est adopte', nous verrons enlever surtout par un voisin puissant qui, en fait de denre'es alimentaires, reçoit tout, mais ne donne rien, nos excellentes ce're'ales, remplace'es en partie par des produits similaires exotiques qui souvent, par leurs qualités inférieures, répugnent aux estomacs de nos popu lations. Mais y a-t-il péril dans la demeure? Craint-on que le cultivateur n'obtienne pas un prix rémuné rateur? Non, car tout le monde est convaincu du contraire. D'ailleurs, le cultivateur sent lui-même que, après des années qui lui ont tant souri et qui loi sourient encore, il faut bien finir par faire la part du consommateur. Qui est-ce qui a demandé la nouvelle mesure que nous discutons? Le propriétaire, le cultivateur, le consommateur l'ont-ils provoquée? Aucune requête de ce genre ne nous a été adressée. Au contraire, les consommateurs nous en font parvenir tous les jours contre cette mesure, sans qu'il y ait opposition de la part du cultivateur et du pro priétaire. Et pourquoi ne s'y opposent-ils pas? Parce qu'ils savent que les consommateurs ont raison. Quoique opposé pour le moment la libre sortie des céréales, je dois cependant vous avouer, mes sieurs, que moi aussi je suis partisan du libre échange pourvu qu'il soit réciproque, car autrement, comme je l'ai déjà dit la Chambre dans une circonstance analogue, nous jouerions le rôle de dupes. Ainsi quand un grand pays voisin, dont une forte partie de la récolte est manquée, ferme hermétiquement ses barrières la sortie, devons- nous, nous qui avons une récolte abondante, ouvrir bénévolement les nôtres? La saine raison répond négativement. Et puis je dirai l'appui de ce que j'avance que la moisson a été médiocre ou mauvaise au midi de l'Europe, dans une partie de la Russie, dans le nord de l'Angleterre, en Ecosse et dans quelques contrées de l'Allemagne. En outre u'est-il pas certain que l'Amérique ue pourra fournir autant de ressources l'Europe que l'année dernière? Dans de pareilles conditions, ne devons-nous pas conserver ce que nous avons eu le bonheur d'obtenir? Mais, dit-on, le commerce sera entravé en ce qui concerne les importations de céréales? L'est-il en France? Aucunement. D'ailleurs,dansmonopinion, l'emrepôt libre fait disparaître cette objection. On fait valoir en outre que les prix des céréales dans les pays qui, sous le rapport de l'alimentation, se trouvent peu près dans la même situation que nous, ont été moins élevés, comparativement ceux de notre pays. Je réponds que cette différence de prix a pu facilement provenir de la qualité inférieure de ces produits qui, en général, ne peuvent soutenir la concurrence avec les nôtres. Admettons pour le moment que cette objection soit plus ou moins fondée. Mais les prix de ces denrées, au nord de la France, n'ont-ils pas toujours été plus élevés que chez nous? Pour ce motif n'a-t-on pas introduit dans ce pays limitrophe une quantité considérable de nos céréales, sous toutes les formes, pouvant les faire circuler partout moyennant un simple passe- avant? N'est-il pas certain que ces prix resteront plus élevés? Et la France ne préférera-t-elle pas nos céréales celles des autres nations? Aussitôt que nos frontières seront ouvertes, ne s'en emparera-t- elle pas? N'iront-elles pas s'y engloutir? Messieursnous devons y penser deux fois et avouer que la mesure proposée est inopportune, je ne dis pas impopulaire, parce que je ne suis pas animé d'un sentiment de vaine popularité. Je défends l'intérêt des consommateurs qui, quand les prix de toutes les deurées alimentaires sont très élevés, peuvent bien obtenir au plus bas prix possible du bon pain qui est leur principale nourriture. Habitant près de la frontière française, je vois ce qui se passe. Malgré la prohibition, beaucoup de nos céréales s'infiltrent en France, cause de la facilité de circulation que j'ai indiquée plus haut. De cette manière, les marchands français enlèvent une partie de nos meilleures céréales, les mélangent avec des grains exotiques et les convertissent ensuite en farine. Qu'on supprime la prohibition, et ces mêmes négociants, sous peu, enlèveront, moyennant les capitaux immenses dont ils peuvent disposer, la majeure partie des belles céréales de la Flandre occidentale qui, juste titre peut être considérée comme le grenier le plus abondant de la Belgique. Je sais que, peu d'exceptions près, les corps constitués qui ont été consultés, ont donné un avis favorable la mesure proposée.Étant persuadé que leurs convictions sont sincères, je ne puis incrimi ner leurs intentions mais je crois cependant que, sans le savoir, ils ont été exclusivement inspirés ou par un esprit commercial, ou par des idées domi nantes du siècle. Quant moi, dussé-je passer pour rétrograde, je voterai contre le projet de loi, en vous proposant le maintien du régime actuel jus qu'au 3i décembre de l'année prochaine. Dans la séance du 20, la Chambre, sur la pro position de M. le ministre des finances a maintenu la prohibition de sortie des céréales jusqu'au i5 février 1857. Fallait-il donc tant de discours, tant de luttes oratoires pour arriver une décision insolite illusoire qui produit une impression dans le public d'autant plus pénible que l'objet en est d'une importance majeure? La loi sur les denrées alimen taires était inopportune, personne ne la réclamait. L'effet immédiat de la résolution prise par la législature, sera la hausse des prix. Le producteur conservera ses blés au magasin jusqu'au moment où la libre sortie sera ouverte. Jusqu'à ce moment les marchés seront peu fournis le pain deviendra plus cher et cela au cœur de l'hiver, alors que la vie est plus dure, que le travail manque et que les salaires sont moindres! Il y a eu plusieurs votes successifs sur la loi des denrées alimentaires, et ils ont été précédés de quelques petits débats rétrospectifs, parmi lesquels se sont glissées des técriminaiions, le tout sans la moindre importance. On a d'abord procédé l'adoption de la loi provisoire. Elle a été votée par 71 voix contre 1. II y a eu 17 abstentions. Cette loi se résume en ceci Libre entrée de toutes les denrées alimentaires pour un an, dater du 1" janvier prochain Libre sortie des céréales dater du i5 février i857; Prohibition de sortie des pommes de terre jus qu'au 5o avril, ou libre sortie dater du 1" mai i85 7; Et maintien du régime actuel sur le riz (loi du 19 mai i856.) Après le vote de la loi provisoire, l'assemblée s'est occupée de la loi définitive, et elle a adopté les propositions de la section centrale. C'est-à-dire qu'à dater du 1" janvier i858, le régime des droits d'entrée reprendra son cours. La loi définitive a été votée par 4i voix contre 28. Il y a eu dix-sept abstentions. Dans la séance du 20, M. Malou a déposé le rapport de la section centrale sur les établissements de bienfaisance et les doDs et legs charitables. Le rapport sera adressé au domicile des membres. Le Propagateur communiquera plus tarda ses lecteurs le résumé du rapport sur cette intéressante matière. La Chambre s'est ajournée au i3 janvier après le vote de la loi sur les denrées alimentaires, du contingent de l'armée pour 1857, du budget de la marine, d'un crédit provisoire de 1,200,000 fr au département de l'intérieur, d'un autre crédit provisoire de 4,064,780 fr. aux travaux publics et d'un troisième de 9 millions la guerre. On lit dans VÉmancipation Les vacances de Noël empêcheront la Chambre de voter avant le 1" janvier le projet relatif aux fonctionnaires inférieurs de l'État. Mais nous apprenons que plusieurs membres, d'accord avec le cabinet proposeront d'accorder aux employés les bénéfices de la loi pour toute l'année 1857. Liste des Jurés appartenant l'arrondissement d'Ypres. Assises de la Flandre occidentale. Cette série commencera le 12 janvier. MM. Ch. Delannoy, cultivateur Messines. L. Courtens, conseiller comra1 Langemarck. J. Deghelcke, propriétaire Ypres. CI1RONIQUE ECCLÉSIASTIQUE. Samedi, 20 c', jour des Quatre-Teraps, Mgr. l'évêque de Bruges a ordonné dans l'église du Séminaire, 16 prêtres, parmi lesquels un Carmélite du couvent de Bruges et un Trappiste du couvent de Westvleteren; 8 diacres, parmi lesquels un Trappiste du même couvent; i3 sous-diacres et 2 minorés. S. G. a aussi conféré la tonsure 24 élèves du Séminaire. A l'audience de samedi, de la cour d'assises de la Flandre occidentale, le nommé Auguste De Meire, âgé de 26 ans, palfrenier, né Knocke et demeurant Oostkerke, accusé d'avoir fait des blessures au sieur J.-B. Verduyn, instituteur Zilsbeke, qui ont occasionné une incapacité de travail personnel pendant plus de vingt jours, a été condamné huit aunées de travaux forcés et l'exposition. ITALIE. Sous ce titre Esprit prophétique des révolutionnaires, Y Armonia, de Turin, publie ce qui suit Une des meilleures preuves que nous pnissiaDS donner du don prophétique des révolutionnaires, se trouve dans le journal Yltalie, de Gênes, du 1" novembre dernier, la fin d'un article intitulé: Les nœucls gordiens de la situation. Voict comment celte feuille s'exprimait En attendant, le prologue de Naples ouvrira la campagne d'hiver, et devra changer en terre amie ce beau royaume, que Ferdinand tient cette heure la disposition des ennemis de l'Angleterre et de la France. Voilà pourquoi ce roitelet barbare doit tomber très-prochainement. Quant nous, nous ne l'appellerons plus désor- mais que feu le roi de naples. C'est Yltalie qui a souligné ces dernieres paroleset il est remarquer qu'elles ont été écrites plus d'un mois avant la tentative d'assassitiat qui a été dirigée contre le Roi de Naples. DÉPÊCHE TÉLÉGRAPHIQUE. Berlin, samedi, 20 décembre. 1 La Correspondance prussienne confirme I» rupture des relations diplomatiques entre la Prusse et la Suisse et ajoute que les sujets prussiens en Suisse ainsi que les archives de la légation sont mis sous la protection du ministre de France.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 2