40me année. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. ]\o 4,086. LA JUSTICE DIVINE. PRIX D'ABONNEMENT. Ypres, 3 moisfr. 3 Par la poste3 5o Oo s'abonue Ypres chez D. LAMBIN MORTIER, Éditeur-Propriétaire, rue de Lille, 10, près la GrancP-Place. Le Propagateur parait le MERCREDI a le SAMEDI. Les lettres et envois doivent être affranchis. Insertions des annonces 17 centimes la ligne. LE PROPAGATEUR 7PF.ES. 26 Novembre. Une correspondance de Vienne rapporte qu'on vient d'apprendre dans cette capitale que les puissances occidentales e'taient décidées retirer de la Grèce leurs troupes d'occupation. Il est vrai qu'elle ajoute que l'évacuation aura lieu au plus tard quand l'escadre anglaise quittera la mer Noire. A ce compte, il est craindre qu'elle ne soit pas prochaine. La lutte qui s'est engagée entre la Chambre des députés et le gouvernement du grand-duc de Luxembourg se poursuit avec une égale ténacité de part et d'autre. C'est le 19 que la Chambre a I repris ses séances, qu'elle avait suspendues, on se le rappelle, le 28 octobre^après avoir déclaré que le gouvernement n'avait plus sa confiance. Malgré cette déclaration, le cabinet ne s'est pas retiré, et la présence des ministres a provoqué de la part de l'opposition des manifestations h la suite desquelles le gouvernement a déclaré la session close. Aucun budget n'est voté, et, on est dans l'attente des événements. La solution définitive de l'affaire de Neucbâtel ljjffair lés. La paraît rencontrer des difficultés. La mise en liberté des prisonniers royalistes est toujours l'objetd'ac- tives négociations; l'on s'applique, dit-on, h décider le Roi Frédéric-Guillaume modifier les termes de sa réclamation h ce sujet. On annonce que le gouvernement de Wurtem berg a reçu le projet de concordat destiné b régler la position de l'Église calbolique dans ce royaume, et négocié par le baron d'Ow avec le Saint-Siège. Une correspondance de Londres assure que le prince Carini, ambassadeur des Deux-Siciles, fait ses préparatifs de départ. Le paquebot VAtlantic vient d'apporter b liverpool des nouvelles de New-York allant jasqu'au 8 novembre. Elles confirment l'élection de M. Buchanau b la présidence et évaluent b 5o 'oix la majorité que le nouveau président aura dans e Congrès; au Sénat, cette majorité serait de i4 voix. D'après ces mêtnes nouvelles, M. Buchanan, que Ri— (Suite. Voir le u° 4>°85 du Propagateur.) Paul et Albert descendirent de voiture et se je— '^rent dans un chemin de traverse ils y marchèrent 'aviron un quart d'heure, cherchant un endroit «arté pour s'arracher la vie sans témoins. Albert «pendanttout provoqué qu'il était, fit entendre l'telques paroles de conciliation un moment de «flexion avait suffi pour lui rendre son calme -abiiuel, et l'aveugle fureur de Paul excitait en lui plus de pitié que de colère Es-tu bien décidé, lui dit-il, b dénouer si «tellement notre vieille amitié. Tu as peur, Albert Oui, peut-être ai-je peur de te tuer. N'aie pas ce souci! En te tuant, je me délivre UD ennemi; mais si je meurs, lu me délivres de VÉRITÉ ET JISTICE. CHEMINS DE FER d'Ypres Courtrai6,25, ia,oS, 4,3o, de Poperinghe 20 minutes plus tôt. De Courtrai Ypres et Poperinghe 8,o5, 10,55, 5,oo. De Courtrai Mouscron et Lille, ;,5o, 10,5o, i,5o, 8,20. De Courtrai pour Gand, 6,15, 8,oo 1,45, 5,5o. De Courtrai pour Bruges8,o5, 2,op, 6,00. l'on croyait, non sans quelque raison, partisan de l'esclavage, aurait déjb modifié ses vues sur cette importante question, et se prononcerait pour l'ad mission <£ji Kansas dans l'Union comme Etat libre. Dans la séance du Sénat du i3 novembre, M. Forgeur a accusé les Ëvêques de la Belgique de n'agir dans la question de l'enseignement que par une pensée de boutique. A la Chambre des Représentants, dans la séance du 20, M. Dumortier ayant observé qu'uD évêque a parfaitement raison d'exiger des garanties avant de consentir b une fusion qui doit faire disparaître un établissement d'instruction dirigé par le clergé, M. VaudeDpeerebootu s'est levé pour reprocher a l'honorable représentant de Roulers, de réduire des questions d'euseignemenl b des proportions infini ment mesquines. M. Vandeupeereboom a certes mille fois plus de faisons d'adresser un pareil reproche b lui-même et b ses collègues au Conseil communal d'Ypres. J- Enjcffet. ces Messieurs, en supprimant dans leur séance du 17 oovembre, le supplément aux traitements des vicaires et de deux curés de la ville, n'ont-ils pas répondu aux raisons si claires, si élevées et si concluantes de l'Évèque de Bruges, par des argumeuts b l'adresse de l'estomac des prêtres? Jusqu'où peut aller la logique et le bon sens! Par cet échantillon de ieur haute intelligence et de leur mâle vertu, nos édiles ou t-ils voulu prouver aux pères de famille dout ils se disent les délégués, leur parfaite aptitude a diriger l'éducation intellec tuelle et morale des enfants? N'avoDS-nous pas raison de dire, que les grands Enfants de l'hôîel-de-ville d'Ypres, savent réduire les plus grands intérêts de leurs commettants,b une question de bonbons? La curiosité du public est excitée, pour savoir ce que les grands financiers de l'hôtel-de-ville, comp tent faire de la modique somme de 2,200 fr. bonifiée par la suppression du supplément au traitement des vicaires et de deux curés de la ville; leur Moniteur nous apprend que le crédit alloué au bureau de Bienfaisance est augmenté de 5oo fr. Restent donc encore 1,700 fr. dont on ne connaît moi-même. Je t'en voudrai un peu moins pour ce service. Tu me fais pitié, Paul! réfléchis un moment, et vois si tu n'auras pas de regrets? Je ne regretterai ni ta vie, ni la mienne! Eh bien je ne veux pas être ton bourreau, je ne me battrai pas. Ne dis pas cela, s'écria Patil en saisissant un pistolet, ou je suis capable de faire un crime pour me venger. Ils étaient sur le terrain on examina les armes; nne pièce de monnaie fut jetée en l'air pour décider l'avantage du premier coup; le sort favorisa Paul. Les deux adversaires s'éloignèrent a environ vingt- cinq pas: un coup de feu se fit entendre, qui fut aussitôt suivi d'un cri perçant et d'un affreux silence Paul demeura d'abord immobile sur la place meurtrière, indécis de fuir ou de s'approcher, et retenu par une indicible horreur. Il voyait Albert, baigne' dans son sang, se débattre convulsivement pas encore la destination. Cette somme servira-t- elle peut être a payer les minervales de quelques boursiers inconnus au collège communal et a l'école moyenne? La Chambre a continué samedi la discussion des §§5 et 6 du projet de l'Adresse en réponse au discours du Trône. Quatre orateurs ont pris la parole dans cette séance: M M. de Theux, De Decker, ministre de l'intérieur, de Mérode et Verhaegen. La séance de la Chambre a été marquée par quelques incidents qui intéresseront nos lecteurs. Après le discours de M. De Decker, la parole était donnée b M. Verhaegen. Celui-ci ne voulait pas user de son droit sous prétexte qu'il voulait parler après uo orateur contraire. Ce mot a excité l'hilarité de l'auditoire. En efTet, on ponvait y voir une sanglante épigrarame b l'adresse de M. De Decker, que M. Verhaegen semblait considérer comme un des siens. Il faut reconnaître qu'il y avait quelque trouble dans les rangs de la gauche; on a pu croire un instant b la clôture. Personne ne demandant la parole, le président de la Chambre a dit qu'il croyait devoir la maintenir si elle était réellement proposée. Mais M. Verhaegen ne pouvait consentir b étouffer si tôt une si riche discussion. Donc se dévouant, il a prononcé tin de ces discours creux et sonores, dont il possède la recette perfectionnée. Jamais il D'à été plus ridi cule, jamais il D'à excité davantage l'hilarité. Dans le trouble qu'il partageait avec les siens, il semblait avoir perdu la raison d'ordinaire iocarnée en lui comme le principe maçonnique qui dans les moments difficiles fait sa consolation et son bonheur. Il faut convenir qu'il n'a guère été heureux aujourd'hui quand voulant parler de l'art. 8 de la loi sur l'instruction moyenne, il ne parlait que de l'article 6. Et cet article 6 revenait toujours malgré d'incessantes réclamations. Voulant parler des mandements il ne parvenait a parler que des amendements des Évêques et par deux fois de fous rires ont éclaté de toutes parts. Enfin il a été charmant de convenance et de bon goût en entre tenant la chambre de chirurgie, d'accouchements et d'embryologie, tout cela b propos de l'Adresse. Quel Croquemitaine! Il ne fait plus peur qu'aux petits enfants nés et b naître. sous les étreintes de la mortIl s'avança plein d'épouvante, avec la pensée de le secourir; mais croyant entendre au loin des cris et des pas pressés, il prit la fuite vers la grande route, se jeta dans la voiture, ordonnant au postillon étonné de précipiter sa course. Cependant la nouvelle du grand désastre se répandait dans Paris. Dès qu'Henriette eut acquis la triste conviction de la réalité de ces bruits, elle accourut auprès de Marte. Celle-ci ignorait tout encore, et elle croyait son mari absent seulement pour deux ou trois jours, comme il le lui avait fait dire. Ces sortes de parties n'étaient pas si rares qu'elle en put être étonnée, et elles étaient toujours assez équivoques pour que son cœur fût plongé dans la plus amère tristesse. Ma chère Marie, lui dit Henriette après toutes les précautions de l'amitié, tu n'as pas reçu de nouvelles de ton mari? Non, pourquoi?... Je l'attends ce soir ou demain.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 1