qu'on économise; et l'on parait l'Opéra, au bois de Boulogne, aux bains de mer, sur le meme pied que les gens qui ont deux fois plus de fortune que vous. Jetez maintenant vos yeux sur cet intérieur que l'élégance et la gène habitent de compte a demi. La maîtresse du logis a deux filles, et ces trois dames passent leur temps b organiser, avec une activité merveilleuse, de petites loteries de société au profit de pauvres. La loterie de charité est chez elles en permanence. Leurs amis sont prévenus, et dès qu'on les voit arriver en visite, on comprend qu'il faut prendre des billets, ou donner des lots. Elles-mêmes placent la toutes leurs vieilles nip pes hors de service, leurs écrans fanés, leurs éven tails hors d'âgeleurs porcelaines ébréchées. Dès qu'elles sont seules, entre elles, elles travaillent, et quelquefois nuit et jour, de petits ouvrages qui figureront a l'étalage de la loterie, et qui, sortis des mains de ces demoiselles, forcent les jeunes gens a prendre tous les billets qui restent, sous peine d'être coupables de lèse galanterie. Les béuéfices de ces spéculations ne sont pas gros, d'autant plus que le jour du tirage il faut donner du thé, des gateaux, éclairer le salon. Cependant, fréquemment répétée, intelligemment menée, la petite loterie clandestine non seulement fait ses frais, mais encore paye les cigares de l'un, les gants, les fleurs et les voitures des autres. Voilà un nouvel aspect de la misère Paris, dont aucun rapport officiel ne saurait tenir compte et dont nul ne peut calculer l'étendue. Cette misère là est partout et elle n'est nulle part. Elle échappe aux recherches des économistes comme la sollici tude de la charité. On la trouve derrière des tentures d'or et de soie, comme dans les coulisses de la Bourse, au fond d'un foyer où la flamme ne pétille qu'aux jours de réception, sur une table servie pour la famille avec une sobriété monastique, et pour les étrangers avec une profusion de Lucullus. Oh! combien, quand on considère les tristes fruits du luxe et de la vanité, combien l'on regrette la vie simple, et paisible du vieux temps, alors qu'au sortir d'une table abondante, la famille, assise en cercle autour d'un ardent foyer, attendait l'heure de la prière et du repos, livrée une douce causerie qu'interrompaient seuls les pétillements de la flamme et le chant joyeux du grillon Ce matin un nommé Debruyne, aide-maçon occupé travailler a une cheminée de la maison de M. Liebaert, brasseur, en celte ville, est tombé du haut de la cheminée sur le toit et de là sur le pavé et a reçu, dans sa chiite, une forte blessure la tête. On l'a transporté l'hôpital où les secours de l'art lui ont été immédiatement prodigués. courait les romans nouveaux, se montrait dans les théâtres, dans les salons politiques et dans les cercles littéraires. De la sorte il s'était arrangé une existence de jeune homme assez souriante; les plaisirs abondaient autour de lui et il n'éprouvait que le regret de ne pouvoir suffire tant d'aimables occasions. Il est vrai que l'ambition y perdait quel que chose, et que, sur ce pied, il courait le risque de n'être que fort médiocrement illustre, même trente ans. Mais on ne peut réunir tous les avan tages. Et puis, se disait Paul, j'ai du génie ou je n'en ai pas si j'en ai comme tout me porte le croire, il brillera toujours assez de lui-même. Un jour qu'il donnait déjeûner quelques joyeux amis, un domestique de son père entre précipitamment dans sa chambre, et, le visage renversé, la voix tremblante, lui apprend que depuis le matin son père est toute extrémité. Hâtez-vous, Monsieur, ajoute le domestique, car le médecinqui est déjà venu, ne laisse que peu d'espoir. A cette nouvelle, Paul demeure frappé de stu peur il n'ose faire des questions, car il redoute d'apprendre la cause de ce mal subit; il prend donc en silence congé de ses amis, et se dirige la hâte vers la maison. Il entre dans la chambre de son père, et s'avance en frémissant vers le lit. M. Par arrêté royal du 16 octobre, la fabrique de l'église de Meulebeke, le bureau de bienfaisance et la commission administrative des hospices civils de la même localité, sont autorisés accepter les legs faits parla demoiselle Thérèse Demaré, fermière Meulebeke. Unarrêtéroyal,endatedu 16 octobre autorise la commission administrative des hospices civils d'Ypres faire exécuter, aux bâtiments de l'hôpital civil de cette localité, des travaux d'amélioration, d'agrandissement et de reconstruction qui, d'après le devis, occasionneront une dépense de 89,367 fr. 4 L c. Par arrêté royal du 19 octobre, le sieur Claereboudt (P.-J.), candidat huissier Furnes, est nommé huissier près le tribunal de 1" instance séant en cette ville, en remplacement da sieur De Breuck, appelé une autre résidence. NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES. Sa Sainteté Pie IX a daigné nommer protono taire apostolique M. le chanoine Scherpereel grand vicaire de Mgr. l'évêque de Bruges. Mgr. l'évêque de Bruges vient de nommer Son vicaire général et examinateur prosynodal M. le chanoine Faict, supérieur du Petit Séminaire de Roulers. Examinateur prosynodal M. le chanoine Dessein, professeur au Séminaire de Bruges. Supérieur du Petit Séminaire de Roulers, M. Augustin Frutsaertprincipal du collège de Poperinghe. Sous-supérieur du Petit Séminaire de Roulers, M. l'abbé Félix Bethune économe du même établissement. Chanoine de la cathédrale de Bruges, M. François Nolf, secrétaire de l'évêché de Bruges. M. le chanoine Bruneel, président du séminaire et M. le chanoine Ryckewaert, professeur de théologie et vicaires généraux honoraires de Mgr. l'évêque de Bruges, ont reçu de l'Université catholique de Louvain le grade de docteurs en théologie ad honores. M. Verhaeghe, vicaire de l'église S"-Walburge, Furnes, est nommé principal du collège épiscopal de cette ville. On écrit d'Ostende Sous peu de jours on mettra la main l'œuvre pour l'érection d'un grand établissement ayant vue sur la mer, qui en quelque sorte battra ses escaliers. C'est daus les dunes, quelques pas du Pavillon des Dunes, qu'il sera situé. Cet établissement se composera d'un rez-de-chaussée quatre grands salons, Imbert est couché pâle, décharné, couvert d'une ftoide sueur, il paraît lutter contre une déchirante agonie. Cependant il lève les yeux, regarde son fils et demeure immobile comme s'il ne le reconnaissait pas. Mon père, lui dit Paul, comment vous trou vez-vous? Pas de réponse: peut-être que la souffrance empêche son père de parler. Paul attend; debout, inquiet, le regard attaché sur le visage du malade, il épie un mouvement, un signe, et ne découvre que la sombre fixité de la mort. Le domestique apporte une potion Paul la prend de ses mains et la présente lui-même. M. Imbert soulève une de ses mains et repousse le vase. Mon père, prenez cela, vous vous trouverez mieux. Laissez moi, répond M. Imbert d'une voix sourde. Mon père, le médecin l'ordonne... Ayez pitié de vous et de nous Joseph, servez-moi, mon ami, reprit M. Imbert en s'adressant au domestique. Paul comprend maintenant avec effroi la pensée qui domine dans l'esprit de son père. Son père le repousse comme la funeste cause de son mal, et se venge, au lit de la mort, en lui refusant nn mot surmonté d'un seul étage une dizaine de chambres terrasse et balcon circulaire; derrière le bâtiment et vers la campagne sera construite une huîtrière De plein-pied avec les salons et immédiatemec; au-dessus de l'huîtrière se trouvera un second balcon, du haut duquel on pourra voir pêcher les huîtres et les homards que l'on voudra se faire servir. Cet établissement aura une profondeur de 12 mètres et 27 172 mètres de façade c'est 3 m 80 c. de plus en largeur que le Kursaal. L'entre prise pour la construction de l'huîtrière et du corps du bâtiment est de 60,000 fr. Le tout doit être achevé au mois de mai prochain. Le Messager de Gand annonce que vers la fin de l'année, il cessera de paraître et qu'il sera remplacé par une autre feuille libérale. Un journal annonce qu'il a été décidé qo'il n'y aurait plus pour toute la Belgique qu'un seul exécuteur deshautes œuvres; que celui de Bruxelles étant mort, le bourreau de Bruges le remplace. Jeudi dernier, le fils unique de M. Lefevre, huissier au tribunal de première instanceGand, jouait dans le jardin de la maison paternelle, autour d'une grande volière qui en occupe le centre. Voulant y monter, la volière est tombée de son piédestal et le malheureux enfant, âgé de six ans peine, l'a reçue en plein sur la tête. Une commotion cérébrale s'en est suivie et la mort a enlevé cette malheureuse victime d'un fatal accident. Dimanche dernier un accident douleureux est arrivé Ransart, commune de l'arrondissement de Cbarleroy. C'était la kermesse; il y avait foule sur la place, encombrée d'échoppes et de barraques de toute espèce, et nonobstant cela les jeunes gens de l'endroit voulurent procéder sur cette même place un concours pour le jeu de balle. Il était évident que la partie ne pouvait finir, sans accidents. En effet, un joueur en chassant une balle, atteignit l'œil un enfant de 12 ans, que son père tenait par la main. Le coup fut tellement violent, que l'œil sorti de son orbite, pendait sur la joue du pauvre petit, qui sera borgne, malgré tous les secours des hommes de l'art. Il est question, ce que l'on assure, de désarmer les remparts de la place de Mons. Samedi on a fait Boramerich, commune de Willem, la découverte d'une mine de plomb. A une profondeur de 100 pieds, on a trouvé du minérai de plomb contenu dans une couche quar- zeuse et ayant une épaisseur de deux pieds et demi. La présence de cette couche est l'indice certain d'une veine qui n'est peut-être que la continuation de celle de Bleyberg. d'adieu, un mot de pardon. Cette idée, mesure qu'il s'y arrête, redouble son épouvante et le glace d'horreur. Il ne veut pas, il ne peut pas rester sous le coup de cette effrayante réprobation; car si son père venait mourir ainsi, tout coup, il lui sem ble que toute sa vie serait empoisonnée par cet odieux souvenir. Il se rapproche donc du lit en faisant signe au domestique de sortir un moment. Mon père, dit-il d'une voix pleine de larmes, est-ce que vous ne me pardonnerez pas des torts que j'avoue et que je déteste? J'ai été bien coupa ble envers vous... C'est vrai! mais je vous proteste que je veux oublier le passé... Mon père, un mot, je vous conjure, un seul mot... Dites que vous me pardonnez. Jamais!.. 0 Dieu! s'écria Paul en sanglotant, est-il possible que vous ne vouliez pas me pardonner quand je pleure vos pieds Mon père, vous me vouez donc au désespoir je vous jure que je n'aurai pas d'autre volonté que la vôtre l'avenir! Il est trop tard! vous m'avez tué! Ces mots s'enfoncèrent comme un glaive dans le cœur de Paul; éperdu, consterné, il se cacha la tète dans ses mains et ne fit plus entendre, dorant plusieurs heures, que de sourds gémissements. Pour être continué

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 2