moyen ont réponde b ces deux questions. Tous les préfets desétudes, tous les professeurs de rhétorique des établissements officiels réclament le rétablisse ment du grade d'élève universitaire. Il n'y a qu'une seule exception c'est le professeur de Rhétorique de l'athénée royal de Tournay. D'autre part tous les directeurs et professeurs de Rhétorique des collèges libres se déclarent catégoriquement contre le rétablissement de l'examen, même dans la sup position que le programme en fut radicalement modifié. Deux seulement, le directeur du collège de la Su Vierge b Termonde et le supérieur du petit séminaire de Bastogne émettent un autre avis. La plupart des professeurs et des préfets des études des collèges gouvernementaux sont forcés d'avouer leur impuissance b faire travailler leurs jeunes gens, sans la menace permanente d'un examen au bout de lenrs études. Il y en a plusieurs même qui font du rétablissement du grade supprimé ni plus ni moins qu'une question d'existence pour les écoles de l'État. Le professeur de Rhétoriqne de l'athénée royal de Liège avoue ouvertement son impuissance radicale b faire travailler ses élèves, a leur faire prendre des notes, b les tenir même sur les bancs, si on ne loi rend l'examen qui les y enchaîne malgré eux; même aveu de la part du préfet des études de l'atbéoée royal d'Arlon. Un autre va plus loin encore et ne rougit pas d'écrire que l'abolition de l'examen porte atteinte b l'autorité du maître en ravalant son rôle b celui de censenr importun et impuissant. Il n'est donc pas étonnant que ces Messieurs osent soutenir que l'examen d'élève universitaire avait élevé le niveau des études; nous sommes de leur avis, pour autant qu'ils parlent des études de leurs élèves, puisque, d'après leurs aveux, ils ne connaissent pas d'autres moyens de les faire tra vailler. Mais il n'en est pas de même des collèges libres. Les professeurs ecclésiastiques proclament unanimement que leurs élèves travaillent autant et mieux que jamais; et que depuis la suppression de l'examen ils s'appliquent plus sérieusement aux études, littéraires. .Que doit-on conclure de ces deux faits si opposés, de ces deux témoignages si contradictoires et si vrais cepeodaol? Évidemment tout homme de bon sens doit avouer que l'ensei gnement officiel, en déclarant son impuissance, a prononcé sa propre condamnation; et que l'ensei gnement libre qui ne sent aucun besoin du secours do gouvernement pour se soutenir, se développer et se fortifier, doit nécessairement présenter plus de garanties de succès. Il en concluera encore que l'enseignement libre devant incontestablement trouver sa vie et sa force dans la vérité de ses principes religieux doit être le plus digne de la coufiance des parents. Une grande lutte a lieu aujourd'hui dans le monde, la lutte de la foi et du doute, des croyances et des blasphèmes. Sous quelque aspect divers qu'elle se présente selon les pays et les circonstan ces, lutte contre l'autel ou contre le trône, elle n'est au fond autre chose qu'un combat eotre deux principes opposes: entre le principe d insurrection et le principe d'autorité. Si l'on dit que c'est l'antagonisme de la raison et de la foi, du libre examen et de l'obéissaoce, des droits de l'individu et des droits de la société, ce ne sont Ib que des appellations différentes qui cachent les mêmes choses. Cette lutte issue de la réforme, mais qui a pris seulement son véritable essor a la fin du siècle passé,depuis l'avénement des grandes libertés poli— ques actuelles, cette lutte sera la préoccupation des sociétés dans l'avenir. Combat terrible et qui porte en lui le germe de la plus épouvantable dissolution sociale. Uo épisode de cette lutte a eu lieu en Belgique cette année b propos de quelques professeurs de l'Université de Gand. Pour la première fois peut- être depuis la reconstitution de notre nationalité, le pays a vu nettement se mettre en présence les Jeux principes. Les discussions qui ont eu lieu alors oot fait connaître, avec toute la clarté désirable, b la tribune, dans les chaires scientifiques, dans les journaux, quelles sont les prétentions du libre examen et quels droits il réclame. Le pays a pu juger aussi quel avenir il nous préparait. Certainement nous ne prétendons pas que tous ceux qui, pendant cette discussion, ont combattu daos les rangs des adversaires de la foi, soient des athées ou des révolutionnaires, nous oe croyons pas non plus que le succès de leurs théories eut immé- diatemenlintroduitchez nousl'incrédulité religieuse et l'anarchie politique; bien loin de Ib, parmi ceux qui ont figuré contre nous dans ce mémorable débat, il s'est trouvé plus d'un soldat involontaire de l'armée anti-sociale qui serait avec nous au premier rang pour la combattre au jour du danger. Mais il n'en est pas moins vrai que l'inflexible logique doit conduire le système qu'ils défendent aux consé quences les plus funestes. Plus d'un tremblerait s'il le voyait appliquer d'une manière complète. Après les solennités nationales de juillet, la grande discussion dont nous venons de parler a été le principal événement intérieur de l'année qui vient de s'écouler et nous croyons que les résultats n'en auront pas été stériles. Bien des yeux se sont déssillés, bien des prétentions se sont éteintes, bien des calomnies ont été mises b néant. Le pays a vu la véritable portée do débat, il y a prêté nne attention soutenue, il a jugé avec ses représentants. Ce débat roulant sur les questions les plus élevées qui jamais aient été discutées dans une assemblée nationale,et s'accomplissant paisiblement a l'ombre d'une tribune libre,ces débats ont eu leur grandeur. Il en est ressorti nne fois de plus que le catho licisme ne craint ni la discussion, ni la liberté, et que ses défenseurs sont aujourd'hui les vrais lutteurs de la justice et du droit. Eux seuls élèvent partout la voix pour réclamer le libre développement du bien et le respect de^priscieoces, eux seuls résis tent aux tentatives d'oppression, aux usurpations des idées. Ils ne craignent pas la luttemais ils la veulent franche et libre. La bonne cause, celle des croyances et de la morale, a obtenu un beau succès dans cette lutte solennelle. Nos amis s'y sont surpassés et nous avons entendu quelques-uns de uos adversaires rendre un légitime hommage b leur talent. A la hauteur où ils ont élevé le débat, eux seuls pouvaient triompher. Le vieux rocher de Pierre domineencore de bien des coudées les flots qui s'abattent sur sa base. nOME. LETTRE FACYt'LlQl'E DE LA sainte Inquisition romaine et universelle tous les Evêques contre les abus du magnétisme. Mercredi, 3o juillet i856. Dans la réunion générale de la sainte Inquisition romaine et universelle, tenue au couvent de Sainte-Marie-de-la-MinerveLL. EE. RR. les Cardinaux inquisiteurs généraux contre l'hérésie dans tout le monde chrétien, après avoir mûrement examiné tout ce qui leur a été rapporté de divers côtés par des hommes dignes de foi, touchant la pratique du magnétisme, ont résolu d'adresser la présente Encyclique b tous les Évêques pour en faire cesser les abus. Car il est bien constaté qu'un nouveau genre de superstitions a surgi des phénomènes magnétiques auxquels s'attachent aujourd'hui bien des person nes, non point dans le but d'éclairer les sciences physiques, comme cela devrait se faire, mais pour séduire les hommes, avec la persuasiou que l'on peut découvrir les choses cachées, ou éloignées, ou futures, au moyen du magnétisme et par l'inter médiaire de femmes nerveuses qui sont tout b fait sous la dépendance du magnétiseur. Déjb plusieurs fois le Saint-Siège, consulté sur des cas particuliers, a donné des réponses qui con damnent comme illicites toutes expériences faites pour obtenir un effet en dehors de l'ordre naturel, ou des règles de la morale, ou sans employer les moyens réguliers; c'est ainsi que, dans des cas semblables, il a été décidé, le mercredi 21 avril l84i que l'usage du magnétisme, tel que l'exposait la demande n'est pas permis. De même, la sainte Congrégation a jugé b propos de défendre la lecture de certains livres qui répan daient systématiquement l'erreur en cette matière. Mais comme, en outre des cas particuliers, il fallait prononcer sur la pratique du magnétisme en général, il a été établi comme règle b suivre, le mercredi 28 juillet i854 En écartant toute erreur, tout sortilège, toute invocation implicite du démon, l'usage du magnétisme, c'est-b-dire le simple acte d'employer des moyens physiques, non interdits d'ailleurs, n'est pas moralement défendu, pourvu que ce ne soit pas dans un bnt illicite ou mauvais en quoi que ce soit. Quant b l'application de principes et de moyens purement physiques b des choses ou des effets vraiment surnaturels pour les expliquer physiquement, ce n'est qu'un sion tout a fait condamnable et une pratique tique. Quoique ce décret général explique suffisam ment ce qu'il y a de licite ou de défendu dans l'usage ou l'abus du magnétisme, la perversité humaine a été portée b ce point, qu'abandonnant l'étude régulière de la science, les hommes voués b la recherche de ce qni peut satisfaire la curiosité, au grand détriment du salut des âmes et même au préjudice de la société civile, se vantent d'avoir trouvé un moyen de prédire et de deviner. De Ib ces femmes au tempérament débile, qui, livrées par des gestes que n'accompagne pas toujours la pudeur aux prestiges du somnambulisme et de ce que l'on appelle la claire intuition, prétendent— voir toutes sortes de choses invisibles, et s'arrogent, dans leur audace téméraire, la faculté de parler sur la religion, d'évoquer les âmes des morts, de recevoir des réponses, de découvrir des choses incoonues ou éloignées, et de piatiquer d'autres superstitions de ce genre pour se faire b elles- mêmes et b leurs maîtres des gains considérables par leur don de devination. Quels que soient l'art ou 1 illusion qui entrent daos tous ces actes, comme on y emploie des moyens physiques pour obtenir des effets qui ne sont point naturels, il y a fourberie tout b fait condamnable, hérétique, et scandale contre la pureté des mœnrs. Aussi, pour réprimer efficacement un si grand mal souverainement funeste b la religion et b la société civile, on ne saurait trop exciter la sollicitude pastorale la vigilance et le zèle de tous les Évêques. Qu'autant donc qu'ils le pourroot, avec le secours de la grâce divine, les Ordinaires des lieux emploient tantôt les avertissements de leur paternelle charité, tantôt la sévérité des reproches, tantôt enfin toutes les voies de droit, selon qu'ils le jugeront utile devant le Seigneur, en tenant compte des circonstances de lieu, de temps et de personnes; qu'ils mettent tous leurs soins b écarter ces abus du magnétisme et b les faire cesser, afin que le troupeau du Seigneur soit défendu contre les attaques de l'bomme enuemi, que le dépôt de la foi soit gardé sauf et intact, et que les fidèles confiés b leur sollicitude soient préservés de la corruption des mœurs. Donné b Rome, a la chancellerie du Saint- Office du Vatican, le 4 août i856. V. Card. Macchi. CHRONIQUE LOCALE. PHÉSEST.ITIOT DE XOl'VEl A Xi. Les présentations officielles du Conseil com-

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 2