RUSSIE. Moscou, 7 septembre.
tablier du pont. Il a eu la tête écrasée et le bras
fracturé en divers endroits. La mort a ete instan
tanée. Le cadavre, qui était tombé dans la rivière,
a été immédiatement repêché et transporté "a
l'hôpital.
La place de substitut du procureur du Roi
près le tribunal de Namur actuellement vacante,
est sollicitée par plus de quatre-vingt candidats,
parmi lesquels se trouvent plusieurs substituts de
tribunaux inférieurs.
Alexandre II a ceint son front de la couronne
tombée de celui de Nicolas.
A sept heures du matin cinquante mille spec
tateurs étaient réunis aux abords du chemin que
devait suivre le cortège impérial.
Une batterie établie sur la plate-forme de l'une
des tours de l'enceinte du Kremlin, donne sept
heures précises le signal de la sonnerie générale
des cloches. En même temps les troupes de toutes
armes entrent dans la cour et vont s'espacer de
distance en distance sur tout le passage du cortège.
Vers neuf heures, les fonctionnaires désignés
pour porter le dais en drap d'or, surmonté d'ai
grettes de plumes d'autruche, sous lequel doit
marcher l'impératrice - mère l'apportent sur le
palier inférieur du perron rouge, d'où doit des
cendre tout le cortège impérial. Peu de temps
après, le canon retentit de nouveau et l'on voit
apparaître au haut du perron l'auguste veuve de
Nicolas, accompagnée du Czarevitch ets'appuyant
sur ses deux iils, les grands-ducs Nicolas et Michel.
S. M. est vêtue de moire blauche; elle porte
la couronne impériale en diamants, et son manteau,
de drap d'or garni d'hermine, est soutenu par des
dignitaires investis de charges importantes la
Cour. Derrière l'impératrice marchent les jeunes
grands-ducs,les grandes-duchesses, frères et soeurs
de l'Empereur, les prioces étrangers présents h la
cour de Russie, et un nombreux cortège de demoi
selles d'honneur et de maîtresses de la Cour, toutes
en costume national, avec \e talkochuil-espèce
de béret de velours brodé d'or et de pierreries
pour coiffure, et le manteau de pourpre sur les
épaules. Dès que l'impératrice est aperçue, les
épées sortent du fourreau, les soldats présentent les
armes, les tètes se découvrent, le peuple crie, et sa
voix se mêle celle des cloches et du canon. Le
clergé de la cathédrale, rangé la porte du sud,
reçoit et complimente S. M. qui va, toujours
appuyée sur ses deux fils, prendre place sur le
trône qui lui a été préparé h la droite de celui de
l'Empereur.
par la mère de Dieu, et afin que vous ajoutiez foi
h mes paroles, je vous donne ce signe retournez,
vous trouverez un fil de soie tendu autour de la
chapelle, et sachez que tout l'espace qu'il ren-
ferme est béni.
A ces paroles, les envoyés rebroussent chemin et
vont racooter cette apparition ao prêtre qui desser
vait la chapelle; tous ensemble se rendireot
l'endroit indiquée! lesrecherchesles plusminitieuses
aboutirent prouver la réalité du fait le fil n'avait
ni commencement ni fin.
Une ancienne tradition rapporte qu'on avait
coutume d'employer ce fil de soie comme remède
dans plusieurs maladies, et bien qu'on en coupât
continuellement quelque fraction, il ne diminuait
jamais de longueur il a disparu lors du pillage de
l'église.
Daos le courant de l'année 1812, au moment oîi
la religiou semblait exposée aux plus graves daogers
par suite des agitations de cette époque de combats,
on vit accourir en foule Notre-Dame de Dadizeele
des pèlerins étrangers, seuls ou accompagnés de
leurs pasteurs, demandant a Dieu, par l'intercession
Il est neuf heures et demie quand le corps
diplomatique arrive la cathédrale; il se place
sur les gradins élevés la gauche du trône impérial.
En face du corps diplomatique, sur les gradios
droite du trône, sont les jeuoes grands-ducsles
grandes-duchesses et les demoiselles d'honneur.
Enfin les gradios du fond, derrière l'estrade du
trône, sont remplis par les sénateurs, les membres
du Saint-Synode et du conseil de l'Empire, les
chefs des départements ministériels, les maréchaux
de la noblesse et les officiers généraux.
Le corps diplomatique a pris peine ses places
que les acclamations extérieures annoncent la
sortie de l'Empereur du palais. A ce bruit, le
clergé de la cathédrale, précédé par les métropo
litains de Moscou et de Novogorod, en habits
pontificaux d'une richesse inouïe, et de douze ou
quinze archevêques et évèques venus de toutes les
provinces de l'empire, s'avance processionnelle-
ment vers la porte sud pour y recevoir l'Empereur.
L'Empereur apparaît revêtu de son grand uni
forme et portant toujours les aiguillettes de ses
anciennes fonctions; il a le pantalon rouge des
officiers supérieurs de l'armée russe. Sa démarche
est lente, sérieuse et solennelle; derrière lui, sous
le second compartiment du dais magnifique sous
lequel ils sont venus du palais et qui reste la
porte de l'église, s'avance l'Impératrice, vêtue de
blanc, pâle comme sa robe et visiblement émue.
Ils s'inclinent tous deux devant les saintes images
placées devant l'autel, les baisent avec respect,
après avoir fait de nombreux signes de croix, et se
dirigent ensuite, précédés du colonel des cheva
liers-gardes, l'épée au clair, vers l'estrade où sont
placés les trônes. Sur leur passage ils rencontrent,
échelonnés dans l'ordre prescrit par le cérémonial,
les diguitaires qui portent sur des carreaux de
brocart d'or les insignes impériaux, et qui sont
entrés dans l'église avec la première partie du
cortège. Le glaive est aux mains du princeGorts-
chakoff, vice-roi de Pologne, et le général
Guorine tient l'étendard de l'Empire.
Arrivé au trône, Alexandre II, avant de s'y
placer, jette un long regard sur toute l'assemblée.
A sa gauche se tiennent le grand-duc Constantin
et le prince Pierre d'Oldenbourg; sa droite,
l'Impératrice d'abord, puis le prince de Hesse et le
prince Georges de Mecklembourg. A l'extrême
droite, le groupe de l'impératrice mère et de ses
fils les deux grands-ducs, entourés des chambel
lans et des maîtres de cérémonie, attachés leur
personne, se détache complètement de la scène
principale. Tous les assistants, recueillis, attentifs,
tiennent leurs regards fixés sur l'Empereur, pen
dant que le métropolitain de Moscou, gravissant
de la Sainte Vierge, la paix pour les peuples et la
liberté pour l'Église de Jésus-Christ.
Le 8 septembre i8i4, on célébra Dadizeele le
jubilé acccordé par le Pape Pie VII, afin de perpé
tuer la mémoire de l'origine miraculeuse de l'église
et sa dédicace. L'image de la mère de Dieu fut
portée solennellement par les prêtres dans une
procession présidée par les doyens de Menio, d'Ypres
et de Courtrai, assistés d'un grand nombre de curés
et d'ecclésiastiques venus des paroisses environ
nantes. La foule des pèlerins fut si grande que,
journellement, plus de vingt confesseurs suffisaient
peine pour entendre ceux qui se présentaient au
tribunal de la pénitence.
Plusieurs princes et un très-grand nombre de
personoagesillustressont veous visiter Notre-Dame
de Dadizeele et solliciter sa protection nous citerons
Isabelle, fille de Jean, roi de Portugal, qui entreprit
un pèlerinage la Vierge miraculeuse, Philippe le
Bon, duc de Bourgogne et de Brabant; la duchesse
de Bourbon, sa soeur; l'évêque de Tournai; Charles
le Téméraire; Maxirailien d'Autriche et une foule
d'autres.
les marches de l'estrade, vient de placer devant
lui, et lui présente ouvert, le livre qui contient la
profession de foi.
Alexandre la lit d'une voix assurée; alors |es
métropolitains de Novogorod de Kiew et de
S'-Pétersbourg s'avancent, portant sur deux cous
sins le manteau impérial; l'Empereur s'en revêt
ave leur aide.
Alors, le métropolitain de Moscou, imposant
les mains l'Empereur qui s'incline devant lui,
prononce les prières en usage daos l'église grecque.
Le contraste de cet Empereur, jeune, fier, puissant
courbant la tête en face de ce prêtre frêle et vieux,
contenait toute la pensée de la cérémonie grandiose
offerte aux regards des assistants.
Ce n'est qu'après avoir reçu cette première
consécration que l'Empereur, se redressant, or
donne qu'on lui apporte la couronne. Il la saisit
des deux mains, l'élève lentement la hauteur de
la tête, et l'y pose, tandis que le métropolitain de
Moscou lui adresse une harangue. Alexandre II
était vraiment très-beau ainsi son visage bien
veillant et mâle la fois prenait une majesté
romainesous cette éblouissante montagne de
diamants, évaluée plus de six millions de roubles
et dont la forme est la même que celle de la cou
ronne des empereurs byzantins. Mais de magnifique,
le spectacle devient d'une émotion indicible quand
l'Impératrice, s'avançant son tour, s'agenouille
devant son époux qui est en même temps sou
Empereur, et reçoit de lui l'attouchement de cette
couronne impériale qu'ils seront deux désormais a
porter. Mais la couronne qui peut aller au front du
successeur de Pierre-le-Grand est trop lourde pour
celui d'une femme Alexandre II la remet sur sa
tête, après en avoir touché celle de l'Impératrice,
qui est destinée une couronne de moindre poids,
et qui va alors se rasseoir sur le trône qu'elle avait
quitté.
En ce moment, les chants éclatent avec tonte
leur puissance, les cloches sonnent et le canon,
placé quelques pas de là, ébranle les voûtes du
saint édifice. Pendant que les hymnes saints
s'élèvent sous les voûtes des coupoles byzantines,
les deux impératrices et toute la famille impériale,
réunies autour de l'Empereur le félicitent avec
effusion. Alexandre II embrasse avec respect sa
vénérable mere; il y a une nuance de tendresse de
plus dans le serrement de mains qu'il échange avec
l'auguste femme qui doit être le bon ange de son
règne; on devine l'époux sous le manteau de
l'Empereur. Alexandre II a encore embrassé avec
beaucoup d'affection son frère Constantin et la
grande-duchesse, femme de celui-ci.
La communion de l'Empereur a encore offert le
détail assez curieux pour nous, qu'Alexandre se
l'est donnée lui-même il a communié de ses
propres mains. Pour accomplir cet acte suprême de
piété, il est descendu de son trône, et s'est reDdn
au sanctuaire en passant sur des tapis de velours et
de brocart d'or étendus sous ses pas par les p'n5
hauts dignitaires de la Couronoe. Là avant d'être
Le récit des miracles opérés par l'intercession de
Notre-Dame de Dadizeele est consigné dans un
volume imprimé eo flamand. A la demande de
très-noble dame I.éonie-Marie-Ernestine-Josèphe,
comte de Croix de Dadizeele, le révérend Louis-
François Gervoson, curé de la paroisse, publia en
i845 une deuxième édition française de ce recueil
Chaque année, le 8 septembre; fête de la
Nativité de la Sainte Vierge, commence une neu-
vaine laquelle se rendent de toutes parts ceux qui)
souffrants ou affligés, viennent demander Marie
une protection dont l'efficacité est prouvée par de
nombreux bienfaits.
L'église de Dadizeele voit aujourd'hui s'accroître
la dévotion des fidèleset la protection puissante
de la noble et illustre famille des Comtes de Croix,
seigneurs de Dadizeele, dignes continuateurs de
l'œuvre pieuse de leurs ancêtres, se manifeste
chaque jour par de nouveaux bienfaits. Ces illustres
personnages sont sans cesse les promoteurs 00 les
soutiens de tout ce qui est entrepris et réalisé en fa
veur du sanctuaire miraculeux de Marieà Dadizeeie*