JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
N° 4?082.
40me année.
7PP.3S, 12 Novembre.
LA JUSTICE DIVINE.
PRIX D'ABONNEMENT.
Y près, 3 moisfr. 3
P*r la poste3 5o
On s'abonne Ypres cbeï D. LAMBIN
MORTIER, Éditeur-Propriétaire, rue
de Lille, io, près la Grand'-Place.
Le Propagateur parait le MERCREDI
et le SAMEDI.
Les lettres et envois doivent etre
affranchis.
Insertions des annonces 17 centjtaes
la ligne.
LE PROPAGATEUR
VÉRITÉ ET JESTICE.
CHEMINS DE FER
d'Ypres Courtrai6,25, 12,o5, 4,3o,
de Poperinghe 20 minutes plus tôt.
De Courtrai Ypres et Poperinghe
8,o5, io,55, 5,oo.
De Courtrai Mouscron et Lille,
j,5o, 10,5o, i,5o, 8,20.
De Courtrai pour Gand, 6,15, 8,00
i,n5, 5,5o.
De Courtrai pour Bruges8,o5, 2,00,
6,00.
Les dernières nouvelles de Naples indiquent
une moins grande tension dans les rapports des
deux puissances eogage'es dans le conflit napolitain.
Le meilleur accueil a été fait, assure-t-on, aux
officiers des navires français et anglais en vue de
celte capitale; le roi Ferdinand aurait fait entendre
des paroles de coociliaiionXenfin tous les agents
de l'administration de la police du royaume des
Deux-Siciles auraient reçu l'ordre de veiller sur
les droits, les iute'rêts et Mes personnes des sujets
anglais et français re'sidant daDS le pays, et d'em
pêcher, par tous les moyens en leur pouvoir et sous
leur responsabilité, tout ce qui pourrait faire
naître des conflits entre eux et les habitants.
La Diète germaniquetouchant l'affaire de
Neuchâtel, a décidé i" d'adhérer aux principes
exprimés dans le protocole de Londres du 24 mai
1862, et réglementaot les rapports de la princi
pauté de Neuchâtel; 2° de demander aux gouver
nements allemands qui odI des agents diplomatiques
accrédités auprès de la confédération helvétique,
d'appuyer, au nom de la confédération germanique,
tout entièrela mise en liberté, réclamée parle
gouvernement prussien, les Neuchâtelois arrêtés
dans les journées de septembre, en faisant valoir
les considérations énoncées dans le rapport de la
commission et de faire soutenir, avec toute l'insis-
tauce possible, auprès des autorités suisses, les
démarches que poursuivra, ce sujet, le gouver
nement de la Prusse.
L'Autriche a pacifié le Monténégro.
Des nouvelles de Coustantinople, annoncent que
l'escadre de l'amiral Lyous hivernera dans le
Bosphore.
Le Morning-Post annonce que le corps expé
ditionnaire parti des Indes est arrivé dans le golfe
Persique. Il serait possible qu'une insurrection
redoutable éclatât en Perse; mais on pense que la
Russie sera invitée réprimer celte insurrection. La
flotte russe sera probablement envoyée h Asterabad.
(Suite. Voir le n° 4>°^1 du Propagateur.)
La lecture de cette lettre jeta Henriette dans un
tel émoi que, si elle l'avait pu, elle fût aussitôt
partie pour rejoindre son amie. Car de savoir sa
chère Marie loin d'elle et triste, et peut-être
malade, lui était une insupportable pensée. De ce
moment elle compta les heures et les jours, ne
pensant plus qu'à l'heure et au jour si désiré de la
réunion. Enfin elle reçut ce dernier billet Nous
arrivons, nous arrivons, chère Henriette; c'est le
plus beau moment de notre voyage. Rome est
divine, Naples superbe, Veuise élouuante, mais
Paris, Patis je oe veux plus voir et admirer que
Paris; dou pas ses magnificences, non pas ses
merveilles, mais l'uuique et chère maison où, eu
desceodaut de voiture, je retrouverai Henriette.
Ah bien aimée, quelle folie de faire souffrir le cœur
pour contenter l'esprit! Non, non, plus de sépara
tion entre nous. Je n'aurai pas appris vainement de
Les journaux libéraux censurent les
nominations faites par le ministère actuel,
et c'est surtout M. Nolhomb qui, d'après
eux, a la main malheureuse. Nous ne
voyons rien jusque-là que de très-simple
et de fort naturel. Nous n'avons pas ou
blié, en effet, que les nominations émanées
du cabinet Rogier ne nous plaisaient que
médiocrement selon nousM. Tesch
aussi avait la main malheureuse. Nous
avons critiqué ces mesures notre aise et
les journaux libéraux se moquaient de nos
observations; peut-être nous ont-ils auto
risés nous moquer des leurs notre
tour. Mais où et quand avons nous donné
l'exemple des injures et des calomnies que
l'on prodigue aux candidats qui l'empor
tent sur leurs concurrents? 11 n'y a que
les quidams du Volksvricnd et lutli quanti
qui soient capables d'une tactique aussi
méprisable que dégoûtante. Ignorent-ils
que ceux qui crachent la figure des gens
ne se rencontrent pas dans le parti mo
déré? Ne savent-ils pas que les notaires
Schoelers et Vanhoorebeke appartenaient
la queue du libéralisme? Nous pour
rions. leur grande confusion, citer plus
d'un haut personnage du parti libéral qui
ne sait pas mieux la grammaire que le
catéchisme. On devrait se rappeler qu'un
peu de réserve sied toujours bien, même
ceux qui croient voir la vraie lumière.
Nous extrayons du Journal d'Anvers, du 6 c®,
la lettre suivante
Ypres, le novembre 1N5G.
Moosieur
Votre excelleiit journal que je consulte pour les rensei
gnements commerciaux, traite aussi très-bien la question
de l'instructioli publique, aujourd'hui l'ordre du jour.
C'est pourquoi je prends la liberté de vous adresser quel
ques réflexions au sujet de la lettre adressée par Mgr,
(titre qui appartient nos évêques dans la hiérarchie
catholique comme celui de Mylord appartient aux évêques
quel prix est pour moi ta vieille amitié. A bientôt!
On arriva et la première chose que remarqua
Henriette, ce fut l'extrême abattement de Marie,
mal déguisé sous ses joyeux sourires. Aussi lors
que, après le tumulte du retour, les deux amies se
trouvèrent seules, elles se jetèrent eD pleurant dans
les bras l'une de l'autre pouvant h peine se parler
h travers leurs larmes.
Pauvre amie, s'écria Henriette en serrant
étroitement les mains de Marie, tu n'es donc pas
heureuse?... Est-ce possible, vraiment?
J'ai tort, Henriette... j'ai tort dem'émouvoir
ainsi... Certainement je ne suis pas malheureuse,
et je n'ai pas le droit de me plaindre. Seulement...
oui, je pleure sur les belles illusions que je ne
croyais pas voir si tôt s'évaoouir. Les épreuves
viennent plus tôt que je ne m'y attendais, et je ne
suis pas préparée.
Parle-moi, Marie, parle-moi; tu sais que je
dois partager tes peines et que je rénssis quelque
fois les adoucir.
Je le sais, je le sais; et je suis encore trop
heureuse de le savoir! Ah! que j'ai fait de ré
flexions depuis quelque temps: elles sont, il est
anglicans dans la hiérarchie de l'Église établie par la loi)
l'évéque de Bruges au Conseil communal de notre ville,
lettre qui défraie aujourd'hui la polémique des journaux.
Toutes les batteries de la gauche donnent contre le prélat,
paroe qu'il fait voir que, si notre Collège municipal est
privé de l'instruction religieuse, la faute eu est non lui,
mais au Conseil communal. V Indépendance entre autres
fait une attaque en règle ce sujet et prétend établir le
contraire de ce qu'avance Mgr. Matou. Sans tenir compte
des explications données par Sa Grandeur elle soutient
que le prélat exige de l'autorité communale qu'elle délègue
des pouvoirs que selon la loi elle ne peut pas déléguer.
Pour faire admettre cette idée par ses bénévots lecteurs
elle a soin de ne pas dire mot du passage de la lettre de
Monseigneur, où il établit qu'il ne s'agit pas, pour la ville
d'Ypres, de déléguer la moindre partie de l'autorité civile,
qui lui appartient; mais qu'il s'agit de ne pas s'arroger
l'autorité paternelle qui ne lui appartient pas. Toute la
discussion devrait rouler sur ce point dont l'Indépendance
ne dit rien. Cepeudaut les lecteurs de cette feuille jure
ront, fui de M. Lecomteque Monseigneur l'évéque veut
faire transgresser la loi par le Conseil communal. Ce qui
prouve l'évidence que la délégation dont parle la loi de
i85o ne peut être entendue dans le sens qu'y attache
VIndépendanceinspirée eu cela par nos édiles, c'est que
l'on ne saurait contester ceux-ci le droit d'établir un
Collège patroné au lieu d'un collège communal. Or dans
ce cas, pourquoi la ville d Ypres ne pourrait-elle pas faire
ce qu'ont fait celles de Poperinghe, de Courtrai, etc., en
ce qui concerne les garanties relatives l'admission et au
renvoi des élèves? Le raisonnement de nos adversaires
prouve trop; dono il ne prouve rien.
Ou oppose l'exemple de S. E. le cardinalqui a admis
la convention d'Auvers, celui de Sa G. l'évéque de
Bruges; mais on perd de vue ce que Mgr. Matou dé
montre très-bien dans sa lettre qu'il peut y avoir, dans
l'applioation de la convention d'Anvers, des différences
qui tiennent aux localités.
Pour faire voir que la ville d'Ypres se trouve cet égard
dans une position particulière, il suffît de connaître l'his
toire de nos deux collèges. Du temps de Mgr. Boussen,
ta ville subsidiait, côté de son collège communall'éta
blissement ecclésiastiqueauquel elle donnait même le
local. Tout coup il prit envie notre conseil de priver
le collège ecclésiastique et du local et du subside. Cette
mesure dénotait des inteutions hostiles l'égard de l'in
stitution épiscopale. Aussi Mgr. Boussen ne balança-t-it
pas retirer au collège communal le concours qu'il lui
avait accordé. Le parti libéral qui trôuait l'Hôtel-de-
Ville, comme il y trône encore, espérait par là écraser le
collège ecclésiastique; mais il fut déçu dans sou espoir;
les catholiques se cotisèrent et soutinrent la maison qui
avait leur conlianoe. Elle eut souffrir longtemps, mais
elle finit par triompher du mauvais vouloir de l'adminis
tration au poiut qu'aujourd'hui elle ooinpte uu tiers
d'élèves de plus que l'établissement rival. Les faits suffisent
pour faire voir que tes catholiques yprois veulent posséder
un collège catholique. Ils ont faire d'abord les frais du
vrai, tardives et amères pour tuoi; mais au moins
tu en profiteras, chère amie. Mon graod malheur,
vois-tu, ça été de me marier sans connaître mon
tnari: c'est jouer le plus terrible des jeux de
hasard Mais nous le trouvions cependant aimable,
spirituel, instruit, géuéreux, eu notre présence,
Henriette; dans ses paroles, dans quelques actions
futiles que nous rehaussions jusqu'à uo point
ridicule! Et nous savions aussi qu'il n'y a que des
apparences dans le monde, et que chacun y joue
un rôle dont il dépouille le costume en rentrant
chez lui. Nous le savions si bien que nous avous
ri ceut fois des prétentions maladroites et des gau
cheries ridicules d'un grand nombre de malhabiles;
hélas! en applaudissant ceux qui nous trompaient
le mieux. Pouvions-nous faire autrement? J'avoue
que la frivolité de notre éducation, nos habitudes,
nos lectures, nous jetaient naturellement dans ce
travers. Cependant, quand il s'agit de mariage,
nous sommes toutes averties, par de secrètes ter
reurs, que c'est chose sérieuse Le monde, d'ail
leurs, n'essaie guère de dous tromper là-dessus que
quand il s'agit de oous. Et dous savons par lui,
longtemps l'avance, au sujet de mille autres,