JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. rs'o 4,090. 40me année. Les exercices spirituels donne's, en forme de mission dans l'église de S'-Marlin, par les RR. PP. Rédemptoristes Jutten, Grom- men|, Sneyders et Rykers sont suivis depuis jeudi avec un zèle et un empresse ment soutenus. La multitude des fidèles, dès le commencement déjà serrée et com pacte, avait pris dimanche et lundi soir, des proportions telles que les vastes nefs de la cathédrale pouvaient peine la contenir. Les zélés missionnaires possèdent l'ines timable talent de développer les grandes vérités du salut, avec facilité, clarté et énergie; aussi ravissent-ils les cœurs, en les remuant, en les échauffant. Cette force et ces charmes irrésistibles caractérisent essentiellement toutes les instructions flamandes que nous avons eu le bonheur d'entendre. Un grand talent oratoire se montre dans les conférences données en français, 11 heures, par le R. P. Rykers. Aux qualités qui font le grand orateur, le père Rykers joint la force nerveuse de l'habile dialecti cien Une expression heureuseaisée et naturelle, une fécondité dans le choix des mots qui coulent comme d'une source intarrissable, tout chez lui correspond développer avec plein succès les grands principes du dogme et de la morale chré tienne, et présenter les vérités du salut avec cette onction qui prépare la grâce, rend aisée la voie du repentir, et fortifie le cœur converti. LA JUSTICE DIVINE. Une de ces touchantes solennités, dont le culte catholique a seul le secret, a été célébrée lundi après-midi, dans l'église de S'-Martin. C'était le moment de l'érection du Chemin de la Croix. Après un sermon de circonstance, le R. P. Jutten a béni les tableaux des stations; la procession a fait le tour de l'église; les quatorze stations étaient portées par vingt-huit élèves du Collège épiscopal; quand la procession fut rentrée dans la chapelle du S'-Sacrement, le R. P. Jutten a procédé l'érection cano nique du Chemin de la Croix; la foule des fidèles remplissait la grande nef, et dans un recueillement touchant, auquel l'exci taient les prières du Chemin de la Croix récitées du haut de la chaire par le R. P. Sneyders, elle a participé la cérémonie faite par le clergé. Cette solennité laissera de profonds sou venirs dans le cœur de ceux qui out eu le bonheur d'y assister. I PRIX D'ABONNEMENT. Ypres, 3 mois fr. 3 Pur Ja posle3 5o u i'jbonne Ypres chez D. LAMBIN MOIi'LIER, Éditeur-Propiiétaire, rue lie Lille, io, près la Grand'-Place. Le Propagateur parait le MERCREDI et le SAMEDI. Les lettres et envois doivent être ailrauchis. Insertions des annonces 17 centimes U ligne. LE PROPAGATEUR VÉRITÉ FIT JlSTll'F. CHEMINS DE FER d'Ypres Courtrai, 6,25, 12,o5, 4,30 de Poperinghe 20 minutes plus tôt. De Courtrai Ypres et Poperinghe, 8,o5, io,55, 5,oo. De Courtrai Mouscron et Lille, 7,5o, 10,5o, i,5o, 8,20. De Courtrai pour Gand, 6,15, 8,00 i,45, 5,5o. De Courtrai pour Bruges, 8,o5, 2,00, 6,00. 7??.SS, 10 Décembre. (Suite. Voir le n° 4,088 du Propagateur.) Quand le voyageur quitte Rouen et suit les bords lie la Seine par la côte de Canteleu et la route de Duclair, l'oeil surpris flotte entre mille merveilles de ta nature et de l'art. D'abord c'est la ceioture de collioes toutes chargées de fraîche verdure et de bois, «aire lesquels surgit quelque château moderne que poétise le vague de la perspective. Bientôt ce sont les pyramides légères de Saint-Georges de Boscher- *ille, la belle église romane, qui frappent la vue; "n peu plus loin vous longez les rochers de Duclair, e> »oos passez au pied du Fauteuil de Gargantua, grande roche sur laquelle le fabuleux géant s'asseyait 3u soleil, ses jambes allant se reposer sur l'autre ri»e et navires et bateaux y passaient comme sous "n pont. Telle est la tradition. Au bout de la presqu'île que forme la Seine en cet endroit, les mantes tours de l'abbaye de Jumiéges fendent les a'rs; et sur la rive opposée, a quelques portées de fusil en descendant le fleuve, les magnifiques om- Urages de la Meilleraie reposent doucement les •'egards éblouis. Quelques pas encore, et laissant droite les ruines infortunées de Saint-Waudrille, Tu'oq mutile daus leur tombeau, vous arrivez If413^3 IDUNTlBIRSl* Ou lit daos le Feuilleton belge Dans la séance du 27 novembre, dans laquelle M. Frère parvint, nu moyen des plus ignobles falsifica tions, a faire prononcer a M. le ministre de l'inté rieur des paroles déplorables, un député-crétin, prenant son parti en brave, se mit a tracer ud croquis dont nous regrettons sincèrement que les Annales parlementaires n'aient point élé illus trées. Ce croquis représentait nne procession. La croix était portée par M. De Decker, les chande liers par MM. Vilain X1I1I et Malou; suivaient MM. Vanden Peereboom et Perceval M. Dechamps venait la fin. Au-dessous de tous les noms on lisait Les Crétins. Caudebec, que le clocher de sa ebarmaute église gothique vousannonce,etdont lesmaisonsse mirent tranquillement dans le paisible et vaste miroir des eaux de la Seine. Longez le port, et au bout de la longue côte qui mène Lillebonne, là, quelque part, dans ces lieux pleins de verdure, l'aiguille d'un clocher rustique vous conduit un village assez considérable quelques petites maisons éparses sur le plateau, au bord du chemin communal, en sont comme les sentinelles avancées; une longue rue forme le hameau, et dans nue traverse se montre le portail de l'humble église, assise au milieu de ce petit pays comme une mère au milieu de ses enfants. Tous les matins, quand le soleil projette sa longue ligne de feu l'horizon, des groupes d'ouvriers, hommes et femmes, descendent la ville et se répandent dans différentes fabriques ou usines: le travail, convenablement payé, est la ressource des plus pauvres familles de ce hameau. Or, 'a l'eutrée du village, détachée du centre des habitations, il y avait une pauvre demeure con struite en bauge et couverte de chaume. Quelques peupliersgroupés a l'un de sesaogles la protégeaient contre la furie des vents et la surmontaient de loin comme d'une aigrette de feuillage. Situé a quelques perches de la route, uu jardin légumier, orué de quelques fleurs et flanqué dans ses abornements par une douzaine de pommiers, s'épanouissait sou On sait que ces houorables députés ont tous reçu leur éducation dans les collèges de la Compagnie de Jésus. Dans la nuit du vendredi au samedi, un vol avec effraction a été commis au château de M. le baron de Gicy, Nazareth. Les voleurs, que l'on suppose avoir été au nombre de quatre, ont fouillé toutes les armoires dont ils ont forcé les serrures. Ils ont occasionné de grands dégâts et beaucoup de désordre; ils ont emporté entre autres objets une grande bouilloire en bronze, démonté la peudule et pris l'horlogerie, détaché les galous de la chasuble qui se trouvait daDs la chapelle du château. Ils ont dérobé aussi le calice en argent et la patène en vermeil. Toute la batterie de cuisine a également disparu. Vendredi a eu lieu, Louvain, l'élection d'un sénateur en remplacement de M. de Wouters de Bonchout, décédé; i,ig4 électeurs ont pris part au vote, et M. le baron d'Overschie de Neeryssche, candidat de l'opinion conservatrice, a réuni i,i35 suffrages. Il a eu conséquence été proclamé mem bre du Séuat. Tout ce qui se rattache au naufrage du Lyonnais présente uu tel intérêt que nous croyons devoir extraire d'une lettre parliculièiequi nous est communiquée, les détails suivants relatifs deux des naufragés Don José de Eulate, jeune colonel nu service de l'Espagne, venait de se marier la Havane avec une jeune fille ravissante et appartenant une très riche famille. Les deux jeunes mariés avaient fait le voyage de la Havane New-York avec don Manuel de Eulate, capitaine de frégate et frère du colonel. La traversée avait été charmante. C'était dans les derniers jours d'octobre; il s'agissait de revenir en Europe. Don Manuel cher cha 'a décider son frère partir avec lui par le Persia, magnifique steamer qui venait d'accomplir, de New-York Liverpool, uue traversée des plus seuil; derrière, une petite mâsure plantée contenait quelques bâtiments l'usage d'écurie, de grange et de pressoir; et au bout, ime pièce de terre de trois vergées au plus complétait tout le domaine. Et cela cependant, si peu que ce fût, formait un de ces heureux ensembles, une de ces naïves et simples beautés rustiques qui fout soupirer le voyageur des villes que le hasard amène dans ces hameaux ignorés. C'était la demeure de dame Marie! Pour quoi pas femme Marie ou Madame? C'était que la pauvreté de la maîtresse de celte habitation ne permettait pas qu'on lui donnât ce dernier titre; quant une dénomination plus familière, il v avait dans l'extérieur et les manières de dame Marie quelque chose qui empêchait la familiarité et commandait le respect: aussi l'épithète de dame transigeait merveille entre ces deux nuances, et l'on disait communément daus le village daine Marie. L'intérieur de la maison était aussi de nature coufirmer daus ce demi-respect. C'était, il est vrai, un intérieur de chaumière la grande chemi née, sous le manteau de laquelle on s'assied l'aise, remplissait un des côtés de la salle; quelques pau vres chaises et uu grand buffet de sapiu rouge garnissaient le reste. Cependant on remarquait en face de la cheminée uu portrait peint l'huile, représeutant uue belle tête d'homme d'environ trente ans, d'une très-vive et très-fière expression;

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 1