JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
N° 4.026.
39me année.
7??.SS, 30 Avril.
FEUILLETON.
PRIX D'ABONNEMENT.
Ypres, 3 moisfr. 3
Par la poste3 5o
On s'abontie Ypres chez D. LAMBIN
MORTIER, Éditeur Propriétaire, rue
de Lille, io, près la Grand1-Placc*
Le Propagateur parait le MERCREDI
et le SAMEDI, 7 heures du soir.
Les lettres et envois doivent être
affranchis.
Insertions des annonces 17 centimes
la ligne j on traite forfait.
LE PROPAGATEUR
CnEMINS DE FER
VÉRITÉ ET JISTICE.
d'Ypres Courtrai, 5— 5o, 11, 5—00,
de Poperinghe 20 minutes plus tôt.
De Courtrai Ypres et Poperinghe,
7~4°> 1055, 4-5o.
De Courtrai Mouscron et Lille,
7 3°» 10—5o, 15o, 9—5o.
De Courtrai pour Gand 7 00
i2-5o, 4—35, 615
De Courtrai pour Bruges 74°> 93°,
125, 620
s>® 12 m® sis.»
Si nous en croyons le correspondant du
journal russe, le Nord, dans la dernière séance
tenue par le Congrès de Paris, celle du 8 avril,
il a été question de la Belgique.
M. le premier plénipotentiaire de la France
appelle l'attention du Congrès sur un sujet
qui, bien que concernant plus particulièrement
la France, n'en est pas moins d'un intérêt reel
pour toutes les puissances européennes, lierait
superflu de dire qu'on imprime chaque jour en
Belgique les publications les plus injurieuses,
les plus hostiles contre la France et son gouver
nement, qu'on y prêche ouvertement la révolte
et l'assassinat. Il rappelle que récemment
encore, des journaux belges ont osé préconiser
la société dite la Marianne, dont on sait les
tendances et l'objet, que toutes ces publications
sont autant de machines de guerre dirigées
contre le repos et la tranquillité intérieure de la
France par les ennemis de l'ordre social, qui,
forts de l'impunité- qu'ils trouvent l'abri de
la législation belgenourrissent l'espoir de
parvenir réaliser leurs coupables desseins.
M. le comte fFa/eivsli déclare que l'unique
désir du gouvernement de l'Empereur est de
conserver les meilleurs rapports avec la Bel
gique. Il se hdte d'ajouter que la France n a
qu'à se louer du cabinet de Bruxelles et de ses
efforts pour atténuer un état de choses qu'il
n'est pas même de changer, sa législation ne
lui permettant ni de réprimer les excès de la
presse, ni de prendre l'initiative d'une réforme
devenue absolument indispensable nous re
gretterions, dit-il, d'être placés dans l'obliga
tion de faire comprendre nous - mêmes la
Belgique la nécessité rigoureuse de modifier
une législation qui ne permet pas son gouver
nement de remplir le premier des devoirs
internationauxcelui de ne pas tolérer chez
On écrit de Rome la Gazette de Lyon
Une pauvre esclave mulâtreMarguerite
L..., ayant été amenée par ses maîtres de la
Nouvelle-Orléans Rome, aurait pu réclamer
son affranchissement immédiat, en vertu du
décret émané du Pontife romain ily a des siècles,
et bien avant que Angleterre ait, pour ses
possessions d'outre-merdécidé cette grande
question mais Marguerite, qui est chrétienne,
ne cherchait Rome qu'une seule chose, c'était
d'y recevoir le sacrement de la Confirmation.
De là toutes sortes de démarches de sa part qui
aboutirent lui faire Jaire la connaissance de
religieuses françaises dont le couvent est situé
dans le quartier où habitent ses maîtres.
Ces dames accueillirent avec joie cette
pauvre fille. Non contentes de l'avoir préparée
et instruite pour l'acte religieux qui devait
l i nitier plus fond aux ineffables espérances
d un monde réparateurelles pensèrent que
leur nouvelle élève serait heureuse de recevoir
la bénédiction du Père commun des fidèles
avant de quitter Rome et i Europe pour jamais.
Elles s adressèrent une personne honorée de
la confiance du pape, qui lui raconta en peu de
mots l histoire de cette pauvre Américaine, ce
que les religieuses françaises avaient fait pour
elle, le désir qu'elles avaient qu'elle reçut sa
bénédiction, et qui le pria de permettre qu'elle
se trouvât, cet effet, sur son passage quand
il aurait occasion de sortir.
soi des menées ayant pour but avoué de porter
atteinte la tranquillité des États voisins. Les
représentations du plus fort ressemblent trop
la menace pour que nous ne cherchions pas
éviter d'y avoir recours. Si les représentants
des grandes puissances de l'Europe, appré
ciant au même point cle vue que nous cette
nécessité, jugeaient opportun d'émettre leur
opinion cet égard, il est probable que le gou
vernement belge, s'appuyant sur la grande
majorité du paysse trouverait en mesure de
mettre fin a un état de choses qui ne peut
manquer, lot ou lard, de faire naître des diffi
cultés et même des dangers qu'il est de l'intérêt
de la Belgique de conjurer d'avance.
Le comie Buol a déclare' que les instructions
qu'il avait reçues de son gouvernement portaient
sur des questions spéciales et des points déterminés,
parmi lesquels ne figuraient pas les objets sur
lesquels M. le premier plénipotentiaire de France
venait d'appeler l'attention de |a conférence.
Lord Clareudon, en ce qui concerne la presse
en Belgique, a déclaré que les institutions de son
pays ne lui permettaient pas d'intervenir dans le
sens indiqué par M. le premier plénipotentiaire de
France, bien que le gouvernement de la Grande-
Bretagne fût le premier °a déplorer, quelque part
qu'ils se produisent, les excès de la presse.
Les observations présentées par M. le comte
Walewski n'ont été suivies d'aucune décision de
la Conférence.
Depuis quelque temps une transformation s'est
opérée au sein du parti libéral. Effrayée des ten
dances des meneurs, une fraction notable et
comptant dans ses rangs l'élite du libéralisme s'est
séparée d'une manière éclatante de ceux qui
avaient arboré pour drapeau celui du congrès
maçonnique de 1846. Le ministère Frère-Rogier
a vu sa politique haineuse et intolérante repoussée
par ceux qui avaient conservé assez d'indépendauce
de caractère pour se soustraire au joug honteux
qu'on voulait leur imposer. Bien public.)
Nous y penserons, répondit le Saint-
Père; et dès le lendemain, ordre était donné
d'envoyer une lettre d'audience Marguerite
L... Le dragon chargé, suivant l'usage Rome,
de porter cette lettre, comme toutes les autres
du même genre, chercha longtempsmais en
vain, la personne de ce nom dans tes hôtels du
voisinage enfin, pensant que ce pouvait être
quelque bonne dévole, comme il en vient quel
quefois dans la capitale du monde chrétien, il
alla frapper au couvent dont nous avons parlé,
et là on lui dit que l on connaissait bien la
personne qui la lettre était adressée et qu'on
aurait soin de la lui faire remettre.
Effectivement, Marguerite vêtue très-
décemment, la tête recouverte d'un voile comme
l'exige l'étiquette de la cour pontificalese
rendit au Fatican au jour et l'heure indiqués
elle trouva, en entrant, un grand nombre de
dames, dont quelques - unes du plus haut rang,
réunies dans la salle d'attente, et elle s'établit
dans un petit coin pour attendre son tour. Le
Pape donnaiten ce moment une audience
particulière cette dernière terminée, le camé-
rier secret de Sa Sainteté appela haute voix
la signora Marguerite L. et la conduisit tout
étonnée et tout émue aux pieds du Saint Père
qui lui dit du ton le plus affectueux
Entrez, entrez, ma fille, je vous ai fait
appeler avant les princesses et toutes ces
grandes dames avec qui vous vous trouviez,
car, bien que vous soyez la plus humble aux
L'instruction de Monseigneur l'évêque de Lan-
gres,aujourd'hui évêque d'Arras, sur l'entretien,la
décoration et l'ameublement des églises a tin si
haut degré d'importance que M. le Gouverneur de
la province du Hainaut, par circulaire du 4 avril
dernier, l'a recommandée "a l'attention et la
sollicitude des communes et des Fabriques. Nous
croyons en devoir reproduire quelques extraits
Boiseries. Conserver les anciennes boiseries
de chêne ornées de moulures, les panneaux sculptés,
les ferrures solides et ouvragées. Les prendre pour
modèles. Ne pas peindre le bois de chêne. Employer
le chêne plutôt que les autres bois. Ne pas poser de
lambris de manière cacher ni endommager les
sculptures, les colonnes, les cliapitaux.
Statuaire. Ne pas enlever des églises sans de
graves raisons lesstatues qui sont l'objet d'une véné
ration populaire et spéciale, lors mêmes qu'elles
n'auraient aucun mérite au point de vue de l'art.
Peintures, tableaux. Les peintures murales
a fresque ou I huile sont une bonne décoration,
quand on les exécute dans les conditions convena
bles. Elles sont même préférables aux tableaux
mobiles. Se défier des peintres en bâtiment qui
usurpent le nom d'artiste et se mêlent de faire de
la peinture historique.
Ferrières peintes. Décoration excellente.
Conserver avec soin les verrières anciennes. Eviter
les restaurations maladroites et contre-sens dans
les verrières historiées.
Le verre incolore peut offrir d'heureux dessins
par la disposition de la résille de plomb en losanges,
figures géométriques et entrelacements divers. Le
vieux verre verdàtre qu'on voit encore dans cer
taines églises vaut mieux que le verre blanc pour le
jour de ces édifices. Sur la demande des architectes,
quelques verreries en fournissent de semblable.
Mobilier. Eu général, on doit rechercher
dans le mobilier des églises, la solidité, la gravité,
l'harmonie de style même, s'il est possible avec le
monument.
Féléments liturgiques. Tapisseries. Tissus.
Se défier beaucoup des ornements en drap d'or
ou d'argent que vendent certains coureurs de
y eux du monde peut être êtes-vous la plus
grande aux yeux de Dieu Puis il fil la
pauvre, mais heureuse fille, nombre de ques
tions qui le mirent au fait de détails tantôt
douloureuxtantôt consolants. Il apprit que le
clergé catholique prenait un soin particulier
des esclaves, s'efforçant d'adoucir l'amertume
de leur position par tous les moyens que
suggère la charité unie la prudence; elle lui
dit que les femmes esclaves avaient formé entre
elles une société de secours mutuels pour les cas
de maladie. Aux questions qui la regardaient
personnellement, elle répondit que, dans sef
position il y avait des souffrances cruelles
endurer; mais que, depuis qu'elle avait reçu la
Confirmationelle avait accepté volontairement
toutes les misères attachées son état. Le Pape
lui dit alors, en la congédiant après une au
dience qui avait duré au moins vingt minutes
Persévérez, ma fille, dans ses admirables
sentiments n'oubliez jamais les grâces
reçues Rome: allez, je vous bénis, vous et
tout votre entourage. Ces derniers mots
furent répétés diverses reprises. Marguerite
L. parcourut de nouveau la salle d'attente au
milieu de la foule qui portait sur elle des
regards étonnés. Avec ses maîtres elle vient de
quitter Rome, et dans quelques fours elle fera
part a ses compagnes de cette paternelle béné
diction et de lhonneur fait une pauvie
esclave par le plus grand et le plus auguste
des souverains,