Ainsi, les fournitures de toute espèce, nom breuses et continues, qu'exigent les divers services des administrations de l'arrondissementde la ville, des hospices, etc., sont certes de nature répandre parmi les habitants de notre ville, des profils, qui quoique divisés n'en seraient pas moins sensibles pour chaque individu. Or, loin de voir partager ces avantages parmi tous les contri buables, l'on sait que quelques individus privilé giés les recueillent h la barbe de leurs confrères, sans discontinuation et comme si c'était pour eux un droit acquis. Le motif, qui sans être avoué, n'en est pas moins réel, de la divergence d'opinion politique ne saurait certes justifier un pareil système. Si les attributions permanentes des médecins ont paru contraires aux droits de l'égalité devant la loi, le mooopole des bénéfices dévolus h quelques livran- ciers privilégiés ne doit-il pas être envisagé comme entaché du même vice? Tout aussi bien que les médecins, les fournissecrs ne sont-ils pas tous des contribuables qui pourvoient de leurs précieux deniers, aux exigences sans cesse crois- sautes des budgets de l'État, de la province, de la ville? Il n'est certes pas nécessaire d'entrer dans le détail, des différentes catégories de fournisseurs qui ont h se plaindre de la partialité avec laquelle les uns sont privilégiés et les autres se voient l'objet d'une exclusion révoltante. La fâcheuse impression produite par certains actes de l'administration communale, se fait sentir d'un bout l'autre de la ville. Quelque soit d'ailleurs le sens et la portée que nos édiles s'efforcent d'attribuer h leur ma nière de faire, le public sensé ne saurait s'empêcher d'y reconnaître tous les traits de la partialité et du plus étroit favoritisme politique. La Chambre des Représentants a continué lundi la discussion de l'article 2 du projet de loi sur la formation des jurys d'examen. Aucun vote n'est intervenu. DOCUMENTS OFFICIELS CONCERNANT LE SERVICE MÉDICAL. Yprès, le 27 janvier 1847. Messieurs les Docteurs, Nous avons l'honneur de vous informer que dans notre séance du 21 décembre i846, nous avons résolu que les Pauvres inscrits sur la liste générale de notre administration recevront, doré navant, les médicaments de la pharmacie commune, au moyen d'inscription de recettes sur les Livrets *a toucher, dont un imprimé ci joint, et sous les conditions y énoncées. Les pauvres de vos sections, et, en cas de maladie ou d'absence de votre confrère, ceux de ses sectionsse présenteront tous les jours chez vous, de 1 h 2 heures, munis de leurs Livrets, sur lesquels vous inscrirez la recette qni sera détachée par le pharmacien néanmoins, Messieurs, vous visiterez domicile les pauvres qui seroot dans l'impossibilité de se présenter devant vous, et vous ne perdrez pas de vue que vous devez aller voir, au moins deux fois, le malade alité, avant de l'envoyer l'hôpital. Le grand nombre de prescriptions qui a été délivré d'urgence en i846 nous engage h vous prier de ne donner les prescriptions que dans des cas très-urgents, et, comme, d'après le règlement inséré au Livret elles peuvent être délivrées par la pharmacie centrale, après sa fermeture, nous n'admettrons plus en compte celles doonées par des pharmaciens de la ville. Agréez, Messieurs, l'expression de notre par faite considération. L'administration du bureau de bienfaisance d'Ypres, Em. Merghelynck, F. De Codt, Aug. De Beaucoort, L. Vermersch, F. Iweins. A MM. Coppieters et Hammelrath, médecins en ville. Nous n'aimons pas le sot rire, ou le rire pour rire; il ressemble trop, comme déjà nous l'avons 'dit, des grimaces, qui sans égayer toujours pour le moment, ne laissent après elles, que le vide et un sentiment de dégoût et de pitié. Voilh pour quoi nous cherchons h nous en tenir rigoureusement au proverbe des anciens qui disaient que tout en riant il fallait cependant dire la vérité. Plus nous mettons de l'agrément et du piquant dans la forme, plus nous nous efforçons de rencontrer le sérieux et le solide dans le fond. Alors encore uous voulons être sobres; nous ne faisons pas toujours des plai santeries sérieuses; car nous ne voulons pas donner au journal une apparence, ni h l'opinion publiqne qu'il éclaire, une trempe de légèreté. Il n'y a donc rien de surprenant qu'après avoir bien cordialement ri; bien sérieusement et bien solidement plaisanté, nous reprenions notre gravité habituelle. Cela ne va pas trop nos adversaires, paraît-il. Ils feignent bien d'être surpris et de triompher de ce que nous fassions trêve ces plaisanteries fon dées qui les piquent au vif et auxquelles ils se disent prêts h répondre, soit par un rire affecté qui ne dépasse pas les lèvres, soit par des mouvements musculaires qui leur démontent la mâchoire. Mais ils demandent toutefois avec une modération rare que l'affaire des médecins rentre complètement, avec tout le reste, dans les régions administratives. Eux cependant les grands partisans de la publicité et des discussions au grand jour! Ils veulent donc bien leur tour redevenir sérieux, mais d'un sérieux au uiveau de leur satirique finesse. Ils raisonneront; ils produiront des raisonnements 'a pourfendre le Propagateur. Voyons diront-ils que la caisse communale ne sait pas comment placer ses épargnes? que l'on a voté la diminution des octrois et l'abrogation des centimes additionnels? que l'on n'a pas eu horreur du chemin le plus court, le moins frayeux et le plus convenable pour relier la station? que l'on a toujours cherché h introduire la Looye un aussi bon esprit que celui qui règne dans les écoles des frères de la doctrine chrétienne? que l'atmosphère du Collège communal est catholique et moral et que la discipline et l'amour des études y sont en pleine vigueur? qu'envers le chef catholique du diocèse on a témoigné tous les égards qui sont dûs h son caractère sacré, sa haute position? que dans les négociations sur la fusion des collèges on a tenu compte de tous les sacrifices qu'il était prêt h faire, en lui offrant les garanties suffisantes que sa conscience réclamait uuiquement pour le bonheur de la jeunesse? que l'organe officiel du Conseil commuoal, trouvé un peu vieux, va finir par se faire ermite? que l'on cherche a assurer au clergé de la ville une subsis tance honorable? que l'on a marché avec maturité, équité, douceur et convenances dans le remanie ment médical? Tout cela et autres choses nos adversaires le traitent-ils sérieusement et le prou vent-ils par de bonnes raisons? Plaisanteries, dira-t-on; rions en ainsi que de l'intérêt public qui y est engagé. Prouvera-t-on au moins que le Conseil commu nal ne s'est pas fourvoyé dans la maison de santé? Nos lecteurs en savent quelque chose. Et qu'oppose-1-on au Propagateur Tout comme s'il ne s'agissait que de la seule affaire des médecins et qu'elle se fut identifiée avec le journal, on dira que ceux qui ont demandé l'insertion des pièces officielles n'avaient pas droit d'en prendre connaissance pour les publier; ce qui n'est pas l'affaire du journal et ce qu'il ne doit point discuter; on dira qu'il y a des arguments faibles, dans la protestation des médecins; ce qui est assez ordinaire quand une personne qui s'estime blessée dans son bonnenr et ses droits, est forcée de prendre sa propre défense; peut-on en vouloir au Propagateur? Et lâ dessus l'on suspend l'épée de Damoclès sur la tête des médecins; l'on fait appel h la clémence et 'a la bonté habituelle des conseillers communaux, pour qu'ils n'aillent pas joindre la comédie d'ap peler devant les tribunaux leurs victimes brutale ment destituées, parce qu'elles osent se plaindre. Nos lecteurs voient que cet animal, comme il se nomme lui-même, que nous avons osé attaquer, s'il est on peu sauvage et indompté, ne doit pas être difficile apprivoiser; et qu'au besoin uu petit cornac sauraitmalgré ses bonds et ses ruades le mener en cage de sûreté. JURY D'EXAMEN. La discussion générale sur le jury d'examen a fini comme elle a commencé, d'une façon pitoya ble. C'était facile prévoir; car, comme l'a dit judicieusement M. le comte Félix de Mérode, lorsqu'on est engagé dans une fausse voie, il est impossible d'arriver au terme qu'on veut atteindre, parce que ce chemin n'y conduit pas. Toujours est-il que c'est le système auquel on devait accorder le moios de chances qui a prévalu. L'amendement de M. de La Coste ayant été écarté par cinquante-cinq voix contre trente-sept, celui de M. H. de Brouckere plus ou moins sous-amendé par MM. Dechamps, Moncheur et Devaux, a prévalu, par 5i voix contre 38, dans les termes suivants L'art. 4o de la loi dn i5 juillet 1849 est prorogé pour trois ans et continuera d'être appliqué d'après les règles générales suivies jusqu'à ce jour. C'est donc le maintien provisoire des jurys combinés, le plus déplorable des systèmes, s'est écrié M. Dumortier, et qui n'était plus possible aujourd'hui, ainsi que l'a dit M. le comte de Theux, que dans le sens de l'amendement présenté par M. Dechamps; celui-ci, d'ailleurs, rend la pensée même de M. De Brouckere. Du restedes observations intéressantes ont été émises pendant le cours de la séance. L'Angleterre subit en ce moment une crise sociale doot personne en ce pays ne prétend dissimu ler la gravité. Nous ne voulons pas seulement parler de ces attaques nocturnes, de ces actes de violence accompagnés de vols qui désolent les rues de Lon dres et qu'ou attribue aux condamnés relâchés sous condition, une autre plaie s'est étendue sur la Grande-Bretagne et afflige particulièrement la capitale: c'est un chômage forcé de milliers d'ou vriers, c'est le manque de travail pour un nombre considérable d'honnêtes gens qui ne se sont jamais mis dans le cas d'encourir lesrigueurs des tribunaux. Il y a beaucoup de misère dans le pays! s'écrie le Times, au commencement d'un article qu'il con- sacreala crise dont souffre l'Angleterre.Lejournal anglais recherche lescauses de cette crise, et fait sur la loi des pauvres quelques réflexions dignes d'at- teotioo. Si nous avons bon souvenir, les auteurs de la loi des pauvres actuellement existante nous avaient promis deox choses 1* que la protection accordée aux pauvres serait beaucoup moios onéreuse; 1' qu'elle ne coûterait rien a l'Etat. Ces deux promes ses ont été déçues d'une manière remarquable. La protection accordée aux indigents a lieu par l'entremise des prisons criminelles qui sont remplies de travailleurs affamés et de pauvres désobéissants. Le pauvre demande dn travail et on le lui refuse, bien qu'il ne réclame que 10 shillings par semaine ou peu près. Ils commettent quelque faute, et on les loge dans une chambre bien chauffée, où ils sont bien habillés et nourris jusqu'au printemps, et alors ils éprouvent autant de plaisir a sortir, que leurs 1 gardiens en ont leur ouvrir la porte.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 2