entraîné, en servant Dieu et le prochain autaot que le zèle et la charité vous y convieront; liberté d'enseignement par la parole, par les livres, par l'exemple, qui feront mieux comprendre les con séquences des principes admis de tous; liberté civile, politique administrative; car basée sur la loi de Dieu dont elle doit être l'image, la loi de l'homme ne limitera le droit individuel qu'autant qu'il est nécessaire pour éviter les froissements, rares naître, du reste, entre hommes en commu nauté de sentiments et d'idées, et qni d'ailleurs considèrent les puissances comme instituéesde Dieu par l'intermédiaire du people, tout de même que les puissances saveot qu'elles De sont instituées que pour le peuple, en voe du règne de Dieu rex proptere regnum et non regnum propler regem. Y a-t-il quelque rapport entre ces libertés légitimes, comprises dans le sens religieux, et les libertés de même nom invoquées par les révolu tionnaires? Aucun.Lesuoesdonnentledroitde faire le plus de bien possible, les autres celui d'errer et d'induire en erreur, de mal faire,en un mot, jusqu'à une certaine limite, posée arbitrairement par les législateurs pour échapper par l'inconséquence aux suites désastreuses d'un principe faux. Eh bien! quoiqu'il en soit, nous regardons la Constitution belge qui garantit ces libertés enten dues par nous, pour notre propre usage, dans leur sens légitime, et abandonnées par dous, dans leur sens révolutionnaire, b l'abus qu'en peut faire l'incrédulité et la haine de l'ordre; nous regardons, dis-je, cette Constitution comme le gage de nos espérances pour l'avenir. Nous savons que depuis plusieurs siècles, la société Européenne n'est point dans un état normal; qu'elle oscille entre le despotisme et la liceoce. Or, l'expérience en a été faite par toute l'Europe la religion a plus encore souffert de la protection de l'autocratie que la liberté des excès de la licence. Quand fut-elle plus grande et plus respectée, en France, que dans les premiers temps de la république de i848? Si chaque jour b l'aide d'une presse effrénée et dont les habitudes grossières et sauvages constituent pour la Belgique un perpétuel danger, l'irréligion et l'esprit de despotisme qui va b sa suite s'efforcent de rétablir chez nous le Joséphisme et les traditions du régime hollandais en insultant la liberté du prône, et d'y implanter la corruption du matéria lisme contemporain en choyaDt dans ses feuilletons la liberté des mœurs facilesgrâce b notre sage rableinent encadré entre deux repoussoirs d'arbres de haute futaie, le site que dous aimions. De là, la ville, b demi noyée dans la verdure des jardins et des vergers, se groupe, pour le spectateur, au pied de la face septeutrionale de l'ancienne église pré- votale des chanoines réguliers de l'ordre de S'-Augustin, érigée en i56o eu cathédrale du diocèse d'Ypres, et réduite, sans avoir par trop perdu de son antique majesté, b être l'église parois siale et décanale de S' Martin. C'est le seul point d'où l'on puisse voir se développer toute la lon gueur du bel édifice religieux qui, delb, se dislingue bien des Halles voisines, dont la toiture imposante et le noble beffroi attestent la force contenue et l'ampleur de bon-sens des bonnes-gens de la commune d'Ypres. Ces deux monuments, gloire du pays, occupent le milieu du tableau, dont l'église S'-Jacques, vue également dans le seos de sa plus grande dimension, forme une des extrémités, tandis que, l'autre bout de la ville, la récente construc tion dédiée b S'-Nicolas dous tourne le dos, comme honteuse de n'être ni orientée, ni conçue confor mément aux traditions du culte et de l'art catholi que. Derrièreune belle perspective aérienne détache la cité des teintes vaporeuses que revêteDt, sur le fond tantôt étincelant, tantôt nébuleux du ciel, les mornagnes de l'ancienne côte celtique. Avides des jouissances du goût, nous poursui- CoDstitution, nous pouvons opposer aux leçons démoralisatrices de salutaires instructions, aux scandaleuses orgies de la dissolution les mortifica tions de la pénitence. Le Pacte fondamental a consacré toutes les cooquètes et tous les vœux du Catholicisme daDS ces derniers temps: l'indépen dance absolue de l'Église, le libre choix des Ëvêques par le vicaire de J.-C., la liberté complète de l'enseiguement et des associations pieuses, le dé ploiement des pompes sacrées et les saints mystères de l'ascétisme claustral.. Qu'un eofaDt trouvé ou perdu, comme on voudra, de cette partie de la jeunesse fourvoyée par de rétrogrades enseigne ments, pour légitimer sa naissance au monde des libres-peDseursse doooe la liberté de conscience de jouer bruyamment aux dominos sur la place publique, au moment le plus solennel d'une pro cession du S'-Sacremeot, par compensation une foule immense aura le droit de s'agenouiller publi quement au pied du Verbe fait chair, et d'obstruer les ruescontrairement la liberté des cultes, comme dit spirituellement une petite feuille d'Ypres qui, en dépit de ses revolvers, est toujours pro digieusement bouffonne. A tous ces titres donc, persistant dans les con clusions de nos deux articles précédents, nous conjurons nos lecteurs de bien se garder de con fondre avec les véritables libertés,chères a tout cœur chrétieo, les libertés oppressives, objet de la tendresse exclusive du parti révolutionnaire. Mais en même temps, et encore aujourd'hui une fois de plus, nous déclarons que, ces libertés même, étant dans l'état actuel des esprits et pour longtemps sans doute une des nécessités de l'époque critique que nous traversous, dous pouvons nous en servir avec réserve, avec restriction. Quant b nos adver saires, qu'ils soient bien persuadés que nous ne chercherons point b les déposséder de ces droits qui leur sont chers. 11 y a pour nous devoir b ne les leur point ravir, car ils sont, de notre part, comme du leur, l'objet d'un cootrat auguste et sacré. Le jour viendra où, persuadés par nos raison nements et gagnés par notre modération ils reconnaîtront l'inanité de leur idole. D'ici là rapportons-nous en, pour le triomphe de la vérité, b sou impérissable beauté. Grâce b notre Constitu tion, œuvre de prudence, de loyauté et de patrio tisme, l'Église est libre de se montrer telle qu'elle est. Elle domptera de ses chastes attraits les cœurs les plus rebelles. La société saisira un jour celle vions alors notre promenade. Nous nous arrêtions avec respect dans la petite église S'-Jean, restaurée nouvellement, refaite pour ainsi dire, dans un style qui n'est point irréprochable, mais qui témoigne de l'excellente intention de rentrer le plus possible dans les conditions de l'architectonique chrétienne. Coupant les routes de Roulers et de Zonnebeke au point où celle-ci passe devant 2 maisons de cam pagne agréables parce que l'une est très simple et l'autre digne sans prétentions, nous nous avancions comme pour aller b Zillebeke; mais, arrivés b la route de Menin, nous dous repliions sur Ypres, sans dédaigner de donner un regard d'intéiêt b une villa,où quatre colonnes serrées l'unecontre l'autre sont moins b l'aise au prostyle de cette maison, prétendue b l'italienne, que 'd'honnêtes quilles ont le droit de l'être sur tout respectable bouliugrio. Vous rappelez-vous encore ce petit espace où, vis-à-vis de deux charmants jardinets, soignés l'un et l'autre con amore, et quil'un avec son petit pavillon b panscoupés, et l'autre avec son chalet rustique, n'ont pas de tort beaucoup plus grave que de donner, sous leurs ombrages, un abri trop hospitalier b des personnages qui se permettent beaucoup de choses en leur qualité de figures de plâtre; vous rappelez-vous ce joli bout de roule où, en face de ces deux jardinets, s'étend une délicieuse pelouse, puis une pièce d'eau a plein main bienfaisante qui lui est toujours tendue. Elle abjurera ses préjugés, elle oubliera ses défiances. Retrempée dans la foi, rendue b l'espérance, revi vifiée par la charité, elle se reposera dans son état normal. Elle entrera pour son bonheur dans la latitude de la Liberté en se renfermant volontaire ment dans le domaine de l'Obéissance. Le Progrès, daos un de ses numéros de la semaine dernière prenait fait et cause pour un étudiant qui, selon ce journal et tout b fait de notre avis, avait bien le droit de conscience de jouer aux dominos sur la place publique quand, con trairement a la liberté des cultes, une procession obstruait les rues de la ville de Gand. Le Progrès réservait son indignation pour en écraser les sacristains qui ont infligé b cet enfant mal-élevé une correction humiliante. Il faut que cela finisse, disait la feuille publiée b Ypres, ou nous serons obligés de ne sortir de chez nous quarmés de revolvers pour nous défendre des aggressions des fanatiques en sabots, Par la sembleu! Tête et sang! Point de quartier! Tue! tue!Il n'y a que cette petite feuille pour trouver de ces gentillesses... Sérieusement, pour tant dous sommes de son avis: oui la liberté de conscience permettait b cet étourdi de révolter la conscience de la multitude. Elle pourrait autoriser bien pis. Nous blâmons les voies de fait qui ont mis fin b une provocation individuelle, insultante pour toute cette foule qui obstruait les rues. Le mépris était plus légitime que l'emportement. Mais quant b innocenter d'outrage b ses conci toyens le triste héros et les complices de cette bravade, nous ne le pouvons point. M. le Recteur de l'université de Gand a pensé comme nous. Huit élèves viennent d'être frappés d'une peine académique, ainsi qu'il résulte d'un document affiché au vestibule du palais de l'Université. Nous reproduisons cette pièce en omettant, sauf un, les noms des jeunes gens qui sont l'objet de la censure. le recteur de l'université de gand, Vu les renseignements recueillis relativement b la conduite tenue par quelques élèves dans la jour née du dimanche 25 mai dernier; Considérant qu'il en résulte que la conduite de ces élèves a été telle qu'elle a soulevé, b juste titre, l'indignation générale; Usant des pouvoirs que lui confèrent l'art. 24 de la loi et l'art. 29 du règlement organique; bord dans laquelle se mire une véritable villa modeste et harmonieuse au milieu de ses bosquets plantés avec un goût exquis? Oui, sans doute vous en souvenez; car elle a été reproduite, avec un talent b ne la laisser oublier jamais, par le pinceau de Dotre peintre des eaux limpides, le jeune, il y a vingt ans de cela M. Aug. Bôhm. Eh! bien, vous le savez, c'est par l'a que nous passions pour en revenir toujours b notre point de vue le plus cher, celui dont on jouit du pied du moulin de la Citadelle, et, mieux encore, d un petit pavillon carré qu'on venait de construire alors au food d'un jardio voisin. Que je recommence donc Ib, pour vous, ma description rétrospective. Placés vers le sud-est de la ville, nous avions, de ce poiut, la vue des absides, la partie toujours la plus pittoresque des édifices religieux. Je ne me lassais pas de vous faire remar quer combieo belle avait dû être cette antique tour de S'-Pierre, avant qu'elle eût été déconronnée par l'incendie, et profanée par de slupides répa rations. Nous jouissions de l'aspect de la façade principale des Halles qui venait d'être restaurée avec soin. Au delb de la ville, sur notre gauche, plus loin que les étaogs, grands comme de petits lacs, de Zillebeke et de Dickebusch, les cimes mouvantes des épais rideaux d'atbres qui abritent 'j les houblonnières du riche pays entre Reninghelst

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 2