^Ome Année. 1 Mercredi 7 Janvier 1857. No 4,098. 7F2v ■f LE PROPAGATEUR pour la ville 4 fr. pour 6 trois mois. 6 fr. par an, US,,2-50 pour ti M FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. 7 Janvier. assassinat de mgr. l'archevêque de paris. Celle triste nouvelle, d'abord annoncée par voie télégraphique, a été publiée par le Moniteur en ces termes Un crime affreux a été commis aujourd'hui (5) dans l'église de S'-Etienne-du-Mont. A la snite de la procession, et au moment où il rentrait dans la sacristie, Mgr. l'archevêque de Paris a été frappé d'un coup de poignard par ué\prêtre, nommé Verges, récemment interdit. y L'archevêque a été porté au presbytère de R S'-Etienne-du-Mont, où il a presqu'aqSsilôt rendu le dernier soupir. L'assassin a été îmmé- diatement arrêté. Nous ne saurions dépeindre la profonde émo- tion éprouvée par les nombreux fidèles qui se trouvaient réunis dans l'église, et la donloureuse impression que la nouvelle de la mort du vertueux prélat a répandue ce soir dans Paris. Les journaux quotidiens enrégistrent une foule de détails que tout le monde a déj^r lus. Nous dirons avec le Droit Le calme de Verges en présence d'un si graud crime, les circonstances mêmes dans lesquelles ce crime a été commis, semblent repousser la pensée d'une saine intelli gence^! il faut croire, ponr l'honneur de l'humanité, que cet homme, qui a été investi des fonctions sacrées de prêtre, est un fou et non un monstre. Dieu veuille que la Société ait un nouveau mal heur h déplorer et non un crime h punir. D'autre part, l'on apprend que rien, jusqu'il présent du moins, ne confirme ce qu'on a dit d'un dérangement des facultésintellectuellesdel'assassin. Ses paroles étaient empreintes d'exaltation. Vers la fin de son interrogatoire, comme on lui représen tait l'énormilé de son crime, il s'est écrié Oui, c'est affreux. et quelques larmes sont tombées de ses yeux. Le malheureux, ainsi que l'appelait sa victime mourante, a cansébiende peines et de désagréments h ses chefs; interdit plusieurs fois, il est rentré en fonctions diverses reprises, dans deux diocèses différents, il avait éprouvé combien ses supérieurs usaient de condescendance et de bonté h son égard, pour le ramener il ses devoirs. question des denrées alimentaires. L'impopulaire projet de loi sur les denrées alimentaires continue d'entretenir l'esprit du public dans une vive alerte. Une pétition, adressée hier au Sénat pour demander le maintien de la prohi bition des céréales jusqu'au 3 t décembre prochain, a été recouverte, en moins de deux jours, de plus de quatre cents signatures. Espérons que nos concitoyens n'auront pas fait un vain appel aux sentiments de justice et d'équité de nos législateurs. Nous uous empressons de mettre cette pétition sous les yeux de nos lecteurs. A MM. les membres du Sénat. Messieurs, La Chambre des Représentants, dans la question des denrées alimentaires, a formulé en projet de loi que la législation de i855 cesserait d'être en vigueur a dater du t5 février prochain. A la veille du jour où vous allez mettre ce projet en délibération, les soussignés, habitants de la ville d'Ypres, prennent la respectueuse liberté de vous exprimer les appréhensions auxquelles le principe adopté par la Chambre les a livrés, et les vœux qu'ils forment au sojet de cette question importante d'alimentation qui, dans les Flandres, encore plus qu'ailleurs, tient, en ce moment décisif, l'esprit des populations dans un pénible et anxieux éveil La craiute des pétitionnaires, leur conviction triste et profonde, pour mieux dire, c'est que le premier effet du retrait de la prohibition, l'effet certain, immédiat, sera un enchérissement consi dérable des grains, et ce, juste an moment où toutes les autres subsistances, comme la viande, le beurre, les œufs, etc., out atteint un taux inabordable aux classes inférieures. Il n'entre point dans l'idée des soussignés d'ex poser ici toutes les raisons économiques qui militent pour le maintien de la législation protectrice de l855. Ces raisons d'ailleurs ont été développées h la Chambre par des représentants la fois hommes de cœur et de talents, sans distinction de parti. On y a démontrédans de remarquables discours comment le système de la prohibition a constam ment maintenu le prix des grains chez nous, en dessous des prix de l'étranger. On y a démontré également comme quoi nos voisins n'attendent que l'ouverture de nos barrières pour venir, sur nos marchés, accaparer nus bons grains, et nous laisser en échange des grains exotiques d'une qualité certes inférieure. Quant aux intérêts de l'agriculture et du com merce dont on s'est prévain pour élayer un soi- disant système de liberté, les exposants croient pouvoir répondre qu'il n'y a point d'iulérêls au dessus de l'intérêt de toot un peuple si croellement éprouvé depuis plusieurs années, par la disette accolée au manque de travail! Comme toutes les misères s'appellent et s'eochaînent, l'abaissement du salaire, déjà insuffisant, suivra de près le renchérissement des blés reportée aux plus mauvais jours du passéalors qu'elle pouvait espérer des temps meilleurs, il n'aura servi de rien h la classe ouvrière d'avoir été patiente et résignée. Mus par le plus profond sentiment d'équité et de commisération, les soussignés vous supplient, Messieurs, de revenir h un amendement écarté par la Chambre et de proroger, jusqu'au i" janvier 1800 cinquante-huit, la loi prohibitive et tutélaire de 1800 cinquante-cinq. Ypres, le 3 janvier 1857. Suivent les signatures. La populaliou, dont les intérêts ont été si péni blement froissés par les votes de la Cbainbre des Représentants dans la question des denrées alimen taires, tient les regards fixés sur les membres du Sénat elle espère que ces hommes murs, l'expé rience consommée, prendiont h cœur de lui prouver encore une fois, qu'ils ne dévient jamais de la voie de prudence et de justice dans laquelle ils ont marché jusqu'ici; les actes du Sénat prouvent de plus en plus combien a été sage son institution comme pouvoir modérateur. Dans la question actuelle, le Sénat saura comme toujours résister h toute influence illégale, se mettre au dessus des intrigues de quelque pari qu'elles viennent, et prouver par son attitude et par ses votes qu'il n'entend par recevoir le mot d'ordre de qui que ce soit. Le Séoat, procédant avec une sage lenteur a voulu mieux s'informer des besoins de la popula tion; le pays applaudissant h cette prudente mesure, a senti sa confiance renaître et se tranquillise en attendant qu'il soit fait justice h ses réclamations. L'opinion publique de la ville et de l'arrondisse ment se prononce vivement contre la conduite parlementaire de M- A. Vandenpeereboom, dans la séance de la Chambre des Représentants, du 19 décembre dernier. L'on sait que ce mandataire du peuple, comme en certaioes réunions l'on se plaît h l'appeler, ne s'est pas associé aux vingt-neuf membres qui ont volé pour la prohibition de la sortie des denrées alimentaires, mesure si généra lement réclamée et dont le peuple avec son bon sens naturel apprécie tout le besoin. M. Vanden peereboom s'est contenté de proposer un amende ment, qui après tout n'était qu'un palliatif et qu'un moyen d'excuse. Le Conseil communal d'Ypres, préoccupé d'in- téiêts qui certes ne sont pas ceux de ses administrés, paraît ne pas comprendre leur situation. Nos édiles préfèrent guerroyer contre le clergé, et bouleverser des positions acquises, plutôt que de prendre cœur de s'associer aux justes réclamations qui s'élèvent de toutes parts, contre la fâcheuse loi des denrées alimentaires. Les justes appréhensions et les pressants besoins de nos ouvriers et petits commerçants, les forcent prendre eux-mêmes leur propre défense, puisque ceux qui devraient se mettre leur tête, n'en prennent guère souci et paraissent ne pas daigner s'en occuper. Le Propagateur commencera aujourd'hui la poblicatiou d'une série de documents officiels concernant le remaniement du service médical pour le bureau de bienfaisance et les établissements charitables. Le Propagateur met hors de cause la person nalité des anciens et nouveaux titulaires; il veut mettre le public h même de porter eu pleioe connaissance de cause son jugement sur les décisions graves prises par les administrations. I. Copie du rapport des membres de l'adminis tration des Hospices, délégués pour entendre les propositions de l'administration du Bureau de bienfaisancetendant réorganiser le service médical. Messieurs, Par suite de l'iuvitation contenue dans la lettre de l'administration du Bureau de Bienfaisance du 35 Novembre d', tendant apporter quelques modifications au service sanitaire de nos adminis trations, une réunion a eu lieu le 2 de ce mois; après avoir entendu les motifs alle'gués par celle administration, pour désirer un changement, nous avons pu constater qu'ils existent aussi pour lauôtre. En effet, MM., ainsi que nous avons pu nous en convaincre, aussi bien que les membres du Bureau

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1