il l'arrosa de son sang divin et lui communiqua la
puissance invincible de triompher du monde.
Il choisit douze pauvres pêcheurs, qu'il nomma
Apôtres, pour porter le drapeau de la foi catholique
jusqu'aux extrémités de la terre, et loi rallier tous
les peuples. En vain le paganisme, maître du
monde uni sous un seul sceptre, disposant absolu
ment des intelligences, des volonte's, des bras et de
toutes les forces sociales, s'acharne-t-il dans une
guerre mort contre les faibles enfants de la croix.
La croix de Jésus-Christ, scandale pour les Juifs,
folie pour les gentils, triomphe; h ses pieds elle voit
tomber les superstitions, les institutions, les lois,
lesmœurs, la philosophie,l'ignorance, la perversité,
l'inhumanité, les supplices, les persécutions, la
puissance toute entière du vieux monde, et la voila
qui monte sur le trône des Césars.
Au drapeau de la foi catholique est prédite la
lutte et promise la victoire jusqu'à la consommation
des siècles. Ceux qui lui demeureut fidèles, ont
part a sa gloire et triompheront éternellement.
Ceux qui sont assez insensés pour s'efforcer de
multiplier les coups dont il est glorieusement
criblé, vont toujours se briser contre la toute-
puissance, la sagesse infinie et la redoutable justice
de Dieu qui le protège. Dix-huit siècles de combats
et de victoires font briller du plus vif éclat son
invincibilité basée sur la parole divine.
Cette foi catholique a renouvelé et transformé
l'Univers.Elle nousa donnénotre civilisation chré
tienne, notrecivilisation européenne et cette supé
riorité universelle qui nous distinguedetousles peu
ples qui n'ont pas marché la lumière du Christ.
Elle nous fut et nous reste toujours la mère de la
science, de la charité et de la liberté. Ce que le
inonde renouvelé a produit de plus noble, de plus
grand, de plus illustre, de plus sublime artistes,
savants, philosophes, hommes d'état, docteurs et
saints furent heureux de lui appartenir.
Et 1 'on voudrait détruire la foi catholique!
La fable raconte qu'un jour les géants, jaloux
de la gloire des Dieux de l'Olympe, s'avisèrent de
vouloir les détrôner; qu'à cet effet ils entassèrent
des montagnes pour escalader le suprême séjour
des Immortels; mais que Jupiter d'un coup de
foudre les ensevelit sous les ruines de leur échafau
dage. Les géants de la maçonnerie belge se sont
mis aussi dernièrement l'œuvre. Us ont fouillé
dans le passé et le présent de la doctrine et de
l'action de l'église catholique, qui a traversé,
dominé, confondu toutes les erreurs, comme tous
les âges, les vicissitudes et les bouleversements,
proclamant sans cesse la parole immuable de la
vérité universelle, qu'elle a reçue de son divin
Maître. Savez-vous quelles montagnes ils ont
trouvé entasser pour aller détrôner le Christ.
Lisez le manifeste du grand-maître inspecteur
Verhaeghen, et les discours impies du vénérable
Frère-Orban; et lorsque vous les aurez entendus
parler de Galilée et du Contrat Mohatra, dites-
nous sérieusement si le Christ, assis la droite de
Dieu le Père, d'où il viendra plein de gloire juger
les vivants et les morts; n'a rien h craindre de ces
valeureux champions? Certes il ne fallait pas même
un coup de foudre du génie ou de l'éloquence
humaine, pour renvoyer ces terribles géants et leur
suite disséminée par tout le pays, dans les bas-
fonds de leurs loges maçonniques.
Nous avons rendu au fameux Mazzini le service
de parler de la souscription que réclament des
ouvriers belges de soi-disant ouvriers de Gênes,
sous la garantie du chef de l'école des assassins,
quant l'authenticité des signatures et quant au
reste. Son organe belge, le National, rend
aujourd'hui compte du succès de cette démarche.
Nous n'avons aucun motif de garder le silence
cet égard, attendu que n'étant ni libres-penseurs
ni esclaves du libre-examen, nous sommes com-
plétement libres de penser et d'examiner, et par
conséquent d'exprimer notre pensée.
Une réunion d'ouvriers, pour répondre
l'adresse des ouvriers de Gênes, a eu lieu diman-
che dernier. Une commission de cinq membres,
composée d'ouvriers, a été élue au scrutin pour
préparer cette réponse.
Nous apprenons, d'autre part, que les étu-
diants de l'Uuiversité libre se disposent, de leur
côté, rédiger une adresse, et se sont mis ce
sujet en rapport avec les élèves de l'Université
de Gand.
Le National est bien placé pour parler en con
naissance de cause. Son récit est donc exact. Nous
sommes sans doute péniblement affectés de voir de
malheureux jeunes gens donner dans ces déplora
bles travers, et se jeter la suite de Mazzini. Mais
nous n'en sommes pas étonnés, et la chose doit
paraître aussi simple M. Verbaegen qu'à nous.
Tous ceux qui ont pris le parti de l'enseignement
inculqué la jeunesse dans les Universités de
Bruxelles et de Gand, reconnaîtront que ce sont
là les fruits naturels de cet enseignement. Tous
ceux qui ont tonné contre l'Eglise et contre nos
Évêques blâmant des doctrines impies et anti
sociales, se sont ôté le droit d'être sévères pour les
écarts de la jeunesse qui ces doctrines sont
inoculées.
L'État a un enseignement donné aux frais du
trésor public. Lorsqu'il couvre, au moins de la
protection de son inertie, les scandales de Gand,
lorsqu'il maintient un déplorable statu quo tout
en en gémissant en secret, il légitime virtuellement
les actes les plus déplorables auxquels se livre une
jeunesse égarée.
L'atmosphère de l'Université libre a été anti
chrétienne dès son principe. Celle de l'Université
de Gand l'est devenue et le restera, grâce quel
ques professeurs contre lesquels proteste en vain la
conscience de la grande majorité de leurs collègues.
Les élèves de Gand et de Bruxelles ont la logique
pour eux. On ne peut pas leur faire un crime
d'être dépourvus du sens moral qui manque ceux
qui, par leur enseignement, les prédisposent aux
excès les plus alarmants pour l'ordre social.
Or ce quinos yeux, est alarmant pour l'ordre
social, ce n'est pas le fait de la souscription
mazzinienne en lui-même; elle n'aboutira rien
de sérieux. C'est plutôt le fait de l'esprit de
révolte contre tout ce qui doit être sacré dans la
société civile; c'est cette absence du sens moral,
déjà assez éteint dans de jeunes cœurs pour qu'ils
se rendent, autant que cela dépend d'eux, solidaires
des crimes de Mazzini, le patron, le soutien,
l'instigateur, le défenseur officiel et officieux de
l'assassinat politique.
Qu'on nous dise si ce n'est pas là un monstrueux
crétinisme, et si nos Evêques n'avaient pas mille
fois raison lorsque, dans leurs lettres pastorales tant
calomniées, ils cherchaient mettre les familles
chrétiennes en garde contre l'enseignement impie
donné dans les Universités de Gand et de Bruxelles.
Les élèves se montrent dignes de leurs maîtres et
les dépassent déjà en vertu de la loi du progrès. En
vertu de la même loi, ils les dépasseront un jour
d'une manière bien plus effrayante pour la société si
la Providence n'y met ordre. En attendant, que la
Belgique n'oublie pas qu'elle a été avertie par ses
Evêques.
Il y a dans l'existence des écoles officielles un
vice radical que toutes les ergoteries du monde ne
parviendront pas extirper. Leur succès réel ou
factice n'a d'autre base que celle des impôts dont on
charge les citoyens enlevez cette base, peu plausi
ble, il faut en convenir, et cette œuvre, érigée
en haine de l'influence religieuse, c'est-à-dire en
haine des sentiments nationaux, cette œuvre, dis-je,
croule par sa base. On paie, des élèves pour avoir
le prétexte de solder des professeurs. Telle ville
(et il en est plus d'une que nous pourrions citer
affaisse sous le poids de ses charges, et si elle n'était
pas obligée d'entretenir un athénée dispendieux
qui ne jouit point de la confiance des parents; elle
se trouverait dans un état financier très-prospère
Demandez-le plutôt la ville de Bruges, dont la
moitié de la population est inscrite sur les livres du
bureau de bienfaisance et qui ne sait plus de que|
bois faire flèche. Demandez-le la ville d'Ypre-
où la somme prise la caisse communale pour payer
un enseignement dont ne veulent que ceux qui y
sont forcés, est peine couverte par l'augmentation
de 10 0[0 de la part communale aux contributions
qui fut décrétée il y a deux ans. Que le public aille
consulter le projet du budget affiché la maison de
ville; qu'il y lise le chapitre de l'instruction publi
que, et il verra comment nos édiles si parcimonieux,
pour ne rien dire de plus, dans les dépenses utiles
et même nécessaires, sont prodigues l'égard du
collège communalde ses professeurs et de ses
rares élèves.
M. Laforêt, professeur l'Université catholique
de Louvain, nous adresse, dit le Journal de
Bruxelles, la lettre suivante
Louvain, 23 décembre 1856.
Mon cher monsieur le Directeur,
J'ai lu avec admiration le beau livre du R. P.
Dechamps et j'en préparais un compte-rendu pour
le Journal de Bruxellesmais je m'aperçois que
j'ai été devancé. Vos lecteurs n'y ont rien perdu.
Permettez-moi seulement de dire en deux mots
toute ma pensée sur l'œuvre du pieux et éloquent
enfant de saint Alphonse. Je ne connais pas délivré
qui réponde aussi admirablement aux besoins des
esprits de notre époque, et, mon avis, jamais
apologiste catholique n'a placé dans un jour aussi
pur et aussi éclatant tous les signes de Dieu qui
brillent au front de la sainte Église catholique,
apostolique et romaine. C'est une œuvre capitale
qui restera comme uu des plus beaux monuments
religieux et littéraires de notre siècle.
Le Libre Examen de la vérité de la foi, écrit
sous forme d'entretiens, est composé l'instar des
Soirées de Saint-Pétersbourgdu comte de
Maistre, et très-souvent il rappelle cet immortel
chef-d'œuvre par l'éclat de la pensée, la largeur et
l'élévation des vues, la finesse des observations, la
délicate simplicité et la grandeur du style. Toutefois,
le P. Dechamps n'est pas précisément, ce me
semble, de la famille de Joseph de Maistre, il
appartient plutôt celle de Fénélon et de saint
François de Sales il y a dans la touche de l'écrivain
belge une grâce, une suavité, une onction, douce et
pénétrante que n'a guère connues le génie un peu
sombre de l'auteur des Soirées de Saint-Péters
bourg, et qui rappellent surtout l'aimable saint
dont la plume délicate et vraiment suave a donne a
la piété et la littérature deux chefs-d'œuvre,
l'Introduction la vie dévote et le Traité de
l'amour de Dieu
La parole du P. Dechamps a comme celle du
saint Évêque de Genève, un charme particulier qui
ne séduit pas seulement l'esprit, mais qui gaSDe
l'âme, l'ouvre aux douces influences de la grâce, et
en lui inspirant l'amour de la lumière de Dieu, la
lui fait mieux apercevoir. Aussi, il ne faut pas en
douter, le livre de l'éloquent religieux est destine
non-seulement dissiper une foule de préjugés
hostiles l'Église, mais ramener un grand nombre
d'esprit l'amour et la pratique de la verlle
chrétienne.
Veuillez agréer, mon cher monsieur, l'assurance
de mon affectueux dévouement.
N. Lafokêt.
<B:Dlû(DSn(&ÎB3 ILD1AILIS»
Dans sa séance du 23 de ce mois, le Conseil
communal a adopté les propositions faites par 'es