JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
TS'o 4,029.
39me année.
PRIX d'ABONNEMENT.
CHEMINS DE FER
fr. 3
3 5o
ypreJ, 3 mois
P»r la poste.
On s'abonue Ypres chez D. LAMBIN
MORTIER, Éditeur Propiiétaire, rue
de Lille, lo, près la Grand-P'""*-
Le Propagateur parait le MERCREDI
et le SAMEDI, 7 heures du soir.
Les lettres et envois doivent etre
affranchis.
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la ligue; ou traite
LE PR0PA6ATEUR
forfait.
VFIiiri: ET JISTICE.
d'Ypres Courtrai, 5*—5o, 11, 5—oc,
de Poperinghe 20 minutes plus tôt.
De Courtrai Ypres et Poperinghe
7 4°> 10—55, 4-5°.
De Courtrai Mouscron et Lille,
7~"3o, io~5o, i—5o, 95o.
De Courtrai pour Gand 7 00,
12—5o, 435, 615
De Courtrai pour Bruges 7—40,9—30
125, 6—20
TFS.3S, 40 Mai.
Aimant de tout notre cœur la Liberté parce que,
comme l'Égalité, comme la Fraternité, elle est,
dans les sociétés chrétiennes, le fruit de la semence
évaogélique, le produit de la terre reoouvelée par
le verbe divin, nous avons une profonde horreur
de la licence qui est h la Liberté ce qu'est la
frénésie du fou-furieux a la valeur contenue du
héros. Nous repoussons le niveau égalilaire du
communisme parce qu'eu mettant sur la même
ligne le vice et la vertu, la paresse et le travail,
l'ignorance et le talent, il consacre la domination
du mal sur le bien, le triomphe de la chair sur
l'espritl'empire de la force brutale sur la justice
et sur le droit. Nous combattons le socialisme parce
qu'il substitue comme idéal de la perfection, la
neutralisation l'un par l'autre des égoïsmes la
réciprocité des dévouements, la compression méca
nique h la fusion des volontés, le joug qui plie sous
un même niveau toutes les têtes baissées vers la
terre, au lien fraternel de la charité qui met les
petits, les pauvres et les faibles aux bras affectueux
des grands,'des riches et des puissants, pour qu'ils
les élèvent, les nourrissent et les fortifient en leur
montrant le ciel. La licence, le communisme, le
socialisme, sont tout l'opposé de la Liberté, de
lÉgalilé, de la Fraternité. Celte sainte triade n'a de
sens que dans la bouche du chrétien publiciste
chrétien, notre devoir est de la revendiquer comme
nôtre, et de démasquer les révolutionnaires, les
communistes, les socialistes de toutes les nuauces,
qui blasphèment ces mots sacrés en osant les
proférer.
A cette tâche, avec l'aide de Dieu, nous ne fail
lirons pas. Dans ce Duméro même nous faisons
justice des Sycopbantes de la presse qui par leurs
hideux excès soulèvent par toute l'Europeet surtout
chez nous l'iodignation de tout homme honnête;
nous flétrissons la stupidité de ces petites feuilles de
province, plus niaises au fond qu'elles ne sont
méchautes en effet, mais dont l'ineptie vient en
FAITS REMARQUABLES
RELATIFS A L'HISTOIRE »E
là
Suite. Voir le n° 4,o23 du Propagateur.
III.
Le caDal d'Ypres, qui, près le fort de la Knokke,
se partage en deux bras, l'un conduisant Furnes
(dont la châtelleoie est arrosée par l'Océan et
quelques rivières), et l'autre Nieuport, concourut
aussi a procurer, aux Yprois, des moyens aisés
d exporter les productions de leurs manufactures,
vers les villes situées sur l'Escaut, la Lys, la Dendre
etc.de manière que toutes les villes de la Flandre
avaient entre elles des communications commodes
et peu dispendieuses. Ypres, qui saisissait toutes les
occasions pour propager son commerce, paya en
i2Ôi, une somme de six mille livres, pour sa part
daos le creusement du canal entre cette ville et les
marais du côté de la mer; c'est-à-dire vers Nieu
port: ce fut en la même année, que Marguerite de
Constantinople permit, aux habitants d'Ypres, de
aide la liceoce, au communisme, au socialisme, en
répandant dans nos arrondissements les dégoûtantes
diatribles, les sales calomnies et les fureurs irréli
gieuses de la presse des réfugiés, de la presse des
clubs terroristes, de la presse du maçonnisme.
Mais c'est justement parce que nous protestons
au nom du véritable libéralisme coutre cette odieuse
licence; c'est parce que nous repoussons, l'hon
neur des libéraux de cette partie des Flandres,
toute solidarité avec les hideux excès de certains
journaux de Bruxelles, et avec la déraison de quel
ques misérables petites feuilles locales; c'est parce
que nous sommes franchement libéraux étant sin
cèrement catholiques, que nous devons aussi,
comme catholiques, nous réjouir de l'heureux effet
produit dans le pays, par la déclaration de M. le
ministre des affaires étrangères en réponse aux
interpellations de M. Orts. Ces interpellations,
tout en ayant le tort de trop pallier la connivence
d'une presse imprudente et lâche, avec les mon
struosités d'une presse criminelle, ont été posées
cependant avec uoe modération que nous sommes
heureux de constater, car elle témoigne que, dans
ces graves circonstances, les députés de la gauche
ont le sentiment du véritable honneur national
révolté par les excès de la presse, comme la droite
et le centre gauche ont le sentiment profond d'un
affectueux respect pour la Couslilutiou qui est leur
ouvrage.
Cette séance de la Chambre des Représentants
est un grand et heureux événement. Nous don
nons plus bas les interpellations et la réponse du
Ministre.
Les organes de la démagogie offrent en ce
moment un spectacle qui soulève de dégoût tout
cœur honnête. La Nation, la Broederminla
Tribune, et d'ignobles petites feuilles de province,
leur suite, versent l'envi des larmes sur nos
institutioos politiques menacées par la France.
Arriète, Tartufes en boouel rouge! Arrière,
vous aussi, Jocrisses imbecilles, qui, au nom du
Progrès, ressassez les turpitudes et les fureurs des
eouemis de la civilisation et de la société, dans ces
naviguer sur ce canal. Ces deux villes ont eu eotre
elles des relations très importantes.
La Lys, rivière qui coule uoe distance de deux
lieues d'Ypres, rendait plus aisée l'expédition des
marchandises de cette ville vers la France; et Gui
de Dampierre ordonna, en l'an i 295, par ses lettres
du mercredi avant le jour des SS. Simon et Jude,
que les portes de la Lys, Houplines, fussent
réparées, afin que les marchands de Flaodre, qui
faisaient transporter leurs denrées par cette rivière,
eussent pu le faire sans dommage. Enfin, en 1551
Louis de Maie autorisa les éclusiers de Nieuweu-
daiume, daos les eovirons de Nieuport, fouroir
constamment de l'eau au canal d'Ypres, pour que
la uavigatiou des habitants de cette ville vers
Nieuport, ne fût jamais interrompue.
Les privilèges et les exe m pi ions dont les Flamands
jouissaient, ont puissamment coopéré étendre leur
commerce, lis saisissaient toutes les occasions d'en
obtenir, tandis que, de leur côté, nos souverains leur
en accordaient assez volontiers de nouveaux: car
ces privilèges fireot fleurir les villes et le plat- pays,
doDt la population, les forces et la richesse faisaieot
la force et la richesse du priuce. L'Empereur
misérables feuilles locales écrites pour les cabarets,
au sortir du cabaret sans doute, tant leur style
furibond et désordonné est vide de pensée et de
raisonnement. Arrière, pervers et niais, vous vous
souciez bien de notre belle Constitution! Ce que
vous réclamez les uns et les autres, c'est le droit
de faire librement de la propagande démoralisatrice
et de préparer les esprits abattre révolution-
nairement les institutions qui vous gèoent! Tou-
chaut accord des réfugiés Mazziniens et des anciens
valets du régime hollandais!
Aujourd'hui la presse domine notre pays, car
c'est elle qui fait et défait l'opinion. La presse est
le levier qui remue tous les esprits, qui tendrait,
l'occasion tous les bras. Cette arme puissante qui
la manie parmi nous? Triste vérité pour un
publiciste, dix folliculaires; sur cinquante jour
naux, viogt, au moins, aux mains d'être tarés,
honteusement compromis, notoirement déshonorés.
Vérité plus triste encore l'audace et l'effronterie
lèvent contribution sur une absurde curiosité; la
violence s'impose la lâcheté. Vérité de plus en
plus désolante: la funeste division de la Belgique
en deux camps hostiles, en deux partis ennemis,
assure une presse abjecte et forcenée des auxiliai
res dans des rangs où, pourtant, de hideuses
provocations la subversion sociale ne devraient
naturellement provoquer que l'horreur et le dégoût.
Que la Nation, que la Tribune écrivent avec de la
houe, faute de sang, cela n'étonne point mais ce
qui nous épouvante, c'est que les organes du libé
ralisme Belge ne flétrissent pas de tonte la vigueur
de leur indignation ces infamies; c'est qu'ils s'en
rendent complices par un déplorable silence. Que
dis-je: ne lisons-nous pas, tons ces jours-ci, dans
des feuilles qui se disent libérales, des protestations
contre les paroles proférées, au Congrès de Paris,
par M. Walewski? on prend fait et cause pour ce
qu'on appelle la Liberté de la presse; on récrimine;
on oppose de justes plaintes de folles, de stupides
rodomontades. En un mot, par niaiserie ou par de
criminels engagements de parti, on paclisen on fra
ternise avec le rebut de la société, avec les iocen-
Frédéric I' couseDtit, en 1170, que les Flamands
pussent vendre librement leurs draps aux foires
d'Aix-la-Chapelle et de Duisbourg. En i24o,
Jeanne de Constantinople impétra, de Henri III, roi
d'Angleterre,que les marchands de Flandre pussent
trafiquer dans tout son royaume. Pareil avantage
leur fut accordé, par les comtes de Juliers et de
Fauquemont, en l'an 1248. Mais attachons-nous
aux prérogatives dont le commerce d'Ypres, en
particulier, a été en possession. En 1178, Philippe
d'Alsace avait obtenu, de Henri, duc de Limbourg,
le libre passage des marchands d'Ypres et de Gand,
par Maeslricht, Cologne. Le 2 Février 1307,
Edouard IV, roi d'Angleterre, accorda un sauf-
conduit aux bourgeois et aux marchands d'Ypres se
rendant, avec leurs marchandises, en ses états.
Philippe-Auguste les avait déjà pris sous sa pro
tection, un siècle auparavant; c'est-à-dire, en
11 g5. Ils obtinrent, en 13og, de Philippe-le-Bel,
roi de France, de ne pouvoir être arrêtés eu
Champagne. Édouard V,roi H Angleterre,confirma,
deux années plus tard, le sanf-conduit dont sou
prédécesseur les avait gratifiés en 1 307.
{Pour être continué.)