collège de leur choix et ensuite payer la bonne part des 19,000 fr. qu'on consacre annuellement au collège com munal, et cela pour une population de moins de i5,ooo âmes! est-ce là de la liberté? N'est-ce pas plutôt une véri table vexation, laquelle l'évêque paraîtrait, aux yeux de nos catholiques, donner la main, s'il ne prenait pas toutes les précautions pour assurer le respect de la religion et de la morale dans une maison qui serait placée sous ses auspices Vous faites, disent les soi-disant libéraux de l'enseigne ment une question d'argent. Je îépouds qu'ils veulent eux étouffer la liberté au moyen de l'argent de ceux qui de mandent un enseignement libre. Ils veulent faire, d'après le système de M. Rogier, une concurrence ruineuse aux établissements catholiques avec l'argent des catholiques. Et, si aujourd'hui, ils se contentent de 19,000 fr., qui pourrait les empêcher de doubler au besoin cette somme pour faire tomber le collège épiscopal. En Angleterre on fait aussi de la question de l'enseignement une question d'argent, dans le sens que je viens d'indiquerparce qu'on y com prend parfaitement que les écoles libres ne peuvent se soutenir convenablement côté d'écoles richement dotées par l'État. Cette vérité ressort toute évidence des débats qui ont eu lieu dernièrement au Parlement anglais, et que notre compatriote M. le chanoine de Haerne a analysé dons son excellent ouvrage sur l'enseignement mixte. La motion de lord John Russell concernant l'intervention gouvernementale dans l'instruction publique n'a été rejetée que parce qu'il voulait trop renforcer la centralisation au moyen de subsides. La plupart des orateurs qui se sont fait entendre dans cette discussion n'ont pas balancé faire de la question de l'enseignement une question pécu niaire en faisant voir que la liberté devient illusoire lorsque la main de l'État se fait sentir dans cette matière au-delà des véritables besoins. M. Baiuer qui a écrit une brochure ce sujet ne craint pas de dire, que le libre échange des idées en matière d'enseignement est aussi incompatible avec une protection outréeque l'est le libre échange des produits avec le système prohibitionniste. Il ajoute que le système de lord John Russell est diamétra lement opposé l'esprit de la constitution anglaise. Aussi la motion de lord Russell a-t-elle été rejetée. Nos libéraux invoquent souvent les institutions anglaises l'appui de leur opinion mais ils n'ont garde de le faire lorsque ces institutions les gênent. La Charte anglaise est pour eux, permettez-moi l'expression, un parapluie qu'ils ouvrent quand il fait mauvais temps j mais qu'ils tiennent sous le bras, quand le Ciel leur paraît serein. Agréez, etc. B. C. V. OUVERTURE DES CHAMBRES LÉGISLATIVES, SESSION DE 1856-1857. DISCOURS DU ROI. Messieurs, Il Me lardait de Me retrouver au milieu de vous, pour adresser a la Nation l'expression du sentiment de bonheur que M'ont fait e'prouver les témoignages éclatants d'affection et de sentiment qu'elle vient de Me donner, k l'occasion du vingt-cinquième anniversaire de l'inauguration de Mon règne. Ces manifestations, duesk la patriotique initiative des Chambres, n'auront pasété stériles pour le pays elles le rehaussent 'a ses propres yeux et l'honorent k l'étranger. Nos relations internationales en ressentent l'in- toutes les conséquences de ces folles unions. Mal gré cela, notreaveuglement est le même il est char mant disent les jeunes filles; il est riche! disent les parents; et sans en demander davantage, on s'engage pour la vie Un peu de réflexion, quel ques heures ou quelques jours d'examen sérieux nous rendraient au moins indécises. Ah! Henriette, que te dirai-je Si nous prenions tout le temps nécessaire pour bien connaître l'homme auquel nous devons appartenir, nous ne serions peut-être pas dames k dix-huit ans, mais nous serions cer tainement moins k plaindre k vingt et un Tu as dû bien souffrir pour acquérir tant d'expérience en si peu de jours! Mais enfin vous êtes jeunes tous les deux, il n'y a pas six mois que vous êtes mariés, ne pouvez-vous pas attendre et préparer un meilleur avenir? Ma chère Henriette, je le répète, je n'ai pas encore le droit de me dire malheureuse; mais j'en ai assez vu pour n'avoir plus de bonheur k espérer. Mon Dieu! est-ce possible? s'écria Henriette toute consternée, tu me fais trembler! En six mois, quelque court que soit ce terme, lorsqu'on ne se quitte pas d'un jour, on fluence. Jamais elles n'ont été marquées d'un caractère plus bienveillant. La Providence, en nous accordant le bienfait d'une récolte généralement abondante, a ramené la sécuritédansun grand nombre defamilleséprouvées par les sacrifices et les privations des dernières années. Néanmoins, le problème de l'alimentation publique doit continuera nous préoccuper vivement. Les rapports triennaux qui viennent de vous être distribués prouvent toute la sollicitude de Mon Gouvernement pour les progrès de l'enseignement primaire et moyen. Un intérêt non moins grand s'attache pour lui k l'enseignement supérieur. L'ou verture de l'année académique lui a fourni récem ment l'occasion de rappeler les principes dont la ferme etsincèreapplication doitassurerla prospérité des universités de l'État. Le mouvement de notre littérature nationale ne s'est point ralenti. Les sciences et les arts brillent du même éclat et étendent chaque jour leurs utiles applications. Bien des progrès peuvent être réalisés encore par cotre agriculture. Pour y aider,Mon Gouvernement vous proposera la révision de la législation sur les cours d'eau. L'industrie emprunte plus que jamais k l'art la richesse et l'élégance de ses formes; il est nécessaire de compléter les garanties légales en faveur de la propriété des modèles et dessins de fabrique. La situation commerciale est, dans son ensemble, satisfaisante. Une loi votée dans votre dernière session a posé les bases de notre régime commercial. J'attends de la sagesse des Chambres que la révision du tarif des douanes soit continuée daus cet esprit de prudence et de modération que commandent des mesures auxquelles se rattachent les intérêts les plus considérables. J'ai conclu une Convention de commerce et de navigation avec Sa Majesté le Roi de Grèce. Des négociations sont entamées avec d'autres États, pour mettre les stipulations des traités en harmonie avec les principes de notre nouveau système maritime. Je constate avec satisfaction l'augmentation du produit de plusieurs branches du revenu public. Un projet de loi apportant des modifications a la législation actuelle sur le droit de patente sera soumis k vos délibérations. Les nombreux changements que le temps et les circonstances ont amenés dans le revenu relatif des propriétés immobilières sont un obstacle k la juste répartition de l'impôt foncier entre les provinces, les communes et les particuliers. De nouvelles évaluations cadastrales sont indispensables pour apprend k se connaître. Or, je puis le le dire k toi, j'ai été trompée sur tout le caractère de Paul n'est ni méchant, ni mauvais, mais il est gâté, dans toute la force de ce mot dès lors il n'y a plus de remède en ce monde Veux-tu des détails? Eh bien toutes ces qualités que nous remarquions k l'envi se sont aussitôt changées en de déplorables con traires cet esprit si fin, si délicat, si poétique, est devenu rude, grossier, matériel: aux manières aimables et polies ont succédé un sans-gêne et une liberté parfois insoutenables. Faut-il le dire? cette grande affection tant promise deviendra bientôt, je le pressens ennuyeuse et gênante Et ne crois pas que j'exagère; je sais bien que l'intimité et la familiarité du mariage ne comportent pas long temps les allures chevaleresques des jours qui l'ont précédé; quelque prix qu'on attache k ces sou- nirs, on serait ridicule de vouloir les faire revi vre, je le sais. Mais, au moins, de toutes ces belles promesses, de toutes ces grandes démonstrations, ne doit-il pas rester, lorsqu'on est fait l'un pour l'autre un attachement solide et inébranlable, une mutuelle condescendance, une franchise digne et honnête? Le plus fort ne doit-il pas soutenir le rétablir l'égalité proportionnelle dans l'application de cet impôt. A cet effet, un projet de loi vous sera présenté par Mon Gouvernement. Des propositions vous seront faites pour amé- liorer, dans une certaine mesure et d'une manière permanente, la position des employés inférieurs de l'État. La révision graduelle de la législation criminelle suit son courspquelques Titres du second Livre du Code Pénal seront livrés k votre appréciation. L'entretien des reclus dans les dépôts de men dicité tend k obérer les communes. Mon Gouver nement s'est préoccupé des moyens de diminuer ces charges. Des mesures vous seront proposées dans ce but. Mon Gouvernement attache une importance particulière au projet de loi sur les établissements de bienfaisance; j'espère qu'il pourra être pro chainement discuté. Notre milice citoyenne saisit avec empressement toutes les occasions de manifester l'excellent esprit qui l'anime. De son côté, l'armée ne cesse de mériter toutes les sympathies du Pays. Des études approfondies ont été ordonnées afin de fournir k Mon Gouvernement les éléments nécessaires pour soumettre k votre appréciation les moyens de concilier les grands intérêts de la dé fense du pays avec ceux de Notre commerce national et de Notre métropole maritime. Je recom mande la solution de ces graves questions k votre patriotisme éclairé. Les grands travaux d'utilité publique entrepris par l'État se poursuivent avec activité. Cette année a vu s'ouvrir de nouvelles voies de communication plusieurs lignes de chemins de fer, des sections de routes et de canaux ont été livrées k la circulation. Ainsi s'étendent et se complètent sans interruption les relations des diffé rentes parties de la Belgique. Messieurs, les projets de loi dont la présentation est annoncée et ceux dont la Chambre est déjà saisie assignent aux travaux de la session qui s'ouvre une haute importance. Il vous appartient de la rendre féconde pour l'aveuir du Pays, en donnant k Mon Gouvernement un concours loyal et actif. Par arrêté royal du 10 novembre, le sieur Van de Casteele (C.-J.-M.), candidat notaire k Bruges, est nommé notaire k Poperinghe, en remplacement du sieur Floor, décédé. plus faible? Chacun ne doit-il pas sacrifier quelque chose de ses goûts pour assurer la satisfaction commune? Vois, Henriette, nous nous aimons toutes les deux nous avons des humeurs, des vi vacités, des défauts; nous nous les reprochons par fois, nous eu rions souvent, nous nous aimons toujours et par dessus tout. Ah comment tout cela finira-1-ilj'ose k peine me le demander? Ne pleure pas, chère amie, j'ai quelque fermeté dans le caractère, et je suis décidée k faire preuve de patience. Quand je serai trop oppressée, n'aurat-je pas ma bonne Henriette pour m'écouter, me plain dre et me consoler? Toujours, Marie, toujours! je ne veux plus te quitter, et je veux te défendre contre tous!-.» Mais je crois rêver en l'écoutant! Toi, si bonne, si douce, si aimable! que nous avons toujours considérée comme une âme accomplie dont nous nous sommes toujours disputées l'amitié!... déjà si éprouvée, si délaissée! Oh! c'est injuste! Tais-toi, tais-toi: j'entends Paul entrer avec M. Albert. {Pour être continué

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 2