40me Année.
N<> 4,105.
LE PROPAGATEUR
pour la. ville 6 fr. par an, pour le dehors fr. 7-50 par
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
trois mois. pour 3 mois.
7FFLBS, 31 Janvier.
bulletin politique.
La question de Neuchâtel marche de plus en
plus vers son arrangement définitif; mais on ne
sait encore rien de positif ni sur l'endroit où se
tiendrout les conférences, ni sur la manière dont
cette question sera résolue.
Sien que plusieurs journaux de Londres, entre
autres le Morning-Herald, tiennent pour inexacte
la nouvelle de l'arrangement du différend entre
l'Angleterre et la Perse, cet arrangement est con
sidéré comme très-probable dans le monde diplo
matique.
Il se confirme, au dire de la Gazette du fVeser,
que les grandes puissances ont décidé l'évacuatiou
de la Grèce, et que la notification du cabinet
britannique, relative cet objet, est arrivée
Vienne. On dit que c'est le 1" mars que les troupes
aoglo-françaises quitteront le royaume.
Des correspondances de Turin présentent les
relations entre la cour de Sardaigoe et celle de
Vienne comme devenant de plus en plus difficiles.
Dans un pays civilisé, l'enseignement tous les
degrés constitue un des objets les plus graves des
préoccupations publiques. Mais, c'est particulière
ment chez les nations qui jouissent des libertés
garanties par le régime constitutionnel, que ces
préoccupations sont vives, inquiètes, continuelles.
La destinée de l'homme, on ne le contestera pas
sérieusement, dépend tout entière de sou éducation,
de son instruction. Les difficultés relatives l'en
seignement se rattachent intimement aux questions
les plus élevées de l'ordre moral, politique et
social. De la tant de divergence, car du point de
départ et de la voie a suivre, dépendent nécessai
rement le but auqoel on veut atteiodre. A part les
Duances qui les modifient, on peut, ce nous semble,
diviser en trois catégories les opinions générales au
sujet de l'enseignement; Les uns sont convaincus
que l'éducation, dont l'instruction fait partie, doit
avoir, tous les degrés, la Religion, et, disons-le
sans détour, la Religion catholique pour fondement
et pour base. Les autres ne connaissent l'ensei
gnement aucun autre guide que la raison, la raison
abandonnée 'a elle-même, tranchons le mot,
l'orgueil le plus audacieux et le plus aveugle.
L'Etat, Il tort ou raison, croit devoir s'interposer
et semble chercher un juste milieu dans l'ensei
gnement primaire, il y aura de la religion, il y en
aura autant que l'on voudra, ce sera même de
préférence la Religion catholique; dans l'ensei
gnement moyen, il y en aura beaucoup moins et ce
ne sera pas exclusivement la Religion catholique;
dans l'enseignement supérieur, il n'y en aura plus,
et les professeurs pourront même discuter les
religions, pourvu qu'ils n'attaquent les dogmes
fondamentaux d'aucune. On sait quel est notre
manière de voir, et nous aurons, de temps en temps,
l'occasion de la reproduire et de la justifier. Pour le
moment, notre intention se borne h communiquer
l'impression qu'a produite sur nous la discussion
géuérale h la Chambre des Représentants sur le
projet de loi d'organisation de l'enseignement
supérieur. Les débats ont révélé et constaté deux
faits extrêmement significatifs. Le premierc'est
que la loi de i835 est moins défectueuse que toutes
celles que l'on a faites depuis; le deuxième, c'est
que le niveau des éludes baisse, que l'esprit scien
tifique s'affaiblit dans nos universités. Et ces aveux
échappent aux libéraux comme au gouvernement.
Que faut-il en conclure? La loi de 1835 a été
votée sous un ministère catholique; elle était
bonne, elle n'était point parfaite, car aucune loi
humaine n'est parfaite les ministères trembleurs
et les ministères libéraux qui out succédé au solide
et durable ministère DeTheux, ont démoli cette
loi et y ont substitué des lois, plus mauvaises les
uues que les autres. Les éludes n'ont plus ni
énergie, ni persévérance, ni profondeur h l'Uni
versité rationnaliste et aux Ua'vers'|na de l'Etat,
spécialement celle de Gand, cela se conçoit. On
l'a dit satiété, quelle applicationattendez-vousde
ces jeunes gens qui s'insurgent, conduits par leurs
professeurs, contre la Religion catholique et ses
ministres; de ces miliciens de l'avenir qui prennent
leur pauvre raison pour las science infuse, qni
passent leur temps si précieux, h godailler et
barbouiller des pages impies et obscènes. Continuez
ce système, et vous préparerez la Belgique uoq
génération de Chinois. Ce n'est pas nous qui le
disons, c'est M. Frère qui l'a proclamé a la face du
pays. 1
Mettez-vous donc d'accord Le clergé étend
sur tout son influence, disiez-vous hier il s'immisce
dans tout, il pénètre la société tout entière-de son
esprit, en s'emparant de toutes les positions où il
peut exercer sa domination sur les volontés et les
intelligences. Le clergé, dites-vous au
jourd'hui, se refuse h remplir son devoir, il retire
son action de l'œuvre de l'éducation de la jeunesse,
il s'abstient au lieu de donner son concours. S'il
en est ainsi, que parliez-voos donc d'empiétements,
d'envahissements,de tendance h s'insinuer partout?
D'où vient ce changement de langage? C'est que
l'autorité ecclésiastique a jugé prudent de ne pas
compromettre le ministère sacerdotal, en se prêtant
h un maoége ayant pour but de donner une consé
cration religieuse h des établissements d'iostruction
dont l'organisation est défectueuse. Ici, on invoque
la convention d'Anvers; comme si l'arrangemeot
amiable intervenu dans des conditions acceptables,
avait pu créer un précédent qui rendrait obligatoire
un engagement de la part du clergé, qoand les
conditions posées par les administrations laïques
ne lui paraissent pas devoir être acceptées est-ce
qu'une convention peut être autre chose qu'un
accord libre entre les deux parties? Là, on invoque
le devoir évangélique qui oblige le prêtre, dit-
on, venir donoer l'instruction religieuse partout
où ou l'y convie comme s'il ne pouvait pas arriver,
avec de telles prétentions, que, par spéculation ou
par esprit d'entêtement, des boutiquiers d'instruc
tion se fissent de la présence du prêtre dans leurs
écoles uu manteau pour couvrir des désordres ou
une enseigne pour attirer les chalands. Est-ce
qu'en saine morale un homme ou un corps est tenu
de faire une action bonne en elle- même, mais qui,
viciée dans ses effets, doit avoir pour conséquence
un mal plus grand que le bien qu'elle eut été
appelée produire?
Ces observations suffisent ponr faire justice des
récriminations contre le clergé, que nous trouvons
dans l'Indépendance. Empruntant la Vérité de
Tournai la version de celte petite feuille libérale
sur les conditions que met Mgr. Labis prendre
sous son patronage le collège de cette ville, voici
ce que dit la feuille de Bruxelles
M. Labis se refuse l'adoption pure et simple
de l'arrangement d'Anvers; il exige qu'un
ecclésiastique soit placé la tète du pensionnat,
aux frais de la commune, sans que celle-ci ait le
droit de contrôler sa gestion; et qu'eofin l'évê—
que ait la direction supérieure du pensionnat et
a puisse seul réglementer, admettre, refuser et
exclure les élèves.
a Nous ne savons ce que feront les autorités de
Tournai en présence de ces incroyables exigen-t
ces; mais nous sommes persuadés qu'elles sauront
maintenir intacts les droits de la commune;
quant la possibilité d'un accord raisonnable
avec le clergé sur la question de l'enseignement,
on ne peut plus y croire désormais, et chaque
tentative nouvelle, faite en ce sens par nos
administrations communales, ne semble plus
pouvoir aboutir qa'à une déception.
L'énoncé seul de l'affaire, même tel qu'il est
présenté par la Vérité dont Indépendance se
fait modestement l'écho, prouve suffisamment qu'à
Tournai comme Ypres, il ne s'agit poiot d'appli
quer la convention d'Anvers, mais de conclure un
arrangement particulier nécessité par des condi
tions spéciales. D'ailleurs, allons an fond de tous
les débats de cette sorte; que s'y trouve-1-il
toujours? le prêtre disant Ma conscience
m'oblige sauvegarder la moralité des enfants, qui
retombe sous ma responsabilité dès que je concours
l'œuvre de l'éducation de la jeunesse car, par la
nature de mon caractère et de ma missionmon
concours emporte nécessairement avec loi la direc
tion de toute la partie morale de l'éducation. Les
enfants, pas plus que les hommes, ne peuvent être
demi chrétiens ils sont chrétiens dans leur
esprit et dans leurs mœurs, ou ils ne le sont pas. En
entrant comme professeur dans un collège, je ne
pnis cesser d'être prêtre, je ne puis être demi
prêtre ma sollicitude doit donc s'étendre tout ce
qui peut sauver le jeune troupeau confié mes soins
paternels, a En présence de ce droit, insépa
rable du devoir du prêtre, que se trouve-t-il
encore dans tous ces débats? l'amour-propre de
certains conseillers communaux craignant de
perdre quelque chose de leur crédit auprès des
électeurs qui les ont nommés, si, dans l'intérêt de
la bonne éducation de la jeunesse, ils se privent
des avantages de certaines complaisances, et s'ex
posent voir refuser l'admission ou décider le
renvoi d'un élève, par la vigueur rigoureuse du
prêtre, mesure de justice que n'aurait su prendre
leur courage municipal. Bien public.)
L'Emancipation fait observer avec raison que
le motif pour lequel la gauche a réclamé le réta
blissement du grade d'élève universitaire n'est pas
difficile deviner. Toute mesure de cette nature
est une réduction de la liberté de l'enseignement,
comme elle y est une contradiction. Ou parle tou
jours de régler cette liberté, mais on n'y peut
toucher sans la restreindre, car elle existe de par la