Varsovie avec le prince Constantin, qui serait nommé vice-roi, le prince Gortchakoff ne remplis sant que temporairement les fonctions de gouver neur. Il est toujours question d'améliorations qui seraient incessamment introduites dans l'adminis tration de ce pays. D'après le Journal (allemand) de Francfort, il s'agirait de discuter dans une conférence a laquelle prendraient part a S'-Pétersbourg, les principaux personnages de l'Empire, les plus importantes questions, entr'autres celle de l'aboli tion du servage. On lit dans le Moniteur L'Empereur s'est fait rendre compte du nom bre et de la situation des individus retenus encore en Algérie ou a l'étranger par suites de mesures politiques. A la suite des événements de juin i843, onze mille personnes avaient été condamnées, sous la République, h la transportation en Algérie par la clémence du Présidentil n'en reste plus en Afrique que trois cent six. En décembre i85i, ouze mille deux cent un individus durent être transportés ou expulsés; les grâces accordées par l'Empereur en ont réduit le chiffre mille cinquante huit. A l'occasion de la naissance du prince impé rial Sa Majesté a décidé que l'autorisation de rentrer en France serait accordée tous ceux qui déclareraient se soumettre loyalement au gouver nement que la nation s'est donné, et s'engageraient d'honneur en respecter les lois. Déjà, lors de l'inauguration de l'Empire, ce généreux appel avait été fait; l'Empereur a ordonné qu'il fut répété de nouveau. Il n'y aura plus désormais hors du sol de la patrie que ceux qui se seront obstinés méconuaître la volonté nationale et la monarchie qu'elle a fondée. L'Impératrice continue d'aller très-bien. S.A. I. le prince Napoléon était côté de l'Empereur au moment où Sa Majesté recevait les félicitations des corps de l'État. C'est par erreur que, dans la relation que le Moniteur a donnée, oua omis de mentionner la présence de S. A. I. L'Empereur a répondu la députation du Sénat, Le Séoat a partagé ma joie en apprenant que le Ciel m'avait donné un fils, et vous avez salué comme un événement heureux la venue au monde d'un Enfant de France. C'est avec intention que je me sers de ce mot. En effet, l'Empereur Napo léon, mon oncle, qui avait appliqué au nouveau système créé par la révolution tout ce que l'ancien régime avait de grand et d'élevé, avait repris cette ancienne dénomination des Enfants de France. C'est qu'en effet, messieurs, lorsqu'il naît un héritier destiné perpétuer un système national, cet Enfant n'est pas seulement le rejeton d'une famille, mais il est véritablement encore le fils du pays tout entier, et ce nom lui indique ses devoirs. Si cela était vrai sousl'ancienne monarchiequi représentait plus exclusivement les classes privilégiées,combien, plus forte raison, aujourd'hui que le souverain est l'élu de la nation, le premier citoyen du pays et le représentant des intérêts de tous. S. M. a répondu au président du Corps législatif, J'ai été bien touché de la manifestation de vos sentiments la naissance du fils que la Providence a bien voulu m'accorder. Vous avez salué en lui l'espoir dont on aime se bercer de la perpétuité d'un système qu on regarde comme la plus sûre garantie des intérêts généraux du pays, mais les acclamations unanimes qui entourent son berceau ne m'empêchent pas de réfléchir sur la destinée de ceux qui sont nés et dans le même lieu et dans des circonstances analogues. L'histoire a des enseigne ments que je n'oublierai pas. Elle me dit, d'une part, qu'il ne faut jamais abuser des faveurs de la fortune; de l'autre, qu'une dynastie n'a de chance de stabilité que si elle reste fidèle son origine en s'occupant uniquement des intérêts populaires pour lesquels elle a été créée. Depuis un demi siècle on n'a eu le singulier spectacle qu'on voit aujourd'hui; le Znyderzee, par suite de la longue durée des vents d'Est et du Nord est presque sec. Entre Geneminden Blockzyl, Lemmer, Kampen et Harderwyk on peat traverser le fond de la mer sans se mouiller les pieds. Des bateaux vapeur, des koffs et autres navires sont partout sec sur les sables du golfe. La ville d'Arnhem (Pays-Bas) possède un vieillard qui atteindra dans quelques jours sa 112° année. Thomas Péters est né le 6 avril 17^5, l'état de sa santé est parfait; seulement, un accident qui date de quelques années, ne lui permet plus de sortir. Il est indigent et reçoit toutes les semaines 1 fl. de S. M. le Roi des Pays-Bas; ses coreligion naires, les catholiques, l'ont mis eu pension chez de pauvres gens. La ville de Lille a mis au concours le plan de l'église cathédrale de Notre-Dame de la Treille, dont la construction doit avoir lieu l'aide d'une souscription qui a produit trois millions de francs. Le nombre des plans envoyés de toutes les parties de l'Europe s'élève 600. L'Hôtel-de-ville n'of frant pas un emplacement suffisant pour leur exhibition, il a fallu les exposer daus la halle, où ils occupent un espace de 3i5 mètres. On travaille activement anx fortifications de Saint-Venantplace forte du Pas-de-Calais, voisine de Bethune et de la frontière belge. Un ex-cantinier de l'armée française, qui a fait la campagne de Crimée et y a perdu une de ses jambes, emportée par un boulet russe, a recueilli ce boulet et l'a apporté en France. L'invalide s'est établi Lyonet l'on peut voir aujourd'hui, sus pendu audessus de la porte de sa boutique, le meurtrier projectile, accompagné de cette inscrip tion Au boulet de Sébastopol! Flamand, épicier, faïencier. On a porté en terre la semaine dernière les restes mortels de l'homme le plus excentrique qui ait jamais existé, d'un homme qui s'était mis au lit en parfaite santé et y est resté pendant quarante- neuf ans. Son véritable nom était William Sharp, et il habitait un endroit nommé Worlds, dans la province de Keogbley. Il était fils d'un fermier, et dès sou enfance il n'avait jamais montré d'inclina tion pour le travail. A l'âge de trente ans il se coucha et ne quitta plus son lit jusqu'à sa mort. On ne sait pas bien la cause de cette idée extraordinaire. La raison prin cipale paraît être un désappointement matrimonial. Le jour où il devait se marier, il attendit en vain l'église; sa fiancée ne vint pas, son père refusant obstinément de donner son consentement au mariage projeté. Ce fait et d'autres encore peut-être affec tèrent profondément une intelligence déjà bornée. Cet homme s'enferma dans une chambre ayant peu près 9 pieds carrés de superficie et resta toute sa vie dans sou lit. A sa mort, sa fenêtre était restée fermée pendant trente-huit ans. Pendant ce long espace de temps, il n'a jamais été sérieusement malade. Bien que parvenu l'âge de soixante-dix-neuf, son corps était parfaitement conservé. Lescurieux affluaient de toutes parts pour voir cet êtreextraordinaire;mais lorsqu'un étranger entrait, il cachait immédiatement sa tête sous ses couvertures. Une semaine environ avant sa mort il commença s'affaiblir, mais ce ne fut que la veille qu'on eut des appréhensions sur la suite de sa ma ladie. Doncasler Gazette Un journal raconte l'anecdote suivante qui se serait passée récemment Valenciennes: Il y a quelques jours, une vieille femme demanda un jeune homme qu'elle rencontra dans la rue où elle pourrait escompter un bon de 100 fr. sur le Trésor que lui envoyait son fils, militaire en Crimée. A la lecture du billet, le monsieur pâlit légèrement. Cependant il conduisit la dame au comptoir de MM. L. Dupont, Deparis et C°. Tandis que le caissier payait la somme souscrite, M. S... donnait les marques de la plus vive émotion. Enfin, profi tant du moment où la bonne dame, toute heureuse, serrait dans son sac les 100 fr. de son excellent fils, le jeune homme s'approche du caissier et lui dit avec des larmes dans la voix (car il pleurait, le bon jeune homme) La joie de cette femme ne vous fait-elle pas mal comme moi, Monsieur? Son fils vient d'être fusillé, et je ne sais comment apprendre cette nouvelle la pauvre mère. Dites- la lui, vous! Le caissier se récrie et refuse en faisant entendre quelques mots d'étonnement puis, se ravisant, il demande au jeune homme d'où il tient ce terrible malheur. Pour toute réponse M. S... retourne le billet escompté, et montrant du doigt le nom du dernier endosseur, il dit Lisez, Monsieur, lisez! Le caissier lut Jean-Baptiste Gillot, fusilier au 27® de ligne.Vous le voyez, Monsieur Jean-Baptiste Gillot, fusilier! Le pau vre garçon est bien mort! Qu'on se figure, si l'on peut, le fou rire qui s'empara ces mots et du caissier, et de la caisse, et de la banque. Les écus restèrent seuls insensibles. Par suite d'une de ces plaisanteries de camps, qu'il ne faut pas prendre trop au sérieux, et comme allusion aux périls dont l'armée anglaise a été tirée, les soldats français appellent la médaille qui leur a été donnée par la reine Victoria la médaille de sauvetage, On écrit de St-Pélersbourg, i4 mars Nous avons eu hier grande réception la cour, Voccasion de Vanniversaire de la nais sance du grand-dueczarèwilcli. On a remarqué avec plaisir que VEmpereur et VImpératrice paraissaient très-satisfaits. Dans la matinée, un courrier du comte Orloff était arrivé et la chancellerie impériale et y avait apporté, dit- on, d'excellentes nouvelles de Paris. L'Impéra trice a présidé le cercle des dames avec une gaîtéel unentrain qui ontfrappé tous les invités. Quant VEmpereur, il s'est attaché a par courir les groupesse mêlant aux conservations commencées et déclarant hautement que la paix lui paraissait de plus en plus assurée, et qu'il pouvait, dès présent, s'occuper des grands travaux intérieurs et des modifications intro duire dans VEmpire. La guerre, a-t-il dit dans un groupe formé par des membres du corps diplomatique, la guerre n'a été qu'un accident ou plutôt qu'un malentendu. Elle n'aura altéré en rien les bons rapports personnels entre les Russes et les Français, qui ont entre eux des points de res semblance vraiment remarquables. On s'est battu trop longtemps sans doute, mais on s'est toujours battu avec courtoisie et humanité. Les prisonniers russes ont été traités par les Fran çais non pas comme des ennemis, mais comme des frères. Je me suis attaché faire accorder un traitement convenable aux prisonniers mis entre nos mains par le hasard des batailles. Quand la paix sera signée, et tout me fait croire qu'elle va l'être, la France et la Russie pourront se donner la main.' si ta lutte a été vive, elle a été sans haine et sans déloyauté. L'Empereur Alexandre a beaucoup parlé aussi, et en termes affectueux, de Napoléon III; il a rendu pleine justice aux actes de son gou vernement, ses excellentes dispositions, son amour pour la paix Amour, a-t il ajouté, qui est aussi sincère que le mien.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 3