préférablemcntà ceux des soussignés médecins dont la position est déjà faite, et qui n'ont pu guérir l'an passé que fort peu d'aliénés etc. etc. N'attendez pas, MM., que nous avons on mot répliquer contre les qua lités éminentes qui distinguent nos jeunes confrères; toutefois nous devons vous faire observer, que, quand ces mêmes adminis trateurs viennent ainsi nous ravaler et mettre en doute notre zèle, notre savoir et notre longue expérience, nous sommes autorisés répondre ces jeunes adminis trateurs d'hier avant que vous fussiez ce que vous êtes, nous avions fait nos preuves; et nous pouvons nous passer de vos éloges comme de votre blâme. Si vous êtes trois contre nous, nous avons votre président et un autre administrateur pour nous; nous avons toutes les personnes sensées et impartiales d'Yprespour nous, nous avons nos certificats et marques de distinction pour nous, comme aussi les rapports annuels du Collège échevi- nal sur la maison <Caliénés dont s'agit. Tout cela est donc contre vous, comme aussi ta loi que vous avez violée notre égard. Finalement, nos jeunes administrateurs donnent entendre, que malgré la loi de 1850 les maisons d'aliénés et en particulier celle d'Ypres est encore et restera une prison plutôt qu'un hospice, aussi long temps que des médecins instruits qui se sont voués spécialement au traitement des maladies mentales ne seront pas venus s'établir Ypres, pour y créer la science nouvelle aux appointements de 400 francs par an, cependant ils croient avoir trouvé de pareils médecins dans leurs nouveaux nommés. Nous ne pourrions qu'applaudir nn pareil résultat et la sagacité de nos fer vents administrateurs, si nous ne savions pas que l'esprit de domination les a égarés. Mais puisque nous sommes sur le terrain de la science où nous ont entraînés mal propos nos jeunes administrateurs, nous croyons devoir leur répondre, qu'il ne suffit pas d'avoir des médecins instruits et capables; qu'il faut consulter avant tout les ressources de l'établissement. Les mé decins ne peuvent pas tout faire par eux- mêmes, il leur faut des auxiliaires, et pour qu'une maison d'aliénés soit tenue dans les règles, il en faut un bien grand nombre. M. Guislain compte 25 emplois presque indispensables. L'on vient même de créer un nouvel emploi dans l'un des établisse ments de Gand; savoir, celui d'un agent chargé uniquement de s'occuper de la situation morale des malades, de les mora liser, de leur donner de bons conseils, d'exhorter les uns la modération, les autres au travail, aux promenades, de sur veiller l'ordre et la tranquillité. Cet emploi qui facilite la complète exécution des prescriptions médicales et dont on attend de grands résultats, est signalé par M. le docteur Guislain dans ses recherches sta tistiques. Mais tous ces emplois plus ou moins utiles ne peuvent être admis dans les petites localités que pour autant que les finances ne fassent pas défaut. Or comment pourrait-on introduire Ypres ces mesures grandes et dispendieuses, alors que de simples demandes de réparations urgentes, de changements par nous recon nus nécessaires et indispensables dans l'intérêt des aliénés, demandes par nous faites diverses reprises ont été presque toujours repoussées sous le prétexte qu'il n'y avait pas chargent? cette occasion nous avons même vous signaler, MM., que te refus qui nous a été opposé Cune de ces demandes a donné lieu plusieurs accidents graves et nommément un homicide sur un malade en voie de guérison. Au surplus, est-il besoin de vous dire, MM., que l'établissement des aliénés Ypres laisse beaucoup désirer sous le rapport de la construction, qu'il n'est pas assez vaste, que les cours ne sont ni assez spacieuses, ni assez aérées, ni en assez grand nombre, que ce bâtiment fait pour contenir 80 aliénés en reçoit aujourd'hui jusques 140? et puis l'on vient vous dire, que nous n'avons guéri l'an passé que 8 insensés sur 110. Pour être juste il aurait fallu dire sur une population de 110 aliénés dont les deux tiers sont incurables et surannés,dans des bâtiments et avec des éléments peu propres la guérison, il en est sorti 8, dans une année des moins favorables. Au reste, nos contradicteurs nous im putent comme griefs bon nombre de choses indifférentes ou inexactes, qui ne méritent pas de réponse, mais qui néan moins mettent nu toute leur acrimonie comme aussi toute l'inanité de leurs do léances. Entr'autres ils imputent aux soussignés d'avoir une position faite. C'est- à-dire, d'avoir quelque fortune; comme si la fortune les rendait incapables de travail et de zèle, comme si la fortune engendrait la négligence grave ou Comission des devoirs. Lepr principe, MM., s'il pouvaittriompher, atteindrait la plus grande partie des fonc tionnaires d'Ypres, et serait le bouleverse ment de la société entière. Finalement, toutes les extravagances que nous avons signalées, MM., ne sont [œuvre que de quatre ou cinq administrateurs des Hospices et du Bureau de Bienfaisancequi se sont coalisés cet effet; et ce sont encore les mêmes qui dans la séance du Conseil communaldu 23 décembre dernier métamorphosés soudain en conseillers com munaux, y ont déversé leur bile contre les soussignés, en lisant leur protestation adressée le même jour audit Conseil communal. Par les explications qui précèdent nous croyons avoir justifié les trois moyens de nullité sus relatés qui frappent la délibé ration des Hospices du 5 décembre der nier, ainsi que celle du Conseil communal du 23 décembre qui s'en est suivie. Le troisième moyen de nullitécelui qui résulte de l'absence de motifs graves, a également vicié la délibération du Bureau de Bienfaisance du 8 décembre ainsi que l'acte approbatif du même Conseil. Autour de celles-ci viennent se grouper d'autres nullités, savoir 1° Les votes du Conseil communal, lors de la délibération du 23 décembre, devaient aux termes de l'article 66 de la loi communale du 30 mars 1836 être recueillis au scrutin secret. Cette mesure impérieusement exigée n'a pas été observée. 2" Nos administrateurs charitables, conseillers communaux ne pouvaient aux termes d'une instruction ministérielle du 11 janvier 1837 (lre divi sion, n° 771, 8°" série) délibérer sur l'ad mission des nouveaux candidats méde cins, tandis que la place des soussignés titulaires n'était pas vacante. 3" A la séance du Conseil communal du 23 dé cembre les administrateurs des Hospices et du Bureau de Bienfaisance au nombre de cinq devaient s'abstenir de voter. En, votant et en y plaidant leur cause ils ont' rendu illusoire le n° 5 de l'article 84 de la loi communale qui exige le contrôle et l'approbation du Conseil communal pour valider leurs délibérations. 4° Enfin nous avons exposé ci-dessus comment les nul lités qui ne concernent que les nomina tions et les destitutions faites pour la maison des aliénés ont elles seules vicié l'enlièreté de la délibération des Hospices et de celle du Conseil communal. Par les motifs qui précèdent, les sous signés espèrent avoir pleinement justifié leur conduite, et n'avoir pas mérité le blâme inconsidéré ni les destitutions dont ils ont été l'objet. En conséquence, ils vous prient, MM., 1° de déclarer nul et illégal l'acte de délibération des Hospices d'Ypres en date du 5 décembre dernier ainsi que la délibération du Conseil com munal du 23 décembre qui s'en est suivie, 2° de dire que le terme de trois ans fixé par la loi sur le régime des aliénés pour re nouveler leur mandat ou au besoin pour les remplacer n'est pas encore accompli, et que, s'il l'était, le remplacement des soussignés ne pourrait avoir lieu que pour les motifs graves prévus par la loi; 3° d'émettre votre opinion sur les nullités proposées l'égard des destitutions des soussignés et de leur expulsion des autres établissements charitables, le tout sons réserve de recours l'autorité royale con formément la loi. Dans cette attente ils ont l'honneur, MM., de vous présenter l'assurance de leur parfaite considération. Ypres, 17 janvier 1857. c- H. Coppieters, '^n P. Hammeliuth. pièces a consulter. 1° La délibération des Hospices du 5 décembre 1856. 2° La protestation du président des Hospices du 5 décembre 1856. 3° La délibération du Bureau de Bienfaisance du 8 décembre 1856. 4° La protestation en forme de re quête adressée par les soussignés au Con seil communal du 23 décembre 1856. 5» Délibération du Conseil commu nal du 23 décembre 1856. 6" Requête fin de suspension la députation permanente du 27 décembre 1856. inrb. J-> j V 7° Lettres de démission adressées aux titulaires comme médecins des pau vres de l'hôpital civil et des aliénés, du 28 décembre 1856. 8" Lettres de nominations adressées aux nouveaux nommés, du 29 décembre 1856. 9° Griefs de la majorité des Hospices transmis la députation permanente du 5 janvier 1857. 10° Nouvelle protestation de la part du président des Hospices du 8 janvier 1857.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 6