DOCUMENTS OFFICIELS CONCERNANT LE SERVICE MÉDICAL. VIII. (Bis.) Ypres, le 28 Décembre i856. Monsieur, Non» «vous l'honneur de vous faire connaître que par délibération en date do 5 Décembre, approuvée par le Conseil communal le 25 de ce mois, le service médical de notre administration vient d'être modifié, en ce sens, qu'k partir du premier Janvier 1857 ce service sera réorganisé; que les titulaires ne recevront plus l'avenir qu'un mandat temporaire limité cinq ans; et que par suite, Monsieur, vous êtes mainteou au service sanitaire do Nazareth et de l'école des garçoDs,mais temporairement déchargé du service de l'hôpital civil et de la maison des aliénés. Des motifs d'intérêt géoéral indépendants de tonte question de personne, nous ont senls guidés dans l'adoption de cette mesure administrative; et nous osons espérer, que vous voudrez bien com prendre que c'est h vous, Monsieur, qui avez, pendant plus longtemps que d'autres, pu faire preuve de zèle et qui avez su conquérir une position honorable, qu'elle devait s'appliquer d'abord. Nons saisissons cette occasion pour reconnaître les bons et longs services que vous avez rendus aux malheureux dans les fonctions dont vons êtes temporairement déchargé,et vous exprimer l'espoir que nous pourrons encore au besoin, compter snr votre dévouement charitable. Recevez, Monsieur, l'assorance de notre parfaite considération. L'administration des hospices civils d'Ypres. Th. Vaoden BogaerdeCh. Vande Broucke, Arthur Merghelynck, E. Durotte. A Monsieur Hammelratb, médecin en ville. Ypres, le 26 Décembre i856. Monsieur, L'administration du bureau de bienfaisance a l'honneur de vous informer qu'elle vient, par délibération du 8 de ce mois, de changer les conditions du service médical du bureau de bien faisance. Elle a jngé nécessaire de ne plus confier anx médecins des pauvres qne des mandats tempo raires limités k cinq ans cette mesure sera mise en vigueur dater du 1" janvier 1857. En conséquence, Monsieur, la commission a l'honneur de vons remercier des services que vous avez rendus, pendant une période de temps assez longue, a nos administrés. Elle vous accorde une démission honorable et vous prie d'agréer l'assu rance de sa considération distinguée. L'administration du bureau de bienfaisance. Ernest MerghelynckC* Becuvre, Auguste Maieur, P. Boedt, Ch. Beke. Monsieur Hammelratb, docteur en médecioe, etc. en ville. IX. A Messieurs les Bourgmestre et Échevins Ypres. Messieurs, Par suite de l'art. 11 du règlement organique sur le régime des aliénés, nous venons vous prier de vouloir bien présenter k l'approbation de la Députation permanente du Conseil provincial votre arrêté do 23 décembre dernier, pris par suite de la délibération de notre administration du 5 do dit mois, pour ce qui concerne les modifications portées au service médical de la maison d'aliénés de notre ville. Nous vous prions, MM. de remarquer les termes dudit article 11, d'où résalte, pour notre adminis tration le droit d'opérer eo tout temps des chan gements ou mutations dans le personnel médical Ce droit qui ressort encore de l'art. 5 du Règlement précité, ne doit du reste pas être invoqué ici; puisque le délai de trois anoées pour lesquelles ont été nommés les médecins est expiré eu novembre dernier. Eu effet, MM., la première approbation du service médical devait être demandée immédiate ment après l'autorisation royale du 3o Avril i853, ou tout au moins au mois de Novembre suivant; la seconde devait être demandée en Novembre i856, k moins qu'il y eut eu mutation dans l'intervalle: dans ce cas, la demande d'approbation eut dû être faite immédiatement après la nomioation. C'est cette demande que nous venons actuelle ment vous prier de faire k la députation permanente du Conseil provincial, en exécution de votre arrêté du 23 Décembre dernier; et afin de vous mettre k même de la motiver, nous allons vous exposer MM., les motifs spéciaux qui se sont joints ceux que porte notre délibération du 5 Décembre, pour vous faire apprécier la nécessité de modifier ce service médical. Depuis l'autorisation du maintien de notre éta blissement et même longtemps uvant,deux médecins y étaient attachés et faisaient alternativement le service pendant six mois. L'expérience a prouvé k l'administration des hospices, que ce système de service alternatif est vicieux; et la grande extension qu'a prise la maison d'Ypres, depuis que son maintien a été autorisé, a fait ressortir encore la nécessité de le modifier. L'on comprend, en effet, que le médecin dont le service n'a qu'un temps limité, n'a pas graod intérêt k entreprendre on traitement qu'il ne lui sera pas permis de poursuivie ni d'accomplir: il se bornera k combattre les maladies accidentelles dont l'aliéné pourra être atteint, et la maladie mentale sera négligée sinon complètement aban donnée. D'un antre côté, MM., le traitement des maladies mentales demande des soins plus nombreux et plus assidns que ceux qo'cm peut attendre de médecins dont une clientelle nombreuse réclame déjà les soins Il demande anssi une aptitude spéciale dont l'acquisition exige des éludes qu'on ne peut guère attendre de médecins dont la position est déjà faite. Enfin, k l'inverse de ce qni existe pour les maladies ordioaires, où la division du service peut être avantageuse; le traitement des aliénés exige une direction unique il faut un médecin principal, et au besoin, des adjoints, et non pas denx médecins, dont les attributions sont égales, et dont les traite ments, s'il en existe, peuvent se combattre. A l'appui de ce qui précède, nous vous ferons remarquer, MM. qne snr une population moyenne de 110 aliénés, il n'en est sorti l'an passé que 8 qui aient été guéris. L'administration a cru qu'il était temps de faire cesser cet état de choses. Elle a pensé qu'il était rationnel de confier a un seul médecin la lâche difficile de guérir les aliénés. Elle est convaincue que le service médical d'un pareil établissement ne consiste pas uniquement k faire une visite pour soigner les aliénés malades; qu'il faut des soins plus nombreux et plus assidus; qu'il faut en un mot que le médecin soit placé dans une position qui lui permette d'y consacrer une plus grande partie de son temps que ne pouvaient le faire ses prédécesseurs. Nous avons cru ne pouvoir mieux faire que de choisir un jeune médecin qui cumulerait le traite ment accordé aux deux autres; et qui, par son savoir et son intelligence inspire une grande con fiance, et nous donne toutes les garanties désirables Ses occupations privées, beaucoup moins fortes encore que celles de ses deux honorables prédéces seurs, lui permettront de se livrer avec plus d'assi duité k ses nouvelles fonctions, et il pourra diriger ses études verslesconnaissancesspécialesnécessaires pour le service auquel il vient d'être appelé. Conformément k l'art. 8 du règlement précité, un médecin adjoiot a été nommé k M. Cornette, dans la personne du dr Poupart, qui sons tous les rapports mérite aussi la plus grande confiance. Jusqu'ici MM., les maisons d'aliénés ont été trop souvent, plutôt des prisons destinées séquestrer ces malheureuxque des hospices propres k les guérir depuis quelques années, grâce k l'initiative éclairée des sommités de l'art, cet état de choses a été changé dans plusieurs grandes villes, où des médecins instruits se sont voués spécialement au traitement des maladies mentales, et ont créé, en quelque sorte, une science nouvelle Nous avons voulu qu'il put eo être de même dans notre maison d'Ypres, afin qu'elle soit digne de lutter convenablement avec les établissements rivaux. Tels sont, MM., les motifs qui nons ont portés k modifier, sons votre approbation et celle de la députation permanente du conseil provincial le service médical de notre maison d'aliénés. Recevez etc. Était signéArthur Merghelynck, Émile Durotte et Th. Vanden Bogaerde. Ypres, 5 Janvier 1857. X. A Messieurs les Bourgmestre et Échevins de la ville d'Ypres. Messieurs, Le soussigné président de l'administration des hospices d'Ypres vient aussi vons soumettre ses observations sur les malencontreuses questions soulevées an sein de cette administration. Quelques membres administrateurs des hospices, k la majorité d'nne voix, viennent de porter la perturbation dans le service de santé; voulant révoquer brusquement les médecins titulaires atta chés k cette administration, ils ont outrepassé lenr pouvoir, en destituant ou révoquant les mêmes médecins attachés k la maison des aliénés de cette ville, qui ont reçu lenr mandat de la députation permanente pour le terme de frois ans; ils se sont permis de réglementer, contrairement k la loi dn 18 Jnin i85o, en portant le terme du service de trois k cinq ans. Tous ces changements sont motivés (non sans porter une grave atteinte k la réputation des anciens titulaires) sur ce que cenx-ci ont assez de fortune; snr ce qu'ils ont assez longtemps exercé le monopole de secourir la classe indigente; et finale ment, snr ce qu'ils veulent avoir des médecins plus souples, sur lesquels ils poissent avoir pins d'action. Le nouveau personnel aurait dû, d'après la résolution du 5 décembre dernier, entrer en fonc tions le l'janvier 1857 mais les médecins titulai res de la maison des aliénés, forts de leurs droits, sont restés en fonctions, et l'installation des nouveaux nommés n'a pas eu lieu il en résulte donc une véritable anarchie, fruit de la précipi tation, que je n'ai pu m'empêcher de signaler de prime abord, en demandant un délai de huit jours pour réfléchir sur leur projet, délai que dans leur impétuosité ils ont cru devoir me refuser. La majorité s'étant fourvoyée, et étaot incapable de maintenir sa résolntion du 5 décembre dernier, sent aujourd'hui la nécessité de donner anx auto rités supérieures des explications sur les motifs qui l'ont déterminée k prendre cette mesure concernant la maison des aliénés. Les motifs exprimés dans la lettre de cette majorité, en date du 5 janvier courant, font voir jusqu'où peut aller l'aveuglement de l'esprit de parti. En effet, cette pièce est pleine d'allégations inexactes et contraires k la vérité; elle porte une

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 2