LA LIBERTÉ D'INSTRUCTION ET LE JURY UNIVERSITAIRE. La discussion du projet de loi relatif b la colla- lion des grades académiques, qoi a lieu en ce moment devant la Chambre des Représentants, fournit an pays de graves enseignements. Il s'agit de concilier les intérêts de l'enseigne ment de l'Etat, avec les intérêts, avec les droits de la liberté de l'instruction. Or cetre coociliatîort est des plàs difficiles, si elle n'est pas impossible dans l'état actuel des choses; en effet, les limites daus lesquels la Constilntion veut que l'enseignement donné aux frais de l'État soit renfermé, se sont tellement élargies, qu'il semble que l'action du pouvoir ait des tendances pour devenir un danger pouf la liberté. Il se trouve donc dent efforts en présence; l'un qoi se préoccupe, b juste titre, des exigences, des droits, des susceptibilités de la liberté,.l'autre qui tend h donner la suprématie b l'enseignement officiel. De ce conflit naît cette multitude de systèmes proposés pour la formation du jury universitaire; M. Rogier en a compté une dizaine outre ceux qui se sont fait jour sans être formulés en amendement. Quelle est la cause première de la difficulté devant laquelle ou se trouve, et qn'il sera difficile de résoudre? A notre avis, c'est parce qne l'on a dans certain camp dévié insensiblement des traditions du Congrès national; c'est que l'esprit qui animait, vivifiait cette illnstre assemblée, n'est plus celui qui dirige certains hommes; l'on a osé se prévaloir d'un pré tendu droit de suzeraineté de l'État daos le domaine de l'instruction publique l'on en est venu h dire qne l'enseignement libre n'a qu'une vie éphémère, une existence de hasard, pour en cooclure que l'État doit organiser son enseignement, lui donner l'exis tence d'une forte administration dépendante du pouvoir; l'on a osé envier b la France son monopole universitaire, désirer le retour du système adopté f i - D—- «uauu. j ruja-uaa >|«l o'Jiuî» attribué la direction suprême de l'enseignement b tous ses degrés, on a proclamé l'enseignement de l'État seul national, seul constitutionnel, seul digne de la sollicitude des Chambres législatives. D'autre part, la liberté qui a poussé de si pro fondes et de si fortes racines dans sa terre classique, dans notre patrie, réclame b haute voix les droits qu'elle a conquis au prix du sang de ses enfants, les garanties qui loi ont été sanctionnées par le pacte fondamental; elle lève fièrement la tête et montre avec un légitime orgueil a ses hypocrites adversaires, les nombreux et florissants établisse ments d'instruction b tout degré, qu'elle a créés par ses propres forces, sans l'intervention du pouvoir, sans le secours des sommes énormes que coûte b l'Etat, l'enseignement parasite qne celni-ci a planté daos uoe terre qui repousse instinctivement cette plante étrangère. La liberté exige, avec toute l'énergie que luidouoent ses droits imprescriptibles, qu'on ne ta gêne pas, ainsi que le disait M. Van Meenen au Congrès national; or, elle le sera, aussi longtemps que l'on demandera b l'impôt le moyen d'écraser les établissements qu'elle a créés, aussi longtemps que les études seront réglementées par l'État, que l'enseignement sera descendu au rang d'une simple administration, qne le corps pro fessoral sera une phalange de fonctionnaires, aussi longtemps enfin qu'il y aura un enseignement de l'Étal, organisé comme il l'est aojourd'hui. Qu'on rentre d'un pas ferme dans la voie tracée par le Congrès national, que l'on donne pleine et entière carrière a la liberté, sans lui opposer le moindre obstacle, et l'on échappera aux difficultés que l'esprit de restriction nous a crééset qui devront toujours se reproduire aussi longtemps que l'on se contentera de demi-mesures, de moyens termes. Mercredi d'au début de la séance de la Chambre des Représentants, M. Morean a déposé le rapport de la section centrale sur le projet de loi relatif aux denrées alimentaires, amendé par le Sénat. La Chambre a décidé qu'elle s'en occuperait entre le premier et le second vote de la loi sur le jury d'examen pour la collation des grades académiques dont l'Assemblée a repris ensuite la discussion générale. Plusieurs orateurs ont été entendus dans celte séance, entre autres MVI. De Decker, Ver- baegen, Julliot, Van der Donckt, Tack et Rogier. La Chambre des Représentants s'est occupée encore jeudi de la discussion générale dn projet de loi sur les jurys d'examen. Il ne restait plus b entendre que M. Frère; la discussion des articles commencera ensuite. M. Lelièvre a présenté des amendements aux art. 8 et 17. La Chambre des Représentants a continué ven dredi dernier la discussion générale du projet de loi sur la formation des jurys d'examen. Divers amendements ont encore été déposés. A cause de son importance et de son étendue, nous publions en supplément joint au n° d'aujourd'hui, la deuxième requête adressée la Députation Perma nente par MM. les docteurs Coppieters et Hammelrath, en date du 17 Janvier 1857. UNE VISITE A LA MAISON DE SANTÉ. Nous laissons volontiers b d'autres la prétention d'écrire pour les habitants de la lune. Nous serons plus modestes, et nous nons contenterons de nous adresser au public de la ville d'Y près et de l'arron dissement, qui, b ce qu'il parait, nous comprend assez bien. Nous ne ferons donc point attention b leurs grimaces et b leurs contre-façons. Sourions en pwuu.j wmyfum Je l lDCiUeUl des ducicuro, «jui, pour échapper aux avaries b redouter de la part d'un nonveau .client qui les prenait corps b corps et marquait ses doigts sur leur visage, n'osent se présenter pour le traiter que sous l'égide de la loi et l'escorte des pièces officielles. Nous sonnantes allés voirie Conseil communal; nous l'avons entendu daos son organe officiel. Il est très-irrité de la mesure de sûreté prise b son égard; il se plaint amèrement d'être victime d'une injuste séquestra tion. Pour faire preuve, par de bonnes raisons, de sa préseoce d'esprit administratif, il ne ment pas; mais il affirme avec conviction des contrevérités palpables. Tant pis pour lui. C'est no symptôme nonveau, très-commun mais très-désespérant dans l'occurrence, que de ne pas comprendre son état. Qu'y pouvons-nous? Évidemment il n'y a rien de notre faute. Nous lui avons signalé de nombreux actes de folie. Nous les lui avons mis vivement devant les yeux; et si jamais il revenait b la saine raison administrative, il nous aurait de grandes obligations de l'avoir nn peu fortement secoué poor éveiller son bon sens et son intelligence. Malheu reusement quand on en est venu si loin, le traitement moral devient aussi infructueux que le traitement physique. Mais, disent les frères et amis, taisez-vous an moins, et n'allez pas publier tout cela sur les toits. Ils ne connaissen t pas les lois ces gens-la. Hasar dez-vous de retenir en silence chez vous, quelque cher qu'il vous soit, on être malheureux qui menace de deveoir dangereux pour vous et vos semblables Si l'autorité publique s'en aperçoit, voyez si elle ne vous fera pas comprendre que vous avez trahi votre devoir. Ét le Journal, l'organe et le gardien de la cause publique, pourrait se taire en présence d'une administration qui multiplie journellement ses extravagances? Une administration qui par ses nombreux actes de folie, foule aux pieds, de la manière la plus audacieuse et la plus effrooTée, les intérêts matériels et moraux les plus chers de nos concitoyens? Que le Conseil communal mette un terme b ses folies, s'il le peut; qu'il s'efforce de réparer les anciennes, et nous èesseroos de dire qu'il est fou; et personne au besoin ne se ferait alors tirer l'oreille pour signer son élargissement. Mais, s'il n'y a rien b faire, nous dirons aux frères et amis: quoi? Ou sera ridicule, et je ne puis pas rire! Ou fera folies, je ue pourrais te dire! Dans l'intérêt commun, je donne tout son nom; J'appelle fou le fui, en eût-il du renom. LES MÉDECINS ET LES JUGES DE PAIX. Le public a pu apprécier la conduite de notre administration communale, vis-b-vis des anciens titulaires attachés au service médical des établisse ments de bienfaisance. Voici l'opinion de M. A. Vandenpeerebaom b l'égard des juges de paix, sur la position desquels l'attention de la Chambre vient d'être appelée,: Nous copions textuellement les paroles de notre représentant d'Ypres, d'après les annales par lementaires, Ces modestes et utiles fonctionnaires présen- tent des observations fort sages, sur la question des traitements qui leur sont attribués, et deman- dent que certaines règles soient adoptées, pour a garantir, b ceux d'entre eux qui le désirent, des promotions auxquelles ils ont plus de droit, par leurs anciens services, que les candidats nouveaux et souveot sans litres qui parfois obtiennent la préférence. ACTES OFFICIELS. Par arrêté royal du 27 décembre i856, ont été nommés membres des commissions provinciales de statistique en cette province M. I« chanoine Carton, directeur de l'institut des sourds-muets et des aveugles, b Bruges; M. le baron F. Bethune, sénateur, b Courtrai, membre sortant. NÉCROLOGIE. On écrit de* Menin a Notre ville vient de faire une perte douloureuse daos la personne de M. P. Vander Moere. Cet homme de bien sera vivement regretté par tous ceux qui l'ont connu. Pendant une carrière de soixante-dix ans, il s'est toujours montré plein d'énergie pour défendre la vérité contre l'opposition des méchants. Que de pauvres soulagés par lui! Que d'institutions chari tables dues b son initiative! Sa sollicitude se portait surtout vers l'instruction de la jeunesse. Pour procurer aux enfants des classes pauvres une solide instruction chrétienne, il n'hésista pas b faire de grands sacrifices et b fonder plosieurs écoles. Le collège épiscopal de Menin, fondé en i832, grâce b son actif concours, lui doit en grande partie la prospérité dont il jouit. Le diocèse de Paris vient de faire une nouvelle perte. M. l'abbé Jammes, chanoine honoraire de l'église métropolitaine et directeur de la Sainte Enfance, vient de monrir. A la suite des détails, déjà connus, le Droit publie ce qui suit Dimanche, Verger a déjeûné de bon matin, mais il a moins mangé que précédemment. n Après ce repas, le directeur de la Conciergerie est venu lui annoncer que M. Nottelet, aumônier de la prison, désirait l'entretenir. Dites lui, a répondu Verger, que je recevrai sa visite avec plaisir. L'aumônier s'est bientôt présenté. Verger

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 2