JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, ]\0 4.057. 40me année. LA SUITE I) UNE BONNE ACTION LE PR0PA6ATEUR CHEMINS DE FER VÉRITÉ ET JCST1CE. d'Ypres Conrtrai, 5,3o, 9,35, 3,4°, 5,4o, de Poperinghe 20 minutes plus tôt. De Courtrai Ypres et Poperinghe, 7,35, io,55, 3,25, 9,20. De Courtrai Mouscron et Lille 7,3o, 10,5o, i,5o, 5,oo, g,i5. De Courtrai pour Gaiid, 7,00, 10,45, 12,5o, 5,oo, 6,45. De Courtrai pour Bruges, 7,40, 11,00, 2,00, 6,55. PRIX D'ABONNEMENT. l'pres, 3 moisfr. 3 P„r la poste3 5o On s'abonne a Ypres cbez D. LAMBIN MORTIER, Éditeur-Propriétaire, rue de Lille, 10, près la Grand'-Place. Le Propagateur parait le MERCREDI et le SAMEDI, 7 heures du soir. Les lettres et envois doivent être affranchis. Insertions des annonces 17 centimes la ligne; on traite forfait. 7PF.ES, 16 Août. Une dépêche télégraphique de Madrid té moigne de la profonde tranquillité dont jouit l'Espagne en ce moment. Les bandes qui étaient sorties de Barcelonne, de Reuss, de Saragosse et d'autres points, pour soutenir la lutte en rase campagne, ont du renoncer leur entreprise elles ont fait leur soumission ou ont cherché un asile en France. Comme preuve que tout est complètement terminé en Aragon, laEpoca dit que le gouverne ment a donné l'ordre de dissoudre la division cÛopération sous le commandement du général Dulce; les chefs et officiers d'état-major des différentes armes retourneront leurs anciens postes, et les corps qui composaient la division sont envoyés dans différents districts. Des rixes sanglantes ont eu lieu Odessa entre des soldats russes et des prisonniers turcs. Une correspondance de cette ville nous apprend que le nombre des morts et des blessés s'élève i5o hommes. On apprend par /'Espérance, journal d'Athè nes, que le cabinet hellénique, malgré l'absence du Roi, a créé d'un seul coup cinq généraux de division, quoique Veffectif de l'armée ne com porte guère que deux chefs de ce grade. Une correspondance de la Presse d'Orient attribue ces nominations au désir de la Reine de se créer dans les Chambres législativesdont ces généraux font partie, et où ils exercent une assez grande influence, une majorité en faveur des prétentions de son jeune frère au trône de Grèce. La nouvelle est arrivée de New-York que Soulouque allait reconnaître l'indépendance de la république dominicaineet que sous peu un traité de paix serait conclu entre les deux partis qui habitent F île de Saint-dommgue. Des commissaires allaient être nommés par les deux gouvernements pour s'entendre sur la délimitation des frontières, et les consuls anglais RÉCIT D'UN MILITAIRE. J'étais un soir chez le docteur Recamier, de chère et immortelle mémoire. La réunion était nom breuse. Dans un coin du salon, sept ou huit per sonnes formant une petiiesociété a part, paraissaient prendre un vif intérêt a la conversation d'un inter locuteur a cheveux blancs et de manières distin guées, que j'appris être un ancien officier supérieur de l'empire. Au momeut où je vins prendre rang parmi ses auditeurs, il commençait le récit suivant C'était en 1806; j'exerçais un commandement militaire dans une ville delà haute Italie, un jour, ïn débouchant dans la rue principale de la cité, je me trouvais en face d'un rassemblement nombreux du milieu duquel partaient les cris aigus d'une voix enfantine; je m'approchai. A la vue de mes épau- lettes, le groupe s'ouvrit, et j'aperçus un petit gar çon de onze a douze ans, se débattant sous les efforts 4«e faisaient pour l'entraîner deux hommes, dont et français devaient agir, en qualité d'arbitres, en cas de contestation. Mercredi, i3 août, a eu lieu aux Halles de notre ville la distribution des prix aux élèves du collège S'-Vincent de Paul. Un monde nombreux et brillant assistait h cette solennité. Elle était présidée par Mr le chanoine Scherpereel, vicaire-général, délégué par Sa Grandeur l'Êvêque de Bruges. On y remarquait, en outre, les autorités judiciaires et militaires et un grand Dombre d'ecclésiastiques. Les distributions aux deux sections ont été précé dées l'une d'un petit dramel'Amour filial récompensé, l'autre d'un opéra. L'attitudeexerapte de toute gène, le naturel et le bon accent des jeunes acteurs ont excité l'admiration générale. L'opéra, joué par les élèves plus avancés, avait pour sujet Les Croisés devant Jérusalem il a été aussi chaleureusement applaudi. L'exécution heureuse de cette cantate, arrangée ponr orchestre par Mr Charles Breyne, professeur de l'établissement a répondu pleinement h l'attente du public, et a fait honneur au maître et aux élèves. Tout le monde a admiré la beauté de la musique, la préci sion du chant, le maintien guerrier et les gestes si bien sentis des acteurs dont le brillant costume nous transportait au temps de Godefroid de Bouillon. Suivait la proclamation des prix, dans laquelle se sont révélés bien des talents naissants. Après la distribution, M' le grand vicaire s'est levé et a fait connaître au public un fait des plus honorables pour le collège S'-Vincent de ^aul. C'est le succès obtenu par deux de ses élèves, dans le concours général qui a eu lieu cette année entre tous les élèves de Rhétorique des collèges ecclésiastiques du diocèse de Brugesconcours qui avait pour objet des discours dans les langues latine, française et flamande. Le résultat de ce triple concours est en effet un véritable triomphe pour cet établissement, qui cette année ne comptait que deux élèves en Rhétorique, et dont l'un M. Isidore Paret, de Vlamertinghe, a obtenu le 4m* accessit en discours latin; le 4mo accessit en discours français et le 5m° accessit en discours flamand; et l'autre, M. Ange Parein, d'Ypres, le 5mo accessit en discours français. l'un portait le costume de soldat de police. Dès que j'apparus, les regards, la voix, les mains de l'enfant se tournèrent vers moi si chargés d'un si ardeot appel ma pitié, que je compris a l'instant et dans toute sa vér ité l'expression de glaive de la prière employée, je crois, par un Père de l'Eglise. Le fait est que mon cœur s'ouvrit instan tanément et avec une compassion que je ne saurais rendre, l'émouvante supplication qui jaillissait au milieu de larmes abondantes, des grands yeux bleus du petit malheureux. Je demandai 'a être mis au courant des choses. L'un des deux hommes, celui dont la main serrait le plus impitoyablement le collet du patient, était un riche confiseur dont la boutique offrait a quelques pas de là les tentations les plus variées la convoitise des petits promeneurs. 11 m'apprit que le prisonnier que j'avais devant les yeux, veoait de lui dérober une boîte de bonbons chinois exposée sous la vitrine extérieure de sa devanture, que, l'ayant aperçu du fond de son magasin, il s'était élancé sa poursuite et l'avait appréhendé nanti du corps du délit, ainsi qu'il en justifiait en me mon- Ce succès paraît plus frappant encore quand on considère, que parmi tous les concurrents il n'y en a que deux,(dont l'un M. Isidore Paret), qui se trouvent proclamés dans les trois concours. M' le vicaire-général, dans une allocution bien pensée, a fait ressortir tout l'honneur qui revient de ce brillant succès au collège de notre ville. Aussi un tonnerre d'applaudissements a accueilli la procla mation de ce glorieux résultat, et ces honorables manifestations du public ont pris encore une nou velle proportion, lorsque Mr le Grand Vicaire a daigné remettre lui-même aux deux élèves, au nom de Sa Grandeur l'Êvêque, les quatre diplômes dont ce prélat a fait hommage leurs mérites. La solennité a été terminée par les paroles de remerciements prononcées par Mr Isidore Paret. Ce discours, tant par l'élévation des sentiments que par la beauté du style a été trouvé digne de son auteur. VOICI LES NOMS DES LAURÉATS. Ange Parein, Justin Berghman, Benoît Annoot, Jules Froidure, Charles Desagher, Eugène Maurau, Julien Joos, Alphonse Jolyt, Hector Leenknecht, Amand WoussenAlphonse Mortier, Henri Bossaert, Julien Vanwerveke, Louis Biebuyck, Victor Gerste, Théodore Latour, Alphonse De- chièvre, Charles Cuvelie, Henri Terrier, Gustave Verhaeghe, Polydore Bossaert, Eugène Dechièvre, Gustave Comein Prosper Kliogeis, Edmond Castryck Gustave Batallie Émile Wallaert Arthur MaurauFerdinand VandaelePierre VanzuydtJules Hennion, Louis Wallaert, Pierre Roffiaen, Edouard Verraeersch, Arnaud Taccoen, Louis Verhaeghe, Prosper Jolyt, Henri Allaer Charles Ver Elst, Jules Billioen, Justin Dechièvre, Émile Pyssonier, César Gravet, Jules Boone Émile NolfHilaire Decoene Émile Lecler Edouard Berghman Auguste Devonck Aloïse Ghys, Édouard Ghys, Amand Dehuyssere, Henri Verhaeghe, Louis Derudder, Jules Donck, Félix Verhaeghe, Gustave Van Eecke, Henri Berghman, Gustave Coppieters, Eugène Verleure, Amédée Nuytten, Edmond Verhaeghe, Albert Naeghels, Émile Mieroo, Gustave Dehouck, Adolphe Iweins, Louis Dumelie, Charles Clinckemaillie, d'Ypres; Jules Beesau, Henri Beesau, Camille Beesau, de trant la boîte fatale, et enfin qu'aidé du soldat de police accouru son appel, il conduisait le coupable au dépôt de la ville ponr y être mis la disposition de la justice. Je lui fis signe, au contraire, de le reconduire son magasin, où je le suivis. 0 Mon premier soin fut de congédier l'homme de police en lui glissant une petite pièce de monnaie qu'il accepta respectueusement, et après avoir fait fermer la porte de ce prétoire où chatoyaient sous toutes les formes et sous toutes les couleurs, les circonstances atténuantes du délit dont j'allais être le juge, je procédai l'interrogatoire du prévenu. Le pauvre enfant m'apprit que son père, Suisse d'origine et soldat au service de France, était mort l'hôpital depuis un an que sa mère, atteinte d'une infirmité grave, ne quittait pas le lit et n'avait d'autres soins que ceux qu'elle recevait de sa ten dresse. Je voulus entamer une morale sur ce que le vol avait de coupable toujours, et de doublement honteux quand, au lien d'avoir un besoin pour excuse, il n'était que la satisfaction d'un autre vice, tel que la gourmandise.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 1