FRANCE. Oo voit que plus du tiers des membres de la Chambre était absent. Dans sa séance de mercredi dr, la Chambre des Représentants a ouvert et clos la discussion géné rale du budget du département de la justice. Répondant aux interpellations de M. Verhaegen, M. le ministre de la justice a donné des explications sur les dernières nominations faites dans son département. Toutes les sections de la Chambre, sauf la pre mière qui avait ajourné sa délibération mercredi, ont examiné le projet de loi relatif aux denrées alimentaires, a l'adoption duquel elles ont conclu. La section centraiechargée d'examiner le budget des voies et moyens, a résolu de réclamer du gou vernement l'application complète des dispositions de la loi sur la réforme postale, c'est-à-dire la réduction dix centimes de l'affranchissement des lettres simples pour toute l'étendue du royaume. On sait, en effet, que la recette des postes a dépassé d'un chiffre assez important, pendant les deux derniers exercices, la somme de deux millions fixée comme la limite au delà de laquelle la loi autorise l'abaissement du taux de l'affranchissement. Le 12 juin dernier, les nommés i° Frédéric Fouvé,âgé de 28ans,ouvrier,2° Charles Walckier, âgé de 21 ans, tisserand, nés et domiciliés Menin et 3° Hubert Van Fleteren,âgé de 27 ans, tisserand, né et domicilié 'a Gulleghem; 4® Jean De Heuvels, âgé de 29 ans, né Tourcoing, se trouvaient dans un cabaret Meuio, où ils lièrent connaissance avec Jacques Pattyn, cultivateur Gheluvelt, qui était accompagné d'un nommé Louis Deseine. Pattyn portait sur lui une somme de 236 francs en pièces de cinq francs, qu'il avait placée dans sa poche, enveloppée dans son mouchoir et recouverte de sa blouse. Après maintes libations qui avaient rendu Pattyn et Deseine ivres, les buveurs sortirent ensemble du cabaret et se dirigèrent de Menin vers Ypres, en chantant et en dansant. Après une nouvelle station dans un cabaret hors de la ville, ils se remirent chanter, mais arrivés daDs un endroit isolé, Fouvez, Walkier, Van Fleteren et De Heuvele, qui avaient déjà essayé de voler subrepticement l'argent de Pattyn, le jetèrent lui et Deseine dans un fossé, s'emparèrent, 10 vénients. Ils peuvent dépenser beaucoup sans ébrécher leur fortune, et sans faire payer l'estomac leurs prodigalités de toutes sortes. Est-ce dire qu'il soit prudent de pousser dans bette voie ceux qu'on appelle les heureux de ce monde? Non, cela d'est pas prudent. En les y poussant, on propage une idée qui est déjà trop répandue, savoir que la richesse n'impose que des jouissances et point de devoirs. Dépensez, dit-on, pour vos plaisirs et votre vanité, cela fait aller le commerce. C'est vrai; mais cela fait naître aussi l'envie de la richesse et la haine des riches. Parlons raison Quand un pauvre diable vous voit dépenser trois ou quatre cents francs pour donner diner des gens qui n'ont pas faim, croyez-vous qu'il calcule et qu'il apprécie ce que cette dépense procure de bénéfices l'agriculture et au commerce? Il se dit tout simplement qu'il serait enchanté d'être votre place et de pouvoir se payer de pareils dîners. Quand, durant les soirées d'hiver, la foule passe sous les fenêtres d'un hôtel où l'on saute philan- trophiquement au son du violon, se coutente-t-elle de penser et de dire Après tout, l'ouvrier gagne ces fêtes. Il faut des robes, des dentelles, des broderies, des bottines, des gants et mille autreschoses tout ce beau monde. Dansez; pourvu que nous travaillions. Cette résignation ne se francs près, de la somme doot Pattyn était porteur, et s'enfuirent. Sur la plainte de Pattyn, l'antorité judiciaire fit des perquisitions, qui amenèrent l'arrestation de FouvezWalkier et Van Fleteren. Quant Van Heuvele, il se réfugia en France, où il se trouve détenu en ce moment. Traduits devant la cour d'assises séant Bruges, les accusés Fouvez, Walkier et Van Fleteren ont été dans l'audience de mercredi déclarés coupables de vol commis sur tm chemin public et l'aide de violence, et condamnés aux travaux forcés perpé tuité et l'exposition. Tous avaient déjà subi antérieurement des condamnations du chef de vol, sévices, vagabondage ou fraude. 1 1 Lundi 8 décembre, fête de l'Immaculée Con ception, 2 heures de l'après-midi, aura lieu en l'église de S'-Martin, en cette ville, l'érection solennelle du Chemin de la S'°-Croix. A cette occasion, une mission est ouverte, depuis mercredi 3 c4, par les RR. PP. Rédemptoristes. Il y a trois sermons par jour le matin, 6 et 11 heures, le soir, 5 heures. Inutile de dire que la foule se presse, chaque sermon, et principalement le soir, autour de la chaire de vérité. Au marché de ce jour, il y avait 578 hectolitres de froment 24 fr. 4o c. l'hectolitre; 5o h. de seigle i4fr.5o0.574 h. de fèves i5 fr. 80 c.; 6 h. d'av. 9 fr. 5o c.; 4oo kilos de pommes de terre rouges 6 fr. 25 c. les 100 kilogrammes; 2700 k. de pommes de terre blanches 6 fr. 25 c.; beurre frais 2 fr. 32 c.; viande 1 fr. 4o c.; le kilog.; pain 26 c. le kilog. Au marché de ce jour, le froment a subi une hausse de 2 fr. 00 c5 et le seigle de 90 c°. Mardi 16 de ce mois, il sera chanté l'église de S'-Martin un Te Deurn solennel, l'occasion du 66° anniversaire da la naissance de S. M. le Roi. Le 28 novembre dernier, un enfant nouveau- né vivant, a été trouvé en la commune de Merckem, enveloppé dans un paoier. On ne connaît pas l'auteur de ce méfait. perte du steamer Lyonnais avec i3o personnes. Un affreux malheur nous est annoncé par le steamer Fullon, arrivé Cowes. Le steamer hélice le Lyonnais, cap. Devaux, parti le 1" novembre de New-York pour le Hâvre a péri la suite d'un abordage. rencontre plus guère; ce langage ne s'entend plus. On entendpar contredes réflexions toutes différentes on entend des blasphèmes et des menaces qui jaillissent des cœurs aigris comme la lave jaillit d'un volcan. Ne faut-il donc pas que les riches dépensent ne faut-il pas qu'ils fassent aller le commerce et l'in dustrie? Sans doute; mais le moins possible l'in dustrie et le commerce de luxe. La dépense est uoe des jouissances et un des devoirs de la fortune; mais, de grâce, qu'elle soit intelligente et féconde. Si elle n'a d'autre but que le plaisir ou la satisfac tion de l'amour-propre, elle réveillera, elle surex citera les plus mauvaises passions. Votre faste sera une continuelle prédication du socialisme. Et puis, il y a d'autres considérations méditer. La loi humaine permet chacun d'user de ses biens, comme bon lui semble. Elle ne peut pas faire autrement. La loi divine ordonne, au con traire d'user de la fortune selon les prescriptions de la justice et de la cbarité. Et quand cet ordre est longtemps et systématiquement violé dans un pays; quand les riches font servir aveuglément leur fortune l'assouvissement de l'orgueil et de la sensualité, alors, un jour donné, Dieu permet une de ces grandes mutations des propriétés qui ont nom révolution. L'histoire est là avec ses Il avait bord 3g passagers de cabine et y com pris l'équipage et les passagers des diverses cham- bres, i5o personnes. Son frêt en espèces était d liv.22,000. Dans la nuit du dimanche, 2 novembre la nuit étant très-obscure, le phare Nantucket an N.-N.-O., 60 milles, le steamer a été abordé pîr un navire inconnu, doDt on n'a plus trouvé trace e- qui aura probablement immédiatement sombré. Il n'en a pas été de même du Lyonnaisil s'es. maintenu ayant l'arrière rempli d'eau et l'avair en l'air. Tout le monde est resté bord jusqu'au lendemain, où le steamer a été abandonné. I| y avait 6 chaloupes bord, dont une de sauvetage- c'est la seule dont on ait eu de nouvelles. Le lundi matin, quand il a été décidé d'aban donner le steamer, un radeau a été construit, et io personnes, y compris les passagers (probablement ceux de l'entrepont) s'y sont réfugiés. Lt lieutenant, sauvé dans la chaloupe, craint que le radeau n'aura pas pu résister la tempête qui a régné pendant cette journée, et que tous ceux qui le montaient auront péri. Il faut espérer que ces craintes ne se réaliseront pas. Dans une autre chaloupe, sont montés le capi taine et quelques passagers; ils étaient bien pourvos de provisions, de compas, etc. Le capitaine comp tait se diriger sur Mintanck-Point, mais on est sans nouvelles de cette chaloupe. Une autre chaloupe était occupée par le second lieutenant Lagnière, le second ingénieur Desfonr, quelques passagers et matelots: c'est la seule dont on ait des nouvelles. Jusqu'ici donc 16 personnes sont sauvées; i3o manquent l'appel. C'est le mardi par un temps détestable, que la chaloupe du lieutenant Laguière a perdu les autres chaloupes de vue. Il y avait 18 personnes bord, la chaloupe a erré pendant six jours, jusqu'au dimanche 9, et deux des passagers sont morts dans cet intervalle. Le dimanche ils ont été vus et recueillis aussitôt par la barque brênioise £/ise, cap. Nordenblott. Leurs effets étaient gelés et ils se trouvaient dans un affreux éiat. Nous avons annoncé que l'affaire Pescatore était terminée entre les parties par une transaction; mais que, malgré cette transaction, qui ne peut régler définitivement que les intérêts pécuniaires, la Cour n'aurait pas moins statuer sur la question de validité du mariage. Nous devons ajouter, d'après enseignements partout, toujours, l'abus de la richesse a entraîné des bouleversements sociaux. On voit que le luxe peut mener loin les sociétés qui s'y livrent. En attendant, il mène fort loin certains individus. Depuis quelque temps, on ne parle que de vols et d'abus de confiance. Ce sont des centaines de mille francs, des millions, que les fripons enlèvent. L'Europe envoie ses drôles l'Amérique,et l'Amé rique nous renvoie les siens. Ce touchant échange a fait dire que les honnêtes gens voyagent beaucoup cette année. Mais deux questions se présentent ici pourquoi celte floraison inaccoutumée de voleurs quel usage font-ils généralement des sommes soustraites? Les voleurs pullulent, les grands sur tout, parce qu'il est plus aisé de s'enrichir, d uo coup, en puisaot dans une caisse bien garnie, qu eo travaillant honnêtement et courageusement pendant de longues années. Oo vole donc avec audace, mats uniquement dans le but de mener le train de vie qu'on voit mener autour de soi, par ses amis, pa- ses connaissances. Le luxe est une tentation beau coup y succombent. La probité est regardée comme une sottise dans une société livrée tout entière la jouissance. Est-ce rassurant pour l'avenir? Espérance de yancy-)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 2