40me Année. No 4,102. LE PROPAGATEUR pour la. ville 6 fr. par an, ■4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. 7FF.3S, 21 Janvier. bulletin politique. Le procureur ge'ue'ral de la Confédération vient de se reodre a Neuchâtel pour procéder aux formalités del'anoulation du procès des prisonniers royalistes, et remettre aux accusés les passe-ports nécessaires h leur éloignement de la Suisse. Le China Mail de Hong-Kong,du 20 novembre, contient des nouvelles de Canton. En voici le résumé les Chinois ayant tiré sur des Américains, le navire américain Portsmouth, sous les ordres du capitaine Foole, s'est embossé et pendant deux heures a envoyé des bordées h deux forts dont il a fait taire le feu toutefois, ce n'a été qu'après y avoir lancé 23o bombes et boulets. La résistance des Chinois a été opiniâtre, ce qui s'explique par la présence au milieu d'eux d'artil leurs européens servant les pièces qui garnissent les forts. On cite, notamment, un déserteur de la Salamandre. Il est certain que plusieurs marins européens sont engagés maintenant au service de la Chine. Les forts, qui ont été réoccupés par les Chinois, sont mieux armés, et les canons mieux servis que précédemment. Les réponses de Ieh aux dépêches de sir John Bewring et du docteur Parker sont arrivées; on n'en connaît pas encore le contenu. Les prisonniers royalistes ont été conduits le 18 h Pontarlier, escortés par des troupes suisses, et I!) remis en liberté. Le Conseil fédéral a ordonné le licenciement immédiat des troupes réunies. Le général Oufour, dans une proclamation adres sée l'armée, le 17 de ce mois, loi a annoncé 2a solution pacifique du conflit, soulevé par la question de Neuchâtel, entre la Suisse et la Prusse. Nos adversaires veulent tout prix nous trouver en défaut. Rien de plus simple et nous nous y attendions ainsi, non seulement nous ne sommes pas restés fidèles h notre programme, qui.ne date que de quinze jours, mais encore, et ceci.dépasserait toutes les bornes, les numéros même qui présen taient le programme renfermaient des articles en contradiction flagrante avec nos promesses. Voyons Nous avons déclaré que nous nous abstiendrions de toutes espèces de personnalités; nous avons été plus loin, nous avons dit, que nous ne nous laisse rions entraîner a aucune polémique irritante c'est-à-dire, que nous ne céderions pas la manie de ceux qui provoquent habituellement sur ce terrain. Or, quelle est la portée de cette déclaration 11 n'est pas d'homme de bonne foi qui ne fasse h l'instant même cette distinction capitale l'appré ciation des actes publics émanant de n'importe quels fonctionnaires, appartient h tous les citoyens, elle est particulièrement du domaine de la presse; la vie privée, au contraire, comme 00 l'a dit sou vent, doit être murée, et la censure doit s'arrêter devant elle. Dans notre pensée, comme dans nos paroles, s'abstenir de personnalités, c'est ne pas lever le moindre coin du voile qui recouvre les actes particuliers, la conduite privée.Mais qui donc, si ce n'est de roués adversaires, pourrait nous prêter le projet de renoncer la discussion, la critique de la conduite publique, des actes publics? Autant vaudrait abdiquer purement et simplement la mis sion de journaliste. Nous savons bien qu'il est des fonctionnaires tellement chatouilleuxqu'ils se prétendent attaqués en leur personne chaque fois que l'on critique un de leurs actes. C'est qu'ils agissent mal et cherchent h le cacher, ou qu'en agissant bien ils n'ont pas le courage de leurs actes il y a faiblesse ou prévarication,et dans l'un comme dans l'autre cas, ils devraient être exclus des fonc tions publiques.Et maintenant, en quoi avons-nous violé nos promesses? Nous avons publié quelques plaisanteries au sujet d'un remaniement dans le service médical par les administrations charitablesmesure inat tendue, que le Conseil communal a approuvée avec cette légèreté et cette précipitation qui le distin guent. Qui donc a pu se croire blessé? Personne, Si ce n'est ceux qui ont la conscience de n'avoir pas agi loyalement dans cette affaire. Si nos adminis trations publiques ne tenaient pas la lumière sous le boisseau, nous ne serions jamais réduits a de simples railleries, nous pourrions discuter et criti quer sérieusement. Ici la fermeté des médecins capricieusement révoqués nous fournit les éléments dont nous ferons ultérieurement usage, si nous le jugeons h propos. Il y a plus, ces sortes de boutades adressées h des fonctionnaires, h l'occasion de leurs actes publics, seraient adressées des particuliers, h l'occasion même d'actes priv'.s qu'elles ne consti tueraient pas nécessairement des personnalités. Comme ceci s'adresse des geus qui ont la préten tion de savoir plus et mieux que les autres, et qui ont adoptéla tactique de détourner les mots de leur sens naturel, h des gens qui prétendent que lors qu'on est mis dehors, on se trouve encore dedans, ouvrons le dictionnaire de l'Académie. On y lit Personnalité. Trait piquant, injurieux et personnel contre quelqu'un. Ainsi donc, le caractère essentiel et disliuctif de la personnalité, c'est l'injure. Un trait personnel peut être piquant, spirituel ou nonde bon ou de mauvais goût, qu'il ait de l'à-propos ou qu'il n'en ait pas, aussi longtemps qu'il n'est pas injurieux, il ne constitue pas de persoonalité. Nous n'irons pas jusqu'à dire, sans doute, qu'une plaisanterie n'est jamais une injure. Les axiomes aussi commodes ne nous conviennent pas. Nous maintenons que nous n'avons rien publié d'inju rieux, ni contre des fonctionnaires, ni contre des particuliers. Nous revendiquons le droit de dire la vérité, même en riant. Encore une foisnous respecterons la vie privée, mais uous attaquerons les actes publics sans craindre les colères, petites ou grandes, des hommes qui les posent. Qu'ils nous accusent de contradiction; les témoignages de nos amis et de notre conscience nous suffisent. La Chambre des Représentants a adopté lundi le budget du département de la guerre pour 1857, s'élevant la somme de 33 millions 586, 786 francs. 60 voix se sont prononcées en faveur du budget, une contre [M. Gros/ils); il y a eu 10 abstentions. A la fin de la séance, M. te comte Félix de Mérode a présenté un amendement au projet de loi sur les jurys d'examen. Cet amendement comporte tout un projet, que l'honorable député de Nivelles a emprunté, a-t-il ditun article publie par un journal de Bruxelles et signé Dehesselle cet amendement est appuyé et fait partie de la discussion. Un homme initié la pratique et aux besoins de l'enseignement nous communique les réflexions suivantes, qui offrent un intérêt d'actualité. Faut-il rendre obligatoires les épreuves préparatoires, ou bien, en d'autres mots, faut-il rétablir le grade d'élève univer sitaire? De quelle manière qu'on rétablisse l'examen pour l'obtention du grade d'élève universitaire, on ne pourra éviter les inconvénients et les abus qui le précèdent et ceux qui l'accompagnent. I. Ce qui le précède c'estde la part du gouvernement ou de la législature, un programme qui, basé sur la médiocrité, arrête nécessairement l'élan des meilleurs élèves; un programme qui, se bornant des généralités, peut et doit donner lieu l'arbitraire dans l'application; enfin on pro gramme qui, quel qu'il soit, demande l'élève un effort de mémoire aux dépensdu développement de son intelligence. C'estde la part des maîtres une direction défectueuse, sacrifiant la culture de l'esprit et du coeur aux exigences du programme, ne s'occupaot que de pages traduire, de faitSj de noms et dé dates rétenir, de théorèmes démon trer et de problèmes résoudre, et nullement de ce qui fait le principal objet des humanités, de l'éducation littérairedu sentiment do beau dans la littérature. C'est, de la part des élèves, une étude en partie faible, superficielle, chargeant continuelle ment et démesurément la mémoire dans le but de réussir l'examen, sauf tout oublier le lendemain; en partie raisonneuse, qui étouffe l'imagioation émousse la sensibilité, nuit même la rectitude du jugement pratique en n'exerçant que le raisonne ment et ne s'occupaot que de théories abstraites nne étude enfin qui arrête le développement physique de l'adolescent, et dont bien des élèves sont sortis avec l'engourdissement des plus nobles facultés de l'âme, et avec une santé délabrée par l'excès d'un travail d'autant plus ardu, qu'ils en sentaient l'inutilité pour leur avenir. Voilà ce qui précède les opérations des jurys d'élève univer sitaire. II. Ce qui les accompagne, ce sont, dans l'épreuve écrite, les fréquentes tricheries, inévi tables, malgré la surveillance, dans une réunion d'une centaine de jeunes gens; c'est, dans l'épreuve orale, d'un côté la timidité, le trouble ou la lassitude des élèves studieux, qui souvent font échouer les meilleurs talents; de l'autre l'audace, qui, non raremeut, a procuré la réussite d'un beau parleur ignorant. J'en conclus que l'amendement, que la section centrale a adopté par 5 voix contre 2, est aussi favorable aux bonnes études qu'à la liberté d'en seignement. Orsauvegarder la science sans nuire la libertétel est le priocipal but que Pon doit se proposer dans la discussion de la loi des jurys d'examen. Journal de Bruxelles.)

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1