De toutes les parties du pays il arrive des pétitions contre le projet du gouvernement; dans plusieurs localités c'est l'administration communale qui prend l'initiative. A Ypres il paraît que l'administration ne se soucie guères du grand intérêt de la classe bourgeoise qui surtout est en jeu dans la question qui s'agite devant les Chambres. Il paraît que plu sieurs de nos édiles ont de bonnes raisons d'être partisans du libre échange; quelques uns sont complètement absorbés par la méditation de leurs plans de bataille contre le maudit clérical et ne comprennent rien aux souffrances de la bourgeoisie et du petit commerce; d'autres sont en guerre avec les fils d'Hippocrate et de Gallien tous enfin vivent dans une atmosphère de progrès et de perfectibilité indéfinie, qu'ils n'entendent plus rien aux questions de subsistances et de denrées alimentaires. C'est bon cela pour les crétins, ma foi A la suite de réclamations qui se sont élévées l'an passé, l'administration a eu soin de faire éclairer les rues qui conduisent vers la station du chemin de fer. Mais en ceci, comme en bien d'autres choses, l'on s'est contenté de demi-mesures. Faudra-t-il un avertissement pareil celui donné l'année dernière, pour engager les édiles chargés de la police de la ville, prévenir les accidents qui infailliblement devront arriver si l'on laisse la ville plongée dans une profonde obscurité, alors même que voitures et piétons se croisent déjà de bon matin. L'on se rappelle comment une pauvre femme fut prise et écrasée entre les roues de deux voitures vidan ges. Le même fait se reproduira, si l'on n'y prend garde. Les conducteurs de ces véhicules, l'on ne sait trop pourquoi, lancent leurs chevaux au pas de course; si du moins l'administration les obligeait d'avoir une lanterne pour avertir les passants, si elle-même croit ne pas devoir prendre des pré cautions. Il semble cependaut que le droit de sortie impose aux voitures vidanges, rapporte une somme suffisante la caisse communale, pour sub venir la dépense de l'éclairage requis pendant une ou tout au plus deux heures de la matinée. FÊTE ANNIVERSAIRE DU ROI. Le 66* anniversaire du Roi a été célébré avec une grande solennité mardi 16 c'a Bruxelles. Les édifices publics étaient pavoisés. A midi le clergé de l'église collégiale des SS. Michel et Gudule a chanté le Te Deum, au milieu d'une affiuence considérable d'assistants. Le chœur de l'église était magnifiquement orné. Le trône du Roi était dressé du côté de l'Évangile dans le sanctuaire. avec joie, non la mort, elle eût été un bienfait, mais les déchirements des plus affreuses tortures! Un jour je vis un vénérable prêtre qui, passant près de nous et remarquant mon embarras, tourna la tête d'un autre côté pour m'épargner le supplice de la honte. Je le bénissais de sa charité, lorsque mon compagnon s'écrie d'un ton goguenard Vous n'aurez rien vu, monsieur l'abbé, si vous passez le célèbre M. Imbert, fils d'un grand magistrat, ex-chevalier de la Légion-d'Honneur, aujourd'hui chevalier de la chaîne et du boulet. A ces mots le prêtre se retourne, s'avance vers nous, et imposant silence l'impudent galérien Quoi vous êtes cet infortuné? me dit-il d'une voix émue; vous ne reconnaissez pas celui qui assista votre père son lit de mort Pour toute réponse je cachai mon visage dans mes mains. Ah! si vous aviez tenu les promesses que vous fîtes en ce jour solennel Je ne serais pas ici, m'écriai-je en l'interrom pant brusquement. Malheureusement j'y suis tout est dit LL. AA. RR. le Dicet la Duchesse de Brabaot, le Comte de Flandre a la Princesse Charlotte, sont venus assister cete solennité religieuse et officielle. La famille royale aété reçue et complimentée l'entrée de l'église, prie très-révérend M. Ver- houstraeten, curé-doym de Bruxelles, a la tête de son clergé. Le corps diplomatie, les ministres d'Etat et portefeuilleles gratis corps de l'État et de la magistrature ainsi qui les états-majors généraux de la garde civique et de l'armée assistaient la cérémonie. Après le Te Deun, la famille royale a été reconduite par le clergé, avec le même cérémonial qu'à son entrée. Les voitures de gala, tscortées de deux escadrons de guides, ont recondui. la famille royale au palais de Bruxelles. Par arrêté royal d* 17 décembre, les subsides suivants sont accordés dans cette province: Fr. 8,000 au conseil de fabrique de l'église Saint Martin Ypres, pour la restauration de cette église; Fr. 1,555-69 c* aa C(>Dse'l 8e fabrique de l'église de Notre-Dane, Poperingbe, pour la construction d'une flèihe cette église; Fr. 4,ooo au conseil communal de Harlebeke, pour la restauration de la tour et de la flèche de l'église de cette localité. Par arrêté royal du 17 décembreles fabri ques des églises de Dadizeele et de S' Nicolas Ypres, ainsi que les bureaux de bienfaisance de Dadizeele et d'Ypres, sont autorisés accepter les legs qui leur ont été faits par M. César Colson desservant de l'église de Sl-Nicolas Ypres. Par arrêté royal, en date du 16 de ce mois, est nommé A l'état-major des places. Colonel. Le lieutenant-colonel commandant de place de deuxième classe, J. Debruyn, com mandant de place d'Ypres. Au marché de ce jour, il y avait 888 hectolitres de froment 22 fr. 80 c. l'hectolitre; 100h.de seigle i4fr.4o c.; 72 h. de fèves 16 fr. 00 c.; 12 h. d'av. 9 fr. 12 c.; 700 kilos de pommes de terre rouges 6 fr. 25 c. les 100 kilogrammes; 600O k. de pommes de terre blanches 6 fr. 25 c.; beurre frais 2 fr. 46 c.; viande 1 fr. 4o c.; le kilog.; pain 24 c. le kilog. Au marché de ce jour, le froment a subi une baisse de 80 c' et le seigle de 20 c*. Non, tout n'est pas dit, répondit ce digne prêtre en saisissant une de mes mains dans les sienoes; après le jugement des hommes, vous avez encor.e le jugement de Dieu subir votre père y comparaîtra. Devant Dieu, devant votre père, le repentir peut vous absoudre! pensez-y, pauvre enfant Je ne répondis rien j'étais anéanti devant les pensées que le souvenir de mon père soulevait dans mon âme. Le prêtre s'éloigua, je ne le revis plus. Étranger dans la ville, sans doute il ne s'y arrêta pas. Ce qui ne m'était pas encore arrivé depuis mon malheur, je passai presque toute la cuit pleurer chaudes larmes, et ces larmes soulagèrent mon cœur, jusqu'alors gonflé de haine et de désespoir. L'image de mon père ne quittait pas mes yeux, et dans mon trouble je les fermais raille fois comme pour,,ne plus la voir, tant je rougissais même de cette présence idéale. Et alors je me retrouvais dans cette chambre funèbre, devant cette couche où gisait le corps de mon père; et je me rappelais, comme si ce fût hier, mes regrets, mes remords, Depuis quelques jours les opérations du recensement général de la population sont com mencées dans notre ville. Des bulletins imprimé; sont distribués domicile, pour que les habitants y inscrivent les déclarations exigées par la loi. La femme d'un journalier de la commune de Roucourt vient d'accoucher de son septième garçon dont S. M. le Roi a consenti être le parrain. On nous écrit de Poperinghe19 c® Dans le courant de cette semaine, le houblon s'est vendu h raison de fr. 5 2 fr. 55-5o le» 5o kilogrammes. Le bruit court qu'une seule maison de Lille a donné ordre h ses commissionnaires d'acheter en Belgique soixante mille hectolitres de froment le jour où la libre sortie des grains sera votée. On lit dans la Chronique de Courtrai, 17 décembre Si dos informations sont exactes, il paraît que M. le ministre des travaux publics, cédant aux justes réclamations qui lui ont été faites, vient de donner l'ordre pour l'organisation d'un service postal de piétons entre Courtrai, Menin, Ypres et Pope ringhe. Ce service se ferait la nuit. Les facteurs partiraient des différentes villes vers neuf heures du soir; leur retour serait fixé trois heures du matin. C'est là une mesure qui sera accueillie avec faveur par la généralité de nos habitants et qui sera d'une utilité incontestable pour le commerce. Il serait désirer que ce service se généralisât pour toutes les communes de notre arrondissement. Hâtons nous de dire que nous devons ce bienfait aux démarches de notre honorable représentant, M. De Haeme, et aux réclames incessantes du per cepteur des postes du bureau de Courtrai, M. Minnens, qui s'occupe avec une activité rare de faire disparaître toutes les difficultés qui se ren contrent pour l'organisation d'un bon service postal. Un assez singulier coup de tête féminin a eu lieu, lundi, en pleine salle de mariages, l'Hôtel- de—VilleBruxelles. Un couple d'ouvriers comparaissait devant l'échevin chargé d'allumer légalement le flambeau de l'hyraénée, quand, au moment de signer l'acte de l'état-civil, la mère du futur, entrant tout coup dans un état d'exas pération indicible, s'écrie qu'on lui a fait l'affront de laisser signer avant elle un des témoins, que c'est évidemment une insulte calculée, et que dès lors elle retire son consentement au mariage. Cela dit, la trop susceptible matrone, sans vouloir écouter ni observations, ni prières, gagne fièrement l'escalier, puis la Grnnd'Place, où elle répond anx nouvelles instances des conjoints, qui l'ont suivie, par une explosion qui provoque un tel rassemble- mes promesses Ces promesses, je ne les avais pas tenues; et cette terrible accusation de mon père: vous m'avez tué pesait encore sur ma tête. J'étais donc justement puni Cette pensée fut un traitée lumière Justement puni me disais-je est-ce du crime frappé par les hommes? je ne suis pas disposé le reconnaître, car leur châtiment me semble pins cruel que juste; mais justement puDÎ de crimes secrets que les hommes excusent, et pourtant plus funestes que ceux qu'ils réprouvent. La main des hommes a donc été sur moi l'instrument d'une puissance plus haute? 0 Dieu que je ne connais pas, je reconnais la justice de tes coups Mais si m es juste, tu sauras donc démêler dans mes crimes ce qui appartient la malice de mon cœur, et ce qui vient des folles et coupables semences jetées, souvent mon insu, dans ce cœur plus malheoreox encore que criminel. Tu ne seras donc pas inexo rable daus ta vengeance? Égaré, séduit, si je reviens toi, je pourrais donc t'apaiser par mon repentir 0 chère espérance je te verrais luire encore dans les ténèbres de ma prisoD Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 2