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L'exposition trienoale de tableaox et objets
d'art qui s'ouvrira le 13 ju'3 prochain, s annonce
soos les meilleurs auspices, et, selon toutes les
apparences, la ville de Gand pourra se glorifier
d'avoir ooe exposition qui ne le cédera a aucune de
celles qui l'ont précédée.
Il paraît certain qu'un grand nombre d'artistes
éroinenls, tant de notre pays que de la France, de
l'Allemagne et des Pays-Bas, embelliront le salon
de leurs productions. Le gouvernement se propose
de faire l'acquisition de quelques œuvres pour le
Musée national de Bruxelles, et d'accorder des
récompenses aux artistes qui auront donné des
preuves d'études sérieuses et de talent.
On lit dans la Chronique de Courtrai
La police de notre ville a de nouveau saisi uue
grande quantité de lait falsifié, et en a fait la dis
tribution aux pauvres du quartier des Douze
Apôtres. Il paraît qu'un individu faisait uoe assez
rude concurrence aux marchands de la ville en
débitant son lait 9 centimes le pot, mais il est
certain qu'il se trouvait au moins deux tiers d'eau
dans cette liqueur. Hier toute sa charge a été saisie
par la police.
Dans la nuit de mercredi jeudi une partie de
la ville de Gand a été mise en émoi par le bruit des
trompettes, des tambours, le roulement des canons,
le piétinement de la cavalerie, etc. On eut bientôt
l'explication de ce bruit auquel la paisible cité
n'est pas habituée. En vertu d'un ordre supérieur
l'alarme avait été sonnée dans les casernes pour
rassembler la garnison entière, et s'assurer si officiers
et soldats étaient prêts au premier appel. Le régi
ment du génie, colonel eu tête, est arrivé le premier
h la place d'Arlevelde, lieu du rendez-vous.
Un crime bien grave a été commis, jeudi
dernier, h Oostcamp. Une mère dénaturée pendant
qu'elle se trouvait seule avec son enfant de six
mois, lui a fait avaler quelques bouts d'allumettes
phosphoriques. Il n'a succombé que vingt-quatre
heures après. Un témoin oculaiie a raconté que les
souffrances de la pauvre petite créature doivent
avoir été atroces; son haleine était enflammée; les
matières qu'elle vomissait brûlaient le sol, et on
entendait le pétillement du feu qui dévorait sa
poilrioe
L'autorité judiciaire s'est rendue sur les lieux.
Uoe enquête a été immédiatement commencée.
La mere coupable a été mise en état d'arresta
tion. On dit qu'elle a fait des aveux; elle montre
beaucoup de repentir. C'est une fille d'environ a3
sus dont les honnêtes parents habitent une com
mune du nord. Elle prétend avoir été poussée h
commettre ce crime par l'abandon de son amant et
parce qu'elle même n'avait pas les raoyeus de
pourvoir 'a l'entretien de son enfant.
de ses rapports, nous a révélé l'existence. Un
père, dit-il, une mère, mènent leur enfant au
marché; ils le crieot comme une marchandise,
l'étaient aux yeux, et le laissent palper comme uoe
Lête de somme; ils le livreot enfin, pour être
exploité, daus l'âge où les forces naissem peine,
au premier venu, pourvu qu'il soit le plus offrant,
heureux qu'ils sont de s'être débarrassés d'une
bonche inutile, en gagnant un ou deux shellings
par semaine pour prix de la location. L'accord
conclu, l'acquéreur fait de l'enfant ce qu'il veut, un
ouvrier, une servaote, uo domestique: l'enfant lui
appartient exclusivement dix ou douze heures par
jour, car les parents n'ont pas exigé pour cette
malheureuse créature uoe autre éducation que celle
de l'esclavage.
Ce trafic des enfants n'est pas ce que les pères
et les mères se permettent de plus criminel. L'oubli
de Dieu, la misère, la dépravation morale, ont
conduit peu h peu les classes inférieures mécon-
Les prioces et princesses de la famille roya e
sont allés en ville poor remplir leurs devoirs reli
gieux et assister aux offices du jeudi saint dans la
paroisse royale. LL. AA. RR- ont visité l'église de
Caudenberg et celle de S"-Gudule.
On lit dans le Morning- Post La visite de
S. M. le Roi des Belges ayant uu caractère privé, il
n'y a point eu de garde d'honneur a son arrivée a
Windsor, et S. M. s'est dirigée vers le château par
l'entrée particulière.
Lundi prochain, S. M. quittera Windsor, se
rendra a Douvres par la ligne du Gréât-Western,
et là s'embarquera pour Osteode et Bruxelles.
La ville de Gand compte depuis cette semaine
des hippophages dans son sein. Ces gastronomes, la
plupart membres de la Société de carabine de
S1-Antoine, se sont réunis dans un banquet a leur
local derrière l'église S'-Pierre. Il ne s'agissait de
rien moins que de traucher une question d'écono
mie domestique et d'hygiène. La chair de cheval
peut-elle être substituée avec avantage la viande
de boucherie, dans le régime alimentaire? Tel était
le problème posé. Nos amateurs ne voulurent point,
en cette occurrence, recourir uue discussion
scientifique, et persuadés que l'expérience offrirait
une solution plus prompte et plus péremptoire, ils
se firent servir un filet de chair de cheval. La
pauvre bêle comptait vingt années d'existence c'est
assez dire quelle rude besogne eurent les mâchoires.
Le palais fut plus satisfait, dit-on; plusieurs con
vives furent d'avis que le goût de la Rossinante
n'était rien moins que désagréable; l'engoûment
chez beaucoup fut poussé si loin, qu'ils crurent
une mystification et s'imaginèrent avoir mangé du
bœuf. L'expérience était décisive; nous nous trom
pons l'homme, en être raisonnable, ne jugeant que
par comparaison, nos hippophages dépécèrent
ensuite un filet de bœuf. Quelle fut la décision qui
intervint? C'est que l'assemblée fut unanime h
déclarer que la viande de cheval est agréable au
goût et l'odorat et qu'il n'y a aucune raison de ne
pas l'employer comme nourriture de l'homme.
Paris, 23 mars. Nous lisons dans la Patrie:
Le Congrès s'est réuni aujourd'hui, au ministère
des affaires étrangères, h une heure et demie.
Tous les plénipotentiaires assistent cette séance,
qui paraît devoir se prolonger bien avant dans la
journée. Plusieurs correspondances étrangères, qui
ne se sont pas imposé la même réserve que nous,
croient savoir que les travaux dti Congrès avan
cent beaucoup, et que la solution que l'Europe
attend ne saurait tarder avoir lieu.
On lit dans le Times du 18 mars
La situation peut se résumer ainsi Les alliés
n'ont pas fait autant qu'on eût pu s'y attendre, et
naître tous les principes, étouffer tous les senti
ments honuêtes, et même les iostincts que la nature
a donnés aux animaux.
Des témoignages ont établi en i855 que des
pères et mères tuent leurs enfants par calcul, en
vue d'un bénéfice réaliser, d'une prime toucher.
Des sociétés connues sous le nom de Burial Clubs
et de Friendly Societies, ont servi d'appât h ce
crime sans précédent dans les annales du crime.
Trente mille Burial Clubs, moyennant une rede
vance la portée des classes auxquelles elles
s'adressent, se chargent, la mort des associés, de
payer les frais de leur enterrement. Le moiodre
convoi d'un pauvre eofant nouveau-né ne s'élève
pas moins de 76 francs, car c'est la somme la plus
faible que l'on assure. Voici comment les choses se
passeot. Les ouvriers des districts manufacturiers
font assurer la vie de leurs enfants dans plosieurs
Burial Clubs, et moyennant une faible rétribution
qu'ils sont sûrs de ne pas payer longtemps, ils
les Russes ont souffert plus qu'on ne le pouvait
penser. La Russie s'est honorée en repoussant l'iD.
vasioo, mais elle l'a fait moyennant des sacrifice,
qui ne pouvaient pas être continués longtemps sans
devenir funestes l'existence, non seulement de
l'empire, mais encore de la race russe. Elle a apptj,
qu'en cherchant h saisir une ombre, elle avait
compromis non seulement ses États, mais eucore
son existence.
D'après la situation actuelle, il n'est pas dérai
sonnable d'espérer que la mer Noire sera désormais
ouverte au commerce de toutes les nations; que
Sébastopol ne restera plus debout menaçant con
tinuellement le cœur de la Turquie; que la Russie
ne paralysera plus la grande artère du commerce
européen au profit de ses ports, et que dans la
Baltique comme dans la mer Noire elle ne fera pas
de ces préparatifs qui nepeuvent être expliqués que
par le désir d'envahir quelque voisin faible et glacé
de terreur.
On prétend, h Vienne, que tout ce qui se
rapporte h la navigation du Danube a été définiti
vement réglé, malgré les appréhensions que l'on
avait pu concevoir d'un grave dissentiment sur
cette question entre l'Autriche et les puissances
belligérantes.
Quant la neutralisation de la mer Noire, on
paraît Saint-Pétersbourg n'émettre aucun doute
sur la résolution de la Russie de consentir aux
conditions qui lui ont été posées. On annonce
même de cette capitale que le soin de prendre
toutes les mesures nécessaires l'exécution de cette
clause, a été confié au prince Menschikoff, et que
ce personnage est parti pour Nicolaïeff, où il do'.t
s'entendre h ce sujet avec les chefs de la division
maritime.
Les nouvelles de Constantinople, en date du
10 mars, n'offrent qu'en un point de l'intérêt. Le
clergé grec, qui est le plus intéressé la conserva
tion d'abus dont il profite seul, mais auquel il a su
rallier les sympathies de la masse de ses coreli
gionnaires, ne dissimule même plus son mécon
tentement.
On assure que le patriarche a été appelé la
Porte plusieurs reprises pour expliquer le motif
de son refus d'obtempérer aux instructions qui lui
ont été adressées, et que ses réponses ont paru peu
satisfaisantes. Mais, d'un autre côté, le gouverne
ment est fermement décidé poursuivre jusqu'au
bout son œuvre de régénération, quels que soient
d'ailleurs les obstacles que la malveillance, la
cupidité et le fanatisme puissent lui susciter. Les
ambassadeurs des puissances alliées, Constan
tinople, et leurs agents en province la seconderont
dans cette entreprise.
S il faut ajouter foi h des correspondances de
Saint-Pétersbourg, l'Empereur Alexandre, après
s'être fait couronner Moscou se rendrait
touchent, a leur mort, au moins 75 francs de
chacune de ces sociétés. La spéculation a un résul
tat bien positif. S'ils enterrent leur enfant pour 75
francs, ils jouissent des diverses primes qui restent
entre leurs mains.
Au mois de décembre i855, le grand jury de
tverpool déclara, de 1 avis unanime de ses mem-
res, que les burial clubs constituaient uu stimu-
aot l'infanticide, et demanda avec instance que
I attention des autorités compétentes fût appelée
sur ce sujet. L'opinion accepta la honte d'un état
social qu. produit de pareils forfaits, et une loi fut
voiee pour mettre fin aux causes qui, selon
expression de M. Miles, portent les classes
pauvres h détruire leurs enfants
Le journal protestant le Times a dit lui-même
de I Angleterre Les plus hideux scandales des
temps de barbarie sont surpassés par ceux d'une
certaine civilisation