BAPTISTE, évêque de Bruges, Par mandement de Mgr. l'évéque, F. Nolf, secrét. Ce n'est pas sans une profonde douleur que, depuis le commencement de la session actuelle, nous voyons l'extrême gauche travailler, avec un acharnement sans exemple, b l'avilissement du pouvoir représentatif; il y a, parait-il, chez MM. Verhaegen, Fière et Tesch, parti pris de dégrader nos institutions, de déconsidérer l'autorité parle mentaire. Ce ne sont plus les intérêts du pays qu'on discute dans la Chambre, les passions de quelques ambitieux déchus s'y substituent; ce n'est plus l'amélioration du sort du contribuable qu'on y traite, c'est l'injure, c'est l'outrage, c'est l'usurpa tion des pouvoirs que l'on y cultive tout, absolu ment tout, est subordonné aux intérêts d'un parti que compromettent quelques vaniteux petits hom mes d'Etat tombés du pouvoir aux applaudissements du pays entier. El quels sont, grand Dieu les motifs de tant de colères, de tant d'outrages, de tant de grossièretés Sur quoi se base cette opposition violente, acariâ tre et de mauvais goût? Un intérêt majeur, dans l'ordre moral ou matériel, est-il compromis? Le ministère fait-il de la réaction contre le parti détrôné? L'extrême gauche se voit-elle en butte ces persécutions sourdes, persévérantes, taquines, dont elle seule avait le secret lorsqu'elle était au pouvoir? Nod, non; et pas n'est besoin de le prouver les évéueraents parlent pour nous, et leur en son manoir, au milieu des scènes de terreur qui s'exerçaient dans les environs de Vire. Mais le tocsin du tumulte avait soimé partout Mmo de Thoury voit une bande armée pour le pillage, et s'écrie: Quoi! vous voulez me faire du mal, b moi qui ne vous ai fait que du bien Oh! nenni, Madame, je n'pourrioos pointj'aIIons tuer et brûler au château voisin et ceux de l'aol'village viendront itou tuer et brûler chez vous. Mm* de Thoury sauva sa vie,mais le lendemain, l'invasion incendia ses domaines. Parmi ces scènes de carnage des provinces, il y eut des crimes en relief: la ville de Caen fut le théâtre d'un meurtre qui ressort daDs le sang. Le major de Belzuuce maintenait l'ordre danseelte cité, a la tête du régirnem de Bourbon. L'émeute avait brisé ses piques contre son épée; l'insurrection n'a vait pas gagné les rangs de ses soldais. La révolu tion marqua d'uu signe de mort le défeoseur de l'oidre: des auxiliaires secrets arrivent de Paris; la calomnie soulève le peuple contre Belzunce, les masses s'ébranlent, le quartier du régiment de Bourbon est envahi, les sentinelles sont massacrées. éloquence arrache a des autorités que nos adversaires ne peuvent récuser les aveux les plus explicites. Mais ce que l'extrême gauche choisit pour la base de son opposition, ce sont de misérables prétextes, ce sont des sujets indignes de la représentation nationale, indignes du pays. Les armes dont elle se sert, ont été forgées dans quelque taverne boiteuse; au lieu de livrer des attaques généreuses et loyales, elle ne procède que par des coups de boutoir; son équipement sent le tabac et le gin en un mot, c'est pour le fond et pour la forme l'avilissement des luttes parlementaires. Nous ne croyons pas que, depuis l'existence du gouvernement représentatif en Belgique, un pareil scandale ait été donné. Il afflige tous les amis de nos institutions nationales; il montre de quoi soot capables ces mauvais petits rhéteurs qui pouvaient se dispenser de dire que les genoux d'une duchesse ne les avaient pas bercés. [Patrie.) En somme, quel est le résultat de la discussion générale du budget de l'intérieur? Pour la gauche quelques éloges b M. Delescluse, l'ami politique, et quelques injures b M. Lor et aux ministres. Bon pour la gauche, mais pour le pays? Le pays? Qu'il attende! Quand une vieille tradition du paganisme entraîne le monde dans le courant des dissipations plus ou moins compatibles avec la dignité humaine la voix grave et miséricordieuse de l'Église rappelle au chrétien ses devoirs envers Dieu et envers le prochain elle lui parle de ses véritables intérêts en lui parlant d'aumônes et de pénitence. Nos lecteurs nous saurout gré de mettre sous leurs yeux ce passage du Mandement de Mgr. l'Évêque de Gaud Les bonnes œuvres qui soulagent le corps et l'âme du prochain sont nécessaires au salut; elles ue sont pas uuiquemeut l'objet d'un de ces conseils de perfection que N. S. J. G. a recommandés dans l'Evangile, mais ailes sont ordonnées et souvent inculquées, elles sont de l'esseuce du christianisme. Eu effet, c'est uue erreur déplorable de quelques hommes, déçus par l'altachemeut b leurs biens, de penser qu'il suffit pour éviter les châtiments éternels et obtenir les récompenses du ciel d'éviter ce qui est positivement défendu; non, éviter le mal n'est que la première partie de la Justice chrétienne, il en faut une seconde, il faut pratiquer le bien, et notamment faire des œuvres de charité, dunner des aumôues corporelles ou spirituelles. Ne faut-il pas que la foi, l'espérance et la charité régnent dans notre cœur! La foi seule n'est rien, la foi sans les œuvres est une foi morte, M. de la Saussaye veut parlementer; un coup tiréb bout porlaut l'éteod sans vie. L'insurrection prend une forme subversive, elle s'organise deux officiers municipaux viennent sommer le commandant de se rendre b l'hôtel de-ville pour répondre aux accusa tions dirigées contre lui. Je suis prêt dit Bel zunce. ma conscience est pure. Les soldats exi gent des otages, on les leur donne. Belzunce s'éloi gne en disant Vous voyez, Messieurs, avec quelle confiance je me livre b vous. Ou répond b sa loyauté en le retenant prisonuier. Le duc d'Harcourt, gouverneur de la province, suit le systèmede concessions adopté par Louis XVI: le régiment de Bourbon reçoit l'ordre d'évacuer Caen; il obéit en gémissant, rend les otages, et s'é loigne avec son drapeau. Belzunce, resté sans défense, est livré b la fureur du peuple. Une borde furieuse le traîne sur la place Saint-Pierre; là, une lutte sans exemple s'engage Belzunce, abattu par un coup de crosse sur la tète, se relève, et pendant noe heure, armé d'un sabre qu'il a enlevé b la main qui le levait sur lui, il dé tend sa vie contre des milliers d'assassins. inutile an salut, car les démons aussi, dit Saint- Jacques, croient et en tremblent. Il faut donc la foi opérant par la charité, d'après l'expression de Saint-Paul, et par eue charité vive, manifestée par les œuvres; comme le disciple bien-aimé l'explique par ces belles paroles: Mes chers i> enfants, que notre amour ne soit point en paroles ni sur la langue, mais qu'il soit effectif et véritable. Qu'od ne se trompe pas, N. T. C. F., en se formant une fausse conscience, qu'on ne dise pas; je ne sois obligé envers personne, je n'ai de dette envers aucun homme, je ne suis pas tenu de parta ger mon bien avec les nécessiteux. Ce ne sont la que de faux prétextes, nés d'une déplorable erreur touchant le double lien qui nous unit au prochain, la justice et la charité. Oui, disciple de Jésus- Christ vous n'êtes pas tenu en justice de secourir le prochaio,et vous ne serez pas condamné comme injuste pour avoir négligé les bonnes œuvres; mais, b côté de la justice, se trouve la charité, qui, elle aussi, a ses lois, avec des promesses pour ceux qui les observent et des menaces pour ceux qui osent les violer. Elle a ses lois elle vous ordonne de venir en aide aux malheureux qui sont dans le besoin, et de les secourir autaut que vos moyens le permettent elle ordonne de donner peu quand vous avez peu de superflu, et de donner beaucoup quand le Seigneur vous a confié de grandes richesses, en plaçant b vos côtés daos l'indigence d'autres hommes, vos frères en Dieu, enfants du même Père qui est aux cieux. Laisser tomber dans le sein des pauvres, d'uoe main avare, quelques écus et même quelques dixaines d'écus, ce n'est pas là l'aumône que la charité vous impose, parce que ces pièces d'argent ne sont aucunement en rapport avec ce qui devrait couler de votre cœur chrétien sur les besoins des nécessiteux. Encore une fois, la charité a un coJe bien formulé, contre lequel l'avarice réclame vainement. Elle le sanctionne par de divines promesses. Donnez, nous dit Jésus-Christ, et le Père qui voit ce qui se passe en secret vous le rendra. Elle sanctionne aussi ses lois par les menaces de châtiments éternels. Qui ne connait pas l'histoire du riche sans pitié, que le Seigneur raconta b ses disciples. Il ne peut donc rester aucuu doute sur la réalité du précepte de l'aumône. Remplir ses devoirs de justice, ce n'est que le premier pas qui conduit b la vie; remplir ses devoirs de charité, c'est là ce qui ouvre les portes de I eternelje demeure de notre Dieu, qui est la charité même: Deus Chantas est. Enfin, terrassé par le nombre, une affreuse mu tilation commencé: tout ce que la barbarie peut produire de monstrueux, est inauguré par l'émeute. Des femmes enivrées par l'orgie et par le sang, en veulent boire encore. Le corps dépouillé devient le jouet d'une horrible dépravation. Ces êtres, hors sexe, plongent dans les plaies le coin de leur tablier, et s'abreuvent du sang de la victime. La torture du massacré dura deux heures, et Bel zunce s écriait Femmes, retirez vous! laissez b des hommes tant de cruautés! Et les mégères dts clubs riaient et replongeaient leurs coutelas. Le meurtre de Belzunce ouvrit une des écluses qui retenaient le sang. Les massacreurs allèrent fouiller les chateaux, de nombreuses victimes tom bèrent. L'assemblée nationale, prenant l'initiative sur la couronne, voulut donuer force de loi b la violence; elle décréta I abolition des droits seigneuriaux et des privilèges financiers du clergé: on porta au roi ces décrets, il les signa. Lally-Tolendal monta b la tribune, et sa ruoliou fit décerner a Louis XVI le ti tre de restaurateur de la liberté française.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 2