Si nous oe coosultioos que l'intérêt du clergé,
dous le féliciterions d'échapper a la charge que M.
Faider lui imposait mais, au point de vue de
l'avantage administratif, nous croyons l'ancien
ministre de la justice mieux inspiré en ce point
que son successeur. Il est beaucoup de fondations
grevées de services religieux dont l'exacte obser
vation ne peut que gagner la présence d'un
membre ecclésiastique. Gomme nous l'avons dit
plus haut, le personnel capable et de bonne volonté
est quelquefois fort restreint dans les petites com
munes, et l'adjonction d'un membre nécessairement
éclairé, souvent même le plus instruit de la com
mune., n'est certes pas indifférente h l'administra
tion. Le curépresque toujours étranger b la
commune, n'ayant ni intérêt personnel, ni intérêt
de famille h ménager, est, par sa position, un
excellent contrôleur d'une gestion qui laisse beau
coup désirer dans beaucoup de localités. Sous
ces rapports donc, nous regrettons la disposition—
Faider.
Sur ce dernier point, nous nous séparons de notre
honorable confrère. Nous reconnaissons avec lui
tout l'avantage, au point de vue administratif, de
la présence du curé dans le bureau de bienfaisance.
Mais nous croyons que son intervention sera bien
plus utile et plus respectée, quand il sera entré dans
le bureau par une libre élection, que quand il y
siégera par un droit légal qui pourrait être coo-
sidéré comme n'étant point un droit de raison,
mais une faveur ou une concession. Il vaut mieux
que la supériorité de lumières du prêtre soit
reconnu que supposée son cours sera plus fructueux
et plus honoré quand il sera appelé; son influence
légitime est perdue quand elle semble imposée.
(A continuer.)
(BlIIlRtDniK&THB MXBJim»
M. le bourgmestre, dont la santé était bonne, il
y a trois jours encore, a été administré ce matin des
Sacrements de l'Église.
L'abondance des matières nous force h retarder
ce que nous avons b dire de l'agréable représenta
tion donnée dimanche dernier par la Société de
Rhétorique de Kunsl is ons vermaet.
OilidlDILDIlO»
M. De Lannoyvicaire b Mouscron y est
décédé le 29 février dernier, après une vie de zèle
et de dévouement.
air.* ii aras mr
La Chambre des Représentants a adopté presque
sans débat, la loi sur la falsification des denrées
alimentaires: 4g membres ont voté pour, 2 ont
voté contre, savoir: MM. Coomans et Jacques.
Cinq membres se sont abstenus.
Nous extrayons quelques noms de la liste de
MM. les Jurés pour la 2me série de la 1" session
pour 1856, de la cour d'assises de la Flandre
occidentale. MM. A. Forrest, secrétaire communal
b Wervicq; P.-J. Façon, conseiller communal b
Wervicq P.-J. Burgbgraeve, cultivateur b Kera-
tnel; A. Delcambre, conseiller communal b Lan-
gemarck; V. Pycke, notaire b Hollebeke; E. De
Keyzer, receveur des contributions b Messines.
On écrit de Gand, depuis longtemps notre
marché au beurre n'avait été aussi bien approvi
sionné qu'hier samedi. Malgré cette abondance, les
prix se mainliennaient b un taux très-éleré et les
fermiers ne voulaient rien rabattre de leurs exigen
ces. La présence des spéculateurs était cause de ces
prétentions exagérées; un de nos concitoyens,
témoin des manœuvres d'un spéculateur, n'hésita
pas b le dénoncer b la police qui dressa procès-
verbal des faits. Cette répression exerça l'effet le
plus heureux: les prix baissèrent, et le beurre
qu'on payait 3 fr. le kilo b l'ouverture du marché,
descendit b 2 fr. Amidi, une centaine de marchands
qui n'avaient pas vendu leurs marchandises, ont été
contraints par la police b quitter le marché.
L'affaire du notaire Van Hoorebeke, de
Somergem, sera appelée probablement dans la
seconde série, devant notre cour d'assises. Comme
il y a une quarantaine de faux b charge du prévenu,
l'affaire durera au moins une semaine.
Les prix des grains baissent de plus en plus
samedi b Gand, le froment et le seigle ont été
difficilement vendus avec une défaveur de 2 fr.
pour le premier et de 1 fr. pour le second de ces
articles.Vendredi, b Audenarde,il s'est écoulé
plus d'une heure après l'ouverture du marché avant
qu'un seul hectolitre fut vendu une baisse très-
marquante, et qu'on peut évaluer b fr, 3-5o sur le
froment et fr. 4-y5 sur le seigle, s'est manifestée
dès le début des opérations. Ce mouvement de
baisse a fait du progrès b tel point qu'a 2 heures de
relevée, on achetait le plus beau froment b 26 fr.
l'hectolitre et le seigle b 16 fr. A Saint-Nicolas
la baisse a également fait des progrès, surtout sur
le froment; elle a été moins prononcée sur le
seigle. A Thielt, le froment a été vendu en
baisse de 2 fr. et le seigle de 5 fr.
L'opinion publique avait été vivement émue ces
jours passés de la nouvelle suivante;
SIGNATURE DES PRÉLIMINAIRES DE PAIX.
Dépêche télégraphique.
Paris, dimanche matin, i mars.
Dans leur séance d'hier, les plénipotentiaires ont
signé d'une manière déliuitive les préliminaires de
paix contenant tous les casus belli, c'est-b-dire,
en réalité, la paix elle-même.
Les plénipotentiaires russes ont adhéré, dit-on,
presque sans opposition b toutes les concessions
réclamées par les puissances occidentales.
VEmancipation publie b ce sujet la note sui
vante dont elle garantit l'exactitude:
Paris, samedi soir.
Le télégraphe vous annoncera l'heureuse issue
des conférences, mais voici quelques détails, encore
inconnus dans Paris, sur la mauière dont ce grave
événement s'est produit
Les quatre premiers points du thème autrichien
ont été facilement résolus dans la séance de jeudi.
L'ordre du jour de la séance de samedi était l'exa
men du cinquième point, relatif aux délimitations
territoriales, aux fortifications de Nicolaïeff, de la
mer Noire et des îlesd'Aland, etc. Les représentants
des puissances alliées s'attendaient b des débats
assez vifs, peut-être même a un ajournement des
graves difficultés qu'offrait ce côté de la questiou
politique. On supposait assez généralement que
le Czar Alexandre s'était réservé la ratification des
arrangements b intervenir.
La discussion a été en effet très sérieuse, surtout
entre les plénipotentiaires anglais et le baron de
Bruunow, qui paraissait éprouver une vive répu
gnance b céder du terrain b ses adversaires. Pendant
ces explications d'un haut intérêt, le comte Orloff
gardait un silence glacial, très-remarqué et diver
sement interprété par les négociateurs. Enfin, après
deux heures de conversation très-animée entre le
baron de Brunnow et les diplomates de la Grande-
Bretagne, le comte Orloff a pris la parole et a fait
l'importante déclaration dont voici les termes
essentiels:
La paix doit être rendue au monde civilisé;
nous sommes tous assez grands pour négliger certains
détails. J'ai fait le traité d'Andrinople, c'est b moi
de le déchirer. Nous acceptons la ratification des
limites proposées pour la Bessarabie et pour les
provinces asiatiques; nous adhérons b la condition
de ne pas réédifier la forteresse de Bomarsund, et
nous voulons que les îles d'Aland ne soient mena
çantes pour personne je ne vois point de difficulté
quant b Nicolaïeff, et nons rendons, sans corapeo-
sation aucune, la ville de Kars b notre ancien et bon
allié le sultan.
Ce généreux langage du comte Orloff a causé
une sensation profonde, qui s'est bientôt traduis
sur tous les visages en signes de satisfaction. Au
bout de quelques minutes, un membre de la con
férence a dit Puisque nous voilb d'accord,
signons. Les signatures ont été aussitôt données,
les plénipotentiaires se sont donué la main et se
sont séparés de la manière la plus amicale.
La conclusion de la paix sera annoncée lundi
par l'Empereur.
La nouvelle de la conclusion des prélimi
naires de paix, parvenue dimanche, vers midi,
Bruxelles, s'est répandue rapidement dans la capi.
taie et y a produit la plus heureuse sensation. Le
ministre de la Russie a dû l'annoncer lui-même
b S. M.
Le désarmement général sera la conséquence
de cet heureux dénouement d'une situation très
tendue. On apprend de bonne source qu'a La
Haye, b Berlin, b Dresde et dans la plupart des
cours 3'Allemagne, on considérait depuis quelques
semaines la paix comme si probable, qu'on y avait
déjb mis b l'étude les moyens de réaliser de grandes
économies sur les dépenses militaires. A Londres
même, le rétablissement de la paix n'était pas
révoqué en doute ces jours-ci, malgré les prévisions
pessimistes de certains journaux.
On lit dans le Nord, journal russe, publié,
comme on sait, en Belgique.
La première réunion des Conférences du 25
février, commencée b une heure, s'est terminée
cinq heures. Après l'échange des pouvoirs, le
comte Orloff a pris la parole et a exposé la pensée
qui devait présider b la conduite de la Russie dans
les négociations. Cet exposé a été le fait capital de
la séance, et est de nature b fortifier pleinement les
espérances de paix...
Le fort Alexandre qu'on a fait sauter, comme
le fort Saint-Nicolas, s'est écroulé dans le port
même de Sébastopol. Les alliés hâtaient l'explosion
des forts Saint-Paul et de la Quarantaine, la
destruction de tous les ouvrages devant être ter
minées pour le i5 février.
Les Russes continuaient b mitrailler les embar
cations des alliés qui s'approchaient la nuit du côte
de la rade.
Le rédacteur d'une correspondance pari
sienne du journal belge VIndépendance, raconte
dans son numéro du 26 février:
«Qu'il vient de lire une lettre adressée b Paris,
b un membre du Corps-Législatif, par l'arche-
veque d'Avignon, et dans laquelle il trouve une
nouvelle intéressante. L'archevêque d'Avignon
arrive de Rome. Avant de quitter la ville éter-
nelle, il est allé prendre congé du Saint-Père,
qui lui a annoncé sa prochaine venue en France,
dans le cas où l'Empereur aurait un fils, etc.
M. Martin, vicaire général du diocèse d'Avignon,
dément cette assertion purement gratuite et con-
Irouvée de tout point. Il y a quatorze mois que
Mgr. 1 Archeveque d'Avignon a quitté Rome, et
il n'y est pas retourné depuis. La lettre que le
correspondant de l'Indépendance vient de lire
est tout aussi authentique que le récent voyage
Rome.
Turquie. Les nouvelles lois élaborées par
les ministres, d'accord avec les ambassadeurs des
puissances alliées, et sanctionnées par le Sultan,
seront promulguées sous peu de jours. Elles sont,
nous assure-t-on, de la plus haute importance et
témoignent de la volonté de S. M. Abdul-Medjid,
de marcher dans les voies de la civilisation occi
dentale; s'élevant au-dessus des distinctions qui
jusqu ici divisaient ses sujets en deux classes celle
des privilégiés et dominateurs, et celle des raïas 011
des vaincus et asservis, le Sultan a rompu avec les
vieilles traditions conçues dans un esprit fanatique
et exclusif; il accorde b tous ses sujets indistincte
ment l'égalité civile, l'aptitude b parvenir aux