40me Année.
Samedi 10 Janvier 1857.
No 4,099.
LE PROPAGATEUR
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7-50 par
an5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 3 mois.
7FI&SS, 10 Janvier.
bulletin politique.
La situationen ce qui concerne le différend
helvético-prussien, conserve toujours un aspect
pacifique. La solution amiable dadlfféreod se fonde
plus que jamais sur le résultat probable des efforts
combinés de la France et de l'Angleterre. La
rumeur la plus accréditée aujourd'hui par les
journaux et correspondances de l'étranger, c'est
qoe la Suisse cédera et mettra les prisonniers
neuchâtelois en liberté avant tout jugement, non
pas h titre de reconnaissance des droits du roi de
Prusse, mais par égard pour les puissances média
trices.
Rien de nouveau n'est survenu en apparence
dans l'affaire de Neucbâtel,et pourtant nous devons
dire que l'espoir d'uDe solution pacifique s'est uu
peu affaibli depuis deux jours.
Les journaux suisses continuent publier avec
les plus grands détails et avec une affectation
marquée les mesures militaires ordonnées par le
gouvernement. Un de ces journaux, la Suisse,
contient une note circulaire qui lui est adressée,
dit-il, ainsi qu'a ses confrères, par le gouvernement
bernois, et par laquelle on recommande la
presse, dans les circonstances actuelles, la plus
grande circonspection, afin de ne pas attirer de
nouvelles complications sur la patrie.
'Mardi, les plénipotentiaires ont tenu h Paris
leur seconde réunion.
Le Moniteur universel annonce le fait en
ajoutant quedans cette conférencetoutes les
difficultés ont été résolues, et que le protocole
général a été signé par tous les plénipotentiaires.
Nous lisons dans une correspondance parisienne
du Journal de Bruxelles Pendant qu'on écoute
aux portes de la salle des Conférences de Paris,
moins pour répéter ce que persoone n'entend que
pour acquérir le droit de dire avec autorité ce
qu'on a intérêt b faire croire, laissez-moi vous
entretenir du fait le plus considérable de la situa
tion. Auprès de ce fait dont personne ne parle, au
moins dans les journaux, la question de l'Ile des
Serpents tombe dans les infiniment petits, celle de
Holgrad n'est plus qu'un incident, celle des Prin-
cipautés danubienues un détail, celle de Neuchâtel
elle-même pour laquelle la Prusse et la Suisse
arment en ce momeot, un épisode. Qu'est-ce
donc? direz-vous. C'est le refroidissement pro
gressif et continu de l'alliance anglo - française.
une prophétie.
Quelque soit l'avis de la plupart de mes amis,
sur les faits et gestes administratifs, qui font
l'objet d'une critique si vive dans la cité, je
persiste a déclarer que ces actes selon moi, sont le
résultat d'une étourderie regrettable, h la suite
de laquelle le libéralisme yprois gravitera vers sa
décadence et sa ruine.
Ce langage on l'attribuerait b l'un de ceux qu'il
est de mode, en certaines régions, de désigner par
le nom de cléricaux et de crétins, s'il n'était constaté
qu'il est sorti de la boucbe du principal meneur,
que le libéralisme exclusif de notre ville se glorifie
de reconnaître comme son chef.
Cette sombre et prophétique appréciation, dont
la réalisation parait poiodre comme b travers un
nuage, est basée sur la connaissance de l'état réel
où nous nous trouvons.
Le public Yprois, trop longtemps aveuglé par de
vains mots, égaré par de fallacieuses promesses,
ouvre les yeux, se désabuse et commence b revenir
sor ses pas.
N'en doit-il pas être ainsi quand le corps impor
tant des brasseurs continue b être molesté par la
régence, au moyen du maintien des mesures fiscales
les plus odieuses?
N'en doit-il pas être ainsi, quand nos édiles
impuissants dans leur colère, s'attaquent au clergé
inférieur qui certes n'est pas le coupable, si cou
pable il y a? quand ils poussent la bassesse de leur
vengeance jusqu'b dépouiller les deux succursalistes
et les hait vicaires de leur' très minime, mais en
même temps très juste pait dans le budget de
la commune? Cet acte n'a-t-il pas révolté tout le
monde
N'en doit-il pas être ainsi, quand nne mesure
arbitraire et en beaucoup de poiuts illégale, prive
de leur mandat les anciens titulaires attachés au
service médical du bureau de bienfaisance et des
établissements charitables? Quand nos conseillers
communaux, par un trait de'plume prouvent qu'ils
n'ont aucun égard ni au dévouementni b trente
années de services dignes d'éloge et de récom
pense?
N'en doit-il pas être çvssi, quand un grand
nombre de parents, sous peine de se voir enlever
leurs moyens d'existence, se trouvent forcés de
sacrifier leurs eDfantsb un système d'enseignement
que leur conscience réprouve?
N'en doit-il pas être ainsi, quand les pacents
catholiques doivent non seulement contribuer aux
larges subsides du collège communal dont ils ne
veuleot pas, mais payer en même temps, une
seconde fois, l'eoseigoetneot qu'ils donnent b leurs
enfants? N'ont-ils pas le droit de dire aux con
seillers communaux- MM. si vous voulez uu
enseignement libéral parce que vous êtes des libé
raux, payez-le donc vous-mêmes d'écus libéraux?
Et quand ils voient leurs réclamations reçues par
des sourires ironiques, n'ou t-ils pas raison de s'élever
contre le mépris dont on couvre leur légitime
indignation?
N'en doit-il pas être ainsi quand tous les con
tribuables en général, b très peu d'exceptions inté
ressées près, s'élèvent avec force contre l'emploi
partial des sommes qu'ils versent b la caisse
communale? Les vingt mille francs appliqués
au Collège communal ne sont-ils pas la source
d'incessantes et justes réclamations? Les contribua
bles ne se souviennent-ils pas peut-être de l'im
position des io additionnels.
Nous n'en flairions pas si nous voulions exposer
ici tous les griefs des administrés il nous suffit d'en
avoir rappelé quelques uns, pour démontrer qoe la
prophétie du chef libéral ne doit pas être considérée
comme le résultat d'un don surnaturel; il suffit
d'ouvrir les yeux pour voir clair.
lundi perdu.
Les bourgmestre et échevins de la ville de
Bruges viennent de prendre une sage et excellente
mesure. Ils invitent leurs concitoyens et notamment
les maîtres et chefs d'atelier, de concourir b la
suppression du Lundi Perdu, et par suite b celle
des scènes d'ivrognerie et de désordre qui ordinai
rement ont lieu ce jour Ib.
Et pour ne pas priver les travailleurs du bénéfice
de certaines gratifications consacrées par un long
usage, ils engagent en même temps les personnes
qui odI l'habitude de douner de pareilles étrenues,
b en remettre le montant aux maîtres qui se
chargeraient d'en faire la distribution et d'y donner
une destination utile.
Nous eussions vu avec satisfaction la Régence
d'Ypres prendre une initiative aussi importante,
maiselle est occupée de bien autre chose...
pour songer au Lundi Perdu
Au sujet de la question des denrées alimentaires,
dous empruntons les lignes suivantes b la Patrie
elles résument eD peu de mots le vrai système b
suivre dans cette importante matière.
En matière d'alimentation publique, il est im-
possibledesuivreexclusiveraentune règle théorique
sans blesser l'intérêt général. Nous ne concevons
pas plus un droit fixe, invariable, qu'une liberté de
commerce fixe et invariable. L'intérêt du peuple
dépend ici de mille circonstances qui changent
souvent. Le gouvernement et le pouvoir législatif
doivent tenir compte de ces variations et prendre
les mesures que le bien public e.ige. Personne ne
peut garantir le maintien du libre échange, en
temps de disette et de famine. La loi qui fixait b 5o
centimes le droit d'entrée, était censée, elle aussi,
établir un régime invariable, et ce régime a été
modifié, il y a deux ans, avant d'avoir vécu pendant
une vingtaine de mois, si notre mémoire ne nous
trompe. La loi définitive que le Sénat va examiner,
devra peut-être snbir des modifications avant
l'époque où elle sera obligatoire. Voilb le résultat
de toutes les utopies préconisées. Qu'on abandonne
donc ces théories absolues pour rester snr le terrain
pratique, et on fera beaucoup mieux les affaires du
pays.
On lit daDS Émancipation
Nous apprenons que la majorité du Séoat semble
disposée b introduire dans la loi sur les denrées
alimentaires l'amendement que M. le comte de
Meuleoaere avait proposé b la Chambre des Repré
sentants, et d'après lequel la sortie des céréales
serait prohibée jusqu'b la fin du mois de mai.
En maintenant la prohibition jusqu'au mois de
mai, on laissera passer l'hiver; on verra les appa
rences de la nouvelle moisson; on permettra aux
classes laborieuses de respirer et de jouir de la
baisse du prix du pain, et ou pourra aviser au
mois d'avril aux mesures b prendre.
Sénat.
Le Sénat a repris jeudi dernier le cours de ses
travaux législatifs. Il s'est occupé dn budget de la
justice. M. le chevalier du Trieu de Terdonck,
s'est plaint des abus qui résultent du cumul des
fonctions de notaire avec celles de bourgmestre ou
de secrétaire communal M. Van Naemeu, a signalé
l'augmentation constante du budget de la justice et
le chiffre élevé des traitements; M. le barou
I