r» "S,, hk 1 II III fftBTft I hHII De Courtrai Monscron tt Lille, ,'Hr a"""'JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT«tr LA JUSTICE DIVINE. jYo 4.008.Mercredi, 24 Septembre, 1850. 4Qme année. PRIX D'ABONNEMENT. CHEMINS DE FER Y près, 3 moisfr. H B| Kjglâ BBfc m M A m Bf B d'Ypres Courtrai5,3o9l35, 3,<jo Par la poste3 5o H VI ggj B 9 |g gj gfa gTSJ H B B [g 5,25, de Poperinghe 20 mtoutes plus tôt. Ou s'abouue ;i Ypre» chei l). LÀMBI H B^j gggp Bj^P B B Bjjp MM B HH B B B Bj^P De Courtrai Ypres et Poperiughe, MOUTIER, Éditeur-Propriétaire, ÉT |1 II RM ffl® U B B M B 7,35, 10,55, 3,25, g,3o. Le Propagateur parait le MbRCxie-l" 7,3o, ,o,5o, ,,5o, 5,oo, 9,l5. Insertion» des annonces 17 centimes De Courtrai pour Bruges, 7,^0, 11,00, ja ljnn(, VEIUTE ET JISTICE. 2,00, 6,55. 7PP.2S, 24 Septembre. œ®i!L2ï!in a>D12*12^Jl^a UnecorrespoDdance particulière de Paris apporte des nouvelles d'une gravité extrême. S'il faut l'en croire huit bâtiments français, sous les ordres de l'amiral Tréhouart sont partis hier de Toulon pour Ajaccio, où ils seront ralliés par une flotte anglaise. Ces forces réunies iront stationner devant Naples. Un ultimatum a été expédié le 21 de Paris a M. Brenier. On y demande au Roi Ferdioand son dernier mot. Si la réponse n'est pas satisfaisante, le diplomate doit se retirer immédiatement sur la Hotte française. A l'occasion de son mariage avec la princesse de Prusse, le graud-duc de Bade a décrété un graud nombre d'actes d'amoistie eu faveur des condamnés politiques et militaires. Le priuce royal de Suède, vice-roi de Norwége, est arrivé le 16 au malin Copenhague, où le parti ultra-danois lui a fait un accueil enthousiaste. Une adresse, reproduite par tous les journaux de ce parti et placardée sur tous les murs, avait invité la bourgeoisie de la capitale donner un témoignage d'admiration S. A. II., tandis que des articles, insérés également dans tous les journaux du parti, faisaient ressortir la portée de cette démonstration, en attaquant vivement le protocole de Londres qui règle l'ordre de succession au trône de Daneinarck. Ce sont l'a des démonstrations coup sûr très- significatives. La première Chambre des Etats-Généraux de Hollande a adopté h l'unanimité le projet d'adresse en réponse au discours du trône. Dans la discussion qui a précédé le vote, un amendement tendant promettre au Roi l'appui de la Chambre a été écarté comme pouvant porter atteinte la neutra lité dans laquelle l'Assemblée paraît vouloir se maintenir. Après ce vote la Chambre s'est ajournée indéfiniment. D'après une correspondance de l'agence Havas, on aurait découvert Madrid une conspiration ayant pour objet d'organiser une faction carliste dans les montagnes de Tolède. Le gouvernement autrichien a notifié officiel lement qu'il continuera de faire occuper les Principautés jusqu'au complet aplanisseinent des difficultés existant entre la Russie et la Turquie. - g— I. Paul Imbert sortait du collège; il avait dix-huit sos et il était riche i Ses projets, ses espérances, ses lèves, qui pourrait les raconter Moins nombreuses sont les feuilles qui s'épanouissent au printemps; moins brillantes sont les étoiles qui resplendissent dans une belle nuit Paul entrevoyait partout des choses admirables: le inonde s'offrait a lui comme on nouvel Eden tout était musique ses oreilles, lumière ses yeux, poésie son cœur, bonheur son âme, gloite son front Au milieu de ce sourire Universel, Paul apercevait pourtant un visage grave e< soucieux c'était celui de son père! Mais quoi! cela n'élail-il pas dans l'ordre, et fallait-il beaucoup siuquiéter de la triste graviié d'un père? On s'en •uquiétait fort peu; la radieuse félicité de notre jeune héros ne se troublait pas d'uD si uiioce nuage. Mais pourquoi cette tristesse daus le père de Paul? Le Moniteur universel, journal officiel de l'Em pire français, publie la correspondance suivante, qui lui est adressée de Bruxelles, sous la date du 18 septembre Les fêtes que la Belgique tout entière a don- néesau roi Léopold, h l'occasion du 25'anniversaire de son avènement au trône, sont terminées. C'est la ville de Mons qui a fermé la série de ces manifes tations, dans lesquelles le peuple et le souverain ont, en quelque sorte, revu ensemble et une 'a une les pages de l'histoire de leur pays pendant le quart de siècle qui a fini le 21 juillet i856. Toutes les dates remarquables de celte période, si courte et si bien remplie, de la nationalité belge étaient, pour ainsi dire, sous la main. Presque tous les hommes qui out pris part aux grandsévénements qui ont fait de la Belgique une nation indépendante, la plupart de ceux qui, plus tard, ont par leurs efforts contribué h amener ce pays l'état de prospérité où nous le voyons maintenant, étaient eux-mêmes les héros de ces solennités commémorativesils n'ont pas eu d'histoire faire; ils n'ont en qu'à consulter leurs propres souvenirs; ils ont pu se dire: Tel jour, nous avons combattu ensemble pour l'indépendance de la Belgique; telle autre époque, le Congrès a voté telle grande institution nationale, et nous étions encore là ensemble; l'histoire de votre pays, c'est la nôtre, et, aujourd'hui que la lutte est finie, que notre conquête est assurée, nous nous réunissons comme un banquet de famille pour offrir au Roi, dont la haute sagesse a fait triompher uos efforts, le tribut de notre reconnaissance nous venons lui dire qu'il a loyalement rempli la mission qu'il avait courageusement acceptée; nous venons lui demander si ce peuple belge, sur lequel il a consenti régner, alors que son avenir était encore un livre fermé pour tout le monde, s'est moutré digne de la con fiance avec laquelle il a consenti, il y a vingt-cinq ans, lui vouer sa vie. Telle a été, eu réalité, la signification des fêtes dont nous veoons d'êtres les témoins, et c'est l'Europe tout entière qui s'est chargée de répondre que le souveraiu choisi par la Belgique, a été digue du peuple qui lui a confié ses destiuées, et que le C'est ce qu'on apprendra en peu de mots, si l'on conseut lire quelques détails sur nos deux person nages. M. linbert était un homme d'un caractère sérieux et élevé il avait passé sa vie approfondir la science du droit et en faire une austère appli cation daos les rangs de la haute magistrature. Aussi, comme on le pense, la sévérité naturelle de son esprit ne s'était pas adoucie dans ces graves occupations sa parole droite et brève, son regard fixe et pénétrant, son geste impérieux, son visage pâli par l'étude, sa haute taille, tout contribuait donner sa personne un aspect imposant et sévère. Et cependant un cœur aimant et dévoué battait sous cette froide et rigide enveloppe. Un douloureux événement le prouva même ceux qui se plaignaient d'un rigorisme excessif (les nombreux amis surtout rudoyés par l'impartiale justice du magistrat). Au milieu de travaux éminenis, la mort lui enleva tout coup une femme qui possédait toute son affection. Malgré l'énergie de son caractère, il fut vaincu par la douleur de ce jour, tout lui parut vide et amer une sombre tristesse s'empara de son esprit, il abandonna ses plus chères études, et peuple belge, de son côté, a mérité, par sa propre sagesse, d'avoir pour Roi un homme qui a su le comprendre, et dont la main habile l'a dirigé avec tant de sagesse au milieu des écueils qu'il a eus traverser. Oui, l'Europe a applaudi sincèrement ces félicitations que le peuple belge et le Roi Léopold se sont mutuellement adressées; elle s'est réjouie de cette prospérité nationale, dont chaque parole adressée au Roi par les gouverneurs des provinces était un nouveau témoignage. Le peuple belge s'est montré noblement reconnaissant, et il a donné un exemple bien rare dans l'histoire de l'humanité, en rendant son souverain vivant cette justice que, presque toujours, la reconnaissance des peuples n'accorde aux rois qu'après leur mort. Que le souvenir de ces fêtes reste tout entier dans le cœur des Belges, qu'il les encourage persévérer dans cette voie qui leur a été si favorable La nationalité est bien jeune encore, mais elle a rapidement mûri; et si l'on se reporte la date si récente où la Belgique a pris rang parmi les nations européennes, on est tenté de s'étonner de tout le chemin qu'elle a fait jusqu'ici. Elle est destinée sans doute aller plus loin encore, mais la perfection ne peut être que l'œuvre du temps, et le passé du peuple belge peut être considéré par l'Europe comme un sûr garant des efforts qu'il fera pour mériter de plus en plus, dans l'avenir, les sympa thies et le respect des nations qui ont pris autrefois et qui preoueDt encore aujourd'hui son honneur uu si vif et loyal intérêt. n Eu résumé, la Belgique et son Roi, peuvent, juste titre, être fiers l'un de l'autre. Certes, il serait inutile de retracer ici le tableau de toutes ces fêtes nationales qui out trouvé des narrateurs dans tous les journaux de l'Europe. Quelques mots suffiront pour leur donner leur véritable caractère. Partout, Bruxelles, Narour, Liège, Gand, Anvers, Mods, dans toutes les villes du royaume où le Roi est venu recevoir les acclamations de son peuple, l'enthousiasme a été général,spontané et cependant réfléchi; partout on sentait que c'était le cœur qui parlait par la bouche du souverain comme par celle des délégués de la nation. Aujourd'hui, 011 pourrait presque dire qu'une renonça la haute fortune que lui assurait l'avenir. 11 avait assez de biens pour son fils et pour lui quant aux lèves de l'ambition ou du bonheurne devaient-ils pas être ensevelis avec celle qui les avait fait naître, et avec qui seulement il eût été doux de les réaliser Cependant il fallut s'occuper du jeune enfant qui n'avait plus de mère M. Imbert se dévoua celte tâche, qui dissipait insensiblement l'amertume de ses chagrins et remplissait le vide de son cœur. L'amour paternel le rattacha la vie, et bientôt il sentit germer des espérances nouvelles dans son âme aride. L'avenir, qui n'était plus rien pour lui, le préoccupa pour son fils la grande affaire de l'éducation allait commencer; M. Imbert ne voulait rien négliger pour faire de Paul un homme laborieux, instruit, honnête, capable; il espérait le voir par courir avec distinction, avec éclat, la carrière de la magistrature 011 du barreau; et même, si Paul répondait aux efforts de son père, ne pouvait-il pas atteiodre aux grands emplois politiques!... Mais, respect aux illusions paternelles; hélas! elles nesoDtd'ordinaire que trop promptemeut dissipées.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 1