40me Année. Mercredi 28 Janvier 1857. 4,104. TPB.SS, 28 Janvier. LE PROPAGATEUR pour la tille 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. bulletin politique. Des lettres de Paris parlent d'un arrangement probable et prochain du différend entre Naples et les deux puissances occidentales. Lord Palmerston, de'sireux d'avoir le moins d'explications possibles donner au Parlement sur sa politique extérieure, n'insisterait pins que pour obtenir do Roi de Naples la mise en liberté des condamnés Settembrini et Poërio. Quelle reculade Mais le Roi exige avec juste raison qne ces condamnés fassent préalablement acte de soumis sion, en demandant leur grâce. Ainsi, c'est pour faire mettre en liberté MM. Settembrini et Poërio, que lord Palmerston a rompu les relations diplo matiques avec le royaume de Naples, mis des escadres en mouvement, ravivé l'agitation révolu tionnaire eu Italie, jeté un moment l'inquiétude dans toute l'Europe. Comment ne craindrait-il pas d'avoir porter la responsabilité d'une telle politi que devant le Parlement! Le ministre anglais mérite d'être puni par là où il s'est fourvoyé. On a appris Macao que la Russie venait, après des démarches persévérantes, d'obtenir Pékin, pour ses bâtiments, l'ouverture de cinq ports. Ce résultat est d'une grande importance. On sait que cette puissance a des relations très- étendues par terre avec la Chine, et qu'aux termes d'un traité qui remonte 1725, la ville de Kiaktba, située sur les frontières des deux empires, sert d'entrepôt k leur commerce. Les affaires, sur ce point ont pris un développement considérable et tendent k s'augmenter encore. La Russie, pour donner k sa position en Chine plus de solidité, a obtenu la faculté d'avoir une légation k Peking, faveur qu'aucune puissance ne partage avec elle; mais, en compensation de ces avantages, le gouvernement du Céleste-Empire a toujours refusé k ses bâtiments l'ouverture des cinq ports dans lesquels ceux des autres nations sont admis. Sou commerce s'est donc toujours effectué uniquement par terre. On a reçu k Londres des nouvelles télégraphi ques de Hong-Kong du 16 décembre. A celte date, les Chinois continuaient leur résistance contre les Anglais et commettaient dans ce but des actes de dévastation, qui déjà avaient atteint plusieurs grands établissements européens. Le Globe publie en date du 24 janvier, la note suivaute soumission de la perse. Nous apprenons que la nouvelle est arrivée Vienne, de Constan- tinople, qu'après la prise de Buschir les Persans ont accepté les propositions du gouvernement anglais. denrées alimentaires. Les partisans de la liberté illimitée du commerce des grains sont surtout préoccupés de cette idée qu il ne faut point donner la moindre satisfaction aux partisans du système prohibitif. Ils en veulent disent-ils aux préjugés populaires; et cependant tout n'est pas dit, quand on a lancé ces mots sonores mais sans effet solide k la bouche de ceux qui ont faim. Le peuple, c'est l'immense majorité de uos populations; et ce qu'elles réclament, c'est tout simplement une mesure très-sage contre toute éventualité. Le peuple ne se nourrit pas de futiles utopies mais de pain substantiel. A cet effet il s'est adressé au Sénat il a eu confiance dans la sagesse et la prévoyance des hommes pratiques qui le composent. Ses démarches'paraissent avoir ouvert les yeux k plusieurs membres de la Chambre des Représentants. La requête envoyée par plus de quatre cents habitants d'Ypres, paraît avoir produit un revire ment dans les opinions de notre représentant M. A. Vandenpeereboom. Il a assuré, dit-on, avant sou départ pour Bruxelles, qu'ilappuyera chaleureuse ment la proposition votée par le Sénat. 1 «g liberté d'enseignement. Nous ne voulons pas qu'on, gêne la liberté. (Van Meenen au Congrès National.) La liberté d'enseignement sera gênée, disions- nous dans notre dernier numéro, aussi longtemps qu'il y aura un enseignement de l'État, organisé comme il l'est aujourd'hui. Or, n'est-ce pas gêner la liberté que de multi plier les écoles officielles au poiot de rendre toute concurrence impossible? Demander k l'impôt le moyen d'écraser ses rivaux, en rendant illusoires tous les efforts de l'industrie privée; organiser l'enseignement de l'Etatsans tenir compte de l'existence constitutionnelle de l'enseignement libre; exalter et favoriser les écoles do gouverne ment, sans autre mobile que le désir d'écraser les écoles ouvertes en dehors de l'action ministérielle; s'emparer cette fin des budgets de VÉtat, de la province et de la communeen un mot, faire uoe guerre sourde mais incessante k toutes les institutions libres, n'est-ce pas méconnaître auda- cieusement l'esprit et le texte de la Constitution; n'est-ce pas ressusciter le système de Guillaume I", avec la franchise de moins et l'hypocrisie de plus? Telles sont les paroles par lesquelles M. Tho- nisseo a caractérisé les tendances de l'enseignement officiel pour obtenir la suprématie sur l'enseigne ment libre. Nous le demandons k tout homme impartial, n'est-ce pas là, la position prise par l'enseignement officiel dans notre ville? Et cependant malgré la formidable concurrence faite aux dépens de l'argent des contribuables l'enseignement libre, celui-ci est plein de vie, il a conservé, il augmente de jour en jour ses forces; il produit des effets qui étonnent ses adversaires, et les forcent d'avouer que la liberté abandonnée k ses propres forces produit plus que tous les efforts de l'intervention officielle de l'Etat. Que serait-ce, si elle n'était pas gênée dans ses allures? Ne répondrait-elle pas de plus en plus au vœu du pays, ne satisferait-elle pasde mieux en mieux aux besoins de l'iostruction publique? Or, pour donner au public le moyen d'apprécier quelle est la force de la concurrence contre laquelle l'enseignement libre doit lutter dans notre ville, nous donnons ici le budget du collège com munal et de l'école moyenne, tel qu'il est dressé par le Conseil communal pour l'exercice de 1857. Quote part de la ville. fr. 5,600 00 de la province 9,000 00 Entretien du mobilier. 100 00 Bourses d'études aux élèves in ternes et externes 1,200 00 Subside l'ecole moyenne de l'État3,i4o 00 Entretien do mobilier 100 00 fr. ig,i4o 00 Voila donc dix neuf mille, cent quarante francs demandés k l'impôt pour soutenir un établissement de l'État, dont notre ville n'a nulle ment besoin, puisqu'il existe un florissant collège libre qui ne coûte pas uoe obole k la caisse des contribuables et suffit amplement au besoin de l'instrnction. Remarquons que dans le bndget ci- dessus, nous ne voyons pas figurer la valeur locative des bâti ments occupés par le collège communal, ni la somme que coûte k l'Etat, l'école moyenne établie dans notre ville; mais d'autre part, ne perdons pas de vue, que ces deux établissements coûtent, k la ville seule, la somme de dix mille cent quarante francs, k peu près ce que rapporte l'augmentation des 10 des centimes additionnels sur les contri butions foncière et personnellequi nous fut Daguéres gracieusement octroyée par nos économes administrateurs; cette augmentation rapporte eu effet la modique somme de Dix mille cinq cents francs. Le système de mutation périodique adopté en dernier lieu, par notre administration communale, k l'égard des médecins attachés au service des institutions charitables, continue de faire l'objet des appréciations contradictoires du public. A ceux qui défendent l'équité et l'opportunité d'une pareille mesure, il est cependant une observation k faire dont ils ne se sauraient récuser la justesse, c'est l'extension dont un règlement pareil est susceptible dans son application générale, c'est la nécessité dès lors essentiellement reconnue de relier d'autres actes k la grande ligne de démarca tion si brusquement tracée k l'Hôtel-de-Ville. L'impartialité administrative est belle chose mais elle devient sans prestige du moment où, elle laisse l'esprit de parti entrer dans son do maine, où elle dégénère en arbitraire, en étroit égoïsme politique. Point de monopole dans les fonctions qui relè vent de l'autorité publique. Point d'exclusion dans les profits qui en reviennent! N'est-ce pas là le sens, la signification raisonnable qu'entendent donner k leurs actes, ceux des administrateurs qui, par leur influence ou par leur vote ont contribué au remaniement du personnel médical? Point de monopole! Fort bien; mais que ceux là, qui se posent en champions ardents de l'égalité distribu- tire eu matière d'administration, ne commettent point la faiblesse de n'appliquer qu'à un seul sujet, leurs doctrines réformatrices! S'il est des motifs pour lesquels la majorité de nos administrateurs se croit obligée de faire par ticiper le corps médical entier aux avantages que présente le service des institutions charitables, n'en existe-1-il pas d'une puissance tonte aussi reconnue, pour admettre aux bénéfices inhérents aux administrations publiques, tons les habitants de cette ville, sans distinction quelconque, k quelque profession qu'ils appartiennent?

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1