40me Année.
Samedi 3 Janvier 1857.
A® 4,097.
7PB.S3S, 3 Janvier.
LA JUSTICE DIVINE.
LE PROPAGATEUR
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FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
bulletin politique.
La question prusso-suisse se développe avec de
nouveaux incidents qui fortifient l'espoir d'une
prochaine conciliation. Le message présenté le 27
l'Assemblée fédérale s'exprime h cet égard dans
des termes explicites il témoigne du désir que les
cabinets s'entendent pour préseulefen commun un
plan de médiation.
On annonce de Berlin, b la date du 28, nne
nouvelle proposition émanant de la France et
appuyée par les autres puissances, et qui consiste
dans l'élargissement des prisonniers, et leur expul
sion du territoire neucbâtelois. La dépêche télé
graphique qui nous apporte cette nouvellela
complète en ajoutant que, si la proposition fran
çaise est acceptée par la Suisse, un arrangement
deviendra possible.
Néanmoins les préparatifs de guerre continuent
avec beaucoup d'activité de part et d'autre. En
Prusse, huit divisions sont désignées pour l'expé
dition projetée leurs états-majors sont actuelle
ment a Dantzig, Bamberg, Brandebourg, Erfutb,
Poseo, Neisse, Dusseldorf et Trêves.
Les Suisses, de leur côté, ont divisé leurs forces
ea neuf corps, prêts h marcher, indépendamment
des volontaires qui s'organisent daos la plupart des
cantons. Le gouvernement a demandé b l'Assem
blés-fédérale toute sorte de moyeDs de défense;
il a demandé aussi la nomination d'un général en
chef de l'armée fédérale et d'un chef de l'état-
major général.
La Gazelle de Berne du 28 annonce que le
gouvernement wurtembergeois a refusé le passage
aux Prussiens et a convoqué la Chambre des
députés. On remarque, en effet, que le Wurtem
berg ne s'est pas joint aux autres puissances qui
(Suite. Voir le 11° 4>09l> du Propagateur.)
Ah! nombreuses et amères furent les larmes qui
tombèrent sur cette lettre La lecture en fut bien
des fois interrompue! Et quand il s'agit de répon
dre (car Marie s'y résolut aussitôt), bien des fois sa
main tremblante prit et laissa tomber la plume.
Seule, elle dut se dérober; car, ne se croyant pas
libre de révéler un secret qui appartenait b plu
sieurs, elle ne put ouvrir son cœur au digue curé.
Elle répondit, et non-seulement elle assura dans les
termes les plus touchants qu'elle avait tout oublié,
mais elle combattit avec la plus grande force le
projet d'éloignement et de séparation. Sa lettre se
terminait ainsi Non, Paul, puisque vous avez eu
le bonheur de revenir b Dieu, vous ne pouvez
méconnaître sa loi; il l'a dit lui-même l'homme
ne séparera pas ce que Dieu a unil Et pourquoi
donc, moi qui ai taut besoin de miséricorde,
serais-je moins miséricordieuse que notre Dieu?
Il vous a pardooné; vous êtes pur b ses yeux, bien
plus encore l'êtes-vous aux miens. Moi aussi, j'ai
rompu sans retour avec les préjugés du monde:
d'ailleurs je me suis mise b l'abri de ses atteintes; je
vis dans la retraite, loio des villes; vous y trouverez
ont appuyé les demandes de la Prusse auprès du
Conseil fédéral.
Le Grand Conseil du canton de Genève vient de
voter, pour les frais de la guerre, un emprunt de
85o,ooo fr. Le cours en a été fixé b 85 fr. pour
100. Le département militaire a en outre décidé
que le service militaire serait obligatoire de l'âge
de 20 ans jusqu'à l'âge de 44 ans révolus.
L'Observer annonce le rétablissement complet
des relations diplomatiques entre l'Angleterre et
l'Amérique, et dit que le nouveau ministre anglais
sera arrivé b Washington pour le 4 mars. La nomi
nation de M. Villiers b ce poste n'est pas confirmée.
La Gazelle de la Bourse du 29 donne quel
ques renseignements sur les mouvements militaires
qui s'effectuent sur la frontière Suisse on exécute
dans le duché de Bade, b Constance, sur la frontière
de la Suisse, de grands travaux de défense; on fait
des retranchements, et des patrouilles circulent le
long des frontières. L'artillerie badoise était at
tendue le 26. Un corps d'armée Suisse est arrivé b
Krengliogen et b'Emishofeo; il a averti le com
mandant en chef de Constance de l'occupation de
la frontière Suisse.
La nouvelle Gazelle de Zurich parle, de son
côté, des préparatifs militaires de la Suisse. Il se
confirme que les généraux divisioouaires Bourgeois
et Egloff sont autorisés b mettre sur pied, le cas
échéant, toutes les forces militaires des deux Bâle,
ainsi que des cantons de Saict-Gall et d'Appenzell.
Cn doit armer les bateaux vapeur suisses et les
ports du lac de Constance.
Les feuilles prussiennes ayant été invitées b
s'abstenir de toutes nouvelles concernant les prépa
ratifs militaires, nous en sommes réduitspour la
connaissance des faits de cette nature aux commu
nications des autres journaux allemands.
Lorsque, il y a près de deux ans, les Chambres
le repos et la paix. El, si ce n'est pas assez de ma
voix pour vous rappeler, écoutez celle de vos chers
enfants! Mon père, esl-il vrai que, sur le
point de terminer un long voyage, vous songiez b
vous éloigner encore de nous? Ah ne le faites pas.
Victor et moi nous voulons aller au devant de
vous, pour vous ramener ici. Quelle joie pour nous
de vous embrasser et de vous voir avec nous pour
toujours! Vos enfants dévoués: Ambroise, Victor.»
Revenez,revenez, mon cher père! car je vois
ma chère petite mère qui pleure, et, comme d'habi
tude, je ne puis aujourd'hui la consoler. Elle me
dit que vous ne voulez pas revenir avec nous, et c'est
lb ce qui l'afflige; ah! revenez pour consoler une si
bonne mère. Votre chère petite fille, Marthe.»
Deux mois s'écoulèrent sans que Marie reçût
aucune nouvelle elle ne savait comment expliquer
ce silence, lorsqu'enfin une lettre lui fut remise;
elle ne contenait que ces mots Pourquoi m'avez-
vous empêché de partir; pourquoi m'avez-vous
rappelé? Votre générosité peut vous être fatale Je
ne la mérite pas; et cependant, puis-je ne pas me
réjouir des pensées bienveillantes qu'elle vous
inspire? Je reviens donc, car je suis libre, et, trois
jours après cette lettre, j'espère être au milieu de
vous.
En lisant ces lignes, l'émotion de Marie fut si
supprimèrent l'examen pour l'obtention du grade
d'élève universitaire, ce vote fut accueilli avec une
joie bien vive par la généralité des étudiants, tant
des établissements officiels que des collèges libres.
Nous croyions alors que cette satisfaction univer
selle accusait chez ces jeunes gens le désir de
s'appliquer librement et sans entraves aux études
littéraires, que l'examen tendait b détruire par la
trop grande importance qu'il attachait b la partie
scientifique. Nous nous sommes trompés. La Pairie
de Bruges nous l'apprend dans un remarquable
article qui nous fait connaître le résultat de l'en
quête faite par le gouvernement sur les effets de
l'abolition de cet examen. Ce résultat nous fournit
de précieux renseignements. Car il nous prouve b
l'évidence que la joie qu'a fait éclater la nouvelle
de la suppression de l'examen avait, chez les élèves
des collèges gouvernementaux, sa source dans leur
aversion du travail; et chez les élèves des collèges
ecclésiastiques, daos un désir sincère de pouvoir
s'appliqoer plus sérieusement b la littérature.
Qu'on en juge.
Deux questions ont été posées par le gouverne
ment aux directeurs et aux professeursde rhétorique
des établissements d'enseignement moyen, et con
formément au vœu de la Chambre, l'euseignement
libre comme l'enseignement officiel a été admis b
donner sa réponse. Ces questions sont
i" Quel est votre avis sur les effets de l'abolition
de l'examen pour l'obtention du grade d'élève
universitaire, et sur l'utilité qu'il pourrait y avoir b
le rétablir, en faisant subir au programme de nom
breuses modifications?
2° Quelles seraient, dans le cas du rétablissement
de cet examen les modifications b introduire dans le
programme?
D'après la Patrie de Bruges, qui dit avoir
parcouru attentivement le recueil des réponses,
soixante-quatre établissements d'enseignement
grande qu'elle craignit de l'approfondir et de
s'arrêter sur les sentiments si divers qui s'empa
raient tour b tour de son cœur. Cherchant en
quelque sorte b s'étourdir, elle appela ses enfants,
les réunit autour d'elle, et leur apprit en balbutiant
la prochaine arrivée de leur père.
Comment! II arrive donc? s'écria Ambroise;
quel bonheur!
Dans trois jours vous pourrez, Victor et toi,
aller b sa rencontre b Caudebec.
Oh! certainement! dit Victor; mais comme
c'est heureux dS revoir son père, quand on ne l'a
jamais vu!
Marie souriait tristemeot.
Mais je crois me le rappeler b présent, reprit
Ambroise: oui, il était grand, n'est-ce pas, ma
mère? Je me rappelle aussi ce jour où tu pleurais
tant, où tu nous dis que notre père venait de partir
pour un grand voyage, et que uous ne le reverrions
peut-être jamais plus, si Dieu ne nous protégeait
pas
Comme il nous a protégés, le bon Dieu!
s'écria Marthe, remercions-le bien de sa bonté!
Et elle se mil b genoux devant une image de la
sainte Vierge suspendue b la muraille; tous s'age
nouillèrent également et prièrent en silence. Marie
seule pleurait. [Pour être continué.)