40me Année. Mercredi 141 Janvier 1857. No 4,100. LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. TPS.BS, 14 Janvier. bulletin politique. Les informations télégraphiques de Berne doi vent faire considérer comme peu près aplanies toutes les difficultés relatives a l'affaire de Neu- châtel. Elles confirment les indications données précédemment sur la mission de M. Kern Paris, et elles annoncent en outre que l'Assemblée fédérale sera appelée le i4 de ce mois délibérer sur de nouvelles propositions de l'Empereur Napoléon, qui ménagent toutes les questions d'honneur et de nationalité engagées dans le débat. On annonce de Berne que le Conseil fédéral a été unanime pour trouver acceptables les proposi tions transmises de Paris par la légation suisse. Cette autorité fait, dit-on, élaborer un nouveau Message qui rend compte de tontes les négociations aux quelles a donné lieu l'affaire de Neucbâtel. Pour que cette affaire puisse maintenant être considérée comme définitivement arrangée, il ne reste plus qu'à obtenir la sanction de l'Assemblée fédérale aux conventions arrêtées h Paris. Cette sanction ne paraît pas douteuse; elle sera accordée probablement dès le i4, premier jour de la réunion du pouvoir législatif de la Confédération, et pourra immédiatement être transmise a Berlin. Le Journal de Francfort, publie une dépêche de Bâle disant que la France et l'Angleterre garan tissent l'indépendance deNeuchâtel et se chargent d'obtenir, dans ce sens, l'assentiment de la Prusse. L'ouverture des Cortès portugaises a eu lieu le 3 janvier. Le discours que le Roi don Pedro V a prononcé en cette circonstance est d'un caractère très-libéral. Le jeune monarque y annonce la pré sentation prochaine de divers projets de loi sur l'enseignement primaire auquel il veut donner la plus grande extensionsans négliger toutefois les autres degrés de l'instruction publique. Il engage aussi les Cortès a s'occuper activement des voies de communication qui doivent mettre le Portugal en relation avec le reste de l'Europe et faciliter les rapports des provinces entr'elles. Les journaux anglais continuent h s'occuper du conflit qui s'est élevé récemment entre l'Angleterre et la Chine. Les uns se déclarent pour la conduite tenue a Canton par les autorités maritimes de la Grande-Bretagne; d'autres persistent a flétrir cette attitude comme contraire aux droits des gens. question des denrées alimentaires. Le Séoat, ce pouvoir modérateur, qui selon l'heureuse expression de M. Savart, sans nuire au mouvement, doit éviter les secousses, s'est occupé dans sa séance de samedi, io janvier, de la loi sur les denrées alimentaires. La discussion générale s'est ouverte sur le projet du gouvernement; elle a été ce que l'on était en droit d'attendre, calme et profonde. Les commissions de l'intérieur, du commerce et de l'agriculture réunies ont, par quinze voix contre trois, décidé que ta prohibition serait maintenue jusqu'au juillet prochain, parce que, cette époque, il est permis d'apprécier les apparences de la récolte en Belgique et la situation des existences dans les pays méridionaux. M. Savart a très-bien caractérisé la situation: Le commerce a-t-il dit, n'est point gêné par la prohibition, puisqu'il peut toujours opérer en transit; le propriétaire ne se plaint pas, le cultiva teur pas davantage; c'est donc l'intérêt du seul consommateur qu'il faut consulter pour éviter les crises et les catastrophes. Orl'intérêt du consommateur dépend des éventualités; comment donc vouloir porter une loi définitive dans une matière qui de sa nature dépend de circonstances variables d'année en année? La doctrine que les utopistes travaillent faire prévaloir, n'est pratiquéea dit M. le marquis de Rodes, que par une seule nation européenne; elle est répudiée par toutes les autres, parce que, en réalité elle ne repose que sur des probabilités. Or baser l'intérêt du peuple sur une probabilité, n'est- ce pas éminemment dangereux? Le Sénat a continué lundi la discussion du projet de loi sur les denrées alimentaires. Un nouvel amendement dû MM. Savart, le baron d'Auetban, Vergauwen et d'Hoop s'est produit, tendant h permettre au gouvernement de maintenir la pro hibition jusqu'au 3i décembre prochain. Les orateurs qui ont pris part au débat, dans la séance de lundi sont MM. Laoureux, d'Hoop, le baron Cogels, le baron de Bethune, Michiels-Loos, le comte de Ribaucourt, le comte de Renesse- Breidbach et le baron de Cesves de Rosée. Trois discours assez étendus, et en sens différent, ceux de MM. Cogbels, de Renesse et Belbune ont été écoutés avec attention. M. le ministre de l'intérieur a fait connaître qu'il ne se ralliait pas aux amen dements proposés. Nous empruntons une feuille flamande les lignes qu'on va lire. Elles ont pour la ville d'Ypres un caractère d'actualité dont nos lecteurs sauront tenir compte. les petits appointements. La cherté des denrées alimentaires a exercé une déplorable influence sur la position de l'immense majoritédes petits fonctionnaires. La plupart d'entre eux qui autrefois vivaient aisément de leur pension, ont dû se résigner aux privations les plus rudes. Le gouvernement, touché h la vue d'une situation aussi désolante, songe enfin porter un remède au mal, en majorant les pensions des fonctionnaires dont les appointements ne dépassent pas la somme de 1200 fr. Nous approuvons, saos réserve aucune, cette mesure que la voix de la justice réclame impérieusement. Un fonctionnaire, qui se met au service de l'Etat et qui lui voue toute son existence, a le droit de vivre du fruit de sou sacrifice. Mais ce qui nous parait étrange, voire même injuste, c'est que MM. les desservants et vicaires sont exclus de la mesure gouvernementale, quoique cependant plus qu'aucun autre fonctionnaire, ils méritent les sympathies de l'Etat. Eu effet, quel est le fonctionnaire qui puisse afficher la prétention d'être plus utile a la société que ne le sont les curés et les vicaires? et cependant quel est le traitement dont ils jouissent pour vivre conformément h leur position sociale? Ce traitement de 8oo fr. pour les curés et de 5oo fr. pour les vicaires, n'est-ce pas une amère dérision eu vue des services immenses qu'ils reodent a la cause publique? et du reste, est-ce là bien une pension est-ce là le paiement des labeurs, des fatigues? nous répondons franche ment que non, et nous disons que ces quelques centaines de francs payés aux curés et aux vicaires, ne sont qu'une faible restitution d'une partie des revenus de ces biens ecclésiastiques dont un gou vernement d'odieuse mémoire s'est constitué le propriétaire, au mépris de toutes les lois divines et humaines. Nous avons donc bien raison de dire que les ecclésiastiques ne reçoivent pas un centime pour leurs services rendus. Cependant l'article 117 de la Constitution dit Les traitemeols et pensions des ministres des cultes sont la charge de l'Etal; les sommes nécessaires pour y faire face, sont annuellement portées au budget. Comme il n'eutre pas daos 00s vues d'examiner quel peut ou doit être le véritable sens de cet article, nous admettons, pour le moment, qne les 800 et 5oo fr. payés MM. les curés et. vicaires, sont bien la pension que mentionne notre Constitution; mais nous demanderons pourquoi ces Messieurs ne re çoivent pas d'augmentation tout aussi bien que tant d'autres fonctionnaires qui se voient déjà mieux rétribués qu'eux Les denrées alimentaires sont-elles, par hasard, meilleur compte pour les ecclésiastiques que pour les autres personnes? On nous dira mais les prêtres ont leur casuel et nous répondons Oui, ils ont quelques profits, quelques honoraires. S'ils n'en avaient pas, il leur serait absolument impossible de vivre, car après avoir défalqué de leur traitement les contributions, les frais d'habillement, de chauffage, d'éclairage etc. que leur reste- t-ilRien, moins que rien. Or, remarquez-le bien, le casuel, les honoraires ont singulièrement diminué dans la plupart des pa roisses, c'est tel point qu'il y a bon nombre de curés qui ne sauraient faire honneur leur état, les uns, sans les revenus de leur patrimoine, les autres, sans les dures privations qu'ils s'imposentil faut bien l'avouer lorsqu'on a dépensé des sommes considérables pour répondre sa vocation, lors qu'on a passé le printemps de sa vie dans une étude aride et difficile, on peut aimer la pauvreté par vertu, mais on ne devrait pas y être contraint par nécessité. (La suite un prochain n°.) Nous ouvrons volontiers nos colonnes la pièce suivante que nous communique le Cercle philanthropique des Enfants d'Ypres. Nous sommes toujours disposés seconder les efforts qui tendent au soulagement de l'indigent. Nous regrettons cependant que cet appel en faveur du pauvre, ne soit fait, qu'au nom de la philanthropie. Car nous sommes convaincus qu'en notre ville, aussi bien que daos le reste de la catholique Belgique, l'appel fait la charité chrétienne, cette source intarissable où le malheureux ne puise jamais en vain, aurait été plus propre loucher les cœurs, et exciter la générosité. cercle philanthropique des enfants d'ïpiies. A dater du quinze du courant mois de janvier 1857, le Cercle philanthropique des Enfants d'Ypres reprendra ses distributions de soupes dans l'ancien local, la caserne de cavalerie. Malheo-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1