2
de Bienfaisance, et laissant de côté toute question
de personnes et nous bornant anx faits généraux,
des inconvénients qui n'étaient pas toujours
d'un caractère insignifiantse sont présentés a
plusieurs reprises dans le service médical des
institutions charitables. Les moyens d'action qu'il
était donué aux commissions de mettre en.eeuvre,
pour y obvier, étaient insuffisants, pour obtenir du
service médical tont le bien qu'il pourrait faire.
Dans certaines Villes, on a trouvé un mode de
remédier aux inconvénients que nous avons ren
contrés en ne donnant qu'nn mandat temporaire
aux agents du service sanitaire de la Bienfai
sance publique,
A plusieurs reprises il a été question poumons,
d'introduire anssi une réforme dans cette partie du
service, mais la révision de la législature sur les
Établissements charitables nous a retenus. Toute
fois, comme l'administration du Bureau de Bien
faisance a pris l'initiative de proposer une nouvelle
organisation; il nous semble qu'il y a opportunité
de poursuivre ce projet et de le mettre en œuvre
pour i85y; d'autant plus, que la réunion des
institutions charitables ne porterait aucune entrave
au service sanitaire organisé sur la nouvelle base
que nons proposonsd'un mandat temporaire
limité cinq ans, ainsi que celui des membres
même de l'administration.
Il est bien entendn, MM., que, dans l'intérêt
bien constaté de l'administration, il serait impor
tant de poser en principe, dès maintenant, qu'il y
aura tous les cinq ans, un remaniement du person
nel C'est uoe mesure que l'administration devrait
élever dès aujourd'hui, a la hauteur d'une règle
administrative, dont elle ne pourrait dévier, si elle
tient b voir le service médical bien fait, et con
server la haute surveillance sur cette partie si
importante de la mission des institutions charitables.
Quant b notre compétence pour provoquer
cette modification, nous croyons que personne ne
peut la mettre en doute l'administration qui
nomme et révoque, sous l'approbation du Conseil
communal, son personnel du service sanitaire,
peutsans contestation introduire de nouvelles
conditions dans ce service, un nouveau mode de
répartition du personnel, suivant les besoins nou
veaux qui peuvent se faire jour.
Nous vous proposons donc, MM., de donner
suite au projet de modification que nous ont exposé
les membres du Bureau de Bienfaisance, et de
vouloir bien approuver la répartition du personnel,
que nous avons éventuellement arrêté de commun
accord.
Ypres le 5 décembre i856.
(Signé) Arthur Merghelynck, Émile
Durutte et T. Vanden
Bogaerde.
II.
Extrait du Régislre des Délibérations prises
par l'administration des Hospices civils de la
ville d'Ypres.
Séance do 5 Décembre i856.
Présents MM. Le chevalier Lambert Destuers,
officier delà Légion d'honneur, chevalier de l'ordre
de S' Louis, président, Arthur Merghelynck,
Émile Durutte, Théodore Vanden Bogaerde,
Charles Vanden Broucke membres et Auguste
Lambin, secrétaire.
Vu la lettre delà commission administrative du
Bureau de Bienfaisance en date du 25 Novembre
i856, par laquelle cette administration signale des
inconvénients, résultant du mode actuel d'organi
sation du service médical, propose de ne donner b
l'avenir que des mandats temporaires aux médecins,
et prie notre administration de s'entepdre avec elle
pour arrêter de commun accord les choix, sous
l'approbation de l'autorité communale, afin de
pouvoir confier aux nouveaux titulaires la mission
temporaire qui leur sera dévolue b dater du
Janvier 1857.
Vu le rapport des membres délégués ponr se
consulter avec les membres délégués de l'adminis
tration du Bureau de Bienfaisance sur l'objet de
leutf lettre
Considérant, outre les motifs allégués par le dit
Rapport, que tinamovibilité des médecins char
gés du service sanitaire rend toute amélioration
difficile et enlève aux malheureux le bénéfice
qui résulterait pour les soins qu'ils attendent,
dé une émulation plus largement répartie-, tandis
qu'elle oie aux jeunes médecins, presque tout
espoir de mettre a leur tour leurs connaissances
au service de la Bienfaisance publique ce qui
établit en faveur des honorables titulaires qui
sont chargés aujourd'hui, un monopole préju
diciable au niveau de texpérience médicale, et
par suite Lintérêt général de notre ville.
L'administration des Hospices, par trois voix
contre deux, un membre de la mioorité se réservant
de donner ses raisons par écrit,
Décide de soumettre a l'approbation du Conseil
communal la proposition suivante
Le service sanitaire des hospices et hôpitaux sera
réorganisé sur les bases suivantes: Les docteurs,
médecios, chirurgiens et accoucheurs ne recevront
plus qu'un mandat limité de cinq ans. Au bout de
ce temps il y aura un remaniement dans les services.
Les titulaires pourront obtenir un nouveau mandat,
mais il est entendu que le service, qui leur est
confié, pourra être changé, augmenté ou diminué
d'après la décision de l'administration.
La répartition des services telle qu'elle existe
aujourd'hui est révoquée.
L'administration nomme, sous l'approbation de
l'autorité communale pour le terme de cinq ans, b
partir du 1" Janvier 1857 aux services suivants
MM. Coppieters, service sanitaire de la Belle et
de l'école des filles, aux appointements de toâ fr.
par an.
Hammelrath, service sanitaire du Nazareth et de
l'école des Orphelins anx appointements de 90 fr.
par an.
Ferryn, chirurgie b la Belle et aux Écoles aux
appointements de 125 fr. par an.
Tyberghein, Wavrans, veuves du S' Esprit,
S' Jean, aux appointements de 4oo fr. par an.
Lannôy, Wavrans, Béguinage et l'établissement
de S'-Joseph, aux appointements de 4oo fr. par an.
Ponpart, hôpital civil et adjoint b la maison de
santé, aux appointements de 4oo fr. par an.
Lagrange, hôpital civil, aux appointements de
4oo fr. par an.
Laheyne, hôpital civil aux appointements de
4oo fr. par an,
Cornette, maison de santé aux appointements
de 4oo fr. par an.
La somme des appointements des divers services
demeurant la même qu'avant.
Extrait de la présente délibération sera, ainsi
que le rapport ci-dessus adressé b l'autorité com
munale.
III.
Note de la Protestation verbale contre la
Proposition concernant le service médical,
agitée en séance du 5 décembre i856.
Cette proposition est adoptée par trois voix
contre deux; ont voté pour, MM. Arthur Merghe
lynck, Vanden Bogaerde et Durutte; contre, MM.
De Stuers et Vanden Broucke.
Le Président Mr De Stuers a motivé son opposi
tion contre cette mesure pleine d'inconvénients et
basée sur des griefs contre les médeoins titulaires
de l'hôpital et de la maison des aliéoés; il s'est
élevé avec force contre ces griefs qu'il combat et
déclare que ce serait le comble de l'ingratitude de
ne pas considérer les services éminents rendus
pendant la terreur des crises épidémiques par MM.
les docteurs Hammelrath et Coppieters: Le premier
Dommé, assista les cholériques jour et nuit; tous
deux reçurent une médaille décernée par le gou
vernement en récompense de leur zèle. Lors de
l'épidémie du choléra en i84:7-, 1849 et 18 55, M.
Hammelrath fut le seul qui a offert ses services
gratuits,et traité les cholériques. Lors de l'épidémie
des varioles il traita les indigents variolés, soit b
l'hôpital, soit b la caserne de l'An X et ailleurs.
Dans tous les temps il prit une part très-active b
toutes les opérations chirurgicales Pendant trois
mois de la maladie de M* le chirurgien Van Acker,
ces deux docteurs en ont fait le service avec zèle.
L'établissement de la pharmacie b l'hôpital, qui
réalise quelques milliers de francs par an, est due b
l'immixtion de ces deux médecins.
Le docteur Hammelrath dessert gratuitement,
depuis plus de douze ans le dispensaire opthalmi-
que, il y traite gratuitement tous les indigents de
la ville d'Ypres et de l'arrondissement.
Vouloir donc destituer, par un vote enlevé
d'assaut (un délai de huit jours de réflexion
demandé par le Président a été rejetéce serait,
répète le sousigné Président, le comble de l'ingra-
lilude, de l'absurdité, et priver les malbenreux,
par uoe destitution brutaledes secours des plus
courageux et des plus dévoués des médecins.
Si c'est pour utiliser les services de jeunes
médecios, il y a d'autres moyens sans commettre
de révoltantes injustices.
(Était signéL. De Stuers.
(La suite la fois prochaine.)
ÉTRENNES COMMUNALES DE LA VILLE D'ÏPRES
POUR L'ANNÉE 1857.
Le corps médical de la maison de santé d'Ypres,
récemment destitué de ses fonctions par arrêté dn
Conseil communal, a constaté chez celui-ci de
nouveaux et graves symptômes de la maladie de
domination compliquée de despotisme et d'arbitra-
risme libéral, maladie très-pernicieuse, presque
incurable et souvent mortelle. C'est pourquoi le
corps médical, faisant usage de sa science et de sa
longue expérience, vient d'administrer au malade
pour ses étrennes
Une pilule salutaire
Non pas dorée, mais quelque peo amère.
Nonobstant l'arrêté communal, signé par le premier
échevin, qui déchargeait les anciens médecins et
nommait on nouveau titulaire, ceux-ci ont persisté
dans l'exercice de leurs fonctions. Ils ont, au pre
mier jour de l'an, fait porter b la maison de santé, la
défense d'admettre le nouveau titulaire. Celui-ci
Plus fin que ses patrons,
S'abstint d'entrer en fonctions.
Les anciens titulaires se sont alors présentés b
l'établissement, et après avoir prononcé entr'enx
snr l'opportunité de l'élargissement immédiat de
l'un des pensionnaires, ils ont présenté leur décision
écrite b la signature du premier échevin. Celui-ci
ne désirant pas avoir maille b partir avec le chef du
parquet, a docilement, au nom du Conseil commu
nal, avalé la pilule qui lui était présentée.
On dit que les médecins, trouvant que la maladie
est invétérée et qu'elle a vicié les diverses fonctions
vitales du corps, font préparer pour le Conseil
communal, dans le laboratoire de la pharmacie
centrale, des pilules nouvelles et b plus forte dose.
La Chambre a voté il y a quelque temps l'im
portante loi sur la sophistication des denrées
alimentaires. L'intérêt de la santé publique en
exige l'application sévère. Un commencement
d'exécution lui a été douoé l'an passé daus notre
ville, par rapport b la falsification du lait; celte
mesure, n'étant pas soutenue, aura pour unique
effet de nous donner du lait sophistiqué avec une
augmentation de prix. Nous appelons sur ce point
l'attention de qui de droit, et nous demandons si