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Constitution, dont le texte suffît. Ou ne réglerait
pas tant si l'on n'avait pas côté de l'enseignement
libre, l'enseignement officiel, et sous prétexte de
régler celui-là, on ne songe guère qu'à favoriser
celui-ci. Supposez l'enseignement réellement
libre, et sans la concurrence officielle, dès lors tout
devient simple, facile, et l'État n'a en réalité, rien
voir dans les examens. Aujourd'hui, il est, tout
la fois, juge et partie.
La Chambre des Représentants, a terminé mer
credi la discussion de l'art. 2 du projet de loi sur
la formation des jurys d'examen. Elle a rejeté 1°
par 56 voix contre i5 et 2 absteutions, la disposi
tion admettant cumulativement les certificats et les
épreuves préparatoires; 2* par 46 voix contre
53 et 4 abstentions, un amendement de M. De
Brouckere, établissant l'épreuve préparatoire.
La Chambre, après ces deux votes, a adopté le
système de la section centrale concernant les cer
tificats. Cette décision a été prise la majorité de
4o voix contre 36 et 6 abstentions.
Voici le texte de cet article
Art. 2. Nul n'est admis l'examen de candidat
en philosophie et lettres, de candidat en sciences,
de candidat en pharmacie ou de candidat notaire,
s'il ne justifie, par certificats, qu'il a suivi les cours
des humanités, y compris la rhétorique.
Les certificats constatent spécialement l'étnde
des matières sur lesquelles, leur défaut, l'épreuve
préparatoire doit être subie.
Les certificats doivent être produits, et, en cas de
défaut, l'épreuve préparatoire doit être subie, un an
au moins avant tout examen de candidature.
Les certificats sont délivrés, soit par le chef de
l'établissement que le récipiendaire a fréquenté,
soit par le maître dont il a suivi les leçons.
A défaut donc de dispositions tout fait favo
rables la liberté, dispositions avec lesquelles les
esprits ne sont pas encore familiarisés, parce que la
liberté est trop élémentaire et qu'alors la main de
l'Etat ne se fait pas assez sentir au gré des gens qui
aiment se savoir gouvernés, il a fallu provisoire
ment souscrire nne transition. Les certificats la
représentent. C'est trop peu pour les partisans des
fortes garanties, c'est beaucoup trop pour les parti
sans de la liberté. Le discours éloquent de M. le
comte de Tbeux a exercé une grande influence sur
la Chambre et n'a pas pen contribué ce vote, qui
est, après tout, un progrès réel, surtout dans les
idées de la Cbambre.
La Chambre des Représentants a continué jeudi
la discussion et le vote des articles du projet de loi
sur les jurys universitaires. Les articles 3 i3 ont
été successivement adoptés avec les modifications
proposées par la section centrale. L'article 84is,
proposé par cette section, a longtemps occupé la
Cbambre. Cet article porte que les aspirants aux
grades académiques doivent, préalablement aux
examens, justifier par certificats de la fréquen-
talion des cours déterminés par la loi. n
A l'art. 11, examen pour le grade de candidat en
sciences naturelles, le programme a été élagué et
modifié. Sur la proposition de M. Devaux, on en a
retranché la logique; sur l'amendement de M.
Dumortier, on y a remplacé les éléments de
botanique par la botanique.
Le rapport sur le budget de la Chambre pour
i858 a été déposé par M. De Perceval. Sur la
motion de M. le ministre de l'intérieur, la discus
sion de la loi sur les denrées alimentaires, amendée
par le Sénat, a été fixée lundi.
La Cbambre des Représentants dans sa séance du
29 a adopté les art. i4 et i5 du projet de loi sur les
jurys d'examen. La discussion de l'art. 16, con
tenant les matières d'examen en droit a occupé le
reste de la séance. Le vote de cet article aura lieu
aujourd'hui. Il y a plusieurs amendements en pré
sence.
Au début de la séance, la Chambre a ordonné
sur la proposition de M. Matou, la mise la suite de
l'ordre du jour de la discussion du projet de loi sur
les établissements de bienfaisance. Le projet de loi
snr la révision de certains articles du tarif douanier,
(matières premières], a également été mis la suite
de l'ordre du jonr.
ÉLECTION DE SOIGNIES. 28 JANVIER.
M. Victor Wincx a obtenu 718 voix.
M. le marquis d'Yves de Bavay a eu 707 suffrages.
M. Wincx a été proclamé sénateur.
Nous empruntons l'Écho de Courlrai la
communication suivante
On écrit de Bruxelles
Mardi, après la discussion et le vote de la Cham
bre sur le grade d'élève universitaire, M. De Decker,
ministre de l'intérieur, et M. le comte Vilain XIIII
ont décidé d'offrir au Roi leur démission.
Le bruit circule dans la ville que M. le comte
Demuelenaere accepterait le portefeuille de ministre
de l'intérieur; on ne désigne pas le successeur de
M. le comte Vilain XIIII.
DOCUMENTS OFFICIELS CONCERNANT LE SERVICE
MÉDICAL.
ypres, le 27 Mars i84g.
Messieurs les docteurs,
L'augmentation progressive dn nombre et du
prix des médicaments délivrés nos administrés
nous ayant fait présumer que l'absence de tout
contrôle peut suggérer quelques abus et ainsi
occasionner celte progression pour obvier ces
inconvénients nous avons décidé qu'a dater du mois
prochain, tous les coupons de livrets de médica
ments seront contresignés par l'admioistrateur de
chaque section. A cette occasion, Messieurs, nous
devons vous engager ne donner des remèdes
qu'avec la plus grande réserve et quand vous en
aurez réellement reconnu la nécessité, afin de
seconder nos efforts pour ménager les deniers de
notre administration.
Agréez, Messieurs les docteurs, les assurances de
notre considération distinguée.
L'administration du bureau de bienfaisance
d'Ypres.
F. De Codt, Ern. Merghelynck, Aug.
De Beaucourt, F. Iweins, Aug.
De Ghelcke.
A Messieurs Coppieters et Hammelrath, docteurs
eD ville.
affaire verger. On écrit de Paris au
Journal de Bruxelles, 26 janvier
Il y a dans le crime de Verger des circonstances
mystérieuses qu'on rencontre dans plusieurs crimes
qui ont effrayé les derniers temps. Une personne
notable d'Orléans m'a raconté que le matin du jour
où l'assassinat devait être commis, le bruit du
meurtre de l'Archevêque de Paris par un prêtre
s'était répandu l'audience au moment où le tribu
nal de cette ville commençait siéger. On repous
sait ce bruit comme une fable horrible, et quelques
heures après la fin de l'audience, le télégraphe
électrique annonçait la nouvelle de l'attentat,
prématurée midi, affreusement exacte sept
heures du soir. Oo sait qu'il y eut quelque chose de
pareil pour l'assassinat de M. le duc de Berry. Il
fut annoncé par les bruits avant-coureurs Londres
et Bruxelles; avant d'être exécuté Paris. Je
renonce vous expliquer le fait, mais je le constate.
C'est au milieu de tant de circonstances étranges,
une étrangeté de plus.
L'attitude du condamné depuis que l'arrêt est
prononcé n'est pas moins singulière que le reste. Il
sembleconser»er la confiauce bizarre que l'arrêt tie
sera pas exécuté. Il s'occupe des vêtements qu'il
portera cet hiver, de ses manuscrits qu'il estime un
million, du bruit que fait son nom, et il écrit au
chef de l'État, en lui adressant son pourvoi en
grâce Je vous demande un noble exil, comme
le pourrait faire un chef de parti malheureux qui,
méconnaissant sa défaite, demanderait au vainqueur
d'user généreusement de sa victoire.
C'est ne plus y rien comprendre. Mais ce qui
dépasse tout le reste, c'est le mot adressé par
Verger b Mgr. l'évêque de Meaux qui, dans sa
charité épiscopale, a voulu visiter le coupable dans
l'espoir d'éveiller en son cœur un de ces sentiments
de repentir qui désarment la justice divine. Vous
pouvez tenir la version pour certaine, car la per
sonne qui me l'a racontée, venait de quitter Mgr.
de Meaux qui la lui avait racontée lui-même.
L'Évêque se retirait, attristé de n'avoir rien
obtenu, lorsque Verger le rappelle Monseigneur,
lui dit-il, j'ai une dernière et bonne parole b vous
dire, je vous pardonne C'est le dernier trait. Le
prêtre assassin pardonnant au vénérableEvêque, au
lieu de lui demander le pardon dont il a un si grand
besoin; le parricide daignant accorder l'amnistie!
Qui sait? peut-être Verger pardonne-t-il aussi
maintenant b Monseigneur l'Archevêque de Paris
poignardé par sa main!
Le pourvoi en cassation de Verger donne lieu b
de nouvelles difficultés. M. le conseiller Legagneur
est chargé du rapport et l'on pense maintenant
que l'arrêt de la cour d'assises ne sera pas cassé,
malgré certains vices de forme, parce que le dossier
libellé par le greffe est en règle, et que la cour de
cassation ne juge que sur pièces.
Paris, jeudi soir, 29 janvier.
La Cour de cassation vient de rejeter le pourvoi
formé par Verger contre l'arrêt de la Cour d'assi
ses qui le condamne b la peine de mort pour
assassinat sur la personne de l'archevêque de Paris,
Mgr. Sibour.
L'avocat de Verger avait invoqué trois moyens
de cassation, qui ont été combattus par le procureur
général.
ACTES OFFICIELS.
Un arrêté de Sa Majesté, en date du 21
janvier nomme membre de la commission ad
ministrative de l'institution royale de Messines
le sieur J. Carpentier, dont le mandat est expi
ré le 31 décembre i856.
Par arrêté royal du 16 janvier, un commis
sariat de police est établi b Dixmude.
NOUVELLES DIVERSES.
On annonce que M. Brasseur, professeur b
l'université de Gand, n déclaré b ses élèves, qu'en
présence de la circulaire ministérielle, qui limite la
liberté de l'enseignement supérieur, il croit devoir
donner sa démission.
Jeudi dernier, le tribunal correctionnel d'Ypres
avait b débrouiller deux causes consécutives con
cernant la commune de Dickebuscb. L'une d'elles
portait plainte de frère contre frère. Sans vouloir
entrer dans le fond des débats, nous constatons une
chose b regret c'est que toutes ces scènes regretta
bles ont pour cause principale, les réjouissances
bachiques, et les libations nocturnes au delà des
heures fixées par la police. Aussi, apprenons nous
avec plaisir que tout récemment, la gendarmerie
d'Ypres s'est donné rendez-vous dans cette com
mune, pour annoncer l'heure de fermeture fixée
par la police, au grand désappointement des
tapageurs nocturnes. Hier une douzaine de récal
citrants sont venus payer le tribut de leur trop
grande liberté, se promettant mais un peu tard
qu'on ne les y prendrait plus.